« Lune » : différence entre les versions

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== Cycle lunaire ==
[[Fichier:Moon_phases.jpg|400px|thumb|right|phases lunaires vues de l'hémisphère Nord, crédit : Orion 8]]
La durée d'un cycle est en moyenne de 29 jours 12 heures 44 minutes.


Les phases de la Lune au cours du cycle peuvent être conceptualisées de plusieurs façons :


* le plus couramment utilisé :


Hymne homérique, traduction d’Ernest Falconnet
- Lune croissante (croissant dans le sens du "p", comme "premier", dans l'hémisphère nord)
 
- pleine Lune
 
- Lune décroissante (croissant dans le sens du "d" dans l'hémisphère nord)
 
- nouvelle Lune
 
* 3 phases : utilisé par les anciens grecs.
 
- Lune croissante ou décroissante
 
- Pleine Lune
 
- nouvelle Lune
 
* système à 9 phases : utilisé par les jardiniers.
 
- Lune croissante
 
- premier quartier
 
- gibbeuse
 
- pleine Lune
 
- balsamique
 
- dernier quartier
 
- décroissante
 
- nouvelle Lune
 
 
 
== Divinités et mythologie ==
[[Fichier:Selene.jpg|200px|thumb|right|Séléné, Albert Aublet, 1880.]]
=== Grèce ===
 
* [[Séléné]] est la Déesse grecque de la Lune, sœur d'[[Hélios]] Dieu du [[Soleil]].
 
Elle était tombée amoureuse d'un berger nommée [[Endymion]] qui, désirant l'immortalité, s'était endormi pour l'éternité. Chaque nuit, et durant son passage dans le ciel, Séléné vient silencieusement contempler son amant endormi, en le caressant de ses doux rayons.
 
La science de la lune s’appelle la sélénologie.
 
* Diane
 
[[Artémis]]/[[Diane]], sœur jumelle d'[[Apollon]], est une Déesse gréco-romaine associée à la Lune.
Bien que vierge, elle assiste les accouchements et protèges les jeunes enfants. C'est également la protectrice des animaux sauvages.
 
La [[streigha]] (sorcellerie italienne) célèbre Diane et sa fille [[Aradia]], toutes deux des Déesses lunaires.
 
* [[Hécate]]
Déesse grecque « primitive », de la famille des Titans. Déesse de la magie, elle est représentée une torche à la main (éclairant l'obscurité comme la Lune). Elle est appelée déesse des carrefours, d'après son lieu sacré. Ses animaux sont le [[chien]], la [[jument]] et le [[lion]]. En Grèce antique, on lui faisait des offrandes d'[[oignon]]s, qui poussent en fonction de la Lune.
 
=== Égypte ===
 
Dans la mythologie égyptienne, [[Thot]], Dieu lunaire, effectuait le décompte des jours.
 
La lune était assimilée à l’œil d’[[Horus]] : les mutilations d'Horus symbolisaient sa phase décroissante tandis que le remplissage de l’œil correspondait à sa phase croissante et au remembrement d'Horus.
 
[[Khonsou]] est une dieu lunaire égyptien.
 
=== Autres divinités lunaires ===
[[Fichier:déesse-louvre.jpg|100px|thumb|left|statuette babylonienne]]
* Chang’e
[[Chang’e]], Chang-O, Chang-Ngo ou Sheung Ngo est la déesse chinoise de la lune. Contrairement à beaucoup d’autres divinités qui incarnent la Lune, Chang’e vit vraiment sur l’astre. Le premier satellite chinois d’observation lunaire, lancé en octobre 2007, a été nommé Chang’e 1.
 
* [[Sîn]] est un Dieu babylonien décrit comme montant chaque soir dans sa barque qui apparaît dans le ciel tel un croissant de Lune.
 
* La civilisation iranienne jusque vers 1600 avant J.-C. tenait la lune pour un Grand Homme et lui rendait un culte à ce titre.<ref>Esther Harding, Les Mystères de la Femme, 1953.</ref>
 
* Gengis-Kahn, l'empereur mongol du XIIIème siècle après J.-C., faisait remonter ses ancêtres jusqu'à un roi dont la mère avait été engrossée par un rayon de lune.<ref>Esther Harding, Les Mystères de la Femme, 1953.</ref>
 
* Chandra est un Dieu indien associée à la Lune.
[[Fichier:Chandra_on_chariot.jpg|200px|thumb|right|Chandra sur son chariot, 19èe siècle.]]
=== Légendes de viol ===
 
Selon une légende inuit, [[Siqiniq]], alors qu'elle était dans une tente après son accouchement, vit la lampe s'éteindre et fut violée, sans pouvoir identifier l'homme dans le noir. Le lendemain, elle se noircit les mains de cendres. L'homme revient, et elle le marque avec les cendres. Elle découvre ensuite qu'il s'agit de son frère [[Taqqiq]]. Furieuse elle se coupe les seins et les lui jette en disant « puisque tu aime tant mon corps, voilà mes seins, mange-les ! ». Elle s'est mise à courir, de plus en plus haut, jusque dans le ciel. Lorsque l'horizon est rouge, ce serait le sang de Siqiniq.
 
Dans la mythologie japonaise [[Amaterasu]] aurait été violée par son frère [[Susano-wo]].
 
=== Légendes d'exil et de punition divine ===
 
Selon une légende basque, un homme s’était chargé un dimanche d’un fagot d’épines pour combler un trou dans la haie de son jardin. Dieu, surnommé Jainco, prit l’homme sur le fait et le punit en l’envoyant sur la Lune avec son fagot, après lui avoir dit : ‘’Puisque tu n’as pas obéi à ma loi, jusqu’à la fin du monde, tout les soirs tu éclaireras.’’<ref>Edouard Brasey, La lune : mystères et sortilèges, édition du Chêne</ref>
 
Dans le Bourbonnais, on raconte qu'une femme avait fait sa lessive le jour de [[Pâques]] et son voisin avait bouché sa clôture avec des épines le jour de [[Noël]]. Pour ces deux manquements inqualifiables, ils furent condamnés à s’exiler, la femme dans la Lune et l’homme, dans le [[Soleil]]. Or, il faisait si froid dans la Lune et si chaud dans le Soleil, que l’homme et la femme demandèrent à Dieu de bien vouloir les autoriser à changer de place. Ce fut au tour de l’homme d’avoir trop froid et à la femme d’avoir trop chaud. Ils voulurent à nouveau changer de lieu, mais cette fois, Dieu ne le permit pas.<ref>Edouard Brasey, La lune : mystères et sortilèges, édition du Chêne</ref>
 
Dans certains cas, la faute consiste en un manquement aux principes de la charité et de l’hospitalité. Ainsi, les paysans du Bocage vendéen disent que l’homme est condamné à porter éternellement son fagot dans le froid de la nuit pour avoir refusé d’accueillir Jésus dans son foyer. Dans d’autres, c’est pour avoir menti en invoquant la Lune que le voleur se trouve emporté dans les cieux. La Lune se fait cette fois elle-même justice.<ref>Edouard Brasey, La lune : mystères et sortilèges, édition du Chêne</ref>
 
En Sarthe, l’homme de la Lune était un pauvre bougre qui avait été surpris en train de voler du bois le dimache, et qui s’est retrouvé là-haut avec son fagot.<ref>Lune : un astre de légendes, Leïla Haddad (AFA, N°371, avril 2001)</ref>
 
=== Diable ===
 
Selon un conte du Perche (Normandie), un soldat appelé La Ramée avait réussi un jour à capturer le Diable et à l’enfermer dans un sac. Il l’avait ensuite expédié sur la Lune, grâce à un énorme canon de son invention. Depuis, le Malin y erre comme une âme en peine et barbouille son disque de traces de poudre et de suie.<ref>Lune : un astre de légendes, Leïla Haddad (AFA, N°371, avril 2001)</ref>
 
Les Bretons racontent que le personnage qui apparaît sur la Lune n’est autre que le Diable lui-même. Il brandit avec sa fourche avec laquelle il va attraper ses damnés et les jeter dans son four.<ref>Lune : un astre de légendes, Leïla Haddad (AFA, N°371, avril 2001)</ref>
 
 
=== Origine des cratères lunaires ===
On retrouve dans divers mythes l'idée de quelque chose de jeté à la face de la Lune (féminine) qui expliquerait les cratères visibles à se surface :
 
- un homme qui travaillait le dimanche (tabou) aurait été jeté sur la Lune
 
- le diable couvert de suie aurait été jeté sur la Lune
 
- selon une légende chinoise, la Lune était autrefois aussi brillante que le soleil. Un homme lui aurait jeté du sable pour atténuer sa luminosité.
 
- Dans la tradition Inca, ce seraient des braises qui auraient été jetées.
 
- [[Mama Quilla]] : Déesse lunaire inca à qui son mari aurait jeté des cendres à la face
 
 
=== Animaux ===
 
* Lièvre
 
Dans la civilisation des Aztèques, le [[lièvre]] — tochtli — est représenté sous la forme d’un hiéroglyphe en "U" correspondant à la lune.
 
Les mythologies aztèques ainsi que mayas font figurer le lièvre comme résident de la Lune, comme en Chine, au Japon, ainsi que dans l'espace indo-bouddhiste.
 
Une périphrase mongole désigne la lune comme celle « qui tient le lièvre » (taolai).
 
Mongols et Khakass sacrifiaient au maître du lièvre blanc, protecteur de la [[chasse]] ou lui consacraient un animal [[blanc]] et le priaient lors du [[sacrifice]] collectif au ciel, où il résidait.
 
Une forme de kamlenie (séance chamanique) toungouse, dirigée vers le monde supérieur, porte le nom de tuksav'i, dérivé comme le nom même du lièvre (tuksak'i) de tuksa « courir » et le lièvre y joue le rôle de messager. Sortant, au terme de ses chants, d'une extase assez comparable à celle du chaman, le barde altaïen déclare redescendre « chevauchant un lièvre blanc, sur la terre éclairée par le [[soleil]] et la lune. »
 
 
 
* Taureau
 
Esther Harding fait le lien entre la forme du croissant de Lune et les cornes de [[taureau]]. Elle y voit l'origine de coiffes cérémonielles portées par des rois celtes, égyptiens et assyriens, symbolisant leur statut d'incarnation d'une divinité lunaire.<ref>Esther Harding, Les Mystères de la Femme, 1953.</ref>
 
* Chien
Les Creeks disent que la lune est habitée par un homme et son [[chien]].
 
== Hymnes et prières ==
 
* Hymne homérique, traduction d’Ernest Falconnet


À la Lune.
À la Lune.


[[Muses]] mélodieuses, filles de [[Jupiter]], habiles dans l’art des chants, célébrez la Lune aux ailes rapides ; la lumière qui éclate autour de sa tête immortelle vient inonder la terre ; un doux éclat l’embellit et la clarté de sa couronne d’or dissipe les ténèbres de l’air. Vos rayons brillent, lorsque ayant baigné votre beau corps vous sortez de l’Océan, et que, vous étant enveloppée dans vos vêtements lumineux, vous courbez sous le joug vos chevaux étincelants, à la tête orgueilleuse, lorsque vous leur faites déployer leur flottante crinière et prendre vivement leur course.
[[Muses]] mélodieuses, filles de [[Jupiter]], habiles dans l’art des chants, célébrez la Lune aux ailes rapides ; la lumière qui éclate autour de sa tête immortelle vient inonder la terre ; un doux éclat l’embellit et la clarté de sa couronne d’or dissipe les ténèbres de l’air. Vos rayons brillent, lorsque ayant baigné votre beau corps vous sortez de l’Océan, et que, vous étant enveloppée dans vos vêtements lumineux, vous courbez sous le joug vos chevaux étincelants, à la tête orgueilleuse, lorsque vous leur faites déployer leur flottante crinière et prendre vivement leur course.
Au milieu du mois, le soir, quand votre orbe immense est rempli, les cieux nous versent de vives clartés ; un signe mémorable apparaît aux humains. Jadis la Lune s’unit d’amour à Jupiter : de
Au milieu du mois, le soir, quand votre orbe immense est rempli, les cieux nous versent de vives clartés ; un signe mémorable apparait aux humains. Jadis la Lune s’unit d’amour à Jupiter : de
cette union naquit Pandée, belle entre tous les immortels.
cette union naquit Pandée, belle entre tous les immortels.


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dieux, dont les favoris des Muses célèbrent les actions d’une voix
dieux, dont les favoris des Muses célèbrent les actions d’une voix
mélodieuse.
mélodieuse.
== Sorcellerie et Folklore ==
=== Sorts de guérison ===
Une conjuration du Bourbonnais contre le chancre et les ulcères se termine par : « Chancre, par le Soleil et par la Lune, sors d'ici. »<ref>Paul Sébillaut, [http://archive.org/stream/lepaganismeconte00sbuoft/lepaganismeconte00sbuoft_djvu.txtLe paganisme contemporain chez les peuples celto-latins], 1908, p.122.</ref>
Contre les verrues, en Basse-
Bretagne, on récite cette conjuration « Salut, pleine lune.
Emporte celles-ci (les verrues) avec toi, loin d'ici »<ref>SÉBiLLOT(Paul) Le Folk-Lore de France. Paris, 1904-1907. p.46.</ref>.
En
Sicile la personne qui souffre de la scrofule s'agenouille le dernier jour de la pleine lune, et frictionne le
point malade en la regardant et en répétant: « Ronde pleine lune, - nettoie cette gorge, - nettoie-la tout autour, -afin qu'à ton retour - tu n'y trouves plus les racines du mal. »<ref>PiTRÈ (Giuseppe), Medicina popolare siciliana. Torino-Palermo, 1896, p.260-261.</ref>
=== Prières et salutations à la Lune ===
Au moyen âge, les voyageurs s'inclinaient devant la nouvelle lune qui apparaissaient dans la nuit sans quoi ils risquaient de graves infortunes.<ref>Edouard Brasey</ref>
Au début du XVIIème siècle, dans le sud de la Bretagne, on s'agenouillait devant la nouvelle lune et l'on récitait l'oraison dominicale en son honneur.<ref>Edouard Brasey</ref>
En Angleterre, on la saluait [[sept]] fois.<ref>Edouard Brasey</ref>
En Écosse on lui disait : "Grand salut à toi, lune, que tous te saluent!", et au XVIIIème siècle, la première personne touchée par le premier rayon de la nouvelle lune devait embrasser [[trois]] fois sa main en son honneur : elle était alors assurée de découvrir un trésor durant la nuit.<ref>Edouard Brasey</ref>
=== Protection ===
Pour bénéficier de la protection de la nouvelle lune, il fallait cracher dans ses mains et de les passer ensuite sur le visage.<ref>Edouard Brasey</ref>
=== Amour ===
On considère qu'un [[vendredi]], jour consacré à Vénus (ou à Freya), déesse de l'amour, coïncidant avec une nouvelle Lune, est le meilleur moment pour accomplir un sort d'amour.<ref>Judika Illes, The Element Encyclopedia of 5000 spells</ref>
== Sources ==
[http://www.calendrier-lunaire.net/ephemerides-mensuelles.php calendrier lunaire]
[http://www.paganspath.com/magik/moonnames.htm Noms des lunes] (en anglais)
[[Paul Sébillot]], [http://archive.org/stream/lepaganismeconte00sbuoft/lepaganismeconte00sbuoft_djvu.txtLe paganisme contemporain chez les peuples celto-latins], 1908.
<references>

Version actuelle datée du 19 octobre 2014 à 21:08

Lune.jpg

Cycle lunaire

phases lunaires vues de l'hémisphère Nord, crédit : Orion 8

La durée d'un cycle est en moyenne de 29 jours 12 heures 44 minutes.

Les phases de la Lune au cours du cycle peuvent être conceptualisées de plusieurs façons :

  • le plus couramment utilisé :

- Lune croissante (croissant dans le sens du "p", comme "premier", dans l'hémisphère nord)

- pleine Lune

- Lune décroissante (croissant dans le sens du "d" dans l'hémisphère nord)

- nouvelle Lune

  • 3 phases : utilisé par les anciens grecs.

- Lune croissante ou décroissante

- Pleine Lune

- nouvelle Lune

  • système à 9 phases : utilisé par les jardiniers.

- Lune croissante

- premier quartier

- gibbeuse

- pleine Lune

- balsamique

- dernier quartier

- décroissante

- nouvelle Lune


Divinités et mythologie

Séléné, Albert Aublet, 1880.

Grèce

Elle était tombée amoureuse d'un berger nommée Endymion qui, désirant l'immortalité, s'était endormi pour l'éternité. Chaque nuit, et durant son passage dans le ciel, Séléné vient silencieusement contempler son amant endormi, en le caressant de ses doux rayons.

La science de la lune s’appelle la sélénologie.

  • Diane

Artémis/Diane, sœur jumelle d'Apollon, est une Déesse gréco-romaine associée à la Lune. Bien que vierge, elle assiste les accouchements et protèges les jeunes enfants. C'est également la protectrice des animaux sauvages.

La streigha (sorcellerie italienne) célèbre Diane et sa fille Aradia, toutes deux des Déesses lunaires.

Déesse grecque « primitive », de la famille des Titans. Déesse de la magie, elle est représentée une torche à la main (éclairant l'obscurité comme la Lune). Elle est appelée déesse des carrefours, d'après son lieu sacré. Ses animaux sont le chien, la jument et le lion. En Grèce antique, on lui faisait des offrandes d'oignons, qui poussent en fonction de la Lune.

Égypte

Dans la mythologie égyptienne, Thot, Dieu lunaire, effectuait le décompte des jours.

La lune était assimilée à l’œil d’Horus : les mutilations d'Horus symbolisaient sa phase décroissante tandis que le remplissage de l’œil correspondait à sa phase croissante et au remembrement d'Horus.

Khonsou est une dieu lunaire égyptien.

Autres divinités lunaires

statuette babylonienne
  • Chang’e

Chang’e, Chang-O, Chang-Ngo ou Sheung Ngo est la déesse chinoise de la lune. Contrairement à beaucoup d’autres divinités qui incarnent la Lune, Chang’e vit vraiment sur l’astre. Le premier satellite chinois d’observation lunaire, lancé en octobre 2007, a été nommé Chang’e 1.

  • Sîn est un Dieu babylonien décrit comme montant chaque soir dans sa barque qui apparaît dans le ciel tel un croissant de Lune.
  • La civilisation iranienne jusque vers 1600 avant J.-C. tenait la lune pour un Grand Homme et lui rendait un culte à ce titre.[1]
  • Gengis-Kahn, l'empereur mongol du XIIIème siècle après J.-C., faisait remonter ses ancêtres jusqu'à un roi dont la mère avait été engrossée par un rayon de lune.[2]
  • Chandra est un Dieu indien associée à la Lune.
Chandra sur son chariot, 19èe siècle.

Légendes de viol

Selon une légende inuit, Siqiniq, alors qu'elle était dans une tente après son accouchement, vit la lampe s'éteindre et fut violée, sans pouvoir identifier l'homme dans le noir. Le lendemain, elle se noircit les mains de cendres. L'homme revient, et elle le marque avec les cendres. Elle découvre ensuite qu'il s'agit de son frère Taqqiq. Furieuse elle se coupe les seins et les lui jette en disant « puisque tu aime tant mon corps, voilà mes seins, mange-les ! ». Elle s'est mise à courir, de plus en plus haut, jusque dans le ciel. Lorsque l'horizon est rouge, ce serait le sang de Siqiniq.

Dans la mythologie japonaise Amaterasu aurait été violée par son frère Susano-wo.

Légendes d'exil et de punition divine

Selon une légende basque, un homme s’était chargé un dimanche d’un fagot d’épines pour combler un trou dans la haie de son jardin. Dieu, surnommé Jainco, prit l’homme sur le fait et le punit en l’envoyant sur la Lune avec son fagot, après lui avoir dit : ‘’Puisque tu n’as pas obéi à ma loi, jusqu’à la fin du monde, tout les soirs tu éclaireras.’’[3]

Dans le Bourbonnais, on raconte qu'une femme avait fait sa lessive le jour de Pâques et son voisin avait bouché sa clôture avec des épines le jour de Noël. Pour ces deux manquements inqualifiables, ils furent condamnés à s’exiler, la femme dans la Lune et l’homme, dans le Soleil. Or, il faisait si froid dans la Lune et si chaud dans le Soleil, que l’homme et la femme demandèrent à Dieu de bien vouloir les autoriser à changer de place. Ce fut au tour de l’homme d’avoir trop froid et à la femme d’avoir trop chaud. Ils voulurent à nouveau changer de lieu, mais cette fois, Dieu ne le permit pas.[4]

Dans certains cas, la faute consiste en un manquement aux principes de la charité et de l’hospitalité. Ainsi, les paysans du Bocage vendéen disent que l’homme est condamné à porter éternellement son fagot dans le froid de la nuit pour avoir refusé d’accueillir Jésus dans son foyer. Dans d’autres, c’est pour avoir menti en invoquant la Lune que le voleur se trouve emporté dans les cieux. La Lune se fait cette fois elle-même justice.[5]

En Sarthe, l’homme de la Lune était un pauvre bougre qui avait été surpris en train de voler du bois le dimache, et qui s’est retrouvé là-haut avec son fagot.[6]

Diable

Selon un conte du Perche (Normandie), un soldat appelé La Ramée avait réussi un jour à capturer le Diable et à l’enfermer dans un sac. Il l’avait ensuite expédié sur la Lune, grâce à un énorme canon de son invention. Depuis, le Malin y erre comme une âme en peine et barbouille son disque de traces de poudre et de suie.[7]

Les Bretons racontent que le personnage qui apparaît sur la Lune n’est autre que le Diable lui-même. Il brandit avec sa fourche avec laquelle il va attraper ses damnés et les jeter dans son four.[8]


Origine des cratères lunaires

On retrouve dans divers mythes l'idée de quelque chose de jeté à la face de la Lune (féminine) qui expliquerait les cratères visibles à se surface :

- un homme qui travaillait le dimanche (tabou) aurait été jeté sur la Lune

- le diable couvert de suie aurait été jeté sur la Lune

- selon une légende chinoise, la Lune était autrefois aussi brillante que le soleil. Un homme lui aurait jeté du sable pour atténuer sa luminosité.

- Dans la tradition Inca, ce seraient des braises qui auraient été jetées.

- Mama Quilla : Déesse lunaire inca à qui son mari aurait jeté des cendres à la face


Animaux

  • Lièvre

Dans la civilisation des Aztèques, le lièvre — tochtli — est représenté sous la forme d’un hiéroglyphe en "U" correspondant à la lune.

Les mythologies aztèques ainsi que mayas font figurer le lièvre comme résident de la Lune, comme en Chine, au Japon, ainsi que dans l'espace indo-bouddhiste.

Une périphrase mongole désigne la lune comme celle « qui tient le lièvre » (taolai).

Mongols et Khakass sacrifiaient au maître du lièvre blanc, protecteur de la chasse ou lui consacraient un animal blanc et le priaient lors du sacrifice collectif au ciel, où il résidait.

Une forme de kamlenie (séance chamanique) toungouse, dirigée vers le monde supérieur, porte le nom de tuksav'i, dérivé comme le nom même du lièvre (tuksak'i) de tuksa « courir » et le lièvre y joue le rôle de messager. Sortant, au terme de ses chants, d'une extase assez comparable à celle du chaman, le barde altaïen déclare redescendre « chevauchant un lièvre blanc, sur la terre éclairée par le soleil et la lune. »


  • Taureau

Esther Harding fait le lien entre la forme du croissant de Lune et les cornes de taureau. Elle y voit l'origine de coiffes cérémonielles portées par des rois celtes, égyptiens et assyriens, symbolisant leur statut d'incarnation d'une divinité lunaire.[9]

  • Chien

Les Creeks disent que la lune est habitée par un homme et son chien.

Hymnes et prières

  • Hymne homérique, traduction d’Ernest Falconnet

À la Lune.

Muses mélodieuses, filles de Jupiter, habiles dans l’art des chants, célébrez la Lune aux ailes rapides ; la lumière qui éclate autour de sa tête immortelle vient inonder la terre ; un doux éclat l’embellit et la clarté de sa couronne d’or dissipe les ténèbres de l’air. Vos rayons brillent, lorsque ayant baigné votre beau corps vous sortez de l’Océan, et que, vous étant enveloppée dans vos vêtements lumineux, vous courbez sous le joug vos chevaux étincelants, à la tête orgueilleuse, lorsque vous leur faites déployer leur flottante crinière et prendre vivement leur course. Au milieu du mois, le soir, quand votre orbe immense est rempli, les cieux nous versent de vives clartés ; un signe mémorable apparait aux humains. Jadis la Lune s’unit d’amour à Jupiter : de cette union naquit Pandée, belle entre tous les immortels.

Salut, déesse puissante aux bras d’albâtre, Lune divine et bienveillante, ornée d’une belle chevelure : j’ai d’abord chanté vos louanges, maintenant je vous dirai la gloire de ces hommes demi- dieux, dont les favoris des Muses célèbrent les actions d’une voix mélodieuse.


Sorcellerie et Folklore

Sorts de guérison

Une conjuration du Bourbonnais contre le chancre et les ulcères se termine par : « Chancre, par le Soleil et par la Lune, sors d'ici. »[10]

Contre les verrues, en Basse- Bretagne, on récite cette conjuration « Salut, pleine lune. Emporte celles-ci (les verrues) avec toi, loin d'ici »[11].

En Sicile la personne qui souffre de la scrofule s'agenouille le dernier jour de la pleine lune, et frictionne le point malade en la regardant et en répétant: « Ronde pleine lune, - nettoie cette gorge, - nettoie-la tout autour, -afin qu'à ton retour - tu n'y trouves plus les racines du mal. »[12]


Prières et salutations à la Lune

Au moyen âge, les voyageurs s'inclinaient devant la nouvelle lune qui apparaissaient dans la nuit sans quoi ils risquaient de graves infortunes.[13]

Au début du XVIIème siècle, dans le sud de la Bretagne, on s'agenouillait devant la nouvelle lune et l'on récitait l'oraison dominicale en son honneur.[14]

En Angleterre, on la saluait sept fois.[15]

En Écosse on lui disait : "Grand salut à toi, lune, que tous te saluent!", et au XVIIIème siècle, la première personne touchée par le premier rayon de la nouvelle lune devait embrasser trois fois sa main en son honneur : elle était alors assurée de découvrir un trésor durant la nuit.[16]

Protection

Pour bénéficier de la protection de la nouvelle lune, il fallait cracher dans ses mains et de les passer ensuite sur le visage.[17]

Amour

On considère qu'un vendredi, jour consacré à Vénus (ou à Freya), déesse de l'amour, coïncidant avec une nouvelle Lune, est le meilleur moment pour accomplir un sort d'amour.[18]

Sources

calendrier lunaire

Noms des lunes (en anglais)


Paul Sébillot, paganisme contemporain chez les peuples celto-latins, 1908.

<references>

  1. Esther Harding, Les Mystères de la Femme, 1953.
  2. Esther Harding, Les Mystères de la Femme, 1953.
  3. Edouard Brasey, La lune : mystères et sortilèges, édition du Chêne
  4. Edouard Brasey, La lune : mystères et sortilèges, édition du Chêne
  5. Edouard Brasey, La lune : mystères et sortilèges, édition du Chêne
  6. Lune : un astre de légendes, Leïla Haddad (AFA, N°371, avril 2001)
  7. Lune : un astre de légendes, Leïla Haddad (AFA, N°371, avril 2001)
  8. Lune : un astre de légendes, Leïla Haddad (AFA, N°371, avril 2001)
  9. Esther Harding, Les Mystères de la Femme, 1953.
  10. Paul Sébillaut, paganisme contemporain chez les peuples celto-latins, 1908, p.122.
  11. SÉBiLLOT(Paul) Le Folk-Lore de France. Paris, 1904-1907. p.46.
  12. PiTRÈ (Giuseppe), Medicina popolare siciliana. Torino-Palermo, 1896, p.260-261.
  13. Edouard Brasey
  14. Edouard Brasey
  15. Edouard Brasey
  16. Edouard Brasey
  17. Edouard Brasey
  18. Judika Illes, The Element Encyclopedia of 5000 spells