Solstice d'Été
Le solstice d'été est célébré sous les noms de Saint Jean, Litha, Midsummer
Étymologie
Le terme solstice vient du latin solstitium (de sol, « soleil », et sistere, « s'arrêter, retenir »), faisant référence à l’azimut du Soleil à son lever et à son coucher semble rester stationnaire pendant quelques jours à ces périodes de l'année, avant de se rapprocher à nouveau de l'Est au lever et de l’Ouest au coucher.
Le terme latin solstitium est employé à la fin de la République romaine au Ier siècle av. J.-C.. Pline l'Ancien l'emploie plusieurs fois dans son Histoire naturelle dans le même sens qu'actuellement.
Date
Le solstice d'été se produit en général le 21 juin. Il est survenu le 20 juin en 2008 ainsi qu'en 2012 ; cela se reproduira en 2016, 2020, 2024...
Selon Pline[1], quand Jules César introduit le calendrier julien en 46 av JC, il a placé les équinoxes et les solstices les 25 mars, 24 juin, 24 septembre et 25 décembre.[2] La date du 24 juin a été gardée traditionnellement pour célébrer le solstice, et a été christianisée sous le nom de "saint Jean".
Astronomie
Les jours avoisinant le solstice d'été sont les plus longs de l'année.
Les dates des solstices d'hiver et d'été sont inversées pour les hémisphères nord et sud.
L'axe de rotation de la Terre est incliné par rapport à la verticale du plan de son orbite d'environ 23° 26' et son orientation reste constante au cours d'une révolution autour du Soleil. En conséquence, pendant une moitié de l'année, l'hémisphère nord est plus incliné vers le Soleil que l'hémisphère sud, avec un maximum vers le 21 juin. Pendant l'autre moitié l'hémisphère sud est plus incliné que l'hémisphère nord, avec un maximum vers le 22 décembre. Les moments où ces inclinaisons sont maximales sont les solstices.
Traditions du solstice d'été en Europe
Les fêtes de la saint Jean comportait toujours de la musique, une veillée avec un grand feu allumé avec des bûches que les jeunes gens et les jeunes filles étaient allés mendier les jours précédents dans chaque maison, et la soirée se terminait par un bal nocturne.
Les suédois dansent autour d'un mat de midsummer à connotation phallique.
Le feu
Le Feu de la saint Jean porte plusieurs noms : c’est "la Jouannée" ou "Johannée" dans le pays chatelleraudais ou le loudunais. "La Jaunée" le long de la Vienne, de Mauprevoir à la Chapelle Moulière. Mais aussi "la Baudouelle", "la Chalibaude" tous les deux formés sur l’ancien adjectif "bald" (gai, joyeux).
Souventon attachait au sommet du bûcher des bouquets de roses, de bleuets, de marguerites et de coquelicots, ou bien des herbes de la saint Jean. A Availles en Chatellerault, on fleurissait la cime d’un arbre coupé et nettoyé qui servirait de support au bûcher, d’un "bouquet de plantes efficaces contre les sortilèges" ramassées le matin même . Plus le mât est haut, mieux c’est, il faut qu’il puisse être vu de loin et qu’on puisse même l’identifier (celui de tel village, de telle ferme…).
On fait le tour de ces feux, parfois 9 fois (Availles) et dans le sens solaire.
La tradition veut que l'on saute par-dessus le feu seul ou main dans la main avec celui ou celle qu'on aime.
Le bûcher de la Saint-Jean se pratiquait jadis à Paris, les autorités de la ville se chargeant de son organisation. Le feu était traditionnellement allumé par le roi de France en personne sur la Place de Grève (actuellement Place de l'Hôtel-de-Ville), coutume qui perdura jusqu’en 1648, date à laquelle Louis XIV officia pour la dernière fois[3]
Les restes du bûcher étaient ramassés par la population car ils permettaient de se préserver contre la foudre et des vertus curatives leur étaient attribués.
Dans les régions vallonnées, on fait rouler du haut en bas d’une colline une roue garnie de paille enflammée.
Herbes magiques
En général, c’est la veille ou le matin qu’on ramasse (à reculons de la main gauche) les herbes de la saint Jean et les gros bouquets roussis protègent la maison toute l’année comme les tisons noircis du feu placés sous les lits de la maison protégeaient cette dernière de la foudre.
A Yversay on tourne autour du feu une fleur de lys à la main: les pétales ensuite mises à macérer dans l’alcool cicatriseront les plaies.
Dans le neuvillois ce sont des branches de noyer coupées le matin et portant au moins une noix verte qu’on passe dans le feu : on mord la noix 9 fois en prévention contre les maux de dents, et les branches, déposées dans l’étable, préserveront le troupeau des épidémies.
A Saint Pardoux dans les Deux Sèvres, les mêmes branches de noyer grillées sous la cendre servent à asperger d’eau bénite les champs menacés par les orages. Ce sont des bouquets de bouillon blanc et de feuilles de noyer passés dans les flammes dont on frottera le dos des animaux et qu’on suspendra au dessus de la porte des écuries.
Dans le Niortrais (Mougon) c’est la veille (ou le matin) de la saint Jean que sont cueillies les feuilles qui serviront à faire le vin de noyer, tandis qu’on les colle en croix au dessus des portes des maisons pour se préserver des peines et des maladies.
Les métiviers (moissonneurs) se chauffaient le dos au feu, les reins entourés d’une liane de chèvrefeuille, de ceintures de paille tressée, de chanvre ou d’herbes de la saint Jean.
Dans les pays baltes, il est traditionnel encore de nos jours de se fabriquer une couronnes de fleurs ou feuillages pour la saint jean. On y cherche aussi traditionnellement la fleur de fougère (non répertoriée à ce jour par les botanistes...).
L’achillée millefeuille donne force et tonus et soigne les parasites intestinaux.
L’armoise dite artémise ou couronne de Saint Jean soigne les troubles féminins et fortifie l’appareil digestif.
La joubarbe dite artichaut des murailles ou barbe de Jupiter, soigne les problèmes de peau : dartres, cors, gerçures, piqûres, et elle protège les maisons de la foudre.
Le lierre terrestre dit courroie de Saint Jean soigne les rhumes et les bronchites.
La marguerite sauvage soigne les conjonctivites et aide à la cicatrisation des plaies.
Le millepertuis dit chasse-diable soigne les brûlures et les douleurs rhumatismales.
La sauge aide à la digestion.
D’autres herbes viennent compléter ces plantes magiques. Selon les régions on cueille : angéliques, aubépines, bourraches, chélidoines, gentianes, iris des marais, lavandes, marjolaines, mauves, mélisses, menthes, myrtes, pimprenelles, plantains, reines des prés, romarins, rue, salsifis, serpolet, thym, verveine …
Certaines comme la marjolaine, le thym et la verveine… entraient dans la composition de filtres d’amour…
Autres traditions
Les moutons sont tondus la veille de la saint Jean et baignés au confluent de deux cours d’eau pour épaissir leur laine (Montmorillonnais et Chatelleraudais).
Néo-paganisme
Les wiccans célèbrent à Litha l'apogée du Dieu.
Les clairières druidiques fêtent Alban Efin.
De nombreux néo-païens assistent au lever de soleil à Stonhenge.
A noter
Depuis 1982, la Fête de la musique correspond à des festivités organisées généralement le jour du solstice d'été.
Un rayon de soleil illumine le centre du labyrinthe de Chartres le 24 juin.
Galerie
Tradition dans le monde
- Dans l'Égypte antique, le solstice d'été correspond à peu près au gonflement des eaux du Nil. Il était annoncé par le levé de l'étoile de Sothisles égyptiens célébraient alors la nocta ou nuit de la goutte, marquant le début de la nouvelle année.[4]
- En Syrie et en Phénicie, le solstice donnait lieu à une grande fête en l'honneur de Tammuz, qui commençait la veille au soir, comme dans la Saint-Jean traditionnelle.
- Au Québec, il s'agit de la Fête nationale.
Sources
Bibliographie Arnold van GENNEP, Manuel de folklore français contemporain, Paris, A. et J. Picard, 1937-1958 - Rééd. 1988 - Le Folklore français, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1999 (tome II, p. 1427-1737)
<references>
- ↑ Histoire Naturelle XVIII
- ↑ Calendriers saga
- ↑ Yves-Marie Bercé, Fête et révolte : des mentalités populaires du XVIe au XVIIIe siècle, Hachette, coll. « Le Temps et les hommes », Paris, 1976, p. 62.
- ↑ Besa Akantheia, Le calendrier égyptien et la problématique du nouvel an, Lune Bleue n°12.
- ↑ Anne Garrait-Bourrier, « Spiritualité et fois amérindiennes : Résurgence d’une identité perdue », Cercles, vol. 15, 2006, p.74.