Le Rede Wiccan : un voyage historique

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Le Rede Wiccan : un voyage historique

(The Wiccan Rede: A Historical Journey) John J. Coughlin ( www.waningmoon.com)

Traduit et adapté de l'anglais par Iridesce

(Je ne traduis pas les poèmes pour le moment, ça viendra plus tard).


Aujourd'hui l'éthique wiccane se concentre majoritairement sur le Rede Wiccan, "Si cela ne blesse personne, fais ce que tu veux." Des versions plus longues, qui ajoutent de la poésie ou des opinions personnelles (ou les deux) sont en circulation, mais ces 10 mots [NdT : huit en anglais] restent la base de ces variantes et ils résument le mieux la nature de l'éthique wiccane : ne blesser personne.

L'histoire du Rede Wiccan se révèle un peu plus compliquée à trouver que prévu. Bien que dans les années 1980 le Rede ait été une composante standard des livres sur la Wicca, ils y faisaient très peu référence avant le milieu des années 1970.

Liste non exhaustive de livres ou de revues faisant référence au Rede avant les années 1980 :


Noel, Gerard (ed.), Pentagram, Number 2, November 1964

Wilson, Joseph (ed.), The Waxing Moon, circa 1965-1966

Glass, Justine, Witchcraft, The Sixth Sense, 1965

Holzer, Hans, The Truth About Witchcraft, 1969

Doreen Valiente, Witchcraft for Tomorrow, 1973

Martello, Leo Louis (Dr.), Witchcraft: The Old Religion, 1973

Zell-Ravenheart, Oberon (ed.), Green Egg, 1975

Doreen Valiente, Witchcraft for Tomorrow, 1978


Cela peut être à la fois dû au fait que la Wicca était à l'origine une religion très secrète pour les non-initiés avant la fin des années 1960, mais également au fait que l'éthique n'était pas un sujet sur lequel on se focalisait dans les premières années d'existence de la Wicca, où on mettait davantage l'emphase sur l'histoire et sur la définition des pratiques magiques. Au début des années 1970, les traditions dites Gardnériennes et Alexandriennes avaient gagné une certaine célébrité, et s'étaient bien établies aux Etats-Unis où elles se sont rapidement répandues. Comme la Wicca recevait davantage d'attention publique, et comme la pratique solitaire commençait à devenir de plus en plus fréquente, un certain nombre de figures publiques de la Wicca ressentirent le besoin de mettre l'emphase sur la morale Wiccane. Dans les années 1980, des auteurs comme Raymond Buckland ou Scott Cunningham ont publié des guides simples pour aiguiller les pratiquants solitaires.

Un autre problème dommageable aux recherches sur le Rede, est que les livres n'étaient pas le seul moyen par lequel on partageait les informations. Il existait des bulletins d'information (dont beaucoup n'avaient pas une durée de vie très longue), des rassemblements, et à partir des années 1980, l'émergence des bulletins informatiques et d'Internet a fourni d'autres moyens de disséminer les informations. Et bien souvent celles-ci manquaient de références et ne créditaient pas leurs sources, ce qui rendait toute tentative de recherche précise assez difficile.

On ne peut pas non plus oublier la tradition orale. Tout comme beaucoup de chants populaires aujourd'hui ont été introduits lors de rassemblements païens et transmis à d'autres rassemblements avant de finir imprimés quelque part, beaucoup d'aspects originels de l'Art n'étaient pas nécessairement tout de suite incorporés de manière formelle dans un Livre des Ombres ou une publication. Ce qui se transmet oralement peut facilement glisser dans l'obscurité, et perdre toute association avec la personne qui en est à l'origine.

En faisant mes recherches sur les origines du Rede, j'ai commencé par les travaux de Gerald Gardner (1884-1964). Que Gardner ait ressuscité ou non une religion agonisante, ou qu'il en ait créé une de toutes pièces, là n'était pas la question. De manière indiscutable, Gardner a été essentiel dans la diffusion publique de l'Art et ses travaux, de même que ceux de Doreen Valiente (1922-1999) sont devenus les fondations essentielles de ce qui est devenu la Wicca contemporaine.

Gardez en tête que la version de la Sorcellerie de Gardner n'en était pas la seule forme disponible. Parmi toutes ces variations, on trouvait notamment la Sorcellerie héréditaire et d'autres traditionalistes, dont beaucoup se souciaient de la variété gardnérienne de la Sorcellerie comme d'une guigne. Beaucoup de ces variantes de la Sorcellerie étaient moins religieuse dans leurs formes, et souvent plus intellectuelles que les variétés Gardnériennes et Alexandriennes, qui mettaient davantage l'emphase sur l'émotion et faisaient davantage usage des chants et de la danse. Malheureusement, beaucoup de ces autres formes de Sorcellerie n'étaient pas aussi visibles, et certaines, qui prétendaient être héréditaires, ne l'étaient en fait pas du tout, bien que le proclamer ait été un moyen efficace de légitimer leurs pratiques et leurs opinions personnelles. La Wicca contemporaine est devenu un tel melting-pot de croyances, et le sentiment toujours plus croissant de liberté qui y règne encourage le partage des idées à tel point, qu'il est souvent très difficile de découvrir leurs origines.

En cherchant dans les travaux de Gardner, je voulais simplement trouver une mention du Rede Wiccan, qu'elle soit contextuelle ou qu'elle y figure mot pour mot, et si possible, des références antérieures. Avant son troisième livre, "The Meaning of Witchcraft", publié en 1959, Gardner ne parlait pas d'éthique. Et même là, le Rede n'était pas formalisé comme il l'est maintenant, mais il touchait quelque peu l'essence de l'éthique wiccane qui recommande de "ne pas blesser".

"[Les Sorcières] sont enclines à respecter la morale du légendaire Bon Roi Pausol*, "Fais ce qui te plait aussi longtemps que tu ne fais de mal à personne". Mais elles croient qu'une certaine loi est importante, "Tu ne dois pas utiliser la magie pour quoi que ce soit qui fasse de mal à quiconque, et si, pour empêcher un plus grand mal d'avoir lieu, tu dois incommoder quelqu'un, tu dois le faire seulement de manière à faire le moins de mal possible." (Gerald Gardner, The Meaning of Witchcraft, page 127, éditions de 1982 et 1999 ).

Bien que de nombreux essais sur les origines du Rede aient repris cette citation, je n'y ai trouvé aucune indication sur l'identité de ce "Bon Roi Pausol". Il s'avère que ce Roi Pausole (avec un e), est un personnage littéraire qu'on trouve dans Les Aventures du Roi Pausole (1901) de Pierre Louÿs (1870-1925), un romancier français.

La citation précise à laquelle Gardner faisait référence est la suivante :


"I. - Ne nuis pas à voisin.

II. - Ceci bien compris, fais ce qu'il te plaît."

[NdT : Pierre Louÿs, les Aventures du Roi Pausole, p. 14]


Ceci a déjà quelque chose du Rede, mais ne l'articule pas encore dans la forme qu'on lui connaît aujourd'hui.

Les Lois de l'Art Gardnériennes, introduites aux alentours de 1957, bien que finalisées autour de 1961, font encore référence à l'idée du Rede, bien que cette fois encore seulement de manière contextuelle : "Et pendant longtemps nous avons obéi à cette loi, "Ne blesse personne"". ("And for long we have obeyed this law, 'Harm none'") (Aidan Kelly, contenu public du Livre des Ombres gardnérien, section D.1 Les Anciennes Lois (1961) ou Kelly, Aidan, Crafting the Art of Magic: Book 1, 1991, page 159)

Lorsqu'ils associent le Rede avec Gardner, la plupart des chercheurs suggèrent qu'il se base sur la Loi de Théléma créée antérieurement par Aleister Crowley (1875-1947) dans son ouvrage "Liber AL vel Legis" (1904), plus connu sous le nom du Livre de la Loi. (The Book of the Law).


"Qui nous nomme Thélémites ne fera pas mal, s'il regarde attentivement le mot. Car il y a là trois Grades : l'Hermite, les Amants, et l'homme de Terre. Fais ce que tu voudras sera le tout de la Loi.

(Aleister Crowley, The Book of the Law, Chapitre 1, vers 40.)


Même au sein de l'O.T.O. (Ordo Templi Orientis), un ordre thélémite extérieur, il y a quelques débats sur l'interprétation de cette phrase, mais ceux qui la connectent avec le Rede tendant à penser que "ne blesse personne" découle du contexte d'une source d'inspiration potentielle de Crowley : le roman Gargantua, de François Rabelais, publié en 1534.


"FAIS CE QUE TU VOUDRAS, parce que les gens libres, bien nés, bien éduqués, vivant en bonne société, ont naturellement un instinct, un aiguillon qu’ils appellent honneur et qui les pousse toujours à agir vertueusement et les éloigne du vice.

(Gargantua, chap. 57, "Comment était réglé le mode de vie des Thélémites".)


Pour être plus précis, le texte qui deviendrait plus tard le Book of the Law aurait été prétendument dicté à Crowley par un être nommé Aiwass, un ange de l'ordre le plus haut. Toutefois, en 1920 quand Crowley installa sa fondation en Sicile, il l'appela l'Abbaye de Théléma, nom qu'il a également pris chez Rabelais, et dans son livre "Magie en Théorie et en Pratique", les oeuvres de François Rabelais étaient recommandées pour leur sagesse inestimable. Crowley était donc en effet familier des travaux de cet auteur.

Bien que l'étendue de l'influence de Crowley sur le Rede fasse débat, elle ne peut être facilement repoussée. Gardner fut initié au sein de l'O.T.O. par Crowley en 1946, et la rumeur dit qu'ils se connaissaient déjà dès 1936. Après la mort de Crowley en 1947, beaucoup ont regardé Gardner comme le successeur évident du meneur de l'ordre, particulièrement parce qu'il avait reçu de (acheté à) Crowley une charte lui donnant pouvoir pour créer une cellule locale de l'O.T.O.

Gardner était très engagé au sein de l'O.T.O. et dans ses enseignements. Des écrits de Gardner, comme la Charge de la Déesse, connurent une refonte par Doreen Valiente car, comme elle le lui dit, "Les gens ne vont tout simplement pas les accepter ni les prendre au sérieux tant qu'ils penseront que vous êtes le rejeton de l'O.T.O. de Crowley." ( Doreen Valiente, 1991, Interview pour le FireHeart Journal) , il est donc fort possible qu'elle ait encouragé Gardner à faire en sorte que le Rede n'ait pas l'air d'être l'oeuvre de Crowley. Valiente, Grande Prêtresse de Gardner et initiée de longue date, considérée par beaucoup comme la "Mère de la Wicca" pour son influence significative sur les travaux de Gardner, fut chargée d'éditer ses notes pour en faire un Livre des Ombres plus formel.

Comme nous en discuterons plus tard, Doreen Valiente n'était pas étrangère aux écrits de Crowley. En reliant le travail de Crowley et l'éthique wiccane, Valiente nous rappelle aussi que le concept de suivre sa propre volonté n'a rien de neuf :


"L'enseignement de Crowley, incarné dans le précepte cité ci-dessus, "Fais ce que tu veux", n'est en aucun cas nouveau, et n'a pas été inventé par lui. Il y a longtemps, Saint Augustin a dit "Aime, et fais ce que tu veux". Les initiés de l'Ancienne Egypte déclaraient : "Il n'y a nulle part de moi qui ne procède pas des Dieux". Les Grecs païens sont à l'origine du dicton : "Pour celui qui est pur, toutes choses sont pures". Ceci implique que, lorsqu'on a atteint un haut stade de développement spirituel et d'évolution, on est passé au-delà des normes de la religion et de la société d'un temps et d'un lieu particulier, qui deviennent insignifiantes en comparaison, et on peut en effet faire ce que l'on veut, parce qu'alors, le désir véritable de l'individu devient connaissable, et doit, par essence, être juste. Les Upanishad, écrits sacrés de l'ancienne Inde, nous disent que celui qui connait Brahma est au-delà du bien et du mal."

(Doreen Valiente, Witchcraft for Tomorrow, 1978, page 44)


La première mention conservée par écrit du Rede Wiccan sous la forme en huit mots populaire aujourd'hui, ou du moins la plus lointaine que j'ai pu découvrir, figure dans un discours de Doreen Valiente datant du 3 Octobre 1964, lors de ce qui pourrait bien avoir été le premier dîner officiel de Sorcières de l'histoire moderne. L'événement était parrainé par Pentagram, un bulletin d'information et une "revue païenne" trimestrielle publiée par Gerard Noel à partir de 1964.


"Alors qu'elle demandait la tolérance entre les covens et envers le reste du monde, Doreen prononça la formule sorcière anglo-saxonne appelée "Rede Wiccan" ou l'enseignement des sages : "Eight words the Wiccan Rede fulfil, An' it harm none, do what ye will." (Le Rede Wiccan tient en dix mots, Si tu ne blesses personne, fais ce que tu veux.")"

(Hans Holzer, The Truth about Witchcraft, 1971, page 128)


La citation ci-dessus provient du livre de Hanz Holzer "The Truth About Witchcraft", publié d'abord en 1969, puis à nouveau en 1971. Ce fut l'un des premiers livres à présenter la Sorcellerie du point de vue d'une personne extérieure, qui observait certaines de ses pratiques et de ses variantes à travers le temps , aussi bien aux Etats-Unis qu'au Royaume-Uni.

Les "Huit Mots" de Valiente furent aussi publiés dans le premier volume de Pentagram (1964), le bulletin d'information anglais qui présentait l'événement, et comme nous en discuterons plus tard, ils furent également publiés autour de 1965 et 1966 aux Etats-Unis dans le bulletin d'information Waxing Moon. En 1965 le Rede fut à nouveau cité, sans références, dans le livre de Justine Glass "Witchcraft, The Sixth Sense" :


"L'autre croyance des Sorcières, à peine moins importante, est celle qu'il ne faut pas nuire ; c'est aussi un article de foi de l'ancienne religion Huna, qu'on pense originaire d'Afrique et qui a voyagé à travers le monde, en passant par l'Egypte, l'Inde, avant d'aboutir à Hawaii. Les Kahunas enseignaient que le seul péché était de faire du mal, que ce soit à soi-même ou à autrui. Le Rede Wiccan (c'est à dire, le Conseil ou la Recommandation des Sages) est : "Si tu ne blesses personne, fais ce que tu veux."

(Justine Glass, Witchcraft, The Sixth Sense, 1965, page 58)


Elle ne donne malheureusement aucune référence, mais puisque Justine Glass avait déjà cité Pentagram plus tôt dans ce chapitre, il est fort possible que sa mention du Rede dérive de quelque chose d'inspiré par le discours de 1964 de Valiente. Les mots sont un peu différents de ceux du discours, mais ceci peut être dû aux changements habituels qui se produisent quand une information est transmise de bouche à oreille ou quand l'auteur l'énonce de mémoire. Puisque Glass a fait publier un encart pour demander de l'aide dans ses recherches dans le même numéro de Pentagram (et sur la même page) que les "Huit Mots" de Valiente, c'est une source très probable.

Le livre de Glass évoque aussi que l'un des devoirs du coven est de veiller sur ses membres lorsque les émotions sont fortes. Ce soutien éthique avait également été mentionnée par Gardner dans The Meaning of Witchcraft, et par d'autres auteurs durant les années 1970. Comme j'en discuterai dans mon papier sur la Loi du Triple Retour, étant donné que les covens traditionnels laissaient la place à une pratique solitaire (pour la majorité), il y avait besoin de quelque chose qui puisse jouer le rôle de cet élément de base du coven, et fournir un "garde-fou moral". Ce fut une emphase mise sur le Rede Wiccan et la Loi du Triple Retour. Comme Glass l'a insinué, l'éthique n'était pas une chose sur laquelle l'Art se focalisait particulièrement aux alentours de 1965, bien que l'idée de ne blesser personne y soit généralement acceptée.

Le Dr Louis Martello mentionne une autre variation intéressante dans son livre "Witchcraft: The Old Religion" (publié pour la première fois en 1973) :


"Le credo sorcier "Et si tu ne blesses personne fais ce que tu veux" ("And ye harm none do what thou wilt")

(Dr. Leo Louis Martello, Witchcraft: The Old Religion, 1975, page 42)


Selon le Dr Martello, cette citation est tirée d'un article daté du 15 Mars 1972 publié dans The Villanovan, le journal de l'Union Etudiante de l'Université Catholique de Villanova, en Pennsylvanie, USA. Une fois encore, aucune source n'est donnée dans cet article.

Vers 1970-1971, Alex Sanders a composé une série de cours écrits par lui-même et par d'autres, qui furent distribués de manière privée en tant qu'enseignements pour les novices de la Wicca Alexandrienne, la tradition que Sanders avait fondée. Dans on essai intitulé "Le Livre des Ombres", il est mentionné que durant l'initiation au premier degré,


"Le Livre des Ombres est fermé devant lui (la personne qui est initiée) et on lui montre la couverture, sur laquelle est souvent écrite la devise de la Wicca : "Si tu ne blesses personne, fais ce que tu veux."

(Baker, J. (ed.), The Alex Sanders Lectures, 1984, page 67)


Ces cours ont été publiés dans le livre "The Alex Sanders Lectures" en 1984 mais circulaient déjà en privé depuis les années 1970. C'est la seule référence au Rede dans le matériel publié de Sanders, bien qu'il ait fait référence au "Fais ce que tu veux" de Crowley dans le livre de Stewart Farrar "What Witches Do" (1971).

Concernant l'origine de la tradition Alexandrienne de la Wicca, il y a controverse. Alex prétendait avoir été initié dans l'Art par sa grand-mère à l'âge de sept ans, ce qui s'avéra plus tard être un canular. La manière dont il a obtenu une copie du Livre ds Ombres Gardnérien, qu'il a transmis à d'autres comme étant le sien en y ajoutant des éléments de magie rituelle additionnels, fait également débat. Ce qu'il convient de constater ici, c'est simplement que les enseignements de Sanders étaient fortement influencés par les travaux de Gardner et que sa référence à un "dicton des Sorcières" peut découler du Rede de Valiente, en partant du principe que le texte des cours n'ait pas été altéré à une date antérieure à leur compilation et à leur publication en 1984 - longtemps après la dissémination à grande échelle du Rede.

Il existe toutefois une autre source importante, à laquelle on attribue souvent l'origine même du Rede Wiccan. Dans le numéro d'Ostara 1975 du magazine Green Egg (Vol. III. No. 69), dans un article titré "Wiccan-Pagan Potpourri" ("Pot-pourri Wiccan-païen"), fut publié un long poème (que beaucoup trouveront très familier), nommé "The Rede of the Wiccae" :


Rede Of The Wiccae


"Being known as the counsel of the Wise Ones :

1. Bide the Wiccan Laws ye must In Perfect Love and Perfect Trust.

2. Live an’ let live - Fairly take an’ fairly give.

3. Cast the Circle thrice about To keep all evil spirits out.

4. To bind the spell every time - Let the spell be spake in rhyme.

5. Soft of eye an’ light of touch - Speak little, listen much.

6. Deosil go by the waxing Moon - Sing and dance the Wiccan rune.

7. Widdershins go when the Moon doth wane, An’ the Werewolf howls by the dread Wolfsbane.

8. When the Lady’s Moon is new, Kiss thy hand to Her times two.

9. When the Moon rides at Her peak Then your heart’s desire seek.

10. Heed the Northwind’s mighty gale - Lock the door and drop the sail.

11. When the wind comes from the South, Love will kiss thee on the mouth.

12. When the wind blows from the East, Expect the new and set the feast.

13. When the West wind blows o’er thee, Departed spirits restless be.

14. Nine woods in the Cauldron go - Burn them quick an’ burn them slow.

15. Elder be ye Lady’s tree - Burn it not or cursed ye’ll be.

16. When the Wheel begins to turn - Let the Beltane fires burn.

17. When the Wheel has turned a Yule, Light the Log an’ let Pan rule.

18. Heed ye flower bush an’ tree - By the Lady Blessèd Be.

19. Where the rippling waters go Cast a stone an’ truth ye’ll know.

20. When ye have need, Hearken not to others greed.

21. With the fool no season spend Or be counted as his friend.

22. Merry meet an’ merry part - Bright the cheeks an’ warm the heart.

23. Mind the Threefold Law ye should - Three times bad an’ three times good.

24. When misfortune is enow, Wear the Blue Star on thy brow.

25. True in love ever be Unless thy lover’s false to thee.

26. Eight words ye Wiccan Rede fulfill - An’ it harm none, Do what ye will. "


(Green Egg magazine, Vol. III. No. 69 (Ostara 1975))


Lady Gwen Thompson (1928-1986), plus tard connue sous le nom de Lady Gwynne, sorcière héréditaire de New Haven dans le Connecticut (USA), attribua ce texte à sa grand-mère paternelle Adriana Porter, qui, comme elle l'affirme, "avait bien plus de 90 ans lorsqu'elle franchit le seuil du Pays d'Eté en 1946." Thompson était l'enseignante principale du New England Coven of the Traditionalist Witches (N.E.C.T.W.), qu'elle avait fondé en 1072, et ses enseignements avaient été présentés au public dès la fin des années 1960. Ils combinaient sa tradition familiale avec l'occultisme populaire. C'était la première fois qu'on parlait publiquement du Rede en tant que "rede", guide ou recommandation, depuis le discours de Valiente en 1964 et les mentions qui ont été faites de ce discours dans Pentagram et dans The Waxing Moon, et bien que les numéros de ligne n'aient jamais été beaucoup retenus, le texte en lui-même l'a été, et plus particulièrement la dernière ligne. C'était aussi la première fois que le Rede était introduit d'une manière aussi visible, et distribuée aussi largement, à un moment où l'Art était florissant en termes de créativité et d'intérêt public.

Joseph B. Wilson, l' éditeur du premier bulletin d'information sorcier aux Etats-Unis (The Waxing Moon), qui a pendant un certain nombre d'années joué un rôle de carrefour central de réseautage, pour trouver des correspondants, des contacts, etc, m'a appris que Lady Gwen était l'une de ses premières correspondantes.

Bien que Wilson ne puisse pas se rappeler grand chose à son sujet, il se souvint d'avoir partagé un bon nombre de ses propres informations, qu'il tenait de ses mentors, avec elle - et celles-ci, selon certains, ont fini depuis par faire partie intégrante de sa tradition héréditaire. Mr. Wilson a également pu confirmer deux autres liens importants concernant l'influence du Rede de Valiente sur le Rede de Porter / Thompson :

1) Joseph Wilson se souvenait très clairement d'avoir réimprimé les mots de Valiente dans The Waxing Moon. Comme les archives ont été perdues il y a plusieurs années, il ne pouvait pas donner de date exacte, mais cela se serait situé entre 1965 et 1966.

2) Gwen Thompson était abonnée à The Waxing Moon. Bien que ces faits offrent certaintes perspectives sur l'influence possible du Rede de Valiente sur le développement de celui de Lady Gwen, on ne peut en tirer de conclusion véritable, et il y a trois scénarios possibles :

1) L'affirmation de Lady Gwen disant que sa version du Rede fut écrite par sa grand-mère est authentique. Cela soulève des questions : si le décès d'Adriana Porter est intervenu avant la publication du premier livre de Gardner qui contenait des éléments de Sorcellerie rituelle (High Magic's Aid, 1949) et après que Gardner ait dit avoir été initié par "La Vieille Dorothy Clutterbuck" en 1939, pouvaient-il avoir des sources communes ? Ou l'un aurait-il pu inspirer le Rede à l'autre ? Je n'ai trouvé aucune preuve permettant d'étayer ou d'infirmer ceci.

2) Lady Gwen a adapté un poème écrit par sa grand-mère, en lui ajoutant des éléments d'aspect plus Wiccan. Puisque la tradition de Lady Gwen est librement décrite comme une adaptation de sa tradition héréditaire, il est tout à fait possible que le Rede de Valiente ait motivé une réécriture partielle du poème d'Adriana Porter, et peut-être même de manière inconsciente.

3) L'histoire du Rede de Lady Gwen est montée de toute pièce, pour ajouter un lignage et une crédibilité à sa tradition personnelle. Il n'était pas rare à l'époque de voir les uns ou les autres affirmer avoir été initiés dans des traditions familiales datant d'avant Gardner, donc l'authenticité des prétentions de Thompson resteront toujours sujettes à débat tant qu'elles ne pourront être documentées.

En 1978, dans son livre "Witchcraft for Tomorrow", Doreen Valiente a aussi mentionné le Rede Wiccan. Elle l'avait intégré dans un couplet en vers nommé "The Wiccan Rede" :


Eight Words the Wiccan Rede fulfil:

An it harm none, do what ye will.


Ce qui peut être exprimé dans un langage plus moderne comme suit :


Dix mots suffisent au Credo des Sorcières :

Si cela ne blesse personne, fais ce que tu veux.

(Doreen Valiente, Witchcraft for Tomorrow, 1978, page 41)


Plus loin dans le même livre, une version plus longue et poétique du Rede, que Valiente appelait "Le Credo des Sorcières", était présentée.


The Witches' Creed


Hear now the words of the witches,

The secrets we hid in the night,

When dark was our destiny's pathway,

That now we bring forth into light.


Mysterious water and fire,

The earth and the wide-ranging air,

By hidden quintessence we know them,

And will and keep silent and dare.


The birth and rebirth of all nature,

The passing of winter and spring,

We share with the life universal,

Rejoice in the magical ring.


Four times in the year the Great Sabbat

Returns, and witches are seen

At Lammas, and Candlemas dancing,

On May Eve and old Hallowe'en.


When day-time and night-time are equal,

When the sun is at greatest and least,

The four Lesser Sabbats are summoned,

Again witches gather in feast.


Thirteen silver moons in a year are,

Thirteen is the coven's array.

Thirteen times as Esbat make merry,

For each golden year and a day.


The power was passed down the ages,

Each time between woman and man,

Each century unto the other,

Ere time and the ages began.


When drawn is the magical circle,

By sword or athame or power,

Its compass between the two worlds lie,

In Land of the Shades for that hour.


This world has no right then to know it,

And world beyond will tell naught,

The oldest of Gods are invoked there,

The Great Work of magic is wrought.


For two are the mystical pillars,

That stand to at the gate of the shrine,

And two are the powers of nature,

The forms and the forces divine.


The dark and the light in succession,

The opposites each unto each,

Shown forth as a God and a Goddess,

Of this did our ancestors teach.


By night he's the wild wind's rider,

The Horn'd One, the Lord of the shades,

By day he's the King of the Woodlands,

The dweller in green forest glades.


She is youthful or old as she pleases,

She sails the torn clouds in her barque,

The bright silver lady of midnight,

The crone who weaves spells in the dark.


The master and mistress of magic,

They dwell in the deeps of the mind,

Immortal and ever-renewing,

With power to free or to bind.


So drink the good wine to the Old Gods,

And dance and make love in their praise,

Til Elphame's fair land shall receive us,

In peace at the end of our days.


An Do What You Will be the challenge,

So be it in Love that harms none,

For this is the only commandment,

By Magick of old, be it done.


( Doreen Valiente, Witchcraft for Tomorrow, 1978, page 72)


Souvent, le couplet des "Huit mots" est épinglé à ce poème lorsque d'autres le citent, mais dans "Witchcraft for Tomorrow", où le Credo des Sorcières fut introduit en tant que partie intégrante du Rite du Sabbat, on lisait seulement le texte ci-dessus après avoir formé le Cercle. Le couplet des "Huit mots" était utilisé séparément et plus tard au cours du même rituel.

"Puis, prenez le Pentacle, et faites le tour du Cercle deosil avec, en le présentant aux quatre directions, Est, Sud, Ouest et Nord, en répétant à chaque fois :


Eight words the Witches' Creed fulfil:

If it harms none, do what you will."

(Doreen Valiente, Witchcraft for Tomorrow, 1978, page 74)


Donc techniquement, le couplet des "Huit mots" se réfère au Credo, et ne fait pas partie de sa version longue en elle-même, puisqu'elle contient déjà un couplet similaire :


An Do What You Will be the challenge,

So be it in Love that harms none


C'est un point de détail, mais pour rester rigoureux je tenais à faire cette clarification.

Le premier livre de Valiente, "An ABC of Witchcraft Past & Present", qui fut d'abord édité en 1973, ne comprenait pas d'entrée spécifiquement relative au Rede, malgré qu'elle l'ait intégre à son discours de 1964. Il y a des chances qu'à ce moment-là le Rede n'ait pas encore "pris" dans la communauté Wiccane, qui était encore très clivée et centrée sur les covens en 1973, ainsi la chose n'était-elle pas suffisamment établie pour être incorporée dans une encyclopédie sur la Sorcellerie. Toutefois, l'entrée sur les Croyances Basiques des Sorcières, on trouve une variante du Rede, mentionnée comme faisant partie d'un discours sur l'éthique des Sorcières :


"Les Sorcières ne croient pas que la morale véritable consiste à se conformer à une liste de "fais ceci, ne fais pas cela." Leur morale peut se résumer en une seule phrase : "Fais ce que tu veux, aussi longtemps que ça ne blesse personne". Cela ne signifie toutefois pas que les Sorcières soient pacifistes. Elles disent que permettre au mal de prospérer sans intervenir n'équivaut pas à "ne blesser personne". Au contraire, c'est blesser tout le monde."

(Doreen Valiente, An ABC of Witchcraft Past & Present, 1973, page 55)


Ceci est un exemple parfait de la perception de l'éthique wiccane avant les années 1980. Les Sorcières n'étaient alors pas la quintessence de "la lumière et de l'amour" mais plutôt des personnes réelles qui se trouvaient dans des situations réelles, et qui ne craignaient pas de "se salir les mains" quand il le fallait.

Les Sorcières avaient un respect pour la vie qui prenait en compte à la fois ses aspects nourriciers et la cruelle réalité de la lutte pour la survie. Le Rede était une synthèse ou un point de référence, mais pas un système éthique complet en soi.

Si le Rede (ou au moins une de ses versions) a été écrit par Valiente, alors l'influence de Crowley doit être acceptée comme une possibilité. Alors que Gardner n'associe pas Crowley à l'éthique wiccane tout en puisant beaucoup dans son oeuvre en ce qui concerne d'autres domaines, Doreen Valiente, elle, poétesse de coeur, aurait été beaucoup plus encline à utiliser la Loi de Crowley.


"Crowley, à mon sens, était un merveilleux poète, qui a toujours été sous-estimé dans la littérature anglaise simplement à cause de la réputation qu'il s'était faite et dans laquelle il se complaisait. Il appréciait d'être appelé "l'homme le plus malfaisant du monde", et toutes les autres bêtises de cet acabit. Le fait est, comme le dit son dernière biographe, John Symonds, qu'il ne pouvait avoir les deux. S'il voulait se forger cette réputation sulfureuse, ce pourquoi il a beaucoup et durement oeuvré pendant des années, alors il ne pouvait pas, dans le même temps, avoir bonne presse dans la littérature anglaise, bien que quelques uns de ses poèmes figurent dans l' "Oxford Book of English Mystical Verse". Je pense qu'il est vraiment dommage qu'il n'ait pas eu la reconnaissance qu'il mérite, et peut être que l'avenir lui rendra justice sur ce point."

(Doreen Valiente, 1991 Interview with FireHeart Journal)


Beaucoup de livres de Doreen mentionnent Crowley et reconnaissent son influence indirecte sur les croyances et les pratiques wiccanes. Même le long texte du Credo de Valiente repris plus haut contient une ligne qui rappelle très vivement le précepte de Crowley : "L'Amour est la Loi, l'Amour soumis à la Volonté", qui suivait traditionnellement la formule de politesse : "Fais ce que tu veux sera l'entièreté de la Loi". Même l'orthographe particulière de "magick", avec un K, à la dernière ligne du Credo de Valiente, est extrêmement caractéristique de la Théléma.


"An Do What You Will be the challenge,

So be it in Love that harms none,

For this is the only commandment,

By Magick of old, be it done."


Dans les années 1980 la plupart des livres faisaient référence au Rede, parfois en le modernisant, et parfois en lui donnant un aspect plus archaïque. Dans les années 1990, beaucoup n'avaient pas la moindre idée de l'histoire du Rede, et plusieurs nouvelles variations, souvent anonymes ou sans aucune référence, se répandirent via des bulletins d'information, ou par internet. La majorité des variantes semblent utiliser la version Porter/Thompson du Rede, en lui incorporant quelques expressions telles que "en parfait amour et parfaite confiance" (cette phrase était utilisée par d'autres traditions bien avant la publication du Rede of the Wiccae dans le numéro de Green Egg d'Ostara 1975) ou "heureuse rencontre, et heureux départ. Il convient de noter que "en parfait amour et parfaite confiance" se trouve aussi dans les rituels d'initiation au Premier Degré gardnérien (ceux qui sont disponibles publiquement). Aidan Kelly fait remonter cette phrase à 1949 dans "Crafting the Art of Magic" (Livre 1, page 55)


Je dois admettre que j'espérais trouver une histoire simple et claire concernant le Rede lorsque j'ai commencé mes recherches. Il y a de fortes chances que Doreen Valiente, qui avait repris et réécrit la plupart de l'oeuvre de Gardner, ait rédigé le Rede en utilisant le matériel de Gardner. Je doute toutefois que Gardner ait écrit le Rede lui-même. Bien que les Anciennes Lois données par Gardner autour de 1961 mentionnent plusieurs fois "ne blesse personne", la seule raison donnée est que tout mal fait pourrait être reproché aux Sorcières et par-là même encourager davantage de persécutions.


"Mais lorsque l'un de nos oppresseurs se meurt, ou est atteint de maladie, il s'écrie encore "C'est un maléfice de Sorcières !" et la chasse est de nouveau donnée. Quand bien même ils massacreraient dix des leurs pour une seule des nôtres, ils n'en ont que faire ; ils sont des milliers, tandis que nous sommes très peu nombreuses. Il est donc édicté que nul ne doit utiliser l'Art pour faire de mal à quiconque, en aucune manière, quel que soit le degré d'offense qu'ils nous aient faites. Depuis longtemps nous avons obéi à cette loi, "Ne blesse personne", et de nos jours plus personne ne croit en notre existence. Qu'il soit donc édicté que cette loi continue à nous aider lorsque nous sommes en détresse. Nul, quelque soit la grandeur de l'injure ou de l'injustice qui lui est faite, ne doit utiliser l'Art pour mal agir ou pour blesser quiconque."

(Aidan Kelly, Crafting the Art of Magic: Book 1, 1991, page 156)


Les lois ne disent nulle part qu'il ne faut blesser personne parce que c'est mal ! De même, s'il y avait eu une position éthique standard au sein de l'Art, pourquoi n'en est-il pas fait mention spécifiquement dans le contenu publiquement disponible du Livre des Ombres gardnérien ? Je doute que cela soit dû au maintien du secret, étant donné qu'une section entière du Livre est dédiée à l'importance de travailler nu, un sujet nettement plus risqué à rendre public qu'un simple positionnement éthique.

Toutefois la version du Rede par Adriana Porter - si les affirmations de Thompson sont exactes - aurait dû être écrite avant la mort de Porter en 1946. Bien que je n'aie pu en trouver aucune mention antérieur à sa publication en 1975 dans Green Egg, cela n'exclut pas la possibilité que ce texte ait circulé en privé bien avant cela, et qu'une copie ait pu inspirer le discours de 1964 de Doreen Valiente.

Malheureusement, Gardner, Valiente, Porter et Thompson sont tous décédés, laissait ces questions sans réponse. En dépit de l'histoire floue du Rede Wiccan, une chose est certaine ; au fur et à mesure que la Wicca est devenue accessible au plus grand nombre, le Rede a pris une importance proéminente - et justifiée - dans la littérature wiccane. Alors que de plus en plus de solitaires et de non traditionalistes commençaient à pratiquer l'Art sans initiations formelles, le Rede assurait qu'ils adoptent l'essence de l'éthique wiccane, et cette croyance centrale s'établit au sein d'une religion ouverte et flexible.

Aujourd'hui on insiste beaucoup sur le Rede, le Karma et la Loi du Triple Retour, parfois jusqu'à atteindre un certain fondamentalisme. Peut-être avions-nous besoin de ces structures réconfortantes parce que nous vivons dans un contexte ou le Christianisme est prédominant et que nous étions habitués à (conditionnés par ?) ces normes auparavant, ou peut-être que notre lutte constante pour réclamer l'usage du terme "Sorcière" en le libérant des stéréotypes négatifs, nous a contraint à mettre l'accent sur notre bonne moralité, dans l'espoir d'apaiser ceux qui voudraient nous nuire. Gardner disait, en faisant référence au Roi Pausole dans "The Meaning of Witchcraft", que les Sorcières tendaient vers le principe moral de ne blesser personne, pas qu'elles étaient liées à ce principe. Aujourd'hui, le Rede est souvent élevé au statut de loi.

Je ne vais pas essayer d'analyser la signification du Rede en elle-même. J'ai toujours considéré l'éthique comme quelque chose de personnel, qui ne doit pas être logé dans un agenda social, politique ou religieux. C'est pourquoi j'aime utiliser le mot "Rede", qui fait référence à un guide, une recommandation, pas à une loi stricte, ce qui permet à chacun d'entre nous de chercher notre propre signification basée sur nos propres expériences, et d'apprendre de nos propres erreurs.