Janet et Stewart Farrar
Janet et Stewart Farrar
Interviewés par Rhea
Traduction Véro
Cet article avait été publié dans SHADOWPLAY N° 24 en 1994. Comme l’ensemble de la communauté wiccane et païenne, nous sommes attristés par la mort de Stewart, début 2000, mais nous continuons à célébrer sa vie et sa contribution à l’Art.
Stewart et Janet Farrar sont peut-être deux des plus célèbres auteurs en matière de magie et d’occultisme. Depuis l’initiation de Stewart dans un coven d’Alex Sanders dans les années 60, qui l’a amené à écrire « what witches do » il a écrit de nombreux autres livres sur le sujet, parmi lesquels « Eight sabbats for witches », « the witches way », « the witches’ goddess » et « the witches’ god ».
Cette interview a été faite pendant que Janet et Stewart faisaient le tour des Etats-Unis en été 1991 à la recherche de renseignements pour un livre sur l’Art en Amérique. Rhea s’est entretenu avec eux durant une halte à Seattle, où ils avaient tenu un rituel ouvert et assisté à une représentation de musique liturgique païenne originale.
Rhea : Je voulais vous demander quels sont pour vous les plus grands changements dans l’Art ces dernières années ?
Stewart : C’est devenu beaucoup plus populaire, et il y a de plus en plus de festivals ouverts, réunissant 200 à 300 personnes et ce genre de chose. Il y a plus de meetings qu’autrefois certainement. Je pense que c’est là le changement le plus important. Qu’en penses-tu Janet ?
Janet : Oui. Mais je pense qu’il y a aussi l’ancienne manière de faire.
Il y a beaucoup de païens en Angleterre qui n’approuvent pas les Etats-Unis, et c’est l’une des raisons qui fait que nous sommes ici. Nous voulons écrire un livre à ce sujet car ils pensent que les covens ici ne travaillent pas assez. Et que de ce fait vous n’êtes qu’un paquet de joyeux païens et non pas des gens qui pratiquent le véritable Art. C’est parfois vrai, et d’autres fois non. En Angleterre, soit le phénomène va se développer soit il s’éteindra du fait de sa stagnation. En Angleterre, les plus intelligents dans l’Art disent « ok, il faut faire quelque chose pour que le milieu prenne de l’expansion ». Il y a toute une masse de gens comme ça, telle Vivienne Crowley, qui abondent dans ce sens. Je ne dirais pas qu’il faut changer le visage de l’Art, mais bien plutôt qu’il faudrait lui donner une unité mondiale.
Rhea : Je me suis laissé dire qu’elle œuvre beaucoup en Allemagne et que c’est là qu’elle a appris des rituels ?
Janet : Oui en effet, c’est une femme très agréable et très intelligente.
Rhea : Quelle est, d’après vous, la principale différence entre l’Art en Angleterre et en Amérique ?
Stewart : L’explosion du paganisme aux Etats-Unis est un phénomène vacillant nous semble-t-il. La wicca va devoir travailler dur pour lui faire face. Nous avons trouvé que globalement le mouvement est sain. Je pense qu’on a trop tendance à mettre des étiquettes : Gardnériens, Alexandriens, Algard, Georgiens, et à présent Majestic. Toute une série de noms. Si quelqu’un nous demande quelle est notre voie, nous répondons : Wicca. Les particularités, les rituels que nous pratiquons, comment nous les faisons, et y trouvons le bonheur, ne comptent que pour nous et notre coven. Ce n’est pas La philosophie ou La spiritualité. C’est juste la voie, la philosophie essentielle, les attitudes essentielles. Le dessein central de tout cela.
Rhea : C’est quelque chose que nous avons aussi remarqué en Australie, ils suivent plutôt leur cœur dans l’Art. Les gens sont ou ne sont pas « Art ». Il importe peu de savoir de quel mouvement ils se réclament.
Stewart : Tu restes toujours un musicien, que tu interprètes Beethoven ou Chopin.
Rhea : ou du jazz.
Stewart : Oui, sauf que la différence n’est pas si énorme. Je veux dire, parmi tous les livres des ombres qu’on nous a montrés, sous une demi douzaine d’appellations différentes, la plupart sont en fait basés sur Gardner.
Janet : Et malheureusement il y en a qui sont foncièrement Gardnériens, et nous avons mis le doigt sur l’une ou l’autre chose que nous n’avons découverte que par accident. Ils utilisent ce qu’ils appellent un langage archaïque, et cette tradition particulière est censée être une bénédiction. En fait c’est une malédiction à la Déesse ! Nous ne l’avons découvert que par accident, en faisant des recherches et en trouvant que cette phrase particulière est en fait un assemblage des premières syllabes des noms de trois des archanges. Et ces trois archanges étaient invoqués contre Lilith, pour (nous le supposons) l’empêcher de manger des bébés.
Stewart : après que Lilith, la Déesse Lilith, ait été transformée en démone. Et il y a une tradition dans ce pays qui utilise solennellement cette phrase en croyant que cela signifie « soyez bénis ».
Janet : A ces gens je dirais : « Si vous utilisez un langage archaïque, alors faites des recherches, trouvez ce que signifient ces mots. » Par exemple le « bachabi, lachabi, lamach…. Karellyos ». personne ne sait ce que cela signifie vraiment. Nous avons une amie basque qui a montré ces mots à son mari qui est expert en linguistique et nous a dit que certains de ces mots sont basques et d’autres hongrois. Et une fois que nous nous sommes rendus compte que cela ne nous mènerait nulle part, à part à une traduction approximative, nous avons éliminés ces textes de nos rituels. Car je ne veux pas dire des choses que je ne comprends pas, c’est aussi simple que cela.
Rhea : Un peu comme pratiquer en latin ou en grec et ne pas comprendre un traître mot de ce que l’on dit ?
Janet : exactement.
Rhéa : est ce que vous parlez irlandais tous les deux ?
Stewart : Non, nous savons dire quelques phrases et nous comprenons les phrases communes, et nous connaissons suffisamment la structure de cette langue pour chercher les mots dans le dictionnaire, c’est tout. Nous ne vivons pas dans une région où on parle l’Irlandais. Il n’y a qu’une petite partie de l’Irlande où le gaélique est toujours la langue maternelle.
Janet : Ainsi si nous voulons utiliser cette langue dans un rituel nous demandons d’abord l’avis d’un expert.
Stewart : Autre chose au sujet de la pratique : c’est une question intéressante de savoir à quel prix nous mettons la croissance de notre mouvement. Mais je crois que certaines personnes prennent le problème de la mauvaise manière. Nous avons eu un de nos initiés qui nous a montré un livre, en fait il s’agissait plutôt de trois énormes feuilles dactylographiées, qu’on était censé apprendre pour chacun des degrés. Et ce n’est pas du tout comme ça que ça marche ! Il n’y a pas de sainte écriture dans la wicca ! La wicca c’est la compréhension de l’esprit et de la signification de toute chose. D’accord, on a beaucoup écrit sur le sujet. Mais demandez aux gens de lire tout cela, puis posez leur des questions, et nous verrons bien s’ils ont tout compris et s’il y a des points sur les quels ils ne sont pas d’accord. Editer des milliers de mots qui doivent être appris par cœur n’est pas une bonne idée.
Rhea : Les meilleurs textes sont ceux qui sont écrits par les pratiquants, ils sont la preuve qu’ils ont bien compris cela et qu’ils vivent vraiment dans l’Art.
Stewart : « si ce que tu cherches tu ne le trouves pas à l’intérieur de toi, tu ne le trouveras non plus à l’extérieur de toi » Jésus de Nazareth a dit la même chose « Le Royaume des Cieux est en toi » Ce que certains de ses émules ont semblé oublier par la suite.
Rhea : Quelle est la relation entre Garnériens et Alexandriens en Angleterre ?
Stewart : C’est très simple, je crois que la différence entre les deux mouvements est en train de disparaître. Alex a essayé très fort de se faire initier dans un coven gardnérien, mais je ne sais pas ce qu’il en est advenu. Il se dit qu’il aurait été initié par une des prêtresses de Pat Crowther.
Rhea : Pat Kopanski, non ?
Janet : c’est cela oui.
Stewart : Et il aurait mieux valu faire une copie du livre des ombres qu’il nous a donné. C’est comme ce nom « Karnayna » que je n’ai jamais vu nulle part ailleurs. Et ainsi, depuis que nous avons remarqué cela, et surtout depuis que nous connaissons Doreen Valiente, nous disons que nous pratiquons des rituels dans la tradition gardnérienne/alexandrienne. Nous avons adapté les textes, nous les avons élargis un grand nombre de fois, c’est un système flexible. Ca ne demande qu’à être étendu et adapté.
Janet : C’est comme cette charmante histoire que notre éditeur nous a racontée. Il fut un temps où il voulait obtenir les droits d’édition en format poche de « eight sabbats for witches » et les gardnériens d’ici se sont offusqués et lui ont dit « vous ne pouvez pas faire cela, ça révélerait tous les secrets de l’Art ». Ce stupide pinaillage leur a fait rater une bonne affaire. Les gardnériens anglais ont plutôt réagi positivement en disant « super, vous allez faire connaître cette œuvre » Il n’y a donc eu que les gardnériens américains dans cette lutte, pas les européens.
Stewart : Alors que ces fameux secrets pouvaient être trouvés dans n’importe quelle libraire spécialisée en mythologie.
Janet : Et ils n’ont jamais fait partie du livre des ombres original de Gardner. C’était notre œuvre, sauf pour ce qui concerne les initiations aux premier, second et troisième degrés.
Rhea : Un de mes professeurs m’avait un jour dit qu’il y a une différence entre mystère et secret. Les mystères ne peuvent en aucun cas être révélés. Les secrets sont des façons procédurières de traiter les mystères.
Stewart : bien vu.
Janet : qui que cela ait été : bravo !
Stewart : Comme le disait Alex lui même : tu peux dire beaucoup de choses à quelqu’un sans rien lui révéler. Parce qu’il ne s’agit pas de mots sur une feuille, mais d’expérience. Le mystère, ou le secret, c’est le fruit de l’expérience, et il faut que tu le trouves toi même.
Rhea : Vous avez du rencontrer des gens de toutes sortes de traditions.
En avez vous rencontrés dont la tradition ne semblait pas dériver de Gardner ?
Janet : pas en pratique.
Stewart : Je pense qu’il y a vraiment très très peu de gens qui ont acquis leur Art de façon héréditaire de leurs aïeuls, mais souvent ces aïeuls ne se définissaient pas comme « sorcières ». Ils pouvaient avoir le don de prédiction, la connaissance des herbes, savaient tirer les tarots etc…. Il n’y a pas autant de sorcières héréditaires réelles que de gens qui se prétendent comme telles. Je ne les accuse pas tous de mentir, mais certains d’entre eux se croient investis de pouvoirs parce que leur grand mère lisait l’avenir dans les feuilles de thé.
Rhea : J’entends un grand nombre de personnes qui prétendent que leur lignée va jusqu’à la New Forest.
Janet : n’importe quoi !
Rhea : ce devait être un endroit très fréquenté en tout cas !
Janet : je crois même que la plupart d’entre eux viennent de milieux qui n’avaient aucune chance d’entrer en relation avec la New Forest. Car, je déteste dire cela, la Vieille Dorothy et les femmes qui l’entouraient étaient très méfiantes. Vous ne pouviez tout simplement pas entrer dans ce qu’on appelle le New Forest Coven.
Stewart : C’est probablement vrai. D’un autre côté, elle et ses dames ont travaillé dur à Londres pendant les raids de la seconde guerre mondiale. Et leur tradition peut s’être développée à cette occasion. Mais je ne pense pas qu’il s’agisse là d’une tradition transmissible. J’ai plutôt l’impression qu’il s’agissait d’un amalgame de choses importées du folklore, des petits bouts de tradition héréditaire des uns et des autres, le tout mixé ensemble. Et Gardner y a ajouté un peu de franc-maçonnerie, un peu d’Aleister Crowley et que sais je. Et, Dieux merci, Doreen Valiente l’a aidé à produire la version finale de son livre des ombres. Elle en a supprimé des passages de Crowley, car comme elle le disait : « certains passages sont de magnifiques poésies, mais ce n’est pas vraiment ce qu’il faut à l’Art de la Sagesse » Je pense que sa contribution à « charge of the Goddess » est une contribution majeure.
Rhea : Est ce que vous ne travaillez qu’avec des initiés, ou bien acceptez vous aussi des non initiés ?
Janet : Les deux, c’est selon le cas.
Stewart : On joue à l’oreille. On n’a pas de règles établies. Et les rangs ne sont que de moindre importance. Nous avons entendu dans un Etat « votre troisième degré n’est que l’équivalent de notre second degré ». C’est n’importe quoi. Pour nous un degré est la reconnaissance du fait que vous avez acquis un stade dans votre expérience et votre sagesse qui vous permet d’être le guide et le soutien de quelqu’un de moins expérimenté, et c’est tout.
Ce n’est pas un chevron sur votre manche, ou une barrette sur votre poche qui vous ferait reconnaître comme ayant tel grade. Quand nous sentons que quelqu’un a atteint un stade nous savons ce qu’il y a lieu de faire.
Rhea : Il y a un tas de discussions au sujet de la signification du Grand Rite : deux hommes peuvent-ils le faire ensemble ? Deux femmes peuvent elles le faire ensemble ? Je résume les questions évidemment. En général il est dit que c’est une question de magie sexuelle et que tout le monde peut faire de la magie sexuelle. Est ce que cela n’éloigne pas le sujet du contexte original ? Comment qualifieriez vous le Grand Rite ?
Stewart : Je pense que c’est un rituel qui assemble les principes mâle et femelle. S’il est fait réellement on peut parler de magie sexuelle, s’il est fait symboliquement on parlera de magie de genre. Mais c’est la représentation du Dieu et de la Déesse à travers l’humain.
Janet : Je dirais même que j’aimerais trouver un nouveau nom pour cela dans un certain sens. Il y a le Grand Rite qui est l’acte qui est susceptible de produire un enfant. Voilà le Grand Rite, ce qui signifie que seuls un homme et une femme peuvent l’accomplir. Et puis il y a un rite auquel je ne donnerais pas de nom, qui peut être accompli par deux femmes, deux hommes, un homme et une femme, d’une façon qui ne serait pas susceptible de produire un enfant, et qui mériterait aussi de recevoir un très beau nom. Et si cela pouvait être fait, nous pourrions alors dire, ok, ce couple va faire le Grand Rite, ou bien ce couple va faire le Rite X, quel que soit le nom qu’on lui aura donné.
Rhea : Ca va dans le même sens que ce que je disais au sujet du fait que tous les rituels de bannissement que font les gens ne sont pas des rituels de bannissement mineur du pentagramme. Il faudrait trouver un autre nom pour un rituel s’il sert à autre chose.
Stewart : Quand nous traçons le cercle nous avons pris l’habitude d’utiliser le mot bannissement mais il ne se rapporte pas à ce rite.
Rhea : C’est une des difficultés de la langue anglaise : deux mots similaires ne signifient pas la même chose, tant dans les conversations courantes que, a fortiori, dans le contexte magique.
(…) (NDLT : j’ai ôté ici une conversation sur les différences des mots dans le langage courant, car, une fois traduit, cela n’avait plus aucun sens. Il s’agissait de mots désignant, par exemple, une cigarette (clope ou tige ?), ou une gomme. )
Rhea : Qu’avez vous le plus aimé dans le paganisme américain durant ce voyage, et qu’avez vous aimé le moins ?
Janet : Ce que j’ai le moins aimé est cette tendance à l’agressivité, et le manque de responsabilité parfois face à une situation qui aurait nécessité un peu d’implication personnelle. « c’est pas mon problème » en d’autres termes. Il faut parfois s’impliquer, et ça ne signifie pas que vous sautez à pieds joints dans l’inconnu. Il s’agit de réunir un groupe de personnes responsables et d’étudier la situation, comment elle pourrait être gérée et ce qu’il faudrait faire.
Ce que j’ai le plus aimé est la volonté d’aller de l’avant.
Stewart : L’enthousiasme. J’ai aussi admiré la façon dont, dans certains Etats, ils se réunissent malgré leurs différences et se rendent comptent qu’en fait ils vont dans le même sens. Je pense à Washington, à l’Oregon, au Colorado, au Missouri, à la Géorgie et au Maryland. Je pense que cela est un progrès. Cette façon de réunir des gens et de les faire travailler ensemble leur permet de réaliser que les méthodes de travail sont bien moins importantes que le fait d’appartenir à un même mouvement spirituel.
Rhea : Ici à Washington il y a un grand nombre de communautés différentes qui ont des liens assez forts entre elles, et c’est ce qui rend possible le Cantata, une coopération de différents groupes.
Stewart : Et je pense que ce jeune projet va grandir. Ce sera merveilleux d’avoir de la musique païenne. J’ai toujours pensé que les chrétiens étaient chanceux d’avoir des siècles de merveilleuse musique. Des airs comme le Messie de Haendel. Et je me demandais quand nous irions dans ce sens. On dirait bien que ça a commencé. Une autre chose que j’admire dans le paganisme américain, est l’utilisation de chants et de musique dans les rituels. Nous avons été dans pas mal de cercles où le chant faisait partie intégrante du traçage du cercle, et de presque chaque étape du rituel, et nous admirons ça. Nous espérons que les européens s’en inspireront.
Rhea : vous avez dû constater beaucoup de changement dans l’Art en Angleterre ces dernières vingt années.
Stewart : Oui, l’un de ces changements est l’explosion d’œuvres littéraires. Il fut un temps où on ne trouvait que les 3 livres de Gardner, (le roman et les deux œuvres non romancées) et puis peu à peu, au fur et à mesure que le sujet devenait plus « public », de plus en plus de livres et de journaux ont été publiés, jusqu’à ce que cela fasse partie intégrante du marché.
Rhea : « What witches do » a connu un grand succès en Australie. Ce livre a eu une grande influence sur l’Art dans tout le pays car il y fut vendu très tôt. Et cette oeuvre, ainsi que « Lady Sheba’s book of shadows » devinrent les bases de la pratique de beaucoup de groupes.
Concernant vos livres, vos romans en particulier, Stewart, vous utilisez souvent l’image du bien et du mal pour augmenter la tension dans l’histoire. N’est ce là qu’une métaphore littéraire ou pensez vous réellement que le bien et le mal ont un rôle à jouer dans l’Art ?
Stewart : le mal, pour moi, n’est pas une entité distincte. C’est juste un état qui doit être corrigé. Je pense que le dualisme a nuit à beaucoup de religions dans lesquelles l’esprit est bon et l’action est mauvaise et où ces deux aspects sont en perpétuelle opposition. Pour nous tous les niveaux de la réalité sont également saints. Ils sont tous partie de la manifestation cosmique, et doivent être traités avec respect. Tous les niveaux. Et l’évolution se fait à tout moment à tous niveaux, et parfois ça se fait si vite et d’une façon si complexe que cela sort de la balance. Et pour moi c’est cela, le mal. C’est un déséquilibre à rectifier. Ce n’est pas quelque chose d’indépendant.
Rhea : Quel est le sujet du prochain livre ? Sera-ce juste l’exposé de choses que vous avez vues en Amérique ?
Stewart : Pour partie. Ce sont deux voyages en Europe et pour la première fois une traversée de l’Atlantique. Donc une partie de ce livre sera fait des impressions dues à cette nouvelle expérience, mais ce sera essentiellement sur le Paganisme en Amérique.
Janet : Comment ils travaillent, leur rituels, leur coopérations.
Stewart : Parce que nous vivons en Irlande, et que notre éditeur nous fait uniquement faire le tour de la Grande Bretagne pour les séances de dédicaces, nous espérons pourvoir organiser un petit tour par là bas pour leur parler de l’Amérique. Et pendant qu’on y est on espère obtenir des informations sur nos royalties en Grande Bretagne.
Rhea : Finalement, comment décririez vous quelqu’un qui pratique l’Art ? Quels sont les critères qui permettent de le reconnaître ?
Janet : On le sait. C’est tout. A la façon qu’ils ont d’être, d’appréhender les situations. Il y a quelque chose qui irradie d’eux. Et je dirais, depuis que nous avons voyagé à travers les Etats Unis, que nous avons croisé plus de païens que de pratiquants de l’Art.
Stewart : Ce n’est pas une critique. C’est une situation saine, car l’émergence du paganisme prépare le terrain pour l’Art. Ce serait une hyper-simplification que de dire que l’Art est la religion du paganisme, mais il y a un peu de ça. Pour les païens qui voudraient pratiquer et comprendre les choses de façon plus cohérente, l’Art est un merveilleux moyen.