Sortilège Magique pour Souris

De Wiccapedia

Sortilège Magique pour Souris

Propos recueillis par Jack Pleasant

Traduction Tof


C’est de souris que Doreen Valiente, voulait tout d’abord parler quand je suis allé à Brighton pour parler de « The Rebirth of Witchcraft »( Robert Hale - 1989) son dernier livre sur la Wicca. J’étais dans la cuisine avec la célèbre sorcière qui avait été initiée par Gerald Gardner et qui est plus tard devenue Grande Prêtresse de son Coven et, pendant qu’elle m’a aimablement préparé une tasse de thé, tout ce dont elle voulait parler, c’était de rongeurs! Il y avait pourtant une connotation magique.

« Contrairement à de nombreuses femmes je n’ai pas peur des souris », m’a-t-elle dit. « En fait, je les aime bien. Mais la maison en est envahie. C’est très malsain, surtout quand elles vont dans le garde-manger. Je ne voulais pas leur faire de mal, alors j’ai décidé de procéder à un rituel wiccan juste pour les bannir de ma maison. Il a été très fructueux. Elles ont disparu au cours de la nuit. Quelques jours plus tard, un fonctionnaire municipal m’a appelée pour me demander si nous avions des souris.

Lorsque je lui ai dit que je n’en ai pas, il a dit: « Eh bien, c’est surprenant, la maison à côté en est pleine ». J’étais plutôt embarrassée. Mon sort n’a fait qu’envoyer toutes mes souris dans la maison de mon malheureux voisin. Si jamais j’utilise le sort encore une fois, il faut que je fasse en sorte d’envoyer les souris beaucoup plus loin ».

Doreen était, bien sûr, une proche amie de Gerald Gardner qui est généralement considéré comme le fondateur de la sorcellerie moderne. Il l’a initiée à la Sorcellerie et pendant un certain temps, elle fut Grande Prêtresse de son Coven. Mais, m’a elle dit, elle s’intéressait à la magie depuis très longtemps déjà. A seulement 13 ans, a-t-elle révélé, elle a jeté un sort à une femme qui était odieuse vis-à-vis de sa mère qui travaillait comme femme de ménage, à l’aide de cheveux de cette femme. Le sort a fonctionné. La femme de façon inattendue est partie, mais quand, toute excitée, Doreen a révélé à sa mère ce qu’elle avait fait, elle fut loin d’être ravie. Doreen fut envoyée dans une école catholique où elle est restée jusqu’à l’âge de quinze ans.

Elle était mariée et vivait près de la New Forest lorsqu’elle a entendu parler du coven de Gerald Gardner et lui a écrit une lettre où elle parlait de son intérêt à Cecil Williamson qui était en train d’ouvrir d’un musée de la sorcellerie sur l’Ile de Man. Williamson a transmis la lettre à Gerald Gardner qui l’a finalement initiée en Sorcellerie.

« Je peux encore le voir », se souvient-elle, « debout à côté de l’autel dans cette pièce éclairée par une bougie. Il était grand, nu, avec des cheveux blancs indisciplinés, un corps bronzé portant des tatouages et un lourd bracelet en bronze. Dans une main il brandissait une épée et dans l’autre son Livre des Ombres écrit à la main dans lequel il lisait le rituel qui a officiellement fait de moi sorcière.

Une chose étrange s’est passée alors que j’enlevais mes vêtements pour le rituel. Mon instinct m’a dit de conserver le collier d’ambre que je portais. J’ai appris par la suite que c’était la tenue correcte pour une prêtresse sorcière, un fait que j’ignorais totalement à l’époque. Je me demande si j’avais déjà fait quelque chose de la sorte dans une vie passée, peut-être dans l’Egypte Antique.

Gardner, m’a-t-elle dit, donnait généralement un exemplaire d’un de ses livres sur la sorcellerie à toute personne souhaitant devenir une sorcière. Il lui a dit qu’il le faisait pour voir quel serait l’effet que sa description de la cérémonie d’initiation sur eux. S’ils étaient perturbés par la nudité rituelle et la flagellation qui étaient décrites, les choses n’allaient pas plus loin.

Cela donne montre que l’affirmation, souvent entendue, que les gens, en particulier les jeunes femmes, étaient « entraînés » en sorcellerie sans se rendre compte où ils allaient », était un mensonge a-t-elle soutenu. « en tout cas ce n’était certainement pas ainsi pour Gerald Gardner ». Même si elle dit du bien de Gardner et accepte qu’il a fait venir des milliers de personnes à la sorcellerie, elle admet qu’elle sentait dans une certaine mesure, qu’il était un peu filou. Il affirmait que ses rituels avaient des centaines d’années, mais elle maintient qu’il en a écrit un bon nombre ou qu’il les a repris de sources modernes, telles que les œuvres d'Aleister Crowley. « En outre », a-t-elle dit, « J’ai reconnu dans l’un de ses chants une adaptation d’un poème de Rudyard Kipling, que j’aimais beaucoup depuis l’enfance. Lorsque je le l’ai dit, il n’a pas eu l’air très heureux »

Je lui ai demandé comment Gardner aurait réagi à l’accroissement du nombre de coven de sorcières gay, en particulier en Australie et en Amérique. La sorcellerie traditionnelle est fondée, bien sûr, sur la réaction entre les hommes et les femmes pour créer du pouvoir à des fins magiques. Mais Doreen Valiente semble très tolérante à ce sujet.

« Ca les regarde » a-t-elle dit. S’ils sont en sorcellerie pour de bonnes raisons et non pas juste comme excuse pour des activités sexuelles, il n’y a pas de raison qu’ils ne puissent pratiquer la sorcellerie et connaître des succès. Aussi longtemps qu’ils sont gentils avec les souris !