Une Reine Sorcière explique Halloween
Une Reine Sorcière explique Halloween
Leana Pooley, « Evening Standard » du 29 décembre 1976
Traduction Tof
Un balai trône, noir et menaçant, contre un mur.
La maison à Bayswater est jaunâtre avec une clôture à l’extérieur. Des marches en pierre mènent au sous-sol passant devant une fenêtre encombrée de noyaux d’avocat, de petits gnomes cachés derrière des amanites tue-mouche et de nombreuses pommes de pin puis on aboutit à la porte de Maxine Saunders (sic).
Maxine Saunders, la Reine Sorcière.
Je sonne à la porte, apparemment la sonnette reste silencieuse, mais la porte s’ouvre et je pénètre dans les chaudes ténèbres malgré l’odeur oppressante d’encens.
Dans un long corridor sombre, réduit encore par un imposant buffet victorien et des animaux empaillés, je remarque la lueur des yeux d’un chat et l’orange rayonnant d’une grosse citrouille.
Le picotement de mes pouces me fait sentir que Maxine Saunders doit être au bout de ce sombre tunnel.
Et elle est bien là avec son frère David, le Grand Prêtre. Ils sont occupés à préparer la soirée de demain, les joyeusetés d’Halloween. Non pas dimanche car elle pense que ses amis auront besoin de se reposer le lendemain matin.
Nous sommes assis dans la pièce où l’on célèbrera le Fête des Morts et de l’Arrivée de l’Automne – une pièce curieuse avec un mur peint en vert, un autre en orange, un en rouge et le dernier en bleu ciel. Sur les murs sont accrochées des épées inquiétantes, des symboles noir et or et une bibliothèque remplie de livres mystérieux ?
Par terre il y a un réchaud à gaz et trois chats siamois se chamaillent en poussant des cris aigus.
Demain soir on sortira tous les meubles de la pièce avant que les autres membres du coven (des architectes, des journalistes, des médecins etc., pas des ouvriers) n’arrivent vers minuit.
Maxine Saunders participera à une célébration druidique vers 19H mais elle se dépêchera de rentrer.
Halloween est l’un des grands Sabbatts du calendrier sorcier, tout comme Lammas en août, Candlemass en février et Beltaine, la fête de la naissance en mai.
De nombreuses sorcières dans la campagne ainsi qu’à Londres évoqueront les morts ou leurs ancêtres par l’intermédiaire d’un médium où en regardant fixement la fumée d’un chaudron mais cela ne convient pas au couple Sanders.
« Nous n’aimons pas avoir affaire avec les morts. » disent-il solennellement.
Ils préfèrent les incantations rituelles (ils invoquent de manière plutôt pompeuse Osiris, Isis, Perséphone et d’autres personnalités antiques), tracent un cercle avec une épée consacrée (« vous pouvez acheter n’importe quelle vieille épée au puces de Portobello Road, mais vous devez en chassez les vibrations de ses propriétaires précédents ») et se livrent à des jeux de groupes comme la Danse du Labyrinthe ou la Danse du Serpent, nus le plus souvent.
« Comme nous dirigeons un centre de formation sorcière il y a de nombreuses personnes qui cherchent à nous rejoindre juste parce qu’elles pensent que nous nous livrons à des orgies et qu’elles s’ennuient avec leur ménagère de moins de 50 ans. Mais ces gens là n’ont pas leur place parmi nous » dit Maxine Sanders, un sourire menaçant aux lèvres.