Ecrire
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Tof
Gerald Gardner aimait beaucoup écrire. Il entretenait une importante correspondance avec ses amis et proches mais aussi avec différentes personnalités passionnées d’occultisme ou de folklore ainsi qu’avec des inconnus qui avaient lu ses livres ou juste entendu parler de lui. Le plus souvent, pour cette correspondance, Gerald Gardner rédigeait ses courriers sur une machine à écrire. L’une d’elle de marque Imperial est aujourd’hui conservée dans le Museum of Witchcraft de Boscastle.
Gardner envoyait aussi régulièrement à « ses » sorcières des documents qui lui semblaient intéressants et qu’il avait recopié. Dans ce cas il envoyait souvent des « pelures ». Sur une machine à écrire traditionnelle on pouvait faire plusieurs copies simultanées du même document en intercalant, lors de la frappe, une feuille de papier carbone entre les copies sur papier pelure (un papier très fin) et l’original. Une bonne dactylo parvenait à faire jusqu’à 10 copies du même document. Les « pelures » ont disparu avec la popularisation de la photocopie et l’arrivée du traitement de texte. Parfois Gardner faisait aussi dupliquer ces documents en les tapant sur un stencil puis en les faisant polycopier, mais dans ce cas quid du secret ?
J’ai pu, en promettant de la conserver strictement à mon usage personnel, me procurer une copie d’un ces documents. Il avait été envoyé à Jack Bracelin, qui était alors le Grand Prêtre du Bricket Wood coven, qui l’a renvoyé à Gerald Gardner car il trouvait ce document sans intérêt pour lui (il y avait donc déjà des spam à l’époque).
C’est avec avidité que je l’ai lu, mais j’ai été quelque peu déçu. Dans ce document on apprend que les « Païens » sont ceux qui vénèrent les Anciens Dieux, que « Invoquer » c’est Appeler les Dieux ou qu’une « Incantation » est un chant. Rien de bien nouveau. Mais ce document date d’une époque très différente de la nôtre, une époque où comme nous l’avons vu il n’y avait pas de photocopieuses, une époque où il y avait moins de livres traitant de l’occulte, une époque où il était très difficile de se les procurer et bien sûr une époque où l’Internet n’existait pas. Ainsi ce document, malgré son peu d’intérêt intrinsèque, reste un témoignage émouvant d’un autre temps.