Au sujet de Gerald Gardner

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Gerald Gardner passait les étés à son Musée de Sorcellerie sur l’Ile de Man, mais il a passé l’hiver 1957-58 dans son appartement de Holland Parc et a ritualisé avec notre coven à Bricket Wood. Après la petite fête, il avait l'habitude de nous raconter des histoires parlant de ce qui se passait avant la « période des bûchers ».

A cette époque, j'étais plutôt cynique au sujet de ces histoires et je me disais : « Le bon papy ! Il fait de gros efforts pour nous persuader qu'il y a une tradition remontant au Moyen âge, voir même à l’Age de Pierre, alors que nous savons tous que c'est tout à fait impossible à prouver et que les traditions familiales actuelles ne doivent pas remonter bien plus loin que le revival occultiste des années 1890 ».[1]




Gerald Gardner n'a pas inventé une néo-sorcellerie, même si lui et Doreen Valiente ont regroupé les rituels du BoS en empruntant à la Franc-maçonnerie la Clef de Salomon au « Book of Law » et à la « Gnostic Mass » d’Aleister Crowley.

Ronald Hutton et Philip Heselton ont fait de nombreuses recherches et ont trouvé que le New Forest coven, où Gerald Gardner a été initié en décembre 1939 (ou peut être septembre), existait avant lui.

Ce n'était pas non plus l’unique coven néo-sorcier à cette époque. Quant à dire si le New Forest coven ou d’autres coven néo-sorciers existaient avant les années 1920, ou au maximum dans les années 1890, est une question que je laisse aux historiens.

Il n’y avait certainement que très peu, sinon aucun lien avec la sorcellerie de village traditionnelle, puisque Gerald Gardner n’y connaissait rien en matière de simples, de magie météorologique ou de la technique des chuchoteurs, qui étaient depuis toujours des techniques des sorcières de village en Angleterre et dans les autres pays d’Europe.[2]




Certains ont écrit que Gérald Gardner n'aimait pas la structure informelle du New Forest coven/groupe/ ou ce que vous voulez. Ce n'est pas vrai. Gérald Gardner n'était en aucune manière obnubilé par le rituel, il considérait le rituel que comme un outil dont les gens se servaient pour obtenir un état modifié de conscience. Son rituel d'initiation, tout improvisé qu’il puisse avoir été, lui a fait certainement une grande impression, puisqu’il a déclaré : « j’ai trouvé là tout ce que j'avais cherché toute ma vie ». Cela peut avoir été le rituel lui-même ou, peut être, c'était parce qu'il a été initié par une femme représentant la Déesse. Quand j'ai été initié, le but des travaux de Pleine Lune du coven de lune était de lever de la puissance pour des guérisons et des guérisons à distance et parfois pour dépasser les ego. C'est tellement en opposition avec l'idéologie matérialiste Occidentale que Gérald Gardner a estimé que les gens issus de cette culture avaient besoin de rituels assez forts pour parvenir à un état modifié de conscience et ramollir leur incrédulité face à l'efficacité de magie : d’où les rituels écrits dans le BoS. Mais, il a aussi écrit dans le BoS : « Alors que vous aurez de l’expérience » (pour lever de la puissance et de l’envoyer) « vous pourrez graduellement vous détacher du rituel et finalement vous en passer totalement. Mais les nouveaux doivent pratiquer le rituel en entier ».[3]




J’ai lu une interview de Janet Farrar et Gavin Bone par Lilitu Babalon et je voudrais corriger quelques inexactitudes historiques dans les propos de Janet Farrar au sujet de Gerald Gardner.

1. Gerald Gardner n'a pas quitté la Malaisie pour retourner en Angleterre « juste après la Première Guerre Mondiale » mais en 1936.

2. Il n'a pas imaginé qu’un groupe de théosophes était composé de sorcières. Il a rejoint le New Rosicrucian Theatre de Christchurch dans le Hampshire. Parmi ses nombreux membres il y en avait trois - Edith Woodford Grimes et les Mason - qui étaient aussi membres de ce qu'ils appelaient le New Forest coven. Edith (qu'il appelait Dafo), qui pensait qu'elle avait déjà connu Gerald Gardner, dans une vie antérieure l'avait invité à se joindre au coven, dont la GPs était une femme nommée Rosamund Sabine. Edith alias Dafo est devenue sa partenaire magique et l’est restée jusqu’en 1953, quand elle s'est retirée parce qu'elle avait très peur de la publicité suite à la publication de Witchcraft Today.

3. Le New Forest coven était un coven de sorcellerie reconstructiviste basé sur les théories de Marguerite Murray. Qui en a eu l’initiative et à quelle époque nous ne le savons pas : cela a pu se passer n'importe quand entre les années 1890 et le début des années 1930. Là où Gerald Gardner laisse courir son imagination c’est lorsqu’il parle d’une lignée intacte d’initiations issue de la sorcellerie des villages du Moyen-Age (ou même de l'Age de pierre) jusqu’au New Forest coven. Alors qu’en fait le New Forest coven et la Wicca contemporaine descendent de la franc-maçonnerie et donc en fin de compte de la magie babylonienne d'il y a 3000 ans. Il n'y a aucun lien avec la sorcellerie anglaise.

4. Dire que Dorothy Fordham née Clutterbuck était la GPs du New Forest coven était en réalité une plaisanterie de Gerald Gardner: Il essayait d’éloigner l'attention des gens vis à vis de Dafo qui était terrifiée par la publicité et peut-être aussi de Rosamund Sabine. Mais même si Dorothy Fordham était une bonne chrétienne, elle avait aussi un sentiment religieux vis à vis de la Nature (elle en parle dans son journal en 1943) et le New Forest coven lui était suffisamment sympathique pour qu’elle leur prête une de ses propriétés pour l'initiation de Gerald Gardner. La piété chrétienne et les techniques sorcières pour jeter des sorts ne sont pas nécessairement incompatibles.[4]





Sources

http://lapierresorciere.free.fr/

<references>