Jeter des Sorts

De Wiccapedia

Jeter des Sorts

Frederic Lamond

Traduction Tof


C’est pour des raisons religieuses que j’ai demandé à rejoindre le coven de Gerald Gardner : pour célébrer, avec d’autres personnes, la grande Déesse de Vie et d’Amour. Mais apprendre à jeter des sorts faisait partie du lot, en effet c’était à cette époque le but principal de la Sorcellerie.

A la première assemblée de Pleine Lune qui a suivi mon initiation, qui fut aussi la dernière avant que le coven se sépare, Doreen Valiente, la Grande Prêtresse a demandé : « Avons-nous un travail à réaliser ? » L’ami de quelqu’un était souffrant et nous avons décidé de l’aider à retrouver rapidement la santé et des forces en le soignant à distance. On a fait circuler sa photo.

J’ai demandé : « Que dois-je faire ? ». « Pendant le travail, juste visualiser cette personne vigoureuse et en bonne santé. Si tu trouves la visualisation difficile, contente toi de donner ta Puissance à X au milieu du cercle, il sera le transmetteur.

A cette époque, les liens et l’escourge étaient la seule méthode que nous utilisions pour générer de la Puissance, car c’était la seule qui fonctionnait pour Gerald Gardner. Le membre du coven qui connaissait le mieux la personne pour qui nous travaillions s’agenouillait au centre du cercle et recevait l’escourge de son ou sa partenaire alors que le reste du coven se contentait de se tenir autour et de fournir sa Puissance.

J’ai rapidement constaté que j’étais un très bon conducteur pour la puissance. Dès que le travail commençait, je me trouvais toujours plus en hyperventilation et pour moi la visualisation ne présentait aucune difficulté. Lorsque j’ai essayé de respirer aussi rapidement chez moi en dehors du Cercle je me suis presque évanoui à cause de l’excès d’oxygène alors que je n’avais qu’à peine atteint le quart de la vitesse de respiration que j’avais lorsque nous levions un Cône de Puissance.

Au printemps 1958, après que Gerald Garder nous avait quitté pour passer l’été sur l’Ile de Man, nous avons décidé que la méthode des liens et de l’escourge pour lever de la puissance était foutrement ennuyeuse. Nous sommes donc passés à la méthode de la ronde pour lever de la Puissance, parfois avec un transmetteur agenouillé au centre du Cercle, parfois non, pendant que nous visualisions ce que nous désirions en tournant de plus en plus vite. Quelqu’un avait dit que les Sioux Lakota dansaient pendant des heures jusqu’à ce qu’ils tombent de fatigue pour lever de la Puissance pour leur sortilèges : nous n’avons jamais tourné plus de 5 minutes et les charmes marchaient pourtant.

Nous avons aussi modifié la procédure de « Purification » au début de chaque cercle. Alors qu’avec Gerald Gardner chacun recevait l’escourge individuellement de son ou sa partenaire pendant que le reste du coven se bornait au rôle de spectateurs, nous avons décidé que les hommes recevraient tous ensemble l’escourge de leur partenaire féminine et qu’ensuite les femmes recevraient toutes ensemble l’escourge de leur partenaire masculin.

Ayant expérimenté un épisode intense de télépathie avec mon premier amour, je n’avais aucune difficulté à croire en la possibilité de soins à distance, une forme de télépathie guidée, mais je ne me sentais pas émotionnellement impliqué dans sa réussite ou son échec et j’étais plutôt curieux de voir si nos sortilèges parvenaient ou non aux résultats escomptés. Ils furent tous invariablement efficaces et en un laps de temps réduit et cela se déroulait comme si la nature avait accompli son œuvre. Avec chaque succès je m’attaquais aux charmes suivants avec plus de conviction et moins de scepticisme.