Les Notes personnelles de Gerald Gardner
Les Notes Personnelles de Gerald Gardner
Hans Holzer
Traduction Tof
Les Sorcières Traditionnelles regardent avec mépris ceux que l’on qualifie de gardneriens car ils les considèrent souvent comme des nouveaux venus. Mais, sans le mouvement de renouveau de la sorcellerie dû à l’anthropologue Gerald Gardner de l’Ile de Man, peut être que la sorcellerie aurait disparu aujourd’hui.
Le Dr. Gardner a étudié les anciens rites et s’est converti à la sorcellerie. Certains disent qu’il n’en a étudié que les aspects superficiels et en a ignoré les formes ésotériques les plus profondes. Mais toujours est il qu’il a ravivé l’intérêt des amateurs d’occulte pour les cérémonies sorcières et qu’il a ainsi favorisé la résurgence de l’ancienne tradition. Le Dr. Gardner a ajouté quelques notes personnelles c’est incontestable. Tout d’abord, il y a maintenant plus de danses et de cris, on insiste plus sur les relations entre les membres du groupe. Le secret est moins grand et on accorde moins d’importance aux aspects religieux du rituel. Il faut aussi placer une confiance pour ainsi dire totale dans la Déesse Mère, le principe féminin, qui est au centre du rituel, alors que les Sorcières Traditionnelles donnent au principe masculin, le Dieu Cornu, une position identique. Gardner appréciait les femmes et tout ce qu’elles représentent, le rituel tel qu’il l’a revu met en évidence de façon insistante la fertilité féminine. Ainsi, il a aussi abandonné l’aspect austère des covens druidiques qui pratiquent vêtus alors que les gardneriens pratiquent toujours nus. Les gardneriens mettent aussi l’accent sur des aspects théâtraux et spectaculaires comme le rituel pratiqué autour d’un chaudron où brûle un feu.
Danser autour d’un chaudron n’est pas un passe-temps diabolique mais juste une expression de la joie causée par le retour de la saison et une façon de remercier parce que chacun a un foyer et un toit pour s’abriter. Il y a quelques années une certaine Ray Bone a fait beaucoup parler d’elle en dévoilant ces cérémonies qui se pratiquaient nu, cérémonies organisées uniquement pour le magazine Life. Il n’y a rien de très appétissant dans une série de fesses nues, mais rien non plus de pervers dans ces photos où l’on voit une demi-douzaine de personnes de tous âges, toutes tailles et toutes corpulences, pointer le poignard rituel vers le nord, ou bien se donner les mains en dansant autour d’un chaudron de cuivre qui fume. Mme Bone et Jack Bracelin, un ancien officier de police, dirigeaient un coven dans la région de Londres et sur l’Ile de Man, un certain Warrock s’occupait du Moulin des Sorcières, un musée sur le Folklore et la Sorcellerie fondé par le Dr. Gardner. Voilà pour ceux qui s’intéressent à la sorcellerie ce qui est le plus connu et le moins secret. Les couches plus profondes de l’Art ne s’appréhendent, elles, pas aussi facilement.