Les Racines Ecossaises de la Wica

De Wiccapedia

Les Racines Ecossaises de la Wica, les débuts de la Wica Gardnerienne en Ecosse

Melissa Seims

Traduction Tof

Mille mercis à Philip Heselton, John Avalon Campion-Grant et Fyrnae pour leur aide.


L’Ecosse est depuis longtemps le théâtre de faits étranges. Ses hautes montagnes, sa météo variable, les bleak moors, les îles éloignées et les communautés isolées favorisent les légendes fantasmagoriques, les histoires paranormales ainsi que la préservation de la sagesse des campagnes et de la médecine populaire. Le fameux Aleister Crowley y a vécu longtemps, croyant que cet environnement s’adaptait bien à son Travail Magique, et naturellement, l’Ecosse est aussi la patrie d’une autre « bête », l’insaisissable monstre du Loch Ness !

L’Ecosse a aussi des liens forts avec la sorcellerie, que ce soit autrefois ou comme nous allons le voir de nos jours. En Ecosse la sorcellerie est devenue un crime répréhensible en 1563 et, pendant la période de réforme des 16ème et 17ème siècles, plusieurs milliers de cas de sorcellerie supposée furent portés devant les tribunaux. Le dernier cas dont il subsiste des traces indubitables de sorcière brûlée sur le bûcher eut lieu en 1722 à Sutherland. On estime qu’approximativement 67% des « sorcières » jugées étaient exécutée et, contrairement à l’Angleterre où les sorcières étaient pendues, l’Ecosse préférait brûler ses sorcières, généralement après les avoir torturées et étranglées. Malheureusement, il est aujourd’hui relativement certain que bon nombre de ces cas n’étaient basés que sur des commérages malveillants et des querelles de voisinage.

Il est probable que le cas historique le plus célèbre fut celui d’Isobel Gowdie, dont les histoires de métamorphoses, de commerce avec le diable et son pénis anormalement froid ont inspiré des chants, des pièces de théâtre, des peintures et des livres. Gerald Gardner, un membre de la Folklore Society, était fasciné par de telles histoires et possédait plusieurs livres sur les procès de Sorcières Ecossaises ainsi que sur son folklore et ses superstitions.

L’intérêt de Gardner pour l’Ecosse était plus qu’un simple passe-temps. Dans sa biographie « Gerald Gardner : Witch » on nous dit que « la famille [Gardner] n’avait jamais oublié qu’elle était d’ascendance écossaise, et ils traçaient leur ascendance jusqu’à Simon le Gardinor, né au quatorzième siècle. Durant trois siècles ils se sont souvenus de la région des Highlands de leurs ancêtres.

Gerald parle aussi de ses ancêtres écossais dans une interview qu’il a donnée au début des années 60 au journaliste Jean Macauley d’un journal écossais Le Daily Record, à qui il avait dit : « Cette sorcière, il l’avoue lui-même, très critiquée m’a dit qu’il était Ecossais. Cela fait 72 ans qu’il a quitté la demeure parentale de North Berwick. Le squelette dans le placard de la famille était son grand père de Nord Berwick, qui était une sorcière. » C’est très probablement un snobisme puisqu’en réalité Gardner est né dans la demeure familiale à Blundellsands, près de Liverpool. Cependant, North Berwick est bien connue pour ses liens avec la sorcellerie car c’est là que vers 1590, un groupe de sorcières est censé s’être réuni pour produire un orage dans le but de détruire le bateau transportant le Roi James VI et son épouse, de retour du Danemark. Gardner devait certainement connaître cette histoire, et étant le petit Loki qu’il était parfois, je pense qu’il utilisa cette information pour rendre son histoire plus pertinente et intéressante.

Ce n’est pas que dans cet article que nous entendons dire que le grand-père de Gerald était une sorcière. Dans la biographie dont il a été question plus haut, nous en apprenons plus sur les liens de son grand-père avec une sorcière « du nord ». L’histoire veut qu’en 1905, lors d’une visite en Angleterre, Gardner est allé voir des parents, les Surgenson. Là, on lui a présenté un médecin et sa soeur dont le nom de famille était également Gardner. Il a remarqué que : « De temps en temps on les taquinait, en leur demandant s’ils avaient récemment fait de la magie ou s’ils avaient participé à un agréable Sabbat de Sorcières. Pourquoi devraient ils avoir fait cela a demandé Gardner. Parce que, bien sûr, leur mère était une sorcière. Cela l’a vraiment intrigué. Qui était leur mère ? Et pourquoi avaient-ils le même nom de famille ? Etaient-ils parents ? » Chez lui Gerald a posé des questions sur le Dr. Gardner et sa soeur et, après avoir reçu des réponses évasives, son frère Bob lui a finalement dit la vérité : « Grand-père Joseph le fondateur de la société de bois de construction (qui est mort en 1865) avait épousé une gourgandine. Tout le monde était d’accord : c’était une femme très impopulaire. Ainsi grand-père l’a laissée tombé, il est resté à la maison mais il allait tout de même la voir de temps à autres dans le nord. On ne sait pas s’ils étaient réellement mariés. En tout cas, il a eu un second foyer plus heureux. L’histoire veut que cette Ann lui avait fait faire des bêtises. C’était une sorcière et avait emmené grand-père Joseph dans les collines où se tenaient des réunions secrètes et les rites horribles. »

Cette information semblerait suggérer que le père de Gerald a eu un second foyer « dans le nord » avec une sorcière » appelée Ann avec qui il a eu deux enfants. L’historien de la Wica, Philip Heselton, m’a dit qu’après avoir fait des recherches à l’ordre des médecins et avoir fait certains recoupements il a découvert qu’il y avait un Dr. James Gardner qui vivait à une distance raisonnable des Surgenson. Il fut diplômé de l’université de Glasgow en 1882 et son adresse était Pacemuir, Kilmalcolm. C’est intéressant car la lande de Kilmalcolm a une longue réputation d’être fréquentée par les sorcières du coin. Cependant, le prénom de la mère de James Gardner était Marian et non Ann et selon les éléments qu’on a retrouvés James Gardner ne ressemble pas tout à fait l’image que nous dépeint Gardner dans sa biographie.

Philip Heselton a étudié l’arbre généalogique de Gardner et est parvenu à le retracer jusqu’en 1645. Il n’a pas trouvé d’ancêtres écossais à Gerald Gardner, mais il a pu découvrir que le grand-père de Gardner est en réalité né le 2 octobre 1791 à la St Michael’s on Wyre dans le Lancashire et il ne semble pas qu’il y ait de lien avec North Berwick..

Gerald nous a aussi laissé croire que non seulement son grand père était lié à la sorcellerie, mais qu’il avait aussi une ancêtre éloignée écossaise, Grizell Gairdener, qui avait été brûlée comme sorcière. Dans la biographie de Gardner, nous apprenons que lors d’une rencontre les membres du Coven de la New Forest (dans lequel il a été initié plus tard) il leur a dit « … une de mes ancêtres a été brûlée vive comme sorcière à Newborough en Ecosse vers 1640, mais je ne leur ai pas parlé de grand père. » Il y a bien eu une sorcière nommée Grissel Gairdner brûlée à Newburgh, mais une fois encore, les recherches de Philip Heselton suggèrent qu’il n’y a rien qui prouve qu’elle ait été une parente de Gerald Gardner.

Néanmoins, Gardner était de toute évidence fier de son « ascendance écossaise » et dans son testament il a explicitement légué ses propres kilt, plaid et broche ainsi que le sgain dubh (couteau de chaussette) et la dague de son grand-père, à sa belle soeur Miriam Gardner (la veuve de son frère Francis Douglas Gardner), demandant qu’ils demeurent pour toujours dans la famille. En raison du manque d’élément de preuve, nous pourrions nous demander : pourquoi son grand-père possédait-il ces armes traditionnelles écossaises et pourquoi Gerald avait-il ses propres kilt et plaid ? Je soupçonne que, comme sa « naissance écossaise », il ne s’agissait là que d’une sorte de prétention romantique dont Gerald aimait se vanter. De même, Samuel Liddell-Mathers, un des fondateurs de la Golden Dawn, a changé son nom pour celui de MacGregor-Mathers, affirmant descendre du clan MacGregor et être donc de sang écossais. Là aussi il n’y a rien qui prouve que ce soit vrai. Il semble que les prétentions d’ascendance écossaise, son mystère inhérent et l’association avec des « sociétés secrètes » comme les chevaliers Templiers et les Francs-maçons, étaient prisées au début du siècle dernier.

En dépit de son amour pour les choses d’origine écossaise, Gardner n’y a jamais réellement vécu, même si en 1952 il a déménagé sur l’Ile de Man, qui n’est pas très loin ni en ferry ni en avion de la côte ouest du sud de l’Ecosse. Lui et son épouse Donna ont acheté une maison sur Malew Street à Castletown et Gardner est devenu la « Sorcière résidente » du Musée de la Sorcellerie de Cecil Williamson sur l’Ile de Man qu’on appelle habituellement « Le Moulin des Sorcières ». Après des années financièrement difficiles, Gardner a repris le musée en 1954 et, avec l’aide de Donna, il a essayé d’en faire une attraction touristique prospère et intéressante.

M. Henrie Leopold Dor résidait également sur l’Ile de Man. Il possédait une presse d’imprimerie à Douglas. Sur cette presse était imprimé le principal journal de l’Ile, ainsi qu’en 1965, le premier livre de Patricia Crowther, « The Witches Speak ». Entre les années 50 et les années 70 il a aussi publié FATE qu’il décrivait comme le « Journal des Réalités Fantastiques ». Fate parlait de Parapsychologie, Civilisations Disparues, Sorcellerie, Ufologie, Prédiction, Guérisons, Spiritisme, Radiesthésie, Réincarnation. Disponible chez tous les marchands de journaux, 2 shillings ». Ce magazine était une version britannique de la publication américaine du même nom qui parlait des mêmes genres de sujets et qui était publiée depuis 1948.

Dans les années 50, très probablement sous l’influence du magazine américain FATE, un petit groupe de personnes ayant les mêmes idées ont décidé de créer un groupe qui se réunirait pour discuter de diverses idées alternatives telles que les O.V.N.I., les formes non conventionnelles de guérison, les phénomènes psychiques et la Sorcellerie. Ils ont pris le nom de FATE club et les membres se réunissaient chaque semaine. Lors d’une de ces réunions, Charles Clark, un écossais, a rencontré Gerald Gardner. Ils ont sympathisé et Charles m’a dit avoir été par la suite initié à l’Art des Wica par Gerald et son épouse, Donna chez eux à Malew Street. A cette époque Gerald était particulièrement désireux de diffuser « le Culte », comme il l’appelait souvent, et Charles, qui était un homme enthousiaste, s’est donné pour mission d’aider Gerald en favorisant la diffusion de la Wica en Ecosse.

Charles Clark, son épouse, Annie et leurs deux enfants vivaient à Saltcoats sur la côte Ouest écossaise. Malheureusement Annie ne partageait pas les intérêts de son époux et Charles devait ainsi rester discret sur ses activités sorcières. Les soirs où ils se réunissaient, Charles disait à son épouse qu’il devait tenir une réunion maçonnique chez eux et elle sortait avec les enfants et les laissait tracer le Cercle et faire de la magie. Vers 1960, Charles avait réussi à impliquer plusieurs étudiants des Universités de Glasgow, ainsi qu’une infirmière, un boucher, un artiste, et quelques autres personnes. Edith H., une bibliothécaire et étudiante à la Scottish College of Commerce de Pitt Street à Glasgow est devenue sa Grande Prêtresse. Parfois, Gerald Gardner venait de l’Ile de Man pour assister aux réunions des Wica écossais, apportant avec lui les outils magiques pour donner aux divers membres. A cette époque il n’était pas possible de commander une baguette ou un athamé sur internet comme on peut le faire de nos jours, mais heureusement, Gerald et d’autres, avaient les outils et les qualifications nécessaires pour fabriquer les outils magiques.

En raison de la notoriété de Gardner comme écrivain parlant de Sorcellerie, il recevait des demandes de personnes du monde entier. Comme Gardner aimait voyager régulièrement (particulièrement lors des froids hivers britanniques où il partait pour des régions plus ensoleillées), il a demandé à diverses personnes de l’aider à répondre à ces demandes. Charles était une de ces personnes et il répondait à des dizaines de lettres chaque semaine pour Gerald. C’est comme ça qu’en 1960, Charles a entendu parler pour la première fois de M. et de Mme Campbell Wilson, qui habitaient à l’époque à Perth. De toute la Wica en Ecosse de cette époque, cette rencontre est finalement une de celle qui a eu la plus grande influence sur la Wica et son histoire, puisqu’elle a abouti sur son exportation vers les USA.

Mme Monique Marie Mauricette Wilson (née Arnoux) est née en 1923 à Haïphong au Vietnam de parents français. Elle a rencontré son mari, Campbell « Scotty » Wilson, quand il était lieutenant de la R.A.F. dans une escadrille stationnée à Hong Kong après la Guerre. Plus tard ils ont déménagé à Perth et Campbell a travaillé pour la société gazière locale. Charles considérait comme particulièrement efficace d’initier un couple, les deux moitiés d’une association magique, la polarité étant ainsi déjà établie. Il a rapidement procédé à l’élévation de Monique et en a fait une Grande Prêtresse en 1961. Elle a pris, comme c’est la coutume, un nom de Sorcière, « Olwen », et son époux est devenu « Loic ». Charles a encouragé les Wilson à créer leur propre Coven à Perth et leur a fourni avec les divers outils magiques dont ils auraient besoin.

En 1961, Charles tout excité a écrit à Gerald pour lui parler des Covens « Gardneriens » en Ecosse qu’il [Charles] avait contribué à établir. Ceux-ci étaient situés à Glasgow, à Perth et Saltcoats, et deux de plus étaient prévus à Fife et Edimbourg. On ne sait pas trop si ces derniers covens ont vu le jour car peu de temps après, Charles s’est fâché avec Monique et Campbell Wilson au sujet d’une dame qu’ils voulaient initier. Pour différentes raisons, Charles estimait que la candidate en question ne serait pas une bonne recrue pour l’Art des Sages et qu’elle pouvait attirer une attention non désirée de la part des médias, ce qu’il considérait comme un vrai risque quant à l’intégrité de la Wica. A la lumière des diverses « révélations » sur la Wica parues dans les tabloïds à la fin des années 50, c’était tout naturellement quelque chose qu’il souhaitait vraiment éviter. Finalement, cet incident a conduit Charles à s’éloigner, non seulement du Coven de Perth, mais de toute la Sorcellerie écossaise. Au cours du reste de sa vie il a toujours gardé un profil bas même si périodiquement il a accepté de former des personnes s’intéressant à la magie.

Suite au retrait de Charles, il semblerait, selon des notes de Doreen Valiente à cette époque, que Gerald Gardner, avec l'aide de Lois Bourne (qui était alors la Grande Prêtresse à Bricket Wood) a continué à développer la Wica en Ecosse en établissant un « coven par correspondance » à Glasgow. Lois et Gerald devait se rendre à Glasgow pour initier des membres et leur envoyer ensuite les rituels Wica par la poste.

Quant à Monique, elle estimait toujours qu’elle avait encore beaucoup à apprendre et ainsi elle s’est rapprochée de Gardner, qu’elle avait rencontré lors d’une « rencontre sorcière » (presque certainement organisée par Charles), pour lui demander s’il pouvait maintenant aider à la former. Il a donc re-initié Monique Wilson et alors que les Wilson s’étaient rapprochés de lui, ils l’ont souvent aidé au musée et pour sa correspondance.

Pendant ce temps, de l’autre côté de l’Atlantique, Raymond Buckland qui avait lu les livres de Gerald Gardner et a décidé de lui écrire au sujet de la Wica. Suite à cette correspondance, tout fut arrangé pour qu’il soit initié par Monique Wilson après 10 jours de formation intensive. Le 18 novembre 1963, Raymond s’est envolé pour le Royaume-Uni pour débuter cette formation. Gardner envoyait les demandes qu’il recevait par courrier des USA et après son retour en Amérique, Raymond a initié sa première épouse Rosemary. Ensemble ils ont créé le premier coven « Gardnerien » en Amérique. Il était basé dans le Queens à Long Island. En 1966, Buckland, suivant dans les traces de Gerald Gardner, a ouvert le « Premier Musée de la Sorcellerie et de la Magie » aux USA sous son appartement puis dans un lieu qui lui était entièrement consacré. La collection est actuellement stockée à la Nouvelle-Orléans et heureusement elle n’a pas été endommagée par l’ouragan Katrina. On ne peut qu’espérer que cette collection soit à nouveau visible un jour.

Moins que deux ou trois mois après que la visite de Raymond en Ecosse, le 12 février 1964, Gardner est décédé à bord d’un paquebot, le Scottish Prince qui le ramenait de ses vacances au Liban. Dans son testament, Gardner léguait le contenu du Musée de la Sorcellerie, ainsi que sa maison de la Malew Street et tout son contenu, à Monique Wilson. William Worrall fut un autre bénéficiaire de ce testament. Il avait aidé Gardner à s’occuper du musée. Garner lui a légué le musée et ses annexes. Des cadeaux et de l’argent ont aussi été laissés à d’autres Grandes Prêtresses ainsi qu’à des personnes que Gerald avait connues.

Suite à la mort de Gardner, les Wilson ont quitté leur maison de la Nimmo Avenue à Perth et ont emménagé sur l’Ile de Man où ils ont essayé de poursuivre l’œuvre de Gerald Gardner. A cette époque, les rapports entre les Wilson et de nombreux autres membres de la Wica s’étaient franchement tendus. Patricia Crowther et Ray Bone se sont fortement opposés à la déclaration de Monique affirmant qu’elle était la « Reine des Sorcières », un titre qu’elle affirmait avoir hérité selon le testament de Gardner. Des recherches ont montré qu’il n’y avait rien de tel dans ce testament. Ceci a provoqué une guéguerre dans les journaux qui ont fait leurs choux gras des dissensions dans les cercles magiques britanniques. Mais comme souvent avec les médias leur intérêt est vite retombé. Puis quelques années plus tard, en 1969, le magazine New of the World a publié un reportage parlant de la fille de 11 ans des Wilson et de sa participation aux rites de Sorcellerie. Cet événement ne fut qu’un parmi toute une série qui ont conduit finalement les Wilson à émigrer en Espagne en 1973. Ils ont financé leur émigration en vendant de nombreux objets du Musée de la Sorcellerie à la société Ripley aux USA. Une grande partie de la collection a été rachetée et est aujourd’hui entre les mains de Richard et Tamarra James qui ont créé la « Wiccan Church of Canada ».

Tout au long des années 60 et jusqu’à aujourd'hui, la Wica s’est rapidement développée en Amérique. Son arrivée a coïncidé avec le mouvement de « l’amour libre » et avec un intérêt croissant pour les spiritualités alternatives, ce qui a contribué à assurer sa popularité et sa survie. Aujourd'hui, il y a de nombreux types et traditions de Sorcellerie différentes et presque toutes ont été influencées, dans une certaine mesure, par le travail de Gerald Gardner et les pionniers de la Wica des années 50 et 60. S’il n’y avait pas eu la Wica écossaise, il n’y aurait peut être jamais eu de Wica aux USA et l’histoire de la Sorcellerie aurait pu être très différente.

Ce n’est pas qu’en Amérique que la Sorcellerie a connu un si grand succès. En Grande-Bretagne aussi et il semble que cela n’est pas fini et dans le journal « The Scotsman » il a été dit que la « Wicca (le nom sous lequel la sorcellerie est plus connue) est censée être la religion qui connaît la croissance la plus rapide en Ecosse…. » Ainsi, je pense qu’il serait bon de finir par une citation tirée d’une des lettres de Charles à Gerald Gardner, où il parle de ses efforts pour diffuser et établir la Wica en Ecosse :

« Si les bases sont posées avec amour et selon les règles, alors, avec le temps l’édifice sera solide. Est-ce que de la manière dont j’agis actuellement nous allons prospérer ici ? Ca a été comme cela depuis que je fus initié. Pour moi cela ne présente pas l’intérêt que d’autres y portent, mais c’est l’oeuvre de ma vie, je sais qu’on peut avoir l’impression que je n’ai pas fais grand-chose, mais donnez moi du temps… »