Hécate
Epithètes
Brimô (de βρόμος, feu ou βρίμηνις, qui a une violente colère), à cause de son caractère terrible. Cet épithète concerne également Perséphone.
Atropaia (Celle qui éloigne le mal)
Chtonia (Celle de la Terre)
Enodia (Celle des Chemins)
Kleidukos (Porteuse de Clés)
Kourotrophos (Celle qui Soigne)
Melana (la Noire)
Ourania (Celeste)
Perseis (Lumière)
Phosphoros (Porteuse de Lumière)
Propolos (Guide)
Propylaia (Gardienne des Portes)
Skotia (Celle des Lieux Obscurs)
Soteira (Délivrance)
Triformis (Aux Trois Aspects)
Trioditis ou Trivia (Chemin Triple)
Liens de parenté
D'après Hésiode[1], Hécate est fille d'Astéreia, la Nuit étoilée.
D'après Diodore de Sicile, Médée et Circé sont les filles nées de l'union d'Hécate et d'Aiétès.
D'après Apollonios de Rhodes, Scylla est la fille de Phorcus et d'Hécate.
Dans les Argonautiques, d'Apollonios de Rhodes
Médée est une prêtresse d'Hécate, qui lui a enseigné l'art des enchantements et des poisons.
Dans le Chant III :
"Médée passait ordinairement les jours entiers dans le temple d'Hécate dont elle était prêtresse"[2]
"Divine Hécate, exauce ma prière ! Fais qu'il retourne vainqueur dans sa patrie, ou si le Destin veut qu'il périsse, qu'il sache au moins que sa mort ne sera pas un sujet de joie pour moi."
"Je vous ai déjà parlé d'une jeune princesse instruite par Hécate elle-même dans l'art des enchantements. S'il était possible de l'intéresser en notre faveur, il n'y aurait plus pour vous de danger à redouter."
"Dans le palais d'Eétés habite une jeune princesse à qui la divine Hécate a révélé ses secrets les plus cachés. Elle connaît toutes les productions de la terre et des eaux et sait, en les préparant avec adresse, composer des charmes capables d'apaiser l'ardeur de la flamme, de suspendre le cours des fleuves les plus impétueux et d'arrêter dans leur marche la lune et les étoiles"
"Demain, au lever de l'aurore, je me rendrai au temple d'Hécate et je remettrai à l'étranger qui cause ici tant de trouble un charme propre à adoucir la férocité des taureaux."
"Dans le vestibule de son appartement couchaient douze jeunes esclaves qui n'avaient point encore subi le joug de l'hymen. Elle les appelle et leur ordonne d'atteler promptement ses mules à son char pour la conduire au temple d'Hécate. Tandis qu'on exécutait ses ordres, elle tira de sa boîte une liqueur qui porte, dit-on, le nom de Prométhée et dont la vertu est telle que si quelqu'un en répand sur ses membres après avoir offert un sacrifice nocturne à Hécate, tout à coup il devient pendant tout un jour invulnérable au fer, insensible aux ardeurs du feu et acquiert une force et un courage extraordinaires. La plante dont elle est tirée naquit pour la première fois dans les vallons du mont Caucase du sang que distillait de son bec l'aigle cruel qui dévorait le foie du malheureux Prométhée. Sa double tige est surmontée d'une large fleur dont la couleur est semblable à celle du safran de Cilicie. Sa racine offre l'image d'un morceau de chair nouvellement coupée et renferme une liqueur noire, semblable à celle qui découle des chênes sur les montagnes. Médée l'avait exprimée autrefois dans une coquille de la mer Caspienne, après qu'elle se fut purifiée sept fois dans une fontaine et que, vêtue de noir, elle eut dans l'horreur des ténèbres invoqué sept fois Brimo ; Brimo qui préside à l'éducation des enfants, qui se montre la nuit sous des formes épouvantables, qui commande aux mânes et règne dans les Enfers. Tandis qu'elle coupait cette racine, la terre mugit et trembla sous ses pas. Prométhée lui-même ressentit une vive douleur au fond de ses entrailles et remplit l'air de ses gémissements. Médée ayant donc tiré le charme de la boîte où il était renfermé, le mit dans la ceinture parfumée qui retenait sa robe autour de son beau sein, sortit de son appartement et s'élança sur son char. (...) Lorsqu'elle fut sortie de la ville et arrivée près du temple, elle descendit légèrement de son char, et s'adressant à ses esclaves : « Mes amies, leur dit-elle, j'ai commis une grande imprudence en venant ici sans songer que c'est nous exposer à rencontrer les étrangers qui sont descendus sur ces côtes. Toute la ville est en alarme et je ne vois aucune des femmes qui ont coutume de venir chaque jour invoquer en foule la déesse."
"Apprenez, dit enfin Médée, quel est le charme que vous venez de recevoir de moi. Lorsque mon père aura remis entre vos mains les dents de dragon que vous devez semer dans le champ du dieu Mars, attendez le milieu de la nuit. Alors revêtu d'habits noirs, et après vous être purifié dans les eaux du fleuve, vous creuserez seul une fosse ronde, dans un lieu écarté. Vous y égorgerez une brebis, et vous la brûlerez tout entière sur un bûcher que vous dresserez au bord de la fosse. Vous invoquerez ensuite la fille unique de Persée, la puissante Hécate, en faisant en son honneur des libations de miel. Éloignez-vous après cela de la fosse sans regarder derrière vous, quel que soit le bruit des pieds et les hurlements des chiens qui frappent vos oreilles. Si vous n'observez cette loi, tout le reste deviendra inutile pour vous et vous ne pourriez même rejoindre sans danger vos compagnons. Au lever de l'aurore, vous humecterez le charme que je viens de vous donner, et vous en frotterez non seulement votre corps, mais encore votre épée, votre lance et votre bouclier. Une force plus qu'humaine se répandra aussitôt dans vos membres. Le fer des guerriers qui naîtront de la terre s'émoussera contre vous et vous braverez les flammes que vomissent les taureaux. Ce charme puissant ne doit durer qu'un jour, mais ne craignez rien, et voici un moyen de terminer promptement le combat. Lorsqu'après avoir subjugué les taureaux et labouré le champ, vous verrez les fils de la terre sortir en grand nombre des dents que vous aurez semées, jetez alors au milieu d'eux une grosse pierre. Semblables à des chiens qui se disputent une proie, ils se battront à l'entour. Profitez du moment et fondez aussitôt sur eux. C'est ainsi que vous triompherez et qu'obéissant aux ordres de Pélias, vous emporterez loin de la Colchide la Toison dans la Grèce"
"Tandis qu'ils se livraient au sommeil, Jason attendait avec impatience le milieu de la nuit. Déjà la constellation de l'Ourse commençait à s'abaisser vers l'horizon (34). Un calme profond régnait dans les airs. Jason alors s'avança sans bruit pour chercher un endroit écarté, portant avec lui toutes les choses qui lui étaient nécessaires et qu'il avait préparées pendant le jour. Argus lui avait donné le lait et la brebis, et il avait tiré le reste du vaisseau. A quelque distance du chemin était un lieu solitaire qu'arrosait une eau claire et tranquille. Le héros, s'y étant purifié, se revêtit d'un manteau noir dont Hypsipyle lui avait fait présent à son départ de Lemnos pour lui rappeler le triste souvenir de leurs amours, trop tôt interrompus. Il creusa ensuite une fosse de la profondeur d'une coudée, dressa un bûcher, égorgea la brebis, l'étendit avec soin sur le bûcher, y mit le feu, et versa sur la victime des libations de lait et de miel en invoquant le secours d'Hécate. Dés qu'il eut achevé, il s'éloigna de la fosse. La déesse, ayant entendu sa prière, accourut de ses profonds abîmes pour recevoir le sacrifice. Son front était ceint de rameaux de chêne entrelacés de serpents. Des torches enflammées répandaient autour d'elle une lumière éclatante. Elle était environnée des chiens infernaux, qui poussaient des hurlements affreux. La prairie trembla sous ses pas, et les Nymphes effrayées firent retentir l'air de leurs cris. Jason ne fut point exempt d'épouvante. Toutefois il continua sa marche sans regarder derrière lui jusqu'à ce qu'il eût rejoint ses compagnons."
Dans le Chant IV :
"Médée s'avance hardiment vers lui en invoquant la redoutable Hécate"
"un vent favorable porta le troisième jour les Argonautes sur le rivage de Paphlagonie, près de l'embouchure du fleuve Halys. Là par le conseil de Médée, ils offrirent un sacrifice à Hécate. La princesse l'accompagna de cérémonies dont aucun mortel ne doit être instruit et que je me garderai bien de révéler dans mes vers. On éleva en même temps en l'honneur de la déesse un monument qui se voit encore sur le bord de la mer."
"Craignez surtout que Charybde ne les engloutisse, ou que Scylla, ce monstre d'Ausonie, fille de Phorcus et d'Hécate, et qu'on appelle aussi Crataïs, étendant hors de son antre une gueule effroyable, ne dévore l'élite de ces héros."
"J'en atteste la lumière sacrée du soleil et les mystères de la redoutable Hécate, c'est malgré moi que j'ai quitté ma patrie pour suivre des étrangers."
Dans Médée, d'Euripide
"Non, jamais, par la maîtresse que j'honore entre toutes les divinités et que j'ai choisie pour auxiliaire, Hécate, qui réside au plus profond de mon foyer, nul n'aura la joie de me déchirer le coeur."[3]
Articles connexes
Sources
<references>
- ↑ Hésiode, Théogonie, 409
- ↑ Les Argonautiques, chant III
- ↑ http://remacle.org/bloodwolf/tragediens/euripide/medee.htm