Juste une hypothèse
Juste une hypothèse
R. Dearnaley
Traduction Tof
Ce qui suit est une explication possible des origines des textes dérivés de Crowley dans Ye Bok of ye Art Magical. Il ne s’agit aucunement de la seule explication possible mais c’est celle que je préfère.
1) A un moment, dans les années 1920 ou 1930, un groupe d’occultistes, qui résidaient ou non à cette époque à proximité de la New Forest, pratiquaient une combinaison de deux traditions magiques différentes (probablement un compromis dû à la fusion de deux groupes antérieurs) : De la Magie Cérémonielle inspirée des Clavicules de Salomon le Roi et d’autres sources, ainsi qu’une forme (peut-être plutôt basique) de sorcellerie, probablement avec peu de rituels écrits. Comme cela se fait traditionnellement lorsqu’on pratique la magie de Salomon le Roi, ils recopient une grande partie des Clavicules de Salomon à la main et s’en servent comme livre de pratique. Avec le temps, ils commencent à développer quelques rituels formels de sorcellerie, empruntant quelques éléments à leurs pratiques magiques cérémonielles, dont le Rituel Mineur du Pentagramme, dont ils ont trouvé le texte dans The Tree of Life d’Israël Regardie (publié à Londres en 1932) et probablement aussi de quelques textes inspirés de Crowley tirés de vieux numéros de The Equinox.
2) En 1938, Gardner rencontre ces personnes à Christchurch/Highcliffe non loin de la New Forest et en 1939 il est initié dans ce groupe. Il s’intéresse à ces deux formes de magie et commence à recopier d’abord les textes tirés des Clavicules et ajoute aussi plus tard certains rituels de sorcellerie, dans un livre manuscrit auquel il donne le titre de Ye Bok of ye Art Magical.
3) Pendant la guerre Arnold Crowther un ami de Gardner obtient par hasard un exemplaire de Magick in Theory and Practice. Plus tard, probablement avant 1947, il prête ce livre à Gardner, qui en recopie des extraits de deux ou trois chapitres (probablement à différentes époques, puisque dans une section il emploie des « / » à la place des signe de ponctuation et qu’il ne le fait pas pour le reste) ainsi que des extraits de la Messe Gnostique d’un des appendices.
4) Quelque part entre 1919 et environ 1946, probablement après l’initiation de Gerald Gardner en 1939, et probablement après la partie 3) (c’est-à-dire après environ 1940), un ou plusieurs membres du groupe mettent la main sur un exemplaire de The Equinox Volume III n° 1 (The Blue Equinox) et le lisent. Ils sont frappés tout particulièrement par The Law of Liberty, qui est une explication dans la langue simple et souvent belle d’une philosophie qui semble fortement compatible avec leurs propres philosophies. Un ou plusieurs d’entre eux, dont très probablement Gardner (il est tout à fait possible que Gardner ait agi seul), l’ont amalgamé avec quelques extraits d’Aradia de Leland et quelques textes de Crowley tirés de The Equinox Volume III n° 1, pour former le Leviter Veslis. Gardner recopie tout ce texte dans son Ye Bok of ye Art Magical.
5) En 1947, Arnold Crowther découvre où réside Aleister Crowley. Arnold Crowther, Gerald Gardner et probablement également un jeune femme, se faisant appeler « Eva Collins » qui était ou non Patricia Crowther (ou peut être Edith Grimes) rendent visite à Crowley le 1er mai 1947. Gardner rend visite à Crowley trois fois de plus ce même mois. Au cours de ces rencontres il parle de sorcellerie et de magic(k) avec Crowley et juge que la Wicca et l’O.T.O. sont tout à fait conciliables. Il est initié au IV° de l’O.T.O. et est autorisé à créer un groupe et initier lui-même des membres.
Le long de cette année 1947 il s’attelle à cette tâche, avec peu ou pas de succès. Plus tard, après la mort de Crowley et des rencontres avec des membres de l’O.T.O. aux USA, Gardner décide de se concentrer sur la Wicca.
6) A un moment, probablement vers 1946-1949 (la période où il a probablement écrit High Magic’s Aid), Gardner cesse d’utiliser YE Bok of ye Art Magical lors des rituels, et (peut être avec l’aide d’Edith Woodford-Grimes) il en recopie les textes Wicca (plus certains autres textes) dans un autre livre manuscrit, celui qu’on appelle maintenant le « Text A ». Vers l’équinoxe d’été 1953, il retravaille et recopie ces textes à nouveau et aboutit au « Text B ».
7) A l’occasion du solstice d’été 1953, Gardner initie Doreen Valiente à la Wicca.
Au cours de son initiation, Doreen reconnaît divers extraits de textes publiés de Crowley. Comme, Edith Woodford-Grimes, la partenaire précédente de Gardner, s’est à ce moment éloignée de la sorcellerie (probablement parce qu’en 1952 la presse a parlé du coven de Gardner à proximité du camp naturiste de Bricket Wood, Doreen devient rapidement la nouvelle Grande Prêtresse de Gardner. Elle persuade Gardner à l’autoriser à récrire une grande partie des rituels, enlevant ou reformulant les textes de Crowley (dont la mauvaise réputation ne fait que croître depuis la publication récente de « The Great Beast » la biographie à sensation de Crowley écrite par John Symond) ainsi que ce qui est de façon trop flagrante de la magie cérémonielle Judéo-Chrétienne.
Elle aboutira à ce qu’on appelle le « Text C ».