La Saint Nicolas

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La Saint Nicolas

Véro


La Saint Nicolas se fête le 6 décembre. Le personnage historique, évêque de Myre, est décédé ce même jour en l’an 342. Il est représenté, selon les cas, avec trois pains, trois pommes, trois sphères, trois enfants ou une ancre et a été pris comme patron protecteur par toute une armada de corps de métiers ou d’individus (entre autres « les écoliers »)

Je pense que pour l’instant je ne vous ai pas appris grand chose. Il passe le 6 décembre et dépose dans les chaussures des friandises et de menus cadeaux. Ou bien il passe dans les maisons et récompense les enfants sages. Il fut un temps il était pour cela accompagné d’un personnage noir, effrayant, qui porte divers nom selon les régions, et qui, quant à lui, s’occupait des enfants « pas sages » : fessée pour commencer, puis il les emmenait dans son grand sac. Chez nous en Alsace c’est le Hans Trapp, ailleurs c’est le Père Fouettard ou le Pierre Noir.

Autrefois la menace aux enfants d’une visite de ce personnage suffisait à les faire tenir tranquilles semble-t-il. On leur disait qu’ils seraient cherchés par la chasse sauvage elle même. Au Tyrol, en Autriche aussi, il était vêtu de peaux de bêtes, ou carrément habillé et grimé en ours. Il était muni d’une verge (branches de bouleau) qui trouve sans doute sa source dans des rites de fertilité. C’est la « verge de vie ». En dehors du fait de terroriser les enfants il avait aussi une certaine tendance à poursuivre les jeunes filles… (encore du rite de fertilité, sans aucun doute possible).

Le plus fascinant des visages de ce personnage est le Krampus (celui que vous voyez sur l’illustration). Au « début » il faisait le tour des maisons avec le Saint Nicolas, mais finalement les choses ont changé et il passe le 5 au soir, laissant le lendemain au personnage « gentil ». Il porte un masque hideux (ce masque a pas mal changé au fil des siècles) avec une très longue langue rouge, des cornes, il punit à tour de bras, et est représenté graphiquement avec des pieds fourchus et une longue queue. On ne peut qu’y voir une représentation du diable. Dans certaines régions il s’appelle le Klaubauf.

A Mitterndorf il y a les Schab, véritables bottes de paille ambulantes, qui défilent au son des claquements de fouets et des clochettes qu’ils portent sur eux. Ils font partie de toute une mise en scène (type mystère médiéval) et sont accompagnés par divers personnages dont le Bourgmestre, le chef de la police, des anges, le Saint Nicolas, le curé, puis arrivent les mendiants, la mort, une chèvre (symbole de fertilité là encore) le forgeron, et enfin les Krampus. Ils vont d’endroit en endroit et donnent à chaque fois une représentation dans laquelle chacun a un rôle précis à jouer.

Tout ce bruit, cette fureur, ces symboles de fertilité remontent sans aucun doute au paganisme. Sans doute faut il voir là d’anciennes cérémonies récupérées par l’église dans lesquelles on a intégré un personnage chrétien : le Saint Nicolas, l’évêque.

Le Krampus, pour en revenir à lui, a un peu perdu de son aura pendant la seconde guerre mondiale. En effet il est très souvent représenté sur des petites cartes parfois érotiques, où il partageait la vedette avec des pin ups (il y a d’ailleurs des collectionneurs de ces images) et les nazis l’ont utilisé pour leur promotion. Y’a pas pire pour vous foutre en l’air votre pub !

Pendant une longue période en Haute Autriche les enfants ne recevaient pas des pains d’épices avec une représentation du Saint Nicolas, comme nous les connaissons aujourd’hui, mais bel et bien avec une représentation du krampus. En Autriche on continue toutefois à lui rendre hommage. Il défile (enfin « ils » défilent à plein) le 5 décembre, puis encore une fois tout début janvier (après la période des douze jours). C’est comme le carnaval des sorcières, mais en hiver.

En 2005 à Landeck par exemple, a eu lieu un défilé rassemblant 300 Krampus. A la fin du défilé ils se battent symboliquement entre eux. Et le gagnant final se bat contre le Diable en personne. Il sera le « super » Krampus jusqu’à l’année suivante où il remet son titre en jeu.