Torque

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ce terme provient du latin torquis, "collier". Il s'agit d'un collier rigide en or ou en bronze, se terminant par deux tampons, plus ou moins orné de motifs, que portaient les anciens Celtes.


Le torque, emblème divin

La divinité cornue figurant sur l'une des faces du Chaudron de Gundestrup - dont l’original se trouve au Musée de Copenhague - porte un torque autour du cou, tandis qu’il en tient un autre dans une main, et un serpent cornu de l’autre.

D’autres divinités sont représentées portant un torque, comme les déesses gauloises Epona ou Nantosuelta. On le retrouve également autour du cou de la statuette en pierre, trouvée dans l’enclos sacré de Msecké Zehrovice en Bohème, daté du IIIème siècle avant J-C., de même que sur la statue en pierre du dieu-sanglier d’Euffigneix (Haute-Marne), II-Ier siècle avant J-C. Mentionnons aussi le bas-relief de Reims, Ier-IIème siècle après J-C, où apparaît le dieu-cerf, Cernunnos, portant là encore un torque autour du cou. Le petit dieu de Bouray, que l'on peut voir au Musée d'Archéologie Nationale, est lui aussi porteur d'un torque.[1]

Un objet d'offrande aux dieux

C'est en général un présent en remerciement d'une victoire, ou l'objet d'un voeu avant une bataille, comme le rapporte Florus à propos d'Arioviste qui avait fait une telle promesse au Mars gaulois. Justin rapporte également que Catumandus , après avoir vu Minerve en songe, va offrir un torque à sa statue dans un temple de Marseille. Plus tard, on sait que les Gaulois offrent à Auguste un torque d'un poids de 100 livres.


Qui portait le torque ?

On le sait, les Celtes aimaient à se parer de bijoux, colliers, bracelets, fibules, boucles de ceinture.

Les torques, qu’ils soient en or, en argent, ou en bronze, sont les bijoux les plus remarquables.

On peut penser qu’ils constituaient la parure des personnages de haut rang et des guerriers. L’historien Polybe, dans son récit de la bataille de Télamon, écrit : « Tous les combattants des premières formations étaient parés de torques et de bracelets en or ».

Tite Live rapporte également qu’en 196, les Romains battent les Boïens et s’approprient un important butin comprenant un grand nombre de colliers en or, dont le plus pesant sera offert au Jupiter du Capitole.

Dion Cassius indique que la célèbre reine Boudicca allait au combat parée d'un gros torque en or torsadé.

La Princesse de Vix, inhumée en terre bourguignonne au VIème siècle avant J.C. dans un somptueux apparat funéraire, est porteuse, entre autres bijoux, d'un torque en or, de même que la Dame de Reinheim, en Allemagne, autre défunte de l'Age du Fer qui rejoignit l'au-delà entourée d'un rituel élaboré et de riches parures.

Le torque de Mailly-le-Camp

Comme l'a souligné J.-L. Brunaux, le torque de Mailly-le-Camp, en Champagne, est une pièce exceptionnelle, de par ses dimensions , son poids et son décor, mais il n'est pas différent des autres torques connus. Il se distingue surtout par une inscription indiquant qu'il fait partie d'une offrande dédiée aux puissances divines par les Nitobriges, une tribu du Sud-Ouest de la Gaule.[2] Cet objet est visible au Musée d'Archéologie Nationale de Saint-Germain en Laye.

On peut penser que les peuples gaulois mais aussi peut-être certains rois, ou nobles, constituaient des trésors qu'ils plaçaient sous les auspices de tel ou tel sanctuaire renommé et parfois très éloigné. Ces trésors pouvaient provenir de butins guerriers ou être fabriqués à partir de ces butins, et revenir à la divinité en remerciement.

Le Trésor de Snettisham

Snettisham, dans le Norfolk en Angleterre, a livré la plus grande collection de torques, et le plus riche des trésors datant de l’Age du Fer en Europe.

Sur ce site, découvert en 1948, plusieurs dépôts d’objets précieux seront mis au jour au cours des ans, de nouvelles découvertes ayant encore lieu jusqu’en 1990.

Ce trésor unique avait été soigneusement enfoui au début du 1er Siècle avant J.-C. On a trouvé 75 torques complets, une centaine d’autres fragmentés, divers autres bijoux et pièces de monnaie.

On ignore la destination exacte de ce genre de dépôts : offrandes votives, ou richesses mises en sécurité en attendant d’être exhumées plus tard ?


Autres représentations

De nombreuses monnaies gauloises représentent des personnages portant le torque.

Le torque était également porté par les femmes étrusques.


Ressources principales

  • Revue Keltia : le torque, usages et symbolique, article de Vincent Gentil, n°41 - Jan-mars 2017.
  • Les Druides, Miranda Green, Editions Errance, 2000.
  • Les Religions gauloises, J.-Louis Brunaux, Editions Errance, 1996.

Sources

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