Quoi, pas de balai ?

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Textes et traductions


Quoi, pas de balai ? Psychic News, 8 décembre 1961

Traduit et adapté de l'anglais par Iridesce.


"La Sorcellerie est une religion mystique," a dit Lois Pearson, une Sorcière moderne, a la B.B.C. récemment. "Elle est pré-chrétienne et remonte à l'Age de Pierre. La réincarnation est une de nos croyances les plus solides, et nous croyons aussi que les gens qui ont été des Sorcières dans leurs vies antérieures seront attirés vers nous dans cette vie."

"Etre une Sorcière signifie que je génère un pouvoir, une force vitale, et que je peux la canaliser dans un objectif spécifique. J'ai le pouvoir de guérir les malades, et je peux influencer les gens. Dans une certaine mesure, je peux faire se réaliser les souhaits, et j'ai également le pouvoir de faire survenir dans ma propre vie tout ce que je veux désespérément."

"Est-ce que les Sorcières vénèrent le diable ?" a demandé un intervieweur.

"Non, les Sorcières ne vénèrent pas le diable," répondit Lois Pearson. "J'aimerais mettre cette chose au clair. Le diable est une représentation chrétienne du mal. Nous ne pratiquons pas non plus la magie noire. Dans les temps anciens, les sorcières elles-mêmes étaient la classe sacerdotale. Notre cérémonie d'Hallowe'en est dédiée au Dieu, et la place du Dieu est prise par le Grand Prêtre qui porte pour l'occasion un casque cornu."

"Lors de la fête d'Hallowe'en nous demandons au Dieu d'ouvrir les portes de la mort et de laisser ceux des nôtres qui nous ont quitté revenir pour un petit moment, afin de se joindre au festin et aux réjouissances."

"Est-ce que vous pouvez voir les défunts qui sont revenus par la porte de la mort pour se joindre à vous à Hallowe'en ?" a demandé l'intervieweur.

"Eh bien, nous sommes conscients de leur présence spirituelle, mais nous ne les voyons pas comme vous et moi."

"Les Sorcières se réunissent-elles souvent ?"

"Oui, nous nous rencontrons une fois par mois."

"Cela se passe à la pleine lune, n'est-ce pas ?"

"Oui, en effet c'est le cas."

"Le Sabbat des Sorcières ?"

"Eh bien, il ne s'agit pas d'un Sabbat. Le Sabbat est l'une de nos grandes fêtes. Il y en a quatre dans l'année, la Veille de Mai, la Veille d'Août, Hallowe'en et Candlemas."

"Combien êtes vous dans un coven ?"

"Le nombre de personnes idéal pour un coven, c'est treize, six couples et une grande prêtresse. Un homme et une femme font le travail magique ensemble, voyez-vous. Il n'est pas permis à deux hommes de travailler ensemble, ou à deux femmes de travailler ensemble."

"Pourquoi cela ?"

"Parfois, le travail magique produit un sentiment d'amour entre les gens, et il serait mauvais que cela arrive entre hommes ou entre femmes, à moins que ce ne soit un amour platonique. Mais mieux vaut ne prendre aucun risque."

"Considérez-vous les pouvoirs exercés par les Sorcières comme surnaturels ?" a demandé l'intervieweur.

"Non," répondit Lois Pearson, "Je ne les considère pas comme surnaturels. Nous avons tous certains pouvoirs, inhérents à notre personne, et ce sont simplement la purification que nous subissons dans la Sorcellerie, ainsi que les rites que nous accomplissons, qui nous aident à développer tous les dons spirituels que nous possédons. Mais la Sorcellerie ne vous donnera rien que vous ne possédiez déjà. Elle aide juste à développer les pouvoirs qui sont déjà en votre possession."

"Existe-t'il une organisation qui relie les covens les uns aux autres ?"

"Non, nous n'avons aucune organisation centrale. Vous voyez, dans les jours anciens, aux temps des bûchers, la règle était qu'un coven ne devait pas connaître l'existence d'un autre afin que, si ses membres étaient pris et torturés, ils ne puissent pas confesser ce qu'ils ignoraient. Dans une certaine mesure, cette règle prévaut encore aujourd'hui."

"Dites-moi, jetez-vous réellement des sorts ou est-ce une idée dépassée ?"

"C'est une idée dépassée. Nous ne jetons pas de sorts au sens où vous l'entendez. Nous ne disons pas "Am, stram, gram" [Ndt : "eeny meeny miny mo" dans le texte original, une comptine anglaise habituellement traduite par cette comptine française], par exemple. Nous travaillons. Nous avons une sorte d'agenda."

"Est-il simple de nos jours d'être une Sorcière, ou se retrouvent-elles chassées, comme leurs homologues de jadis ?"

"Eh bien, il y a un certain niveau de persécution, mais les Sorcières n'y prêtent pas vraiment attention, vous savez. C'est en général une des choses qu'elles peuvent assumer avec sérénité. Elles ont la peau dure."


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