Morrigan
Variantes : Morrigù, Mórrígan,Morrigane
Divinité de la mythologie irlandaise, appartenant au peuple des Tuatha Dé Danann (Les Gens de la Déesse Dana), elle apparaît dans les textes mythologiques irlandais, en tant que prophétesse et déesse guerrière.
Elle fait partie d'une triade de divinités représentatives de la fonction guerrière, avec Bodb ou Badb, Macha, ou parfois Nemain.
Etymologie
Son nom signifie "la Grande Reine".
Caractéristiques
Les noms de la Morrigan et de la Badb sont employés au pluriel comme des appellatifs désignant soit le groupe des trois sœurs (les Morrigna), soit un type d'êtres surnaturels, hantant les champs de bataille (les Badba).[1]
Déesse de la guerre, ne portant pas d'armes mais intervenant dans les combats par son pouvoir magique, Morrigan se prête à toutes sortes de métamorphoses: dans le Táin Bó Cúailnge (La Razzia des vaches de Cooley), récit du Cycle d'Ulster, Morrigan tente de séduire Cuchulainn sous l'apparence d'une belle jeune fille, mais celui-ci refuse ses avances. Lorsque le héros combat sur le champ de bataille, Morrigan s'enroule autour de la jambe de Cuchulainn sous forme d'une anguille mais celui-ci s'en défait et la blesse. Plus tard, Cuchulain aperçoit une femme lavant des vêtements ensanglantés dans une rivière. Il sait alors que ce message lui est destiné. Alors que Cuchulainn, blessé, agonise, c'est sous la forme d'un corbeau perché sur son épaule que Morrigan assiste à sa mort.
Toujours d'après "La Razzia des vaches de Cooley", elle est décrite ainsi : « Une femme rouge avec deux sourcils rouges était dans le char, et son manteau et son vêtement étaient rouges »
La Prophétie de la Morrigan
Après la Seconde Bataille de Mag Tured, la Morrigan apparaît pour prédire la fin du monde.
"Puis après que la bataille eut été gagnée et qu’on eut nettoyé les cadavres restés du massacre, la Morrigan, fille d’Ernmas, se mit à annoncer la bataille et la grande victoire qui avait été remportée, aux collines royales d’Irlande, aux armées des side, aux principales eaux et à leurs embouchures. C’est pour cela aussi que la Bodb décrit des hauts faits. "As-tu quelque nouvelle ?" lui disait-on, et elle répondait:
"Paix jusqu’au ciel,
du ciel jusqu’à la terre,
terre sous le ciel,
force à chacun."
Elle prophétisa aussi la fin du monde, prédisant tout ce qu’il y aurait de mal, chaque maladie et chaque vengeance, et elle fit le chant ci-dessous:
"Je verrai un monde qui ne me plaira pas:
été sans fleurs,
vaches sans lait,
femmes sans pudeur,
hommes sans courage,
capture sans roi;
arbres sans fruits,
mer sans frai;
mauvais avis des vieillards,
mauvais jugement des juges,
chaque homme sera un traitre,
chaque garçon un voleur;
le fils ira dans le lit du père,
le père ira dans le lit du fils:
chacun sera le beau-père de son frère.
Un mauvais temps:
le fils trahira son père,
la fille trahira sa mère."
traduction C.-J. Guyonvarc'h dans "Le Dialogue des deux sages", Editions Payot, 1999.p. 61-62.
Liens externes
Un site dédié à Morrigan L'Antre de Morrigan
Un forum dédié à Morrigan Forum de l'Antre de Morrigan
L'Arbre celtique/Morrigan, Bodb, Macha, la souveraineté guerrière de l'Irlande
Articles connexes
Morrigane : la triple représentation du féminin
Sources
<references>
- ↑ M.L. Sjoestedt, Dieux et héros des Celtes, Ed. Terre de Brume, 1993.