Je suis Sorcière
Gerald Gardner,interviewé par Barbara Stabler
Week-end Magazine, 24 juin 1957
Traduction Tof
Je suis une Sorcière, dit Gerald Gardner, je peux vous dire comment les Sorcières Sacrées de Grande Bretagne ont arrêté un maître-chanteur. Car je suis une sorcière.
Il y a aujourd’hui plus de 100 sorcières en Grande Bretagne, mais je suis le seul membre public du culte. Ce maître-chanteur menaçait une sorcière des Midlands. Il voulait beaucoup d’argent.
Un coven (un groupe de sorcières) s’est réuni dans une maison isolée.
Nous nous sommes déshabillés et nous avons pénétré dans un cercle que notre prêtresse avait tracé avec un couteau sacré à manche noir. Elle a purifié le cercle en l’aspergeant de sel, d’eau et de feuilles et en brûlant de l’encens.
Nous avons toutes été purifiées de la même façon.
Du « Sang de Dragon » a été brûlé dans le chaudron pour produire une grande fumée rouge.
La prêtresse a fait une statue de cire représentant le maître-chanteur où avaient été placées des herbes pressées et des morceaux de lettres qu’il avait écrites.
Nous avons rituellement rendu un culte à la déesse, et nous avons récité un chant sorcier qui a plus de 300 ans.
La prêtresse a lié la statue avec du fil et y a fiché des épingles pendant que nous chantions. L’apogée de la cérémonie a été atteinte lorsque la prêtresse a épinglé ensemble les lèvres de la figure de cire. Cela n’a été fait que pour le faire taire. Nous ne voulions en aucun cas lui causer du tort.
Aucun d’entre nous n’a plus jamais entendu parlé de lui.
Il n’est pas étonnant que des gens soient effrayés par notre pouvoir. Nous pouvons aussi bien soigner les maladies que causer la ruine, mais nous ne le faisons pas.
Depuis que l’époque où les sorcières ont été brûlées nous nous interdisons de jeter des mauvais sorts. Nous n’avons pas le droit non plus de gagner de l’argent avec la sorcellerie.
De toute façon, nous sommes des gens biens et nous ne voulons causer de tort à personne.
J’ai toujours dit qu’il était possible de le faire.
Nous rendons souvent service aux fermiers en procédant à des danses de fertilité pour qu’ils aient une bonne récolte. Nous aidons les gens d’autres façons encore, du moment que cela ne cause de tort à personne d’autre.
Au début de la dernière guerre, une jeune fille m’a demandé un charme de chance pour son fiancé qui était à l’armée et qui a eu une crise d’appendicite.
Nous avons chargé un charme avec de la puissance magique lors d’une de nos cérémonies. Il devait être porté au cou.
La jeune fille lui a porté le charme à l’hôpital … il a très bien dormi cette nuit.
Le lendemain matin, il était sur la table d’opération mais les médecins ne lui ont pas enlevé son appendice. L’inflammation avait disparu.
Le jeune couple était fort satisfait de ce porte-bonheur et la jeune fille a senti qu’elle avait eu raison d'avoir confiance en nos pouvoirs.
Mes amis secrets m’ont aidé à obtenir ma maison à Casteltown sur l’Ile de Man.
Je n’arrivais pas à trouver de maison que je cherchais sur l’île. J'aurais dû vivre loin de ma femme.
Il y avait une maison vide, mais le propriétaire ne voulait pas vendre. Il avait refusé toutes les offres depuis que son dernier occupant, son frère, était décédé.
Huit autres sorcières m’ont aidé à jeter un sort. Nous avons dansé en cercle autour d’une prêtresse de la Déesse de la Lune.
Du charbon, des herbes et de l’encens ont été brûlés dans le chaudron.
Nous avons chanté des textes et fait des signes qui passent de sorcières en sorcières depuis des générations.
Pour une personne non initiée, cela aurait pu être une scène effrayante… et un agnostique aurait pensé à une farce.
Un esprit étrange a rempli le cercle… J’ai tremblé, j’ai perdu tout sens du temps alors que la puissance émanait de mon corps…
Lorsque je l’ai rencontré la semaine suivante, le propriétaire de la maison avait changé d’avis.
Cela n’a mis que 10 minutes pour nous mettre d’accord et conclure l’affaire.
Tous ceux qui le connaissaient ont été très surpris. Je sais que nous pouvons produire la puissance qui fera que quiconque agira selon notre désir… aussi longtemps que nous ne causons de tort à personne.
Nous ne divulguerons pas le nom des nôtres. Ils seraient chassés de chez eux et perdraient leur emploi, car les gens ont peur de nous.
Une sorcière est maîtresse d’école à Londres.
Nombreux sont ceux qui disent que les sorcières font de la magie noire, des messes noires et rendent un culte au diable, mais ce n’est pas vrai.
Nous ne nous intéressons pas au diable.
Nous croyons en la réincarnation, nous croyons en un paradis où vous re-devenez jeune, prêt pour une autre vie sur terre.
Je veux re-naître parmi les sorcières. Ce sont de bonnes amies.
