Rituels de Samhain

De Wiccapedia

Recommandations de Janet et Stewart Farrar

Comment donc pouvons-nous célébrer Samhain, nous autres sorcières du 20ème siècle ?

  • Notre première suggestion, devenue pour nous une habitude que d’autres ont déjà trouvée utile, est d’avoir deux célébrations. L’une étant le rituel de Samhain mené dans l’intimité du Coven, et l’autre étant une fête d’Hallowe’en pour le Coven, les enfants et les amis. Les enfants espèrent s’amuser à Hallowe’en, et nous nous sommes rendus compte que les amis et voisins attendent aussi quelque chose des Sorcières à cette date. Alors, organisez une fête pleine de citrouilles, de masques, de déguisements, de musique, de petits méfaits, de traditions locales… Et faites votre célébration rituelle en Coven une autre nuit.
  • A Samhain, pour être pratique, il y a un autre facteur à prendre en compte : dans bien des régions ( d’Amérique, d’Irlande et de Grande-Bretagne ), on ne peut aucunement garantir d’être au calme la nuit du 31 Octobre. Ce n’est clairement pas une bonne idée de tenir votre rituel de Samhain sérieux un soir où des enfants sonneront pour demander « des bonbons ou un sort », ou « de l’argent pour le Roi, de l’argent pour la Reine », ou par des voisins agitant des citrouilles allumées dans votre jardin en espérant légitimement être invités à prendre un verre. En conséquence, « il est préférable » de décaler le Sabbat d’une nuit ou deux et de faire face à la nuit d’Hallowe’en elle-même avec des noix, des pommes, de la petite monnaie et des bouteilles à portée de main, ou mieux encore en organisant une fête. Les Sorcières n’ont pas besoin d’avoir l’air de décourager les célébrations traditionnelles ou de s’en exclure.
  • En fait, la tradition locale devrait toujours être respectée, d’autant plus si elle s’avère être une survivance authentique. C’est pourquoi, ici au Comté de Mayo, nous allumons notre feu de Midsummer à la Veillée de la Saint-Jean, le 23 Juin, lorsque de nombreux autres feux ponctuent le paysage à perte de vue comme des étoiles flamboyantes ; nous allumons notre feu de Lughnasadh à Domhnach Chrom Dubh, le dernier Dimanche de Juillet, jour qui porte encore le nom de l’un des anciens Dieux, auquel se rattachent bien des coutumes du festival de Lughnasadh qui survivent dans l’Ouest de l’Irlande ; et nous donnons nos fêtes de Samhain à ciel ouvert, si le temps le permet, car Hallowe’en est une nuit de brasiers familiaux illuminant la nuit à travers l’Irlande.

Mais revenons-en à notre rituel de Samhain. Quels éléments anciens devrions-nous y inclure ?

  • Les actes propiatoires ? Non. Ce genre de pratiques réduit les Dieux à notre niveau humain, à tempérer leurs petits accès de colère ou leurs caprices. Elles appartiennent à un stade très primitif de la Vieille Religion, et ont survécu, si nous nous fions à notre ressenti, davantage à la demande du peuple qu’en se fiant à la sagesse de la prêtrise. Les Sorcières modernes ne craignent pas les Dieux, les expressions des rythmes et des pouvoirs cosmiques ; elles les respectent et les vénèrent, et œuvrent pour comprendre, et s’harmoniser avec eux. En rejetant les sacrifices propiatoires et en les considérant comme une superstition, qui a autrefois été compréhensible dans le contexte des pratiquants, mais qui ne l’est à présent plus, les Sorcières ne trahissent pas la sagesse des anciens, elles la complètent ; bien des prêtres et prêtresses de jadis ( qui avaient une compréhension bien plus profonde que certains des croyants les plus simples ) leur auraient sans doute souri et auraient approuvé. ( Nous devrions en outre ajouter que beaucoup de rites que les étudiants modernes voient comme des rites propiatoires n’étaient en fait que de la magie sympathique ).
  • Mais la communion avec les morts aimés, la divination, le festin, l’ambiance humoristique, l’affirmation de la vie, doivent très certainement être incorporés. Toutes ces choses sont en accord avec Samhain et les rythmes psychiques, naturels et humains. Concernant la communion avec les disparus, il convient de toujours se rappeler qu’ils sont invités, et pas invoqués ou convoqués. La disparition et le repos entre deux incarnations sont un processus qui fonctionne étape par étape. Le passage par chacune de ces étapes, leur durée, les expériences nécessaires traversées, tout cela est une histoire très personnelle qui peut rester obscure même pour les plus proches et les plus chers individus encore dans le monde des vivants. Forcer la communication avec le défunt ou la défunte peut ne donner aucun résultat ou des résultats regrettables ; nous pensons que c’est l’erreur commise par beaucoup de Spirites, quel que soit leur degré de sincérité ou leurs authentiques dons de médium. Comme Raymond Buckland l’écrit (The Complete Book of Saxon Witchcraft, p.61) : « Les Sorcières ne rappellent pas les morts. Elles ne se livrent pas à des séances de spiritisme. Elles croient cependant que, si les morts eux-mêmes le souhaitent, ils reviennent lors du Sabbat pour partager l’amour et la célébration de l’occasion. » Toute invitation des proches décédés, à Samhain ou à n’importe quel autre moment, devrait être faite dans cet état d’esprit.
  • Comme Stewart (ndt : Farrar) l’a souligné dans What Witches do : « De tous les huit Sabbats, c’est celui sur lequel le Livre des Ombres insiste le plus sur le Grand Rite. Si ce n’est pas possible sur le moment, le Livre recommande que le GP (Grand Prêtre) et la GPS (Grande Prêtresse) le célèbrent même seuls, aussi tôt que possible, par un rite symbolique, ou si possible, réel. Le but est sans doute de montrer que, si le rituel d’Hallowe’en est intimement lié à la mort et aux défunts, il doit se conclure par une réaffirmation intense et solennelle de la vie. » Dans ce livre, nous sommes partis du principe que le Grand Rite est toujours possible lors des Sabbats, au moins dans sa forme symbolique. Nous ressentons que l’insistance portée sur lui à Samhain est parfaitement valide et probablement une authentique tradition de l’Art. Nous recherchons donc, dans notre rituel, un moyen de lui donner cette importance spéciale – pour nous, être encerclés par le Coven durant le Rite symbolique suscite l’effet désiré. Si le Grand Rite est effectué « réellement », bien sûr le Coven quitte la pièce, et tous les moyens de mettre l’emphase sur ce Rite sont laissés à l’entière discrétion du GP et de la GPS qui l’accomplissent. Mais l’importance peut être transmise, pour ainsi dire, aux autres membres du Coven lorsqu’ils reviennent ; le GP et la GPS peuvent par exemple bénir les gâteaux et le vin immédiatement après que tout le monde soit revenu, le GP peut distribuer lui-même personnellement sa part à chaque femme, et la GPS faire de même pour chaque homme, au lieu de la circulation habituelle de la nourriture et de la boisson. Nous suggérons de mettre en place ce mode de distribution spécial même si le Grand Rite est symbolique.


Rituel de Samhain - Janet et Stewart Farrar, tradition alexandrienne[1]

(GP = Grand Prêtre, GPS = Grande Prêtresse)


La préparation

Le chaudron est placé au centre du Cercle, avec un charbon ardent sur un support ignifuge à l’intérieur, et de l’encens à portée de main. (Le brûle-encens habituel posé sur ou à côté de l’autel peut être utilisé au moment approprié, mais un support séparé est préférable.)

Pour la GPS, cousez un simple tabard en tissu. Le patron est simple : deux carrés ou rectangles cousus ensemble au dessus et sur les côtés, laissant un trou pour le cou au centre du haut, et deux trous pour les bras en haut des côtés. On peut ajouter un autre carré ou rectangle de la même taille, cousu sur les épaules et la nuque, qui pourra pendre comme une cape ou bien être relevé sur la tête pour servir de voile ou de capuchon. (D’ailleurs nous avons fait un certain nombre de ces tabards en tissu, avec capes/voiles et des broderies appropriées, dans des couleurs variées, à des fins rituelles variées. Ils peuvent être portés soit sur des robes, soit sur la peau nue, ils sont peu coûteux et du meilleur effet.)

Confectionnez une baguette pour le Seigneur des Méfaits, aussi simple ou sophistiquée que vous le souhaitez. Vous pouvez imaginer un bâton de bouffon surmonté d’une tête de poupée et agrémenté de clochettes. Ou pour aller au plus simple, un bâton surmonté d’un ballon de baudruche ( ou traditionnellement d’une vessie de porc gonflée d’air ). Cette baguette est déposée à portée de main près de l’autel. Le Cercle, l’autel et le chaudron sont décorés de feuillage de saison et de fruits, pommes, si possibles noix encore attachées à leur brindille, et mettez ces éléments végétaux bien en valeur et n’hésitez pas à en faire une composition proéminente.

Tous les Sabbats sont des fêtes, mais Samhain bien sûr l’est tout spécialement. Aliments et boissons doivent être prêts pour la fin du rituel. Il conviendrait d’y incorporer des noix, ou des cacahuètes. La tradition de les faire cuire pour interpréter l’avenir à partir de la manière dont elles sautent n’est possible que si vous pouvez allumer un vrai feu dans la pièce.

Note personnelle : nous avons une chatte rayée appelée Suzie, qui s’est auto-désignée (seule parmi nos nombreux chats) pour être notre familier. Elle est très sensible et insiste pour être présente lors de chaque rituel ; au moment où nous lançons le Cercle, elle gratte à la porte pour entrer. Elle se tient très bien, mais n’a jamais appris à accepter que le festin vient après le rituel. Si vous êtes dans la même situation, prenez vos précautions !


Le Rituel


La GPS porte son tabard blanc durant le rituel d'ouverture, avec le voile rabattu si l'habit en comporte un.

Après la Rune Sorcière, le GP et la GPS prennent leurs athamés. Il se tient dos à l'autel, elle lui fait face, le chaudron entre eux. Puis ils tracent simultanément le Pentagramme d'Invocation de la Terre dans l'air avec leurs athamés, l'un vers l'autre, après cela ils déposent leurs athamés, lui sur l'autel, elle près du chaudron.

La GPS saupoudre de l'encens sur le charbon, dans le chaudron. Lorsque la combustion est bien démarrée, elle se relève, faisant encore face au GP, le chaudron entre eux. Elle convoque un Sorcier du Coven, lui fait prendre une des bougies d'autel et la tenir près d'elle ( pour qu'elle puisse encore bien lire ses déclamations lorsque, plus tard, son voile sera abaissé sur son visage ). Elle dit :


« Terrifiant Seigneur des Ombres, Dieu de Vie, et Donneur de Vie

Voici à présent la connaissance qui est tienne, la connaissance de la Mort.

Ouvre en grand, je t'en conjure, les Portes que tous doivent franchir.

Laisse nos êtres chers, partis avant nous

Revenir cette nuit pour se réjouir avec nous.

Et lorsque notre heure viendra, comme il se doit,

O Toi, Donneur de Paix, de Repos et de Réconfort, Consolateur,

Nous foulerons ces royaumes avec joie et sans crainte ;

Car nous savons qu'une fois réjuvénés parmi nos proches disparus

Nous renaîtrons par ta grâce, et la grâce de la Grande Mère.

Puissions-nous revenir dans les mêmes lieux et les mêmes temps que nos bien-aimés,

Puissions-nous nous rencontrer, nous reconnaître et nous souvenir,

Et nous aimer à nouveau.

Descends, nous t'en conjurons, sur ton serviteur et prêtre. »


La GPS marche alors deosil autour du chaudron et donne au GP le Quintuple Baiser.

Elle retourne à sa place, face au GP, le chaudron entre eux, et si son tabard est doté d'un voile, elle l'abaisse alors sur son visage. Elle appelle ensuite chaque Sorcière du Coven tour à tour, les fait approcher, et chacune donne au GP le Quintuple Baiser.

Lorsqu'elles l'ont toutes fait, la GPS demande au Coven de se tenir au bord du Cercle, hommes et femmes alternés, et la Maiden se place près de la bougie de l'Ouest. Lorsque tous sont placés, la GPS dit :

« Regardez, à l'Ouest s'étend Amenti, le Pays des Morts, dans lequel sont partis certains de nos proches pour y chercher le repos et le renouveau. Cette nuit, nous communions avec eux ; pendant que notre Jeune Fille se tient près de la Porte de l'Ouest pour les accueillir, je vous invite, mes frères et soeurs de l'Art, à maintenir l'image de ces êtres chers dans vos coeurs et dans vos esprits, pour que nos sentiments les atteignent en signe de bienvenue. »

« Il y a un Mystère dans le Mystère ; car le lieu de repos entre la vie et la vie est aussi Caer Arianrhod, le Château de la Roue d'Argent au confluent des étoiles tournoyantes au-delà du Vent du Nord. Ici règne Arianrhod, la Dame Blanche, dont le nom signifie Roue d'Argent. En esprit, nous appelons nos bien-aimés. Laissez la Jeune Fille les guider, en marchant widdershins jusqu'au centre du Cercle. Car le sentier en spirale qui conduit à Caer Arianrhod mène à la nuit, au repos, va à l'inverse de la course du Soleil. »

La Jeune Fille marche, lentement et avec dignité, en spirale widdershins ( dans le sens inverse des aiguilles d'une montre ) vers l'intérieur du Cercle, an faisant trois ou quatres circuits avant d'atteindre le centre. Le Coven maintient pendant ce temps un silence absolu et se concentre sur l'image des proches décédés pour leur souhaiter la bienvenue.

Lorsque la Jeune Fille atteint le centre, elle se tourne pour faire face à la GPS, le chaudron entre elles, puis s'arrête. La GPS lève sa main droite à hauteur d'épaule, au-dessus du centre du chaudron, paume ouverte et dirigée vers la gauche. La Jeune Fille place sa propre main, paume à droite, contre celle de la GPS. La GPS dit :

« Ceux que tu amènes avec toi sont vraiment les bienvenus à notre Fête. Puissent-ils rester avec nous dans la paix. Et toi, O Jeune Fille, reviens parmi tes frères et soeurs par le sentier en spirale ; mais deosil, car la voie de la renaissance, qui part de Caer Arianrhod, est la voie du Soleil. »

La Jeune Fille et la GPS séparent leurs mains, et la Jeune Fille marche lentement et avec dignité en spirale deosil ( dans le sens des aiguilles d'une montre ), jusqu'à sa place initiale près de la bougie de l'Ouest. La GPS attend qu'elle se soit replacée, puis dit :

« Que tous approchent des murs du Château. »

La GPS et le le Coven avance vers l'intérieur du Cercle, et tous, y compris la GPS et la Jeune Fille, s'asseoit en anneau serré autour du chaudron. La GPS remet de l'encens à brûler.

Il est à présent temps de communier avec les amis décédés, et pour cela aucun rituel ne peut être vraiment établi, chaque Coven différant dans son approche. Certains préfèrent s'asseoir calmement autour du chaudron, regarder dans la fumée d'encens, parler de ce qu'ils voient et ressentent. D'autres préfèrent utiliser un miroir de divination ou une boule de cristal. D'autres Covens encore peuvent compter un médium talentueux et peuvent l'utiliser pour canaliser la communication. Quelle que soit la méthode utilisée, la GPS la dirige.

Lorsqu'elle ressent que cette partie du Sabbat a rempli son objectif, la GPS dévoile son visage et ordonne que le chaudron soit transporté et placé près de la bougie de l'Est, le Quart de la renaissance. (Il doit être posé à côté de la bougie, et pas devant, pour laisser assez de place pour ce qui va suivre.)

Le GP explique au Coven, de manière informelle mais sérieuse, que puisque Samhain est une fête des morts, elle doit inclure une forte réaffirmation de la vie, à la fois du côté du Coven en lui-même et du côté des proches morts qui vont vers la réincarnation. La GPS et lui vont à présent, donc, jouer le Grand Rite, ce qui est la coutume à chaque Sabbat ; mais puisque cette occasion est spéciale, il y aura des différences légères par rapport au rite habituel pour souligner son importance. Il explique les différences en question, selon le rituel établi à l'avance.

Si le Grand Rite est symbolique, le calice et l'athamé seront placés sur le sol, et non pas tenus par le GP et la GPS ; et la Jeune Fille et le reste du Coven marcheront lentement deosil le long du périmètre du cercle durant le Rite entier. Lorsque c'est terminé, le GP et la GPS se donneront d'abord l'un à l'autre le vin de la manière habituelle ; mais le GP donnera ensuite personnelleéent le vin à chacune des femmes, après quoi la GPS le donnera personnellement à chaque homme. Ils consacreront ensuite les gâteaux et les distribueront à chacun de la même manière. Le but de tout ceci ( explique le GP ) est de passer le pouvoir de la vie soulevé par le Grand Rite directement à chaque membre du Coven.

Si le Grand Rite est « réel », une fois que la Jeune Fille et le Coven sont revenus dans la pièce, le GP et la GPS consacreront le vin et les gâteaux et les administreront personnellement de la même manière. Une fois les explications terminées, le Grand Rite est accompli.

Après cela, et avant le festin, il reste une dernière chose à faire. La GPS prend la baguette du Seigneur des Méfaits et le présente à un Sorcier choisi ( de préférence un qui a le sens de l'humour ). Elle lui annonce qu'il est à présent le Seigneur des Méfaits et que durant le reste du Sabbat, son privilège sera d'interrompre et de gêner les procédures autant qu'il le jugera approprié, et d'inciter tout le monde à ne pas se prendre au sérieux, y compris elle-même et le GP.

Le reste du programme est consacré au festin et aux jeux. Et si comme nous vous avez l'habitude de laisser de côté une petite offrande de nourriture et de boisson pour le sidhe ou l'équivalent local, cette nuit entre toutes, assurez-vous qu'elle soit particulièrement délicieuse et généreuse !


Rituel de Samhain - Scott Cunningham, Wicca Eclectique[2]

Votre chaudron devra reposer au centre de l'autel et contenir de l'alcool à bruler. Allumez des chandelles or, argent, rouges et blanches, et de l'encens de cèdre, de pin et/ou de rose. Placez-vous devant le chaudron et regardez à l'intérieur en prononçant ces paroles :


« Malgré le sommeil qui enveloppe le monde,

Malgré la morsure de vent glacial,

Malgré la neige serrée qui abonde ;

Je ne m attriste pas, cela aussi passera. »


Allumez le feu à l'intérieur du chaudron avec une allumette et dites :


« J'allume ce feu en ton honneur, Déesse Mère.

Tu as extrait la vie de la mort, la chaleur du froid,

Le soleil vit a nouveau ; Va croissante la lumière.

Dieu du soleil aux éternels alentours, Bienvenue à toi !

Je te salue Grande Mère. »


Faites lentement le tour de l'autel et du chaudron dans le sens des aiguilles d'une montre. Répétez ce chant pendant quelques minutes :


« La roue tourne, le pouvoir brûle. »


Méditez sur le soleil, sur les énergies secrètes qui restent en sommeil pendant l'hiver, non seulement dans la terre, mais également en nous. Envisagez la naissance non comme le début de la vie, mais comme son prolongement. Accueillez le retour du Dieu. Au bout d'un certain temps, revenez prendre place devant l'autel et le chaudron ou brûle la flamme et dites :


« O Dieu de Soleil,

ton retour, je salue.

Eclairer la Déesse de tous tes feux, puisses-tu,

Eclairer la terre, veuilles-tu,

répandre des semences et le sol, fertiliser,

de grâces soit comblé

O réincarnation du soleil ! »

Vous pouvez également faire suivre ceci par des pratiques magiques. Sinon, lâchez prise et continuez à décorer votre demeure ou vaquez à vos occupations habituelles.


Rituel d'Halloween, 31 octobre - Starhawk, tradition Reclaiming[3]

La fin de l'année à Halloween s'ouvre sur la nouvelle année sorcière. Ainsi, dans la fin se situe le commencement, la roue poursuit sa course.

Avant de quitter sa maison pour le rituel, chaque membre du coven dépose au dehors une assiette de gâteaux, des boissons et allume une bougie en offrande à ses chers disparus. On prend le temps de se souvenir de ses proches.

L'autel est décoré de feuilles mortes. Une pomme et une grenade y sont déposées. Au centre du cercle se trouve une pierre de vision ou bien une boule de cristal.

Une fois le cercle réuni (coven), après une respiration méditative, la Grande Prêtresse dit :

« Cette nuit, le Voile qui sépare les mondes est le plus fin. C'est la nouvelle année, lorsque l'année défunte s'achève, quand les récoltes prennent fin et les champs se reposent. Pendant cette nuit, le Roi de l'Année déclinante traverse la mer obscure, la matrice de la Mère. Il marche vers l'Ile Brillante, l'œuf lumineux du monde, devenant la graine de sa propre renaissance. Les Portes de la Vie et de la Mort sont ouvertes. L'enfant Soleil est conçu. Les morts marchent et le mystère est révélé aux vivants. Cette fin annonce un nouveau départ. Nous allons, à cette période en dehors du temps, partout et nulle part, ici et là-bas, accueillir le Prince de la Mort, Prince de la Vie et la Triple Déesse, cercle des renaissances ».

Purifiez, formez le cercle et invoquez la Déesse et le Cornu. En se tenant par la main, commencez à réciter ce chant liturgique :

« Le grand froid envahit cette nuit, l'obscurité règne La femme vit, expire, meurt Le grand froid envahit cette nuit, l'obscurité règne La Peur vit, expire, meurt Le grand froid envahit cette nuit, l'obscurité règne » (continuez en improvisant)

Alors que le chant se poursuit, le Prêtre et la Prêtresse bandent les yeux de chacun. Un par un, les membres du coven se retirent du cercle puis tournent autour de celui-ci. Ils forment alors une sorte de « navire ». Alignés en un long triangle, les mains sur l'épaule de l'autre, ils se balancent alors. Le Prêtre enroule une corde autour des poignets et les attache. Les membres du coven chantent doucement :

« Alors que se tissent les fils d'Argent de la Grande Voile Les vagues sur la mer sombre 'entrelacent (répétez) »

Alors que tous dirigent le « navire », ils répètent un mot ou une phrase : « S'entrelacent » ou « les vagues sur la mer sombre». De sorte qu'un rythme hypnotique se crée. Ils continuent jusqu'à ce que chaque membres soient en transe. Alors, le chant se transforme :

« Sombre chevalier, quête fantomatique, Prince des Deux Mondes, Navigue vers l'Ouest »

Concentrez l'énergie (le pouvoir), attendez en silence. Le Prêtre fait un pas en avant et dit :

« Apercevez le lointain rivage Regardez la lumière sur les vagues, comme un linceul Un chemin se dessine Marchez sur le ressac, marchez vers le rivage Brisez les chaînes et soyez libres ! »

Chacun se débarrasse de la corde qui lie les poignets.

« A présent, il n'y a plus d'entraves Débarrassez-vous du voile qui obstrue votre vue ! »

Les membres du coven retirent leur bandeau.

« A présent, vos yeux sont ouverts Vous guerroyiez, ici les batailles prennent fin Vous travailliez, ici vos tâches se terminent Vous aviez été blessés, ici vous trouverez la guérison Vous étiez las, ici vous trouverez la quiétude Vous étiez âgés, ici vous rajeunirez Car ceci est la Terre de la Jeunesse La Brillante Terre, l'Ile des Pommes Ici les bois ne manquent pas : voici un arbre, le cœur de la lumière Et un puits de silence Sombrez, sombrez dans le sommeil, à côté de ce profond puit vert. »

Les membres du coven s'étendent et fixent la boule de cristal. Alors s'installe une transe collective où tous s'exclament, tandis que le Prêtre continue de déclamer :

« Et suivez Le –Il est ici- Celui qui réconforte, Celui qui console Le cœur léger, la tristesse envolée Il est le guide : la porte est ouverte Il est le guide : le chemin s'éclaire Il est le guide : la Mort n'est plus un obstacle Prince de la danse des ombres, Roi du monde des rêves »

Chacun parvient à des visions, les explique ou non. Il y faut y accorder un long moment car c'est la meilleure nuit de l'année pour la divination. Une fois que tout le monde est revenu de ses visions, le Prêtre et la Prêtresse retournent à l'autel. Elle prend la grenade dans ses mains et la brandit :

« Regardez ce fruit de Vie »

Lui, plonge l'athamé dans cette grenade et la découpe en ajoutant :

« Qui est celui de la Mort »

La Prêtresse et le Prêtre mangent et distribuent les graines à tous :

« Goûtez ces graines de Mort »

Le prêtre brandit alors la pomme :

« Regardez ce fruit de Mort »

La prêtresse coupe la pomme dans le sens transversal et poursuit :

« Qui est celui de la Vie »

Elle brandit la pomme afin de montrer le pentacle formé par les graines en disant :

« Regardez l'étoile à 5 branches de renaissance »

Tout le monde goûte un morceau de cette pomme et boit une gorgée (ndlt : de cidre dans la coupe). Ils disent alors :

« Goûtez le fruit de renaissance et buvez la coupe de la boisson de vie »

Tous se prennent les mains et les soulèvent. La prêtresse dit :

« Voici le cercle de renaissance. A travers toi (elle s'adresse au prêtre), tout disparaît mais à travers moi, tout devrait renaître. Tout disparaît, tout change. La graine devient fruit, le fruit devient graine. A la naissance, nous mourrons ; à la mort, nous fertilisons. Connais Moi et sois libre de toute peur. Mon utérus est le chaudron de renaissance, en Moi, le cercle tourne sans fin ».

Tous : « Soyez bénis ! »

Fêtez puis ouvrez le cercle.


Rituel de Samhain - Auteur inconnu, Wicca Eclectique[4]

Sur l'autel, des pommes, des citrouilles, des courges, des soucis et des chrysanthemes.

Sur un bout de papier, inscrivez un aspect de votre vie dont vous souhaitez vous libérez: la colere, une mauvaise habitude, des affections mal placées, la maladie. Le chaudron doit etre placé sur l'autel ainsi qu'une assiette marquée du symbole de la roue a huit rayons.

Avant le rituel, asseyez-vous quelques minutes et pensez aux amis et aux etres chers décédés. Ne soyez pas triste. Sachez qu'ils sont allés vers quelque chose de plus grand, car leur ame, elle, n'est pas morte et ne le sera jamais. Allumez des chandelles oranges et noires et de l'encens de menthe, de pomme et de sauge. Tranchez l'une des pommes en deux avec votre athamé et déposez les morceaux sur l'assiette. Devant l'autel, levez votre athamé vers le ciel et dites :


"En cette nuit de Samhain, je souligne ton passage

du couchant au Pays de l'éternelle jeunesse, Roi Soleil.

Je souligne aussi la disparition de ceux qui nous ont précédés

et de ceux qui, dans la mort, nous suivront.

Gracieuse Déesse, Mère éternelle,

toi qui enfante ce qui est déchu,

rappelle-moi que dans l'obscurité la plus profonde,

la lumière éclatante brille le plus. "


Goûtez la pomme et sentez sa saveur délicieuse. Posez votre regard sur le symbole dans l'assiette; la roue de l'année, le cycle des saisons, le commencement et la fin de toute création.

Allumez un feu a l'intérieur du chaudron (à défaut, allumez une bougie) et asseyez-vous devant. Le morceau de papier a la main(où vous avez préalablement noté vos maux), regardez la flamme et dites:


"O Sagesse de la lune décroissante,

Déesse de la nuit stellaire,

je bâtis ce feu dans ton chaudron

pour transformer ce qui me hante.

Que soient inversées les énergies:

De la noirceur a la lumière!

Du mal au bien !

De la mort a la vie ! "


Variante possible :

" je crée ce feu en ton chaudron

pour me libérer de tout ce qui est mon fléau.

Puisse l'Obscurité devenir Lumière

Puisse la Douleur devenir Santé

Puisse la Mort montrer le chemin de la Naissance !"


Enflammez le morceau de papier en le passant dans le feu du chaudron et jetez-le a l'intérieur de celui-ci. Pendant qu'il se consume, sachez que la mal qui vous afflige diminue et disparaît. Vous pouvez vous adonner a la divination ou a l'exploration de vos vies antérieures, car le temps y est approprié.

Des pratiques de magie peuvent suivre.

Pour finir, vous pouvez allumer une bougie blanche pour chaque âme pour laquelle vous voulez prier. Attention, ne les évoquez pas. Laissez les morts en paix et honorez simplement leur mémoire en pensant à eux. Vous pouvez également vous adonner à la divination puisque c'est l'époque idéale pour tourner votre regard vers le passé ou l'avenir. Si vous en avez envie, essayez également de vous remémorer vos vies antérieures.

N'oubliez pas de remercier la Déesse et le Dieu et de fermer votre cercle magique.


Rituel de Samhain - C. Wallace, Wicca Eclectique[5]

Au coucher du soleil, la veille de Samhain, éteignez toutes les lumières de la maison et mettez-vous debout devant une bougie noire ou foncée. Percevez l'année écoulée qui est sur le point de se terminer et pensez à toutes les choses bonnes ou mauvaises que vous avez vécues, rappelez -vous les personnes chères qui ne sont plus là, et lorsque vous vous sentez prêt, allumez la bougie en disant : "J'accueille par cette lumière les esprits de ceux qui sont partis avant moi. Soyez les bienvenus !" Prenez une coupe ou un verre de vin et buvez-en un peu après avoir dit : "Aux défunts", et laissez-en quelques gouttes.

Vous pouvez ensuite allumer une bougie à l'intention de chacun de vos amis ou de vos proches décédés. Ces bougies peuvent être blanches ou colorées. On utilise la bougie foncée pour les allumer, ainsi que celles qui se trouvent dans les citrouilles d'Halloween , quand on en a confectionné.

Prenez ensuite une assiette ou un plateau sur lequel vous aurez posé du pain ou des gâteaux, et invitez vos amis invisibles à venir partager la nourriture avec vous. Vous pouvez servir les "gâteaux des morts" (voir Recettes de Samhain). Laissez toujours quelques portions.

Ensuite, prenez la bougie foncée, faites le tour de toutes les pièces et allumez toutes les lampes, même si cela ne dure que quelques minutes. Allez à la porte d'entrée et jetez une pièce de monnaie à l'extérieur , si possible en argent, mais une pièce de moins de valeur convient aussi. Dites "argent sur le sol, argent sous la porte", et laissez la pièce par terre pendant un mois, en la faisant éventuellement glisser sous le paillasson. Elle portera chance à votre maison.

Méditez sur la signification de cette fête, et ouvrez la porte de la maison pour permettre à vos amis d'entrer, en leur laissant de la nourriture et des boissons à disposition".


Rituel de Samhain - Z. Budapest, tradition dianique

Projetez le cercle comme d’habitude. Tout doit être correctement purifié puis consacré, et chaque femme entre dans le cercle avec le mot de passe. Faites monter le pouvoir et unifiez vous.

C’est le temps d’Hécate, le temps de l’antique pratique, le temps où les sorcières se rapprochent de la Déesse, Qui parle directement à Ses enfants. En Europe, les gens se rendent au cimetière avec des bouquets de chrysanthèmes, honorant les morts. Le coven de Susan B. Anthony se remémore les bûchers de sorcières, causés par les Chrétiens, cette nuit-là. C’est également la nuit de la Mère de la Revanche, fière protectrice de Ses filles ; qui s’éveille. Si vous avez une liste noire d’ennemis des femmes, le solde peut-être liquidé cette nuit-là.

L’autel comporte deux bougies noires et deux bougies blanches. Chaque femme est représentée par une bougie rouge à l’extérieur du cercle et une bougie rouge sur l’autel. Des offrandes de nourriture sont disposées. Toutes sortes d’aliments de couleur rouge sont utilisés, car ils appartiennent à la mort. Nous utilisons souvent des grenades et des pommes rouges.

La Grande Prêtresse :

O Hécate, Déesse de vie et de mort, chérie par nous toutes, sors de ton sommeil, Terre Mère. Béni l’assemblée de Tes sœurs présentes ici ce soir. Que ce Sabbat sacré se déroule dans la liesse, dans la connaissance, dans l’amour et dans l’extase.

Toutes : Sois bénie, Grande Déesse !

Ce texte nous vient des temps anciens, il était récité par les matriarchies antiques. Ecoutons leur vision de la Déesse Hécate.

La Grande Prêtresse :

Dame des frissons, Dame souveraine, Maîtresse de la destruction Qui maintient l’ordre du monde, Dame du pays d’été, Maîtresse du monde Qui le dévore de Son feu.

Dame de l’autel, à Qui nombre d’offrandes sont faites. Elle Qui domine avec les couteaux, Maîtresse du monde, Destructrice des ennemis des femmes, Qui décrétera la fuite des indigentes devant l’avènement du mal.

Feu, Dame des flammes qui aspirent les suppliques qu’on Lui adresse, Qui ne permit à aucun homme d’entrer dans Ses lieux sacrés.

Dame de la lumière, Elle Qui avance, Dame de la puissance, douce de cœur Qui donne naissance à tout ce qui vit, dont la taille est de trois cent cinquante mesures. Pareille à Elle ne fut jamais trouvée, depuis les commencements.

Dame de la joie, qui danse sur le rouge carmin, Qui fait de la fête d’Hécate un jour d’audience des fautes.

Terrible Dame de l’orage, Qui sème la ruine de l’âme des hommes, dévoreuse de corps morts ; directrice, productrice et créatrice des massacres. Dispensatrice de la lumière durant Son règne, gardienne des flammes, la Dame de la force et de l’écriture. Elle prend possession des cœurs ; Elle tient des conseils secrets et ourdit des machinations.


Après cette récitation, la présence de la Déesse devrait se faire sentir. En les entendant, toutes méditent sur le sens de ces mots. Ensuite vous allez utiliser cette terrible énergie.

La Grande Prêtresse regroupe les sorcières et toutes amènent leurs couteaux en avant. Elles les entrechoquent et les élèvent pour l’action. La « vierge » lit les noms des violeurs ou leurs descriptions. Les sorcières doivent faire un bref discours expliquant en quoi ces hommes méritent le pire afin que chacune se sente impliquée émotionnellement.

Prenez une grenade, nommez les violeurs ou dites juste « patriarcat » pour couvrir un large éventail et entonnez le chant des sorcières au dessus du fruit. Quand les derniers mots sont dits la GPS pousse son couteau dans le fruit dont va ainsi s’écouler le « sang. » Ne touchez pas une grenade maudite avec vos mains ! Alors chacune prononce une malédiction envers le patriarcat et le fruit passe de couteau en couteau. Par exemple, « Que celui qui a blessé ma sœur saigne de blessures inconnues ! » ou « Que ses entrailles tombent dans l’indifférence générale ! » Inspirez vous de la Terrible et exhalez votre juste colère avec la magie ; retournez-la à l’envoyeur !


L’avertissement des Sorcières

(en chœur) Ils vont venir, ils vont venir ;

Ils viendront à nous au matin.

Ils vont venir, mais nous seront parties ;

Nous avons entendu l’avertissement des sorcières !


Ils éloignent nos enfants chéris,

Ils empêchent l’avortement ;

Ils ont tués les fleurs sauvages

Et nous ont couvertes de poison.


Maintenant les soins aux enfants coûtent notre salaire

Nous sommes prisonnières dans nos maisons ;

Les biens matériels nous contentent à peine

Et nos âmes de femmes meurent de faim.


Ils ont remodelé notre Déesse de la terre

Et nous ont soumises avec le viol et les bûchers ;

Mais à chaque printemps les nouvelles graines surgissent,

Les anciennes voies nous retrouvons.


La nuit veille, bientôt viendra le jour

Où notre lutte sera glorieuse ;

Les vies que nous tissons,

Les chants que nous chantons

Serons notre histoire de femmes.


Très bientôt le combat, très bientôt la victoire ;

Pourquoi attendre plus longtemps ?

Notre arme la plus mortelle est notre espoir

Et nous devenons plus fortes ![6]


Méditation de Samhain - Mara Freeman[7]

Samhain nous enseigne au sujet de notre Ombre : les peurs, les aveuglements, la négativité, et les questions non résolues, quant à nous-mêmes et la vie en général, doivent être reconnus, acceptés, récupérés, avant que nous atteignions notre totalité. Une grande partie du pouvoir de la spiritualité celtique réside dans cette volonté d'embrasser notre côté sombre. Plutôt que de mettre son insistance à nous faire tourner vers la lumière, comme certaines voies spirituelles du Nouvel Âge nous exhortent à le faire, la Déesse Sombre des Celtes nous fait descendre, pour nous mettre face à notre obscurité cachée, car, comme Jung l'a dit : "On ne devient pas illuminé par d'imaginaires figures de lumière, mais en rendant consciente l'obscurité".

La Cailleach, la Morrigan, et tous les aspects de Vieille Sorcière de la Déesse, jouent le rôle de gardienne du seuil, le personnage qui garde l'entrée des plans intérieurs. Elle est la Reine de l'Air et de l'Obscurité, qui incarne notre Ombre d'une façon terrible, mais elle n'est pas le mal en elle-même ; elle ne fait que réfléchir vers nous notre propre faiblesse, nos illusions, et nos peurs. Si nous ne pouvons faire face à notre négativité, nous ne sommes pas prêts à aller plus avant sur le chemin spirituel. Si nous pouvons rencontrer l'Ombre avec l'équanimité, son apparence terrible se dissout, et nous sommes initiés à de profondes vérités et réalités.

L'histoire de Tamlin, à un certain niveau (car elle a beaucoup de niveaux, et c'en est un parmi beaucoup), nous apprend à faire face à notre Ombre sur la voie de la réalisation de l'unité du soi requise pour le travail spirituel. L'héroïne, Janet, ose défier sa famille et sauver son amoureux de sa servitude, imposée par l'Inframonde, envers la Reine des Fées, un aspect de la Déesse Sombre. L'amour lui donne le courage de se tenir à lui au cours des métamorphoses en formes terrifiantes. Parce qu' "elle le tient serré, quelle que soit la douleur", elle vainc la Reine des Fées. Tamlin peut être considéré comme le côté "masculin" non intégré de Janet (l'animus), qui émerge du "puits" de son subconscient quand elle fait un acte hardi, courageux. Dans la version originale de l'histoire, ils se marient - son côté féminin et son côté masculin s'unissent - et l'enfant de Janet, son Soi véritable, est né. Le voyage intérieur ci-dessous vous fera rencontrer la Cailleach, pour vous aider à récupérer des parties cachées de vous-même.

Maintenant, nous sommes arrivés à la porte de Samhain, au seuil de l'hiver. Placez une pierre au centre de votre autel pour symboliser la montagne de la Cailleach, et vous souvenir de sa force, et de sa sagesse pérenne. Selon la cosmogonie ancienne, nos os sont formés des pierres de la Terre, et, en réalité, nos os sont la partie la plus durable de notre substance terrestre. D'important centre celtiques étaient marqués d'une pierre : le Lia Fàil, ou Pierre du Destin, se dresse à Tara, le centre royal du pays, tandis que la Pierre des Divisions se dresse sur la colline d'Uisnech, dans le compté de Meath, marquant le centre sacré des cinq provinces. Comme l'Arbre de Vie, une pierre dressée est un "axis mundi" qui nous connecte avec les mondes inférieurs et les mondes supérieurs. Choisissez une pierre qui vous attire, que vous avez trouvée sur le bord d'une rivière : lisse, ronde, usée par l'eau, ou striée de plusieurs couleurs.

Si vous le souhaitez, passez une cassette de percussions, ou demander à quelqu'un de jouer du tambour ou du tambourin. Les sons terrestres invoquent le pouvoir de la Cailleach. Un CD de musique de facture ancienne, que jouent des instruments de l'Âge de Bronze, est également efficace pour ce voyage intérieur.


Méditation : La Chaise de la Vieille


Il est minuit. Vous vous tenez au pied d'une montagne au Nord. La lueur des étoiles révèle d'énormes rochers répandus sur un paysage rocheux de falaises et de moraines. Il fait très froid ; vous voyez dans l'air glacial la vapeur de votre souffle quand vous expirez. Le silence est profond, mais de temps à autre, il est brisé par le son du vent qui souffle des cimes.

Tandis que vos yeux s'accoutument à la lumière estompée, vous discernez une piste blanche étroite qui serpente parmi les rochers levant, et vous savez que c'est votre chemin. Vous commencez l'ascension difficile de pentes menaçantes, suivant le ruban blanc à peine discernable devant vous, passant de temps en temps par un cairn de pierres marquant le chemin et montrant que d'autres vous ont précédés... Et au bout d'un long moment, ou d'un temps assez bref, ou tout de suite, vous prenez conscience de ce que le sentier vous a conduit à un énorme tas de pierres affectant la forme d'une chaise, gravée de nombreuses spirales, et de cercles concentriques.

C'est la Chaise de la Vieille, et elle est assise ici, vous regardant avec l'oeil qui se trouve au milieu de son front : une énorme vieille femme, avec un visage bleu nuit dans lequel son oeil unique brille comme une étoile. Ses cheveux comme blancs de gel tombent comme des congères autour de son corps. Deux serres de fer émergent de ses robes bleu nuit ; l'une tient un grand marteau de fer. Sur une épaule, perche un hibou avec des yeux de topaze qui ne clignent pas ; à ses pieds est allongé un long loup gris, endormi.

Quand vous l'approchez, elle se lève lentement, et c'est comme une montagne qui se dresse. Elle vous invite à la suivre, et elle vous conduit sur le sol rocheux éclairé par les étoiles du haut d'une falaise. Là, elle vous dit de vous allonger sur le ventre et de regarder par-dessus le rebord. Vous vous retrouvez en train de regarder un tourbillon profond, sombre, bouillonnant, d'où émerge une image... l'image de votre moi Ombre - une partie de vous que vous tenez cachée le plus souvent. Votre moi Ombre peut personnifier votre colère, votre peur, votre jalousie, votre orgueil, ou n'importe quelle partie de vous que vous avez du mal à accepter. Regardez de près cette figure. Observez quels sont les sentiments qui se font jour alors. Maintenant, dites honnêtement à votre Ombre quels sont vos sentiments à son sujet... Et maintenant, prêtez une voix à votre Ombre, et laissez-la répondre... Demandez à votre Ombre ce qu'elle veut vraiment de vous... A nouveau, écoutez sa réponse... Pourquoi veut-elle cela?... Qu'a-t-elle à vous offrir si vous satisfaites ses besoins?... Dialoguez de cette façon jusqu'à ce que vous soyez tombés d'accord. Une fois que vous avez conclu un accord, regardez à nouveau votre Ombre et remarquez si elle a changé en quelque façon... Remerciez votre Ombre pour cette rencontre et voyez son image se dissoudre lentement dans le tourbillon.

Et maintenant, les eaux bouillonnantes s'apaisent, et vous regardez dans une surface argentée, calme, qu'aucune ride ne trouble. Vous vous apercevez que vous pouvez la toucher - et ce n'est pas du tout de l'eau, mais une surface dure réfléchissante, et une vieille voix coassante dit, avec une note de dur amusement : "Bienvenue au miroir de ton esprit!"

Vous vous levez et faites un pas en arrière - et vous vous apercevez que maintenant vous ne regardez plus le miroir, mais dans l'oeil profond, semblable à un étang, de la Cailleach, tandis qu'elle s'assoit sur sa chaise de pierre. Et continuer de regarder dans cet oeil, c'est comme regarder dans les vastes étendues du ciel de minuit, illuminé par d'innombrables étoiles... Vous êtes rempli d'un sentiment de calme, de paix, et de bien-être, qui semble durer très longtemps. Progressivement, vous prenez conscience de ce que vous regardez le ciel étoilé, et la Vieille Femme n'est plus là. Sa chaise de pierre est vide, le hibou et le loup sont partis, et vous êtes seul sur un versant venteux de la montagne, avec le vent qui souffle autour de vous. Tandis que vous revenez par l'étroite piste blanche, vous prenez conscience, petit à petit, que vous êtes allongé dans cette pièce, en ce moment, et quand vous atteignez le pied de la montagne, vos yeux s'ouvrent, et vous revenez totalement, vous sentant très éveillé, calme, relaxé.

Note: Ce peut être une méditation très profonde qui peut être faite plusieurs fois. Vous pouvez vouloir écrire ce que vous éprouvez le plus tôt possible, pour pouvoir le passer plus tard en revue.



Sources

<references>

  1. Janet et Stewart Farrar, A Witches Bible
  2. Scott Cunningham
  3. Spirale Dance - Starhawk, Traduction Kirei
  4. (Auteur inconnu, adaptation de Scott Cunningham ?)
  5. La Magie Wicca, C. Wallace, Ed. De Vecchi, p. 88
  6. Chris Carol
  7. Extrait de Vivre la Tradition Celtique au fil des saisons, Mara Freeman