Margaret Alice Murray

De Wiccapedia

Margaret Alice Murray

Doreen Valiente

Traduction Tof


Un des auteurs traitant de sorcellerie le plus original et le plus connu au monde, Margaret Alice Murray, est née à Calcutta le 13 juillet 1863. Elle a vécu plus de 100 ans et a publié une autobiographie : «My First Hundred Years » (William Kimbe Londres 1963) en lui-même un remarquable ouvrage littéraire.

Je n’ai rencontré Margaret Murray qu’une seule fois, mais je me souviens d’elle comme d’une très vieille dame, avec de grands yeux alertes et un sens de l’humour espiègle.

Dans son autobiographie elle affirmait qu’elle n’a pas connu d’aventure au cours de sa vie. Cependant elle s’est distinguée comme consultante lorsqu’elle s’est rendue à Cotswolds pour enquêter au sujet du mystérieux « meurtre sorcier » à Meon Hill. Elle s’est trouvée confrontée à la critique obstinée lorsque son premier livre sur la sorcellerie « The Witch Cult in Western Europe » a été publié en 1921. Elle étudié l’anthropologie dans sa jeunesse alors qu’à l’époque les femmes n’étaient pas censées s’occuper de ce genre de sujet. Elle fit partie des premières Suffragettes. Elle a pris part à des fouilles en Egypte et là, à une occasion elle a participé à une cérémonie magique pour se protéger de la rage après avoir été mordue par un chien qui pouvait être malade.

On se demande ce que Mme Murray aurait considéré comme une vie aventureuse.

Margaret Murray fut une savante obstinée et critique, et aucunement crédule. Sa carrière principale tournait autour de l’Egyptologie et son intérêt pour la sorcellerie n’était qu’un passe temps même si, curieusement, c’est pour cela qu’elle est la plus connue.

Elle ne fut pas, malgré ce qu’on pense généralement la première personne à avancer l’idée que la sorcellerie est l’ancienne religion ou à l’appeler « le culte Dianique ». On retrouve déjà ces deux concepts dans les écrits de Charles Godfrey Leland.

Dans son autobiographie, mme Murray nous en raconte malheureusement bien peu au sujet de ses recherches sur la sorcellerie si ce n’est que le fait que la sorcellerie était réellement une religion secrète lui fut suggéré par une autre personne. Elle a commencé à faire des recherches pour elle-même, en travaillant sur ce qu’on écrivait sur les sorcières et la sorcellerie contemporaine et lorsqu’elle a réalisé que celui qu’on appelait le « Diable » et qui apparaissait lors des Sabbats sorciers, était en réalité un homme caché derrière un déguisement rituel, elle nous raconte qu’elle fut presque alarmée par la façon dont les détails qu’elle lisait trouvaient leur place et avait du sens.

Plus tard en 1933 elle a publié un second livre sur la sorcellerie « The God of the Witches ». Le livre fut presque ignoré lors de sa première parution, mais après le seconde guerre mondiale, lorsqu’il y eut un regain d’intérêt pour la sorcellerie, le livre est ressorti et est devenu un best seller. Mme Murray a écrit un troisième livre encore plus controversé sur le sujet « The Divine King in England » (Faber and Faber, Londres).

Dans ce livre, elle avance l’idée que parmi les premiers rois anglais, nombreux sont ceux qui sont morts suite à des meurtres rituels et que les concepts de royauté et de monarchie étaient inextricablement liés aux sacrifices humains du roi Sacré réclamé par les religions primitives.

Bien qu’elle fut sceptique concernant les histoires occultes hautes en couleurs concernant les trouvailles archéologiques égyptiennes, Margaret Murray s’intéressait aux phénomènes de télépathie et d’apparition. Elle proposait une théorie selon laquelle les fantômes étaient en réalité une sorte d’image photographique de l’atmosphère d’un lieu, enregistrée d’une manière ou d’une autre et devenant visible dans certaines circonstances.

Dans son autobiographie elle parle aussi de sa forte croyance en l’âme humaine et en sa survie à la mort physique ainsi qu’en la réincarnation.

Durant sa longue carrière, Margaret Alice Murray a reçu de nombreux honneurs académiques. Elle était professeur assistant d’Egyptologie à l’Université College de Londres de 1924 à sa retraite en 1935 et de 1953 à 1955 présidente de la Folk-Lore Society. Elle ne s’est jamais mariée, même si les photographies montrent qu’elle était encore plaisante à 5O ans. Elle fut indubitablement une des femmes les plus remarquables de sa génération.