Le Tarot de Thoth

De Wiccapedia

Le Tarot de Thoth

Aleister Crowley et Lady Frieda Harris

Traduction Tof et Xavier


0. Le Fou

La caractéristique réellement importante de cette carte c’est son chiffre, ce doit être le 0. La carte représente donc le Négatif au-dessus de l’Arbre de Vie, la source de toutes choses. C’est le Zéro Kabbalistique. C’est l’équation de l’Univers, l’équilibre initial et final des contraires. L’Air, dans cette carte, est donc spécifiquement un vide.

Dans le jeu de carte médiéval, le nom de la carte est Le Mat, un mot qui vient de l’italien Matto, signifiant l’aliéné ou le fou, on reparlera plus tard des propriétés de cette appellation. Mais il y a une autre théorie, ou, pourrait-on dire, une théorie complémentaire. Si l’on part du présupposé que le Tarot est d’origine égyptienne, on peut penser que ce Mat (cette carte est la carte-clé du jeu représente en réalité Maut, la déesse vautour, qui est une mutation du concept de Nuit, antérieure et plus sublime qu’Isis.

Il y a deux légendes liées au vautour. Il est censé avoir un cou en forme de spirale, ce qui peut éventuellement se référer à la théorie (récemment relancé par Einstein, mais qui figure déjà dans les Oracles de Zoroastre) voulant que l’Univers, la forme de cette énergie qu'on appelle l’Univers, soit en forme de spirale.

L'autre légende raconte que le vautour était censé se reproduire grâce à l’intervention du vent, en d'autres termes, l’élément air est considéré comme le père de toute existence manifestée. On en retrouve un parallèle dans l’école de philosophie grecque d’Anaximène.

Cette carte est donc à la fois le père et la mère, dans la forme la plus abstraite de ces notions. Il ne s’agit pas d’une confusion, mais d’une identification délibérée de l’homme et la femme se justifiant par la biologie. L’ovule fécondé est sexuellement neutre. Ce n’est qu’un déterminant inconnu dans le cours du développement qui tranchera la question.

Il est nécessaire de se faire à cette idée étrange. Dès que l’on songe à l’aspect féminin des choses, pour le contrebalancer l’élément masculin devrait apparaître immédiatement dans le même éclair de pensée. Cette identification est complète en elle-même, philosophiquement parlant, ce n’est que plus tard que l’on examinera la question de la formulation du zéro sous la forme de « + 1 + (-1) ». En faisant cela on abouti à formuler l'idée du Tétragramme.


La Formule du Tétragramme

L’ensemble du Tarot est basée sur l’Arbre de Vie et l’Arbre de Vie est toujours lié au Tétragramme. On peut résumer très brièvement toute la doctrine ainsi :

L’Union du Père et de la Mère produit des Jumeaux, le fils va vers la fille, la fille renvoie l’énergie vers le père et par ce cycle de changements, la stabilité et l’éternité de l’univers sont assurés.

Il est nécessaire, pour comprendre le Tarot, de remonter dans l’histoire jusqu’à l’Ere Matriarcale (et exogamique), à l’époque où la succession n’allait pas au fils premier-né du roi, mais à sa fille. Le roi n’était donc pas roi par héritage, mais par droit de conquête. Dans les dynasties les plus stables, le nouveau roi était toujours un étranger, et qui plus est, il devait tuer l’ancien roi et épouser sa fille. Ce système assurait la virilité et l’aptitude de chaque roi. L'étranger devait conquérir son épouse face à une importante concurrence. Dans les anciens contes de fées, on retrouve sans cesse cette idée. L’étranger ambitieux est souvent un troubadour, il est presque toujours déguisé, souvent sous une forme hideuse. La Belle et la Bête est un conte typique. La fille du roi a aussi souvent un tel déguisement, comme dans l’histoire de Cendrillon ou celle de la Princesse Prisonnière. L’histoire d’Aladin reprend cela sous une forme très élaborée et on y retrouve en plus des détails de techniques magiques. Il y a là la base de la légende du prince errant, et notez bien, il est toujours « le fou de la famille ». Le lien entre la folie et la sainteté est traditionnel. Ce n’est pas pour rien que le crétin de la famille avait tendance à entrer dans les ordres. En Orient, le fou est considéré comme « possédé », un saint homme ou un prophète. Cette identité est si profonde qu’elle est ancrée dans la langue. « Silly », idiot en anglais signifie vide, libre d’air, Zéro. Et le mot vient de l’allemand « selig » signifiant saint, béni. C’est l'innocence du Fou qui le caractérise le plus. On verra plus tard quelle est l’importance de cette fonction de l’histoire.

Pour assurer la succession il a été décidé : premièrement, que le sang royal devrait vraiment être du sang royal et que d’autre part ce sang devait être fortifié par l’arrivée de conquérants étrangers, au lieu de s’affaiblir par une endogamie continuelle.

Dans certains cas, ce système était poussé très loin, il y avait probablement de nombreuses tergiversations au sujet de ce prince déguisé. Ce pouvait très bien être le roi, son père, qui lui avait fourni des lettres très secrètes d’introduction, bref, les manigances politiques existent depuis très longtemps, et existaient déjà à ces époques primitives.

La coutume s’est donc développée et est devenue ce qu’a si admirablement étudiée Frazer dans le Rameau d’Or. (Ce Rameau est sans aucun doute un symbole de la fille du Roi elle-même). « La fille du roi est toute en gloire vêtue de son vêtement tissé d’or. »

Comment cela a-t-il pu évoluer ainsi ?

Il y a pu y avoir une réaction contre ces manœuvres politiques, il peut y avoir eu, dans un premier temps, une glorification du « gentleman cambrioleur », enfin, du simple chef des voleurs, un peu comme ce que nous connaissons de nos jours dans une réaction contre victorienne. Le « prince errant » était scruté de près en fonction de ses lettres de créances, et à moins d’être un criminel en fuite il n’avait pas le droit de concourir, il n'était pas qualifié pour gagner la fille du roi lors d’une concurrence ouverte et vivre dans le luxe jusqu'à la vieille de la mort du roi et lui succéder en paix, il devait tuer le vieux roi de sa propre main.

A première vue, il semblerait que la formule est l'union de la grosse bête blonde très virile avec la princesse très féminine qui ne pouvait pas dormir s’il y avait un petit pois sous ses sept matelas de plumes. Mais tout ce symbolisme se contredit, le doux devient le dur, le rêche devient le lisse. Plus on étudie en détail cette formule, plus les Contraires se retrouvent. La Colombe est l'oiseau de Vénus, mais la colombe est aussi un symbole du Saint-Esprit, c’est-à- dire du Phallus dans sa forme la plus sublimée. Il n'y a donc aucune raison de s'étonner de voir l'identification du père avec la mère.

Naturellement, quand des idées si sublimes se vulgarisent, elles ne parviennent pas à exposer le symbole avec lucidité. Le grand hiérophante, confronté à un symbole parfaitement ambigu, est contraint, juste à cause de sa fonction de hiérophante, c'est-à-dire d’être celui qui manifeste le mystère, de « transmette le message au chien ». Il doit faire cela en présentant un symbole du second ordre, un symbole adapté à la compréhension du second ordre d’Initiés. Ce symbole, au lieu d'être universel, et donc au-delà de l'expression ordinaire, doit être adaptée à la capacité intellectuelle de l'ensemble particulier de personnes que le hiérophante a la charge d’initier. Pour le vulgaire, une telle vérité apparaît donc comme une fable, une parabole ou une légende.

En ce qui concerne la connaissance du symbole du Fou il y a plusieurs traditions bien distinctes, très claires et, historiquement, très importantes.

Ces traditions doivent être considérées séparément afin de comprendre la doctrine unique d’où tout est issu.

« L’Homme Vert » de la Fête du Printemps, le « Poisson d'Avril » et le Saint-Esprit.

Cette tradition représente l'idée originale, adaptée à la compréhension du paysan moyen. L’Homme Vert est une personnification de l'influence mystérieuse qui induit le phénomène du printemps. Il est difficile de dire pourquoi mais c’est comme ça : il y a un lien avec les idées d’irresponsabilité, de libertinage, d’idéalisation, de romance, de rêves merveilleux.

Le Fou renait en chacun de nous avec le retour du printemps, et parce que nous sommes un peu perplexes, un peu gênés, on a jugé bon d’exprimer cette impulsion inconsciente de façon cérémonielle. Il s’agissait d’une façon facile de l’exprimer. On peut dire de tous ces festivals qu’il s’agit de représentations de la forme la plus simple, sans introspection, d'un phénomène parfaitement naturel. On notera tout particulièrement les coutumes de l'œuf de Pâques et du « Poisson d’avril » La précession des Equinoxes a fait que le Printemps débute avec l'entrée du Soleil dans le Bélier, au lieu des Poissons comme c'était le cas avant.)


Le « Grand Fou » des Celtes (Dalua):

Il s'agit d'un progrès considérable sur les phénomènes purement naturalistes décrits plus haut car dans le concept du Grand Fou il y a une doctrine précise. Le monde est toujours à la recherche d'un sauveur et la doctrine en question est philosophiquement plus qu'une doctrine, c'est un fait évident. Le salut, quoi que salut puisse signifier, ne doit pas être obtenu par des modalités raisonnables. La raison est une impasse, la raison c’est la damnation. Seule la folie, la folie divine, offre une solution. La loi de l’Assemblée Nationale ne servira à rien dans ce cas, le législateur peut être un chamelier épileptique comme Mohammed, un arriviste mégalomane de province comme Napoléon, ou même un exilé, sans beaucoup d’instruction et vivant dans un grenier à Soho, comme Karl Marx. Ces personnes n’ont qu’une seule chose en commun entre elles, ils sont tous fous, c’est-à-dire inspirées. Presque tous les peuples primitifs possèdent cette tradition, au moins sous une forme diluée. Ils respectent le fou errant, car il est peut-être le messager du Très-Haut. « Cet étranger bizarre ? Traitons-le bien. Peut être que sans le savoir nous avons affaire à un ange ».

La question de la paternité est étroitement liée à cette idée. Un sauveur est nécessaire. Quelle est la seule chose certaine à propos des qualifications de ce sauveur ? Il ne doit pas être un homme ordinaire. (Dans les Evangiles les gens refusaient l'affirmation que Jésus était le Messie car il venait de Nazareth, une ville que tout le monde connaissait, parce qu’on connaissait sa mère et sa famille, bref, il ne pouvait pas être candidat au rôle de Sauveur). Le sauveur doit être une personne particulièrement sacrée, il est à peine crédible qu’il soit un être humain. Sa mère doit au moins être une vierge, et, pour correspondre à cette merveille, son père ne peut pas être un homme ordinaire, ce ne peut être qu’un dieu. Mais comme un dieu n’est pas fait de chair, ce doit être la matérialisation d'un dieu. Bien, ce peut être le dieu Mars sous la forme d'un loup, ou Jupiter sous celle d’un taureau, d’une pluie d'or ou d’un cygne, ou encore Jéhovah sous la forme d'une colombe ou une autre créature fantastique, il prend de préférence l’apparence d’un animal. Il existe d'innombrables formes de cette tradition, mais elles s’accordent toutes sur un point: le sauveur ne peut apparaître que comme état le résultat d'un évènement extra-ordinaire, tout à fait à l’opposé d’une situation normale. S’il y a la moindre suggestion de normalité il ne peut plus être question de sauveur. Mais comme il faut avoir une certaine image concrète de ce sauveur, la solution générale est de le présenter comme le Fou. (On retrouve des tentatives pour atteindre cet état dans la Bible. Pensez au « manteau multicolore » de Joseph et de Jésus. C’est l'homme différent, celui qui libère son peuple de l'esclavage.)

On verra plus tard comment cette idée est liée à celle du mystère de la paternité ainsi qu’à celle de l'iridescence du mercure alchimique dans l'une des étapes du Grand Œuvre.


« Le Riche Pêcheur » : Perceval.

La légende de Perceval, partie intégrante du Mystère du Sauveur Dieu-Poisson et de celui du Sangraal ou Saint-Graal, dont l’origine est contestée. Il apparait certainement tout d'abord, en Bretagne, la terre bien-aimée de la Magie, le pays de Merlin, des druides, de la forêt de Brocéliande. Des érudits pensent que la forme galloise de cette tradition, qui donne beaucoup de son importance et de sa beauté au cycle du roi Arthur, est encore plus ancienne. Ca n’a pas de lien, avec ce qui nous intéresse ici mais il est essentiel de réaliser que cette légende, comme celle du Fou, est d'origine purement païenne, mais nous est parvenue dans sa version latino-chrétienne : il n’y a aucune trace de ces idées dans les mythologies nordiques. (Perceval et Galaad étaient « innocente : il s’agit de la condition du Gardien du Graal). Notons également que Monsalvat, la montagne de Salvation, la maison du Graal, la forteresse des Chevaliers Gardiens, se trouve dans les Pyrénées.

Il est peut être mieux de présenter ici le personnage de Parsifal, car il représente la forme occidentale de la tradition du Fou et parce que sa légende a été très savamment élaborée par les initiés. (Le déroulement dramatique du Parsifal de Wagner a été structuré par les responsables de l'OTO)

Parsifal dans sa première phase est « Der reine Thor », le Fou au Cœur Pur. Son premier acte est de tuer le cygne sacré. Il s’agit là de la gratuité de l'innocence. Son second acte est de même nature et lui permet de résister aux flatteries des dames dans le jardin de Kundry. Klingsor, le magicien maléfique, qui pensait à remplir les conditions de vie en s’automutilant, voyant son empire menacé, a lancé la lance sacrée (qu’il avait volée sur la Montagne du Salut) contre Parsifal, mais elle est restée suspendue au-dessus de la tête du garçon. Parsifal a attrapé la lance, en d'autres termes, il a atteint la puberté. (On verra cette transformation plus bas dans d’autres fables symboliques.)

Dans le troisième acte, l’innocence de Parsifal s’est transformée en sanctification, il est le Prêtre initié dont la fonction est de créer, l’action se déroule le Vendredi Saint, le jour des ténèbres et de la mort. Où doit-il chercher son salut? Où se trouve Monsalvat, la montagne du salut, qu’il a cherché si longtemps en vain? Il adore la lance: immédiatement le chemin, qui lui avait été si longtemps interdit, s’ouvre à lui, le paysage se modifie rapidement, il ne lui est pas nécessaire de se déplacer. Il est arrivé au Temple du Graal. Toute véritable religion cérémonielle doit être de caractère solaire et phallique. C'est la blessure d'Amfortas qui a fait disparaitre la vertu du temple. (Amfortas est le symbole du Dieu Mourant.)

En conséquence, pour sauver toute la situation, pour détruire la mort, pour consacrer à nouveau le temple, il n'a plus qu'à plonger la Lance dans le Saint-Graal, il ne rachète pas uniquement Kundry, mais il se rachète aussi lui-même. (Cette doctrine ne peut être véritablement comprise dans son ensemble que par les membres du Sanctuaire Souverain de la Gnose du neuvième degré de l'OTO)


Le Crocodile (Mako, fils de Set ou Sebek).

Cette même doctrine d'innocence maximale se transformant en fertilité maximale se retrouve dans l'Égypte antique dans le symbolisme du dieu crocodile Sebek. La tradition veut que le crocodile n’ait pas d’organe reproducteur lui permettant de perpétuer son espèce (on peut comparer cela avec ce qui a été dit du vautour Maut). Non pas malgré cela mais plutôt à cause de cela, il était le symbole de l’énergie créatrice maximum. (On verra plus tard comment Freud explique cette opposition apparente.)

Une fois encore on fait appel au règne animal pour engendrer le rédempteur. Sur les rives de l'Euphrate les hommes adoraient Oannes ou Dagon, le dieu de poisson. Le poisson en tant que symbole de paternité, de maternité, de perpétuation de la vie en général, revient sans cesse. La lettre « N » (Nun, N en hébreux signifie Poisson) est l'un des hiéroglyphes originaux désignant cette idée, apparemment en raison des réactions mentales créées dans l’esprit par la répétition continuelle de cette lettre. Il y a donc un certain nombre de dieux, déesses et héros éponymes, dont les légendes sont liées aux fonctions de la lettre N. (En ce qui concerne cette lettre, voir le XIII – La Mort.) Le N est lié au Nord et donc avec le ciel étoilé en direction de l’Etoile Polaire ainsi qu’avec le vent du Nord et avec l’Eau. C’est pourquoi la lettre N se retrouve dans les légendes liées au Déluge et aux dieux poissons. C’est Noé qui tient ce rôle dans la mythologie hébraïque. Notons également que le symbole du Poisson a été choisi pour désigner le Rédempteur ou Phallus, le dieu par la vertu duquel l'homme traverse les eaux de la mort. Dans le Sud de l’Italie et ailleurs, le nom commun de ce dieu est aujourd'hui Il pesce. Et son homologue féminin, kteis, est représentée par le Vesica Pisciss, la vessie du poisson et on retrouve régulièrement cette forme dans de nombreux vitraux d’églises et sur l’anneau pontifical.

Dans la mythologie du Yucatan, c’étaient les « anciens recouverts de plumes qui émergeaient de la mer ». Certains ont vu dans cette tradition une référence au fait que l'homme est un animal marin, notre appareil respiratoire possède encore des branchies atrophiées.


Hoor-Pa-Kraat

On arrive à une théogonie très sophistiqué, un symbole parfaitement clair et concret de cette doctrine apparait. Harpocrate est le Dieu du Silence et ce silence a une signification très spéciale.

Kether est là en premier, l’Etre pur inventé comme un aspect du Rien pur. Dans sa manifestation, il n’est pas Un, mais Deux, il n’est Un que parce qu’il est 0. Il existe, Eheieh, est son nom divin, Eheieh signifie « Je Suis » ou « Je Serai », c’est simplement une autre façon de dire qu’il n’Est Pas, parce que l’Un ne mène nulle part, et c’est de nulle part qu’il vient. Donc, la seule manifestation possible est dans le Deux, et cette manifestation doit se faire dans le silence, parce que le chiffre 3, le chiffre de Binah – Comprendre – n’a pas encore été formulé. En d’autres termes, il n’y a pas de Mère. Tout est dans l’impulsion de cette manifestation et elle doit se produire en silence. C’est-à-dire qu’il n’y a autre chose que l’impulsion, qui est informulée, ce n’est que quand elle est interprétée qu’elle devient le Mot, le Logos. (Voir l’Atout I – Le Silence)

Considérons maintenant la forme traditionnelle d'Harpocrate. C’est un très jeune enfant, il est donc innocent et n’a pas encore atteint la puberté, c’est une forme simplifiée de Parsifal. Il est représenté de couleur rose. C’est l’aube, une once de lumière arrive, mais nous ne sommes pas en pleine lumière, il a une mèche de cheveux noirs qui s’enroule autour de son oreille, c’est l’influence du Très haut qui descend sur le Chakra Brahmarandra (ndt : entre les yeux). L'oreille est le véhicule de l'Akasha, l’Esprit. C’est le seul symbole marquant, c’est la seule chose qui nous indique qu’il n'est plus le bébé dénué de cheveux, parce que c'est la seule tache dans tout ce rose. Mais, d’un autre côté, son pouce est soit contre sa lèvre inférieure soit dans la bouche, ce n’est pas clair. Il y a là une querelle entre deux écoles de pensée, s’il a le doigt contre sa lèvre inférieure, l’accent est mis sur le silence en tant que tel, si son pouce est dans sa bouche, il met l'accent sur la doctrine de Eheieh: « Je serai ». Pourtant, à la fin, ces doctrines sont identiques.

Ce jeune enfant est dans un œuf bleu, ce qui est de toute évidence le symbole de la Mère. Cet enfant n’est, en quelque sorte, pas né. Le bleu est le bleu de l'espace, l’œuf est placé sur un lotus et ce lotus pousse sur le Nil. Mais le lotus est un autre symbole de la Mère et le Nil est aussi un symbole du Père qui fertilise l’Egypte, le Yoni. (Mais le Nil est aussi la demeure de Sebek le crocodile, qui menace Harpocrate.)

Pourtant, Harpocrate n’est pas toujours représenté ainsi. Certaines écoles le représentent debout, il est debout sur les crocodiles du Nil. (Voir plus haut pour le crocodile, le symbole de deux choses diamétralement opposées.) Il y a là une analogie. On se souvient qu’Hercule lorsqu’il n’était encore qu’un enfant filait à la roue dans la Maison des femmes, plus tard Hercule, qui était un homme puissant, était un homme fort, était un innocent, c’était aussi un fou qui a tué sa femme et ses enfants. C'est un symbole qu’on pourrait associer à celui d’Harpocrate. Harpocrate est (dans un sens) le symbole de l’Aube sur le Nil, et du phénomène physiologique qui accompagne l’acte du réveil. On voit, à l'autre bout de l'échelle de la pensée, la relation de ce symbole avec la succession au pouvoir royal décrite plus haut. Le symbole d'Harpocrate lui-même tend à être purement philosophique. C’est aussi l'absorption mystique de l'œuvre de la création. Harpocrate est, en fait, le côté passif de son jumeau, Horus. Pourtant, dans le même temps, c’est un symbole très fort de cette idée, qu’est le vent, qu’est l'air, qui imprègne la Déesse Mère. Grace à son innocence il est à l'abri de toute attaque car cette innocence est un silence parfait, c’est-à-dire l’essence de la virilité.

L’'œuf est non seulement Akasha mais aussi l’œuf originel au sens biologique. Cet œuf qui vient du lotus, qui est le symbole du Yoni.

Il y a un symbole asiatique lié à Harpocrate et même s’il n’est pas directement lié à cette carte, il doit être considéré en lien avec elle. Il s’agit du symbole du Buddha-Rupa. Le plus souvent il est représenté assis sur un lotus, et il y a souvent derrière lui le large cou du Cobra, la forme de ce cou, ou capuche, est aussi celle du Yoni. (Notez les ornements habituels de cette capuche, phallique et en forme de fruit.)

Le crocodile du Nil est appelé Sebek ou Mako le Dévoreur. Dans les rituels officiels, le pécheur souhaite généralement une protection contre les assauts de son animal totem.

Il y a, cependant, une identité entre le créateur et le destructeur. Dans la mythologie indienne, Shiva remplit les deux fonctions. Dans la mythologie grecque, le dieu Pan est appelé « Pamphage, Pangene tor », omni-dévoreur, omni-géniteur. (Notons que la valeur numérique du mot Pan est 131, tout comme celui de Samaël, l’ange exterminateur hébreu.)

De même, dans le symbolisme initiatique, l’acte de dévorer est l'équivalent de l’initiation, comme le disait le mystique: « Mon âme est engloutie en Dieu ». (Ce que l’on peut comparer avec le symbolisme de Noé et l’Arche, de Jonas et la baleine, etc.)

Il faut constamment garder à l'esprit la bivalence de chaque symbole. Insister sur l’une ou l’autre des attributions contradictoires inhérentes à un symbole est simplement une marque de carence spirituelle et cela arrive constamment à cause de préjugés que l’on peut avoir. C'est le test initiatique le plus simple, chaque symbole doit être compris instinctivement comme contenant en soi ce sens contradictoire. Notons bien le passage dans « La Vision et la Voix » page 136:

« On m'a montré que ce cœur est le cœur qui se réjouit et que le serpent est le serpent de Da'ath, car ici tous les symboles sont interchangeables, car chacun contient en lui son contraire. Et voici le grand Mystère des Dieux qui sont au-delà de l'Abîme car sous l’Abîme, la contradiction c’est la division, mais au-dessus de l'Abîme, la contradiction c’est l'Unité et il ne pourrait y avoir rien de vrai, sauf en vertu de la contradiction qui est y contenue. » C’est une caractéristique de toute vision spirituelle élevée que la formulation d'une idée est immédiatement détruite ou annulée par l'apparition de son contraire. Hegel et Nietzsche ont perçu cette idée, mais il est décrit très simplement et complètement dans le Liber Aleph vel CXI - le Livre de la Sagesse ou de la Folie.

Ce point sur le crocodile est très important, car la plupart des formes traditionnelles du « Fou » du Tarot montrent nécessairement le crocodile. Dans l'interprétation courante de la carte, les commentateurs disent que l’image est celle d'un jeune homme gai et insouciant, avec un sac plein de folies et d'illusions, dansant le long du bord d'un précipice, ignorant que le tigre et le crocodile représentés sur la carte sont sur le point de l'attaquer. Mais, pour les initiés, ce crocodile aide à comprendre le sens spirituel de la carte comme le retour au zéro Kabbalistique originel, c’est le « He » final de la formule magique du Tétragramme. Par un simple mouvement du poignet, il peut être transformé pour réapparaître comme le Yod originel et recommencer tout le processus depuis le début.

La formule de l’innocence-virile est à nouveau suggérée par l’introduction du crocodile, car c’était l’une des superstitions biologiques sur lesquelles ils fondaient leur théogonie - le crocodile, comme le vautour, avait une méthode mystérieuse pour se reproduire.


Zeus Arrhenothelus.

Lorsqu’on aborde Zeus, on est immédiatement confronté à cette confusion délibérée entre le masculin et le féminin. Dans les traditions grecque et latine, la même chose se produit. Dianus et Diana sont jumeaux et amants, dès que quelqu’un parle de féminin, cela conduit à l'identification avec le masculin, et vice versa, comme ce devait être le cas si l’on songe aux faits biologiques. Ce n’est que chez le Zeus Arrhenothélus que l'on a la véritable nature hermaphrodite du symbole sous une forme unifiée. Il s’agit là d’un fait très important, surtout pour ce qui nous concerne ici, car les images de ce dieu se répètent encore et encore dans l’alchimie. Il n’est guère possible de décrire cette lucidité, cette idée concerne une faculté de l’esprit qui est « au-dessus de l’Abîme », mais tous les aigles à deux têtes avec des symboles qui se retrouvent autour d’eux sont des pistes pour développer cette idée. Le sens ultime semble être que le dieu originel est à la fois masculin et féminin, ce qui est, bien sûr, la doctrine essentielle de la Kabbale. La chose la plus difficile à comprendre dans la tradition de l’Ancien Testament qui a été avilie depuis des siècles, c’est qu’elle représente le Tétragramme comme étant masculin, en dépit des deux composantes féminines. Zeus est devenu trop populaire, et en conséquence trop de légendes ont surgi à son sujet, mais le fait important pour ce qui nous concerne ici est que Zeus était tout particulièrement le Seigneur de l’Air. Dans les premiers temps, les hommes qui cherchaient l'origine de la Nature ont essayé de trouver cette origine dans l’un des Eléments. (L'histoire de la philosophie décrit la controverse entre Anaximandre et Xénocrate, puis ensuite Empédocle) Il est possible que les auteurs originels du Tarot aient essayé de propager l’idée voulant que l’Air fût à l’origine de tout. Pourtant, si tel était le cas, cela bouleverserait l'ensemble du Tarot tel que nous le connaissons, puisque l'ordre d'origine fait du Feu le premier père. L’Air en tant que Zéro réconcilie l’antinomie.

Il est vrai que Dianus et Diana étaient des symboles de l’air, et les Védas Sanskrit disent que les dieux de la tempête étaient les premiers dieux. Pourtant, si les dieux de la tempête avaient vraiment présidé à la formation de l’Univers tel que nous le connaissons, il s’agissait certainement de tempêtes de feu, les astronomes s’accordent sur cette idée. Mais cette théorie implique certainement une identification de l’air et du feu et il semble qu’elles étaient considérées comme précédant la Lumière, c’est-à-dire le Soleil, comme énergie créatrice, c’est le phallus, et cette idée suggère continuellement qu'il y a là une doctrine contraire à notre propre doctrine plus raisonnable: celle où la confusion originelle des éléments, le Tohu-Bohu, doit être mis en avant en tant que responsable de l’ordre, plutôt que comme une masse plastique sur lequel l’ordre s’impose.

Aucun système véritablement Kabbalistique ne fait de l’air dans le sens conventionnel du mot, l'élément originel, même si l’Akasha est l’œuf de l’esprit, l’œuf noir ou bleu foncé. Cela suggère une forme d'Harpocrate. Dans ce cas, par « air » il faut en réalité comprendre « esprit ».

Mais quoi qu’il en soit, le véritable symbole est parfaitement clair, et c’est lui qu’on doit prendre en compte.


Dionysos Zagreus, Bacchus Diphyes

Il est commode de traiter les deux dieux comme s’ils n’en n’étaient qu’un. Zagreus est le seul à être vraiment important ici car il a des cornes et car (dans les Mystères d’Eleusis), il est dit qu’il a été mis en pièces par les Titans. Mais Athéna a sauvé son cœur et l’a porté à son père, Zeus. Sa mère était Déméter, il est donc le fruit du mariage du Ciel et de la Terre. Cela l’identifie au Vau du Tétragramme, mais les légendes de sa « mort » se réfèrent à l'initiation, ce qui s’accorde avec la doctrine du Dévoreur.

Mais sur cette carte la forme traditionnelle parle beaucoup plus de Bacchus Diphyes qui représente une forme plus superficielle de culte, la caractéristique extatique du dieu est plus magique que mystique. La caractéristique extatique de Bacchus Iacchus est elle plus mystique que magique. Dans ce cas Sémélé qui était la mère de Bacchus, avait été visitée par Zeus sous la forme d'un éclair qui l'a détruite. Mais elle était déjà enceinte de lui et Zeus a sauvé l’enfant. Jusqu’à sa puberté, l’enfant est resté caché dans la « cuisse » (le phallus) de Zeus. Pour se venger de l'infidélité de son mari, Héra a rendu fou le garçon. Il y a là un lien direct avec la carte.

Selon la légende Bacchus était, avant tout, Diphyes et était de double nature ce qui semble signifier qu’il était bisexuel plutôt qu’hermaphrodite. Sa folie est aussi une phase de son ivresse, car il est avant tout le dieu de la vigne. Il danse dans toute l’Asie, entouré de divers compagnons, tous fous d’enthousiasme. Ils portent des baguettes entourées de lierre et une pomme de pin est fixée à l’une des extrémités de ces baguettes, ils battent aussi des cymbales l’une contre l’autre et dans certaines légendes ils ont des épées ou des serpents sont enroulés autour d’eux. Tous les demi-dieux de la forêt sont les compagnons masculins des Ménades. Sur les images le dépeignant il a l’air ivre et son sexe est dressé, ce qui le relie à la légende du crocodile dont il a déjà été question. Le tigre est son compagnon assidu, et, dans les meilleurs exemples existants de la carte, le tigre ou la panthère sont représentés en train de lui sauter dessus par derrière, alors que le crocodile est devant le Fou, prêt à le dévorer. Dans la légende racontant son voyage en Asie, on dit que Bacchus chevauchait un âne, ce qui le relie à Priape, dont ont dit qu’il était fils de Bacchus et Aphrodite. Il fait aussi penser à l'entrée triomphale dans Jérusalem le dimanche des Rameaux. Il est également curieux que lors de la naissance légendaire de Jésus, la Vierge Marie est représentée entre un bœuf et un âne si on se souvient que la lettre Aleph signifie Bœuf.

Dans le culte de Bacchus il y avait un représentant du dieu, et pour ce faire on choisissait un homme jeune et viril, mais efféminé. Au cours des siècles, le culte s’est naturellement dégradé, d’autres notions se sont ajoutées à la forme originale, et, en partie en raison du caractère orgiaque du rituel, l’idée du Fou a trouvé sa forme définitive. En conséquence on l’a représenté avec un bonnet de bouffon, phallique de toute évidence, et vêtu de vêtements hétéroclites, qui rappellent à nouveau les manteaux multicolores porté par Jésus et Joseph. Ce symbolisme n’est pas seulement Mercuriel, mais aussi Zodiacal, Joseph et Jésus, avec douze frères ou douze disciples, représentent aussi le soleil au milieu des douze signes du zodiaque. Ce n'est que beaucoup plus tard qu’on y a attribué une signification alchimique, à une époque où les savants de la Renaissance cherchaient plutôt quelque chose de sérieux et d’important dans les symboles qui étaient, en réalité, relativement frivole.

Baphomet. Il ne fait aucun doute que ce personnage mystérieux est une représentation magique reprenant cette idée, développée dans de nombreux symboles. Sa correspondance picturale est plus facilement visible dans les personnages de Zeus Arrhenothelus et Babalon, et dans les représentations extraordinairement obscènes de la Vierge Mère qu’on retrouve parmi les vestiges du début de l’iconologie chrétienne. Richard Payne Knight a longuement traité de ce sujet en développant l’origine du symbole et la signification de son nom. Von Hammer-Purgstall avait certainement raison en soupçonnant que le Baphomet était une forme du dieu-taureau, ou plutôt, le dieu sacrifiant le taureau, Mithra, car Baphomet devrait être orthographié avec un « r » final, car il s’agit clairement d’une corruption d’une expression que l’on peut traduire par « Père Mithra ». Il y a aussi ici un lien avec l'âne, car c’est en tant que dieu à tête d’âne qu’il est devenu objet de vénération pour les Templiers. Les premiers chrétiens ont également été accusés d’adorer un âne ou un dieu à tête d’âne, et cette fois on peut faire le lien avec l’âne sauvage du désert, le dieu Set, identifié avec Saturne et Satan. Il est le Sud, comme Nuit est le Nord: les Egyptiens avaient un Désert et un Océan dans ces directions.


Résumé.

Il a paru commode de traiter séparément ces grandes formes de l’idée du Fou, mais aucune tentative n’a été faite, et il ne faut pas le faire, pour éviter que les légendes se chevauchent et se rejoignent. Les variations de formulation, même si elles peuvent sembler contradictoires, devraient conduire à une appréhension intuitive du symbole par une sublimation et une transcendance intellectuelle. En définitive, tous ces symboles des Tarots existent dans une région extérieure à la raison.

L'étude de ces cartes a pour objectif principal de former l’esprit à penser clairement et de manière cohérente et de façon exaltée.

Cela a toujours été la caractéristique des méthodes d'initiation telle que les ont comprises les hiérophantes.

Dans la confusion de la période dogmatique de matérialisme victorien, il a été nécessaire que la science discrédite toute tentative de transcender le mode rationaliste d’approche de la réalité et pourtant c’est le progrès de la science elle-même qui a réintégré ces différences. Dès le début de ce siècle, la science pratique du mécanicien et de l'ingénieur a été de plus en plus contrainte de trouver sa justification théorique dans la physique mathématique. Les mathématiques ont toujours été la plus sévère, abstraite et logique des sciences. Pourtant, même dans les mathématiques des jeunes écoliers, il faut apprendre l’existence de l’irréel et et de l’irrationnel. Les séries infinies sont la base même de la réflexion dans les mathématiques avancées. L'apothéose de la physique mathématique est aujourd'hui le constat d'impuissance à trouver la réalité d’une seule idée intelligible. La réponse moderne à la question « Qu'est-ce que quelque chose ? » c’est que cette chose est en relation avec une chaîne de dix idées, dont une seule ne peut être interprétée qu’en fonction des autres. Les gnostiques auraient sans doute appelé cela une « chaîne de dix éons ». Ces dix idées ne doivent en aucun cas être considérées comme des aspects d’une même réalité. De même que la supposée ligne droite qui était le cadre du calcul, s’est finalement révélée être une courbe, le point qui avait toujours été considéré comme le type d'existence est devenu le cercle. Il est impossible de douter qu’il y a là un rapprochement sans cesse plus étroit entre la science profane du monde extérieur et la sagesse sacrée de l’Initié.


La conception de la carte du Fou reprend les idées principales de cet essai. Le Fou vient de l’or de l’air. Il a les cornes de Dionysos Zagreus, et entre elles il y a le cône phallique de lumière blanche représentant l'influence qu’a sur lui la couronne. Il est représenté sur un fond d’air, naissant de l'espace et son attitude est celle d’une explosion imprévue au monde.

Il est vêtu de vert, conformément à la tradition du Printemps, mais ses chaussures sont d'or phallique du soleil.

Dans sa main droite, il tient la baguette, ornée d’une pyramide blanche, du Père Universel. Dans sa main gauche, il tient la pomme de pin en flamme, qui a une signification similaire, mais qui parle plus certainement de la végétation qui pousse. De son épaule gauche pend une grappe de raisins rouges. Les raisins représentent la fertilité, la douceur et la base de l’extase. Cette extase est montrée par la tige des raisins qui s’achève en spirales irisés. La Forme de l'Univers. Cela fait penser au Triple Kether: voir la position de la Voie d’Aleph sur l'Arbre de Vie.

Par son intervention le voile de manifestation Négative se fractionne en lumière. Sur cette volute en spirale il y a les autres attributions du divin : le vautour de Maut, la colombe de Vénus (Isis ou Marie) et le lierre que ses fidèles considèrent comme sacré. Il y a aussi le papillon multicolore et le globe ailé avec ses serpents jumeaux, un symbole qui est repris et fortifié par les nourrissons jumeaux serrés l’un contre l’autre dans la spirale du milieu. Au-dessus d’eux pend la bénédiction des trois fleurs en une. Au-dessus, servil il y a le tigre, et sous ses pieds dans le Nil avec ses tiges de lotus, le crocodile est tapi. Au centre il y a le soleil radieux qui envoie ses nombreuses formes et couleurs, il est le point de concentration du microcosme. La carte dans son ensemble est un glyphe de la lumière créatrice.


I. Le Mage

Cette carte est liée à la lettre Beth qui désigne une maison et est attribuée à la planète Mercure. Les idées liées à ce symbole sont si complexes et si multiples qu’il semble préférable de joindre à cette description générale certains documents qui portent sur différents aspects de cette carte. L’ensemble constituera alors une base adéquate pour l’interprétation complète de la carte par l’étude, la méditation et l’utilisation.

Dans le jeu médiéval, le nom français de cette carte est « Le Bateleur », le Porteur du Bâton. Mercure est avant tout le porteur du Bâton : L’énergie envoyée. Cette carte représente donc la Sagesse, la Volonté, la Parole, le Logos par qui les mondes ont été créés. (Voir l’Evangile selon St Jean, chapitre I.) Il représente la Volonté. En bref, il est le Fils, la manifestation en acte de l’idée du Père. Il est l’homologue masculin de la Grande Prêtresse. Il ne doit pas y avoir ici de confusion avec la doctrine fondamentale du Soleil et la Lune, la seconde harmonique du Lingam et du Yoni, car le Mercure créatif est de la nature du Soleil. Mais Mercure est le chemin menant de Kether à Binah, la Compréhension et Il est ainsi le messager des dieux, représentant précisément ce Lingam, le Verbe de création dont le discours est silence.

Mercure représente cependant l’action dans toutes les formes et phases. Il est la base fluidique de toutes les transmissions d’activité et de la théorie dynamique de l’Univers, il en est lui-même la substance. Il est, dans le langage de la physique moderne, cette charge électrique qui est la première manifestation de l'anneau des dix idées indéfinissables. Il est donc une création continue.

Logiquement aussi, étant le Verbe, il est la loi de la raison ou de la nécessité ou le hasard, qui est le sens caché du Verbe, qui est l’essence du Verbe, et la condition de son énonciation. Cela étant, et surtout parce qu’il est dualité, il représente à la fois la vérité et le mensonge, la sagesse et la folie. Etant l’inattendu, il sape toute idée établie et semble donc fourbe. Etant créatif, il n’a pas de conscience. S’il ne peut arriver à ses fins par des moyens normaux, il le fera en trichant. Les légendes sur la jeunesse de Mercure sont donc des légendes liées à la Ruse. Il ne peut être compris, car il est la Volonté Inconsciente. Sa position sur l’Arbre de Vie montre Binah, le troisième Sephira, la Compréhension, qui n’est pas encore formulée, et non pas Da’ath, le faux Sephira, la Connaissance.

De ce qui précède il apparaît que cette carte est la seconde émanation à partir de la Couronne, et donc, en un sens, la forme adulte de la première émanation, le Fou, dont la lettre est Aleph, l’Unité. Ces idées sont si subtiles et si ténues, sur ces plans exaltés de pensée, cette définition est impossible. Il n’est même pas souhaitable, en raison de la nature de ces idées de passer de l’une à l’autre. On ne peut pas faire plus que de dire que chaque hiéroglyphe représente une légère insistance sur une forme particulière d’une idée pantomorphique. Sur cette carte, l’accent est mis sur le caractère créatif et dualiste du chemin de Beth.

Dans la carte traditionnelle le déguisement est celui d’un Jongleur.

Cette représentation du Bateleur est des plus grossières et moins satisfaisante que celle du jeu médiéval. Il est généralement représenté avec un couvre chef ayant la forme du signe de l’infini en mathématiques (ce qui est montré en détail dans la carte appelée Deux de Disques). Il a une baguette avec un bouton à chaque extrémité, ce qui est probablement lié à la double polarité de l’électricité, mais c’est aussi la baguette creuse de Prométhée qui fait descendre le feu des Cieux. Sur une table ou un autel, derrière lequel il se tient, il y a les trois autres armes élémentaires.

« Avec la Baguette Il crée. Avec la Coupe Il préserve. Avec le Couteau Il Détruit. Avec la Pièce Il Rachète. Liber Magi l. 7-10. »

La conception de cette carte a été basée principalement sur la tradition gréco-égyptienne, car la compréhension de cette idée était certainement plus avancée lorsque ces philosophies se sont influencées l’une l’autre, que partout ailleurs à toutes les époques.

Hanuman, le dieu singe la version hindoue de Mercure, est abominablement dégradé. Aucun des aspects les plus élevés du symbole ne se trouvent dans son culte. Le but de ses adeptes semble surtout avoir été la production d’une incarnation temporaire du dieu en envoyant chaque année les femmes de la tribu dans la jungle. Nous n’y trouvons aucune légende ayant quelque profondeur ou spiritualité. Hanuman est certainement à peine plus que le Singe de Thot.

La principale caractéristique de Tahuti ou Thoth, le Mercure égyptien, est, tout d’abord qu’il a une tête d’ibis. L’ibis est le symbole de la concentration car on pensait que cet oiseau se tenait en permanence sur une jambe, immobile. C’est de toute évidence un symbole de l’esprit qui médite. Il peut aussi avoir été une référence au mystère central de l’Eon d’Osiris, le secret si bien gardé du profane, que l’intervention de l’homme était nécessaire pour engendrer les enfants. Dans cette forme de Thoth, il est représenté portant la baguette du phœnix, symbolisant la résurrection par le processus génératif. Dans sa main gauche il a l’Ankh, qui représente une bride de sandale, c’est-à-dire les moyens de progresser à travers les mondes. Il s’agit de la marque distinctive de la divinité. Mais, par sa forme, cet Ankh (la croix ansée) est en fait une autre forme de la Rose et la Croix et ce fait n’est peut-être pas tout à fait aussi accidentel que les égyptologues modernes, préoccupés par leur tentative de réfutation de l’école phallique de l’archéologie, veulent nous le faire croire.

L’autre forme de Thoth le représente principalement comme la Sagesse et le Verbe. Dans sa main droite il a un Stylet et dans la gauche, le Papyrus. Il est le messager des dieux, il transmet leur volonté en hiéroglyphes intelligible pour l’initié et il transcrit leurs actes, mais on a vu depuis très longtemps que l’utilisation de la parole ou de l’écrit, implique aussi l’introduction d’ambiguïté dans le meilleur des cas et du mensonge, dans le pire. Les anciens représentaient donc Thoth suivi par un singe, le cynocéphale, dont la tâche était de déformer la Parole de Dieu, pour se moquer, simuler et tromper. Dans le langage philosophique on peut dire : la manifestation implique l’illusion. Cette doctrine se trouve dans la philosophie hindoue, où l’aspect de Tahuti dont nous parlons est appelé Mayan. Cette doctrine se trouve également dans l’image centrale et typique de l’école du bouddhisme Mahayana (tout à fait identique à la doctrine de Shiva et Shakti).

II. La Prêtresse

Cette carte est liée à la lettre Gimel qui désigne un Chameau. (Le symbolisme du Chameau est expliqué plus loin.)

La carte fait référence à la Lune. La Lune (le symbole féminin général, le symbole de second ordre correspondant au Soleil comme le Yoni correspond au Lingam) est universelle et va du plus haut au plus bas. C’est un symbole qui revient souvent dans ces hiéroglyphes. Mais dans les Arcanes Majeures plus anciennes la carte est liée à la Nature au dessus de l’Abîme, la Grande Prêtresse est la première carte qui relie la Triade Surnaturelle à l’Hexade et son chemin, comme le montre le diagramme, bâti un lien direct entre le Père, dans son aspect le plus élevé, et le Fils dans sa manifestation la plus parfaite. Ce chemin est en équilibre exact dans le pilier du milieu. Il y a là, par conséquent, la conception la plus pure et plus élevée de la Lune. (L’Atout XVIII est à l’autre extrémité de l’échelle.)

La carte représente la forme la plus spirituelle d’Isis la Vierge Eternelle, l’Artémis des Grecs. Elle n’est vêtue que du voile lumineux de lumière. Il est important pour la haute initiation de considérer la Lumière non pas comme la manifestation parfaite de l’Esprit Eternel, mais plutôt comme le voile qui cache cet Esprit. Il en est ainsi en raison de son incomparable et éblouissante brillance. Ainsi, elle est lumière et le corps de lumière. Elle est la vérité derrière le voile de lumière. Elle est l’âme de la lumière. Sur ses genoux il y a l’arc d’Artémis, qui est également un instrument de musique, car elle est chasseresse et qu’elle chasse par enchantement.

Considérez maintenant cette idée comme si vous étiez derrière le Voile de Lumière, le troisième Voile du Néant originel. Cette lumière est la menstrue de la manifestation, la déesse Nuith, la possibilité de Forme. Cette manifestation première, la plus spirituelle du féminin, prend pour elle-même un corrélatif masculin en formulant en elle tout point géométrique d’où on peut contempler. Cette déesse virginale est alors potentiellement la déesse de fertilité. Elle est l’idée derrière toutes les formes, dès que l’influence de la triade descend sous l’Abîme, il y a la réalisation de l’idée concrète.

Le chapitre suivant du Livre des Mensonges (improprement appelé de la sorte), peut aider l’étudiant à comprendre cette doctrine par la force de la méditation :

Tourbillons de Poussière

Dans le Vent de l’esprit survient la turbulence appelée Je. Elle se brise et arrose la pensée stérile. Toute vie s’étouffe. Ce désert c’est l’Abîme dans lequel se trouve l’Univers. Les Etoiles ne sont que des chardons dans ce gâchis. Mais ce désert n’est qu’un lieu maudit dans un monde de félicité. Maintenant encore des Voyageurs traversent le désert, ils viennent de la Grande Mer et vont à la Grande Mer.

Et comme ils avançent, ils versent de l’eau. Un jour ils irrigueront le désert jusqu’à ce qu’il fleurisse. Voyez ! Cinq empreintes de chameau! V.V.V.V.V. (Pour la description classique de l’Abîme, l’étudiant consultera Liber 418, La vision et la Voix, en particulier le Dixième Æthyr. The Equinox, Vol. I, n ° 5, Supplément.)

Au bas de la carte, en conséquence, sont représentées des formes naissantes, verticilles, cristaux, graines, gousses, symbolisant les débuts de la vie. Au milieu il y a le Chameau qui est mentionné plus haut. Dans cette carte il y a le seul lien entre le monde des archétypes et le monde séminal.

Jusqu’à présent, ce chemin était considéré comme permettant de descendre de la Couronne, mais pour l’aspirant, c’est-à-dire, l’adepte qui est déjà en Tiphereth, pour lui qui a atteint à la Connaissance et Conversation de l’Ange Gardien Sacré, c’est le chemin qui mène vers le haut et cette carte, dans un système nommé la Prêtresse de l’Etoile d’Argent, est symbolique de la pensée (ou plutôt de l’éclat intelligible) de cet Ange. Elle est, pour faire bref, un symbole de la plus haute Initiation. Elle est une condition de l’Initiation dont les clés doivent être communiquées par ceux qui les possèdent à tous les véritables aspirants. Cette carte est donc tout particulièrement un glyphe du travail de l’Etoile d’Argent. Une certaine idée de la formule est donnée dans ce chapitre du Livre des Mensonges :

L’Huitre Les Frères de l’Etoile d’Argent ne font qu’un avec la Mère de l’Enfant. Le Multiple est aussi adorable par l’Un que l’Un l’est pour le Multiple. Voila leur Amour, la création-parturition est la Béatitude de l’Un, le coït-dissolution est la Béatitude du Multiple. Le Tout, ainsi imbriqués entre Eux, est Béatitude. Rien n’est au-delà de la Béatitude. L’Homme se complaît dans l’union avec la Femme, la Femme se complait dans la séparation avec l’Enfant. Les Frères de l’Etoile d’Argent sont des Femmes, les Aspirants de l’Etoile d’Argent sont des hommes.

Il est important de préciser que cette carte est entièrement féminine, entièrement virginale, car elle représente l’influence et les moyens de la manifestation (ou, d’en dessous, de la réalisation) en soi. Elle représente la possibilité dans sa seconde étape, sans aucun début de consommation.

Il faut observer tout particulièrement que les trois lettres consécutives, Gimel, Daleth, He (Atouts II, III, XVII) montrent le Symbole Féminin (Yin) sous trois formes composant une Triple Déesse. Cette Trinité est immédiatement suivie par les trois Pères correspondants et complémentaires, Vau, Tzaddi, Yod (Atouts IV, V, IX). Les Atouts 0 et I sont hermaphrodites. Les quatorze autres Atouts représentent ces Quintessences Primordiales de l’Etre en conjonction, fonction ou manifestation.


III. L'Impératrice

Cette carte est liée à la lettre Daleth, qui désigne une porte et se réfère à la planète Vénus. Cette carte est le complément de l’Empereur, mais ses attributions sont bien plus universelles.

Sur l’Arbre de Vie, Daleth est la voie qui va de Chokmah à Binah, unissant le Père à la Mère. Daleth est l’une des trois voies qui passent au-dessus de l’Abîme. Il y a aussi le symbole alchimique de Vénus, le seul des symboles planétaires qui englobe toutes les Sephiroth de l’Arbre de Vie. La doctrine sous-entendue est que la formule fondamentale de l’Univers est l’Amour.

Il est impossible de résumer la signification du symbole de la Femme, pour la raison qu’elle se répète continuellement sous forme infiniment variée.

Sur cette carte, elle est montrée dans sa manifestation la plus générale. Elle combine le spirituel le plus élevé avec les qualités matérielles les plus basses. Pour cette raison, elle est apte à représenter l’une des trois formes alchimiques de l’énergie, le Sel. Le Sel est le principe inactif de la nature, le Sel est une matière qui doit être énergisée par le Soufre pour maintenir l’équilibre tourbillonnant de l’Univers. Les bras et le torse du personnage suggèrent ainsi la forme du symbole alchimique du Sel. Elle représente une femme avec la couronne et les vêtements impériaux, assise sur un trône dont les montants font penser à des flammes bleues tordues symbolisant sa naissance dans l’eau, l’élément fluidique féminin. Dans sa main droite, elle tient le lotus d'Isis. Le lotus représente le pouvoir féminin, ou passif. Ses racines sont plantées dans la terre sous l’eau ou dans l’eau elle-même, mais elle ouvre ses pétales au Soleil, dont la représentation est le ventre du calice. C’est, en conséquent, une représentation vivante du Saint Graal, sanctifiée par le sang du Soleil. Perché sur ce qui ressemble à une flamme, il y a deux de ses oiseaux les plus sacrés, le moineau et la colombe, l’essentiel de ce symbolisme doit être cherché dans les poèmes de Catulle et Martial. Sur son vêtement il y a des abeilles ainsi que des dominos, entourés par des lignes continue en spirale, la signification est toujours la même.

En guise de ceinture elle a le zodiaque.

Sous le trône le tapis est brodé de fleurs de lys et de poissons, ils semblent adorer la Rose Secrète, ce qui est indiqué à la base du trône. La signification de ces symboles a déjà été expliquée. Sur cette carte tous les symboles sont liés en raison de la simplicité et la pureté de l’emblème. Il n’y a ici aucune contradiction, une telle opposition, comme il semble y avoir une, n’est que l’opposition nécessaire à l’équilibre, ce qui est illustré par les lunes qui tournoient

Il y a deux parties héraldiques chez l’Impératrice. D’un côté, le Pélican de la tradition qui nourrit ses petits dans le sang de son propre cœur et de l'autre, l’Aigle Blanc de l'Alchimiste.

En ce qui concerne le Pélican, l’ensemble de son symbolisme n’est accessible qu’aux initiés du cinquième degré de l’O.T.O. En termes généraux, sa signification peut être suggérée par l’identification du Pélican lui-même avec la Grande Mère et sa progéniture, ainsi qu’avec la Fille dans la formule de Tétragramme. C’est parce que la fille est la fille de sa mère qu’elle peut être menée sur son trône. En d’autres termes, il y a une continuité de la vie, un héritage du sang, qui lie ensemble toutes les formes de la Nature. Il n’y a pas de rupture entre la lumière et les ténèbres. Natura non facit saltum. Si ces considérations étaient bien comprises, il deviendrait possible de concilier la théorie Quantique avec les équations Electromagnétique.

L’Aigle Blanc de cet atout correspond à l’Aigle Rouge de la carte conjointe, l’Empereur. Il est nécessaire ici de travailler à l’envers, car dans ces cartes les plus élevées il y a les symboles de perfection, à la fois de la perfection initiale de la Nature et de la perfection finale de l’Art, non seulement Isis mais aussi Nephtys. En conséquence, les détails des travaux se rapportent aux cartes suivantes, en particulier aux Atout No VI et XIV.

A l’arrière de la carte il y a l’Arche ou la Porte, qui est l’interprétation de la lettre Daleth. Cette carte, si on la résume, peut être qualifiée de Porte du Ciel. Mais, en raison de la beauté du symbole et de sa présentation omniforme, l’étudiant qui est ébloui par une manifestation donnée peut être égaré. Sur aucune autre carte il est autant nécessaire d’ignorer les détails et de se concentrer sur l’ensemble.


IV. L'Empereur

Cette carte est liée à la lettre Tzaddi et elle se réfère au signe du Bélier dans le Zodiaque. Ce signe est régi par Mars et le Soleil y est exalté. Le signe est donc une combinaison d’énergie, dans sa forme la plus matérielle, avec l’idée d’autorité. Le son TZ ou TS impliquait cela dans la forme onomatopéique originale du langage. Cela vient de la racine sanscrite désignant la Tête et l’Age, on le retrouve aujourd'hui dans les mots tels que César, Tsar, Sirdar, Sénat, Sénior, Signor, Señor, Seigneur.

La carte représente un personnage masculin couronné, avec les ornements et les insignes impériaux. Il est assis sur le trône surmonté de têtes de bélier sauvage de l’Himalaya. Couché à ses pieds il y a l’Agneau et l’Etendard, ce qui confirme cette attribution sur le plan inférieur, puisque le bélier, par nature, est un animal sauvage et courageux, solitaire dans des endroits isolés, alors que quand il est apprivoisé et qu’on le fait vivre dans de verts pâturages, il se transforme en animal docile, lâche, grégaire et savoureux. C'est la théorie du gouvernement.

L’Empereur est aussi l’une des cartes alchimiques les plus importantes. Avec les Atout No II et III, il représente la triade Soufre, Mercure et Sel. Ses bras et sa tête forment un triangle pointant vers le ciel, plus bas, les jambes croisées représentent la Croix. Il s’agit là du symbole alchimique du Soufre (voir Atout No. X). Le Soufre est l’énergie ardente masculine de l’Univers, les Rajas de la philosophie hindoue. C’est l’énergie créatrice rapide, l’initiative de tout Etre. Le pouvoir de l’Empereur est une généralisation du pouvoir paternel, voilà pourquoi des symboles tels que l’Abeille et la Fleur de Lys sont représentés sur cette carte. En ce qui concerne la qualité de ce pouvoir, on notera qu’elle représente l’activité soudaine, violente, mais pas éternelle. Si elle persiste trop longtemps, elle brûle et détruit. Distincte de l’énergie créatrice d’Aleph et Beth, cette carte est au-dessous de l’Abîme.

L’Empereur porte un sceptre (surmonté d’une tête de bélier pour les raisons exposées ci-dessus) et un globe surmonté d’une croix de Malte, ce qui signifie que son énergie a atteint un aboutissement victorieux, son gouvernement a été mis en place.

Il y a un autre symbole important. Son bouclier représente l’aigle à deux têtes couronné par un disque rouge. Cela représente la teinture rouge de l’alchimiste qui est de la nature de l’or, comme l’aigle blanc que l’on voit sur l’Atout No. III son épouse, l’Impératrice, qui est lunaire et est de la nature de l’argent.

Enfin on notera que la lumière blanche qui descend sur lui indique la position de cette carte sur l’Arbre de Vie. Son autorité vient de Chokmah, la Sagesse créatrice, le Verbe, et elle s’exerce sur Tiphereth, l’homme organisée.


V. Le Hiérophante

Cette carte est liée à la lettre Vau, qui désigne un Clou, et neuf clous apparaissent en haut de la carte, ils servent à fixer l’oriel derrière le personnage principal de l’image.

La carte est liée au Taureau, ainsi le trône du Hiérophante est entouré d’éléphants, qui sont de la nature du Taureau, et le Hiérophante est assis sur un taureau. Autour de lui il y a les quatre bêtes ou Chérubins, un dans chaque coin de la carte, car ce sont les gardiens de chaque sanctuaire. Mais la principale référence est liée à l’Arcane particulier qui est l’essentiel de tout le travail magique, l’union du microcosme avec le macrocosme. En conséquence, l’oriel est diaphane, devant le Manifeste du Mystère il y a un hexagramme représentant le macrocosme. En son centre se trouve un pentagramme, représentant un petit garçon qui danse. Cela symbolise la loi du nouvel Eon de l’Enfant Cornu qui a supplanté l’Eon du « Dieu Mourant » qui a gouverné le monde depuis deux mille ans. Devant lui il y a la femme ceinte d’une épée, elle représente la Femme Ecarlate dans la hiérarchie du nouvel Eon. Ce symbolisme se retrouve également dans l’oriel où, derrière la coiffe phallique, la rose de cinq pétales est en fleurs.

Le symbolisme du serpent et de la colombe se réfère à ce verset du Livre de la Loi, chapitre I, verset 57: « Il y a amour et amour, il y a la colombe, et il y a le serpent. »

Ce symbole revient sur la carte No. XVI.

Le fond de la carte est du bleu foncé de la nuit étoilée de Nuit, Nuit des entrailles de qui sont nés tous les phénomènes.

Le Taureau, le signe du zodiaque représenté par cette carte, est lui-même le Chérubin-Taureau, Le Cherubin lié à la Terre, sa forme la plus forte et la plus équilibrée.

Vénus régit ce signe, elle est représentée par la femme debout devant le Hiérophante.

Le Chapitre III du Livre de la Loi, verset XI dit : « Que devant moi la femme soit ceinte d’une épée » Cette femme représente Vénus ce qu’elle est maintenant dans ce nouvel Eon, non plus le simple véhicule de son homologue masculin, mais la femme armée et militante.

Dans ce signe la Lune est « exaltée », son influence est représentée non seulement par la femme, mais par les neuf clous.

A l’heure actuelle il est impossible d’expliquer cette carte en détail car seul le cours des événements peut montrer comment le nouveau courant d’initiation va se mettre en place.

C’est l’Eon d’Horus, de l’Enfant. Bien que le visage du Hiérophante semble bienveillant et souriant et que l’enfant lui-même semble heureux et innocent, il est difficile de nier qu’il y a quelque chose de mystérieux, voir même de même sinistre dans l’expression de l’initiateur. Il semble rire d’une plaisanterie faite secrètement au détriment de quelqu’un. Il y a un aspect nettement sadique dans cette carte, non sans raison, puisqu’elle s’inspire de la Légende de Pasiphaé, le prototype de toutes les légendes de dieux-taureaux. Elles existent toujours dans les religions comme le Culte de Shiva, ou (après de multiples altérations) dans le Christianisme lui-même.

Le symbolisme de la Baguette est particulier, les trois anneaux entrelacés peuvent être considérés comme représentatif des trois Eons d’Isis, Osiris et Horus avec leurs formules magiques qui se mélangent. L’anneau supérieur est marqué de rouge pour Horus, les deux anneaux inférieurs sont respectivement vert pour Isis et jaune pâle pour Osiris.

Elles sont toutes basées sur le bleu indigo, la couleur de Saturne, le Seigneur du Temps. Car le rythme du Hiérophante est tel qu’il ne se déplace qu’à des intervalles de 2000 ans.


VI. Les Amoureux

Cette carte et sa jumelle le XIV. L'Art, sont les Atout les plus obscurs et compliqués. Chacun de ces symboles est en lui-même double, ainsi leurs significations forment une série divergente et l’intégration de la Carte ne peut être retrouvée que par des mariages et des identifications répétés ainsi qu’une certaine forme d’Hermaphrodisme.

Pourtant, son attribution est l’essence de la simplicité. L’Atout VI. se réfère au Gémeaux, gouvernés par Mercure. La lettre hébreu qui lui correspond est Zain, ce qui désigne une Epée, le cadre de la carte est donc l’Arche d’Epées sous lequel le Mariage Royal a lieu.

L’Epée est avant tout un moteur de division. Dans le monde intellectuel qui est le monde de la série des Epées, les Amants représentent l’analyse. Cette carte et l’Atout XIV. forment ensemble la maxime alchimique complète: Solve et Coagula.

Cette carte est donc une des lames les plus fondamentales du Tarot. Il s’agit de la première carte où apparait plus d’un personnage. [Le Singe de Thoth dans l’Atout I. n’est qu’une ombre.] Dans sa forme originale, c’était l'histoire de la Création. Pour son intérêt historique on a inclus ici la description de cette carte dans sa forme primitive extraite du Liber 418.

« Il y a une légende assyrienne parlant d’une femme avec un poisson ainsi qu’une légende où Caïn était le fils d’Eve et du Serpent et non celui d’Eve et d’Adam. Lorsqu’il a tué son frère, Caïn est devenu le premier meurtrier et il a eu ainsi la marque sur son front puisqu’il avait sacrifié un être vivant à son démon, il s’agissait de la marque de la Bête dont parle l'Apocalypse et c’est le signe de l’Initiation.

« L’effusion de sang est nécessaire, car Dieu n’a pas entendu les enfants d'Eve avant que le sang n’ait été versé. Voilà la religion externe, mais Caïn n’a pas parlé à Dieu et il n’a pas eu la marque de l’initiation sur son front, ce qui a fait s’écarter de lui tous les hommes, avant qu’il n’ait fait couler le sang. Et ce sang était le sang de son frère. Voilà un mystère de la sixième clef du Tarot, qui ne devrait pas être appelée Les Amants mais Les Frères.

« Au milieu de la carte il y a Caïn, dans sa main droite il y a le Marteau de Thor avec lequel il a tué son frère, et il est tout éclaboussé de son sang. Sa main gauche est ouverte en signe d’innocence. A sa droite il y a Eve, sa mère, derrière sa tête est enlacé le serpent à capuche et à sa gauche il y a un personnage ressemblant un peu à la Kali hindoue, mais beaucoup plus séduisante. Je sais qu’il s’agit de Lilith. Au-dessus de lui il y a le Grand Sceau de la Flèche, pointée vers le bas, qui frappe le cœur de l’enfant. Cet enfant est aussi Abel. Et la signification de cette partie de la carte est obscure, mais il s’agit là du dessin exact de la carte de Tarot et c’est la véritable fable magique à partir de laquelle les scribes hébreux, qui n’étaient entièrement Initiés, ont volé leur légende de la Chute et les événements qui ont suivi ».

Il est vraiment significatif que presque chaque phrase de ce passage semble être le contraire de ce que dit le passage précédent. C’est parce que la réaction est toujours égale et opposée à l’action. Cette équation est, ou devrait être, simultanée dans le monde intellectuel où il n’y a pas de grand décalage dans le temps. La formulation d’une idée crée son idée contradictoires à peu près au même moment. La contradiction d’une proposition est implicite en soi. C’est nécessaire pour préserver l’équilibre de l’Univers. La théorie a été expliquée dans l'essai sur Atout I. le Bateleur, mais il faut à nouveau le souligner pour interpréter cette carte.

La Carte représente la Création du Monde, voilà la clef. Pour les Hiérarques ce secret était d’une très grande importance. Ainsi les Initiés qui ont créé le Tarot, pour l’utiliser lors de l’Eon d’Osiris ont remplacé la carte originale décrite ci-dessus dans « La Vision et la Voix ». Ils voulaient créer un nouvel univers qui leur serait propre, c’étaient les pères de la science. Leurs méthodes de travail, qu’on regroupe sous le terme générique d’Alchimie, n’ont jamais été rendus publiques. Ce qui est intéressant c’est que dans les cinquante dernières années tous les développements de la science moderne ont donné aux personnes intelligentes et instruites l’occasion de constater que la tendance générale de la science a été de revenir à des buts et méthodes alchimiques (mutatis mutandis). La puissance des Eglises persécutrices a rendu nécessaire le secret observé par les alchimistes. Les bigots se battaient entre eux mais ils étaient aussi tous soucieux de détruire la science balbutiante, qui, comme ils le comprenaient instinctivement, mettrait fin à l'ignorance et à la foi qui leur procurait pouvoir et richesse.

Le sujet de cette carte c’est l’Analyse, suivi par la Synthèse. La première question posée par la science est : « De quoi sont composées les choses ? » Une fois qu’une réponse a été trouvée, la question suivante fut : « Comment allons-nous les recombiner pour notre plus grand avantage ? » Cela résume toute la politique du Tarot.

Le personnage encapuchonné qui occupe le centre de la Carte est une autre expression de L’Ermite, qui est expliquée plus en détail dans l’Atout IX. Il est lui-même une forme du dieu Mercure, décrit dans l’Atout I., il est étroitement emmitouflé, comme pour signifier que la raison ultime des choses se trouve dans un domaine au-delà de la manifestation et de l’intellect. (Comme ça a été expliqué ailleurs, seules deux opérations sont finalement possible : l’analyse et la synthèse). Il est debout dans le Signe de l’Entrant, comme s’il projetait les forces mystérieuses de la création. Près de ses bras il y a un rouleau qui figure le Verbe, le Verbe qui est aussi bien son essence que son message. Mais le signe de l’Entrant est aussi le Signe de Bénédiction et de Consécration, donc son action sur cette carte est la Célébration du Mariage Hermétique. Derrière lui sont représentés Eve, Lilith et Cupidon. Ce symbolisme a été incorporé pour préserver, dans une certaine mesure, la forme originale de la carte et pour montrer sa dérivation, son hérédité et sa continuité avec le passé. Sur le carquois de Cupidon est inscrit le mot Thelema, qui est le Verbe de la Loi. (Voir Liber AL, chap. I, verset 39.) Ses chenaux sont quanta de Volonté. Il est ainsi montré que cette formule fondamentale du travail, de l’analyse et de la synthèse magiques, persiste à travers les Eons.

On peut maintenant envisager le Mariage Hermétique lui-même.

Cette partie de la Carte est une forme simplifiée des « Noces Chymiques de Christian Rosenkreutz », un chef-d'œuvre trop long et trop détaillé pour être cité utilement ici. Mais l’essentiel de l’analyse est l’observation continuelle d’idées contradictoires. C’est un glyphe de dualité. Les personnes royales concernées sont le Roi Noir, ou Maure, avec une couronne d’or et la Reine Blanche avec une couronne d’argent. Il est accompagné par le Lion Rouge et elle par l’Aigle Blanc. Ce sont des symboles des principes masculin et féminin dans la Nature, ce sont donc aussi, à divers stades de manifestation, le Soleil et la Lune, le Feu et l’Eau, l’Air et la Terre. En chimie ce sont l’acide et l'alcalin ou (plus profondément) les métaux et les non-métaux, en prenant ces mots dans leur sens philosophique le plus large pour inclure d’une part l’hydrogène et d’autre part l'oxygène. Dans cet aspect, le personnage encapuchonné représente l'élément protéiforme de carbone, la source de toute vie organique.

Le symbolisme du masculin et du féminin est porté encore plus loin par les armes du Roi et de la Reine, il porte la Lance Sacrée et elle le Saint-Graal, leurs autres mains sont jointes, ils consentent au mariage. Les enfants jumeaux tiennent leurs armes, dont les positions sont en miroir. L’enfant blanc tient non seulement la Coupe mais aussi des roses, alors que l’enfant noir, tient la Lance de son père, ainsi que le Bâton, un symbole équivalent. En dessous il y a le résultat du mariage sous sa forme primitive et pantomorphique, c’est l'œuf ailé orphique. Cet œuf représente l’essence de toute vie qui relève de cette formule du masculin et du féminin. Il incarne la symbolique des Serpents, serpents qui sont brodés sur le vêtement du Roi alors que des abeilles ornent le manteau de la Reine. L’œuf est gris, mêlant le blanc et le noir, ce qui désigne ainsi les trois Sephirot métaphysiques de l'Arbre de Vie. La couleur du Serpent est le pourpre, le Mercure sur l'échelle de la Reine. C'est l'influence de ce Dieu qui se manifeste dans la Nature, alors que les ailes sont teintées de rouge, la couleur (sur l’échelle du Roi) de Binah la grande Mère. Dans ce symbole il y a donc un glyphe complet de l'équilibre nécessaire pour débuter le Grand Oeuvre. Mais, comme pour le mystère final, il reste non résolu. Ce plan est parfait pour produire la vie, mais la nature de cette vie est cachée. Elle est capable de prendre n’importe quelle forme possible, mais quelle forme ? Cela dépend des influences associées à la gestation.

Le personnage en l’air présente une certaine difficulté. L'interprétation traditionnelle du personnage veut qu’il s’agisse de Cupidon, mais le rapport entre Cupidon et les Gémeaux n’est pas clair. La position du chemin sur l’Arbre de Vie ne nous en apprend pas plus puisque les Gémeaux mènent de Binah à Tiphereth. Voilà qui pose la question de Cupidon. Les dieux romains représentent généralement un aspect plus matériel des dieux grecs dont ils sont issus. Ici c’est Eros. Eros est le fils d’Aphrodite et selon les traditions son père était Ares, Zeus ou Hermès c’est-à-dire Mars, Jupiter ou Mercure. Son apparition sur cette carte suggère qu’Hermès serait le véritable père, et cette idée est confirmé par le fait qu’il n’est vraiment pas facile de le distinguer de l’enfant Mercure, car ils sont tous deux débauchés, irresponsables et aiment jouer des tours. Mais sur ce dessin il y a des caractéristiques particulières. Il a un arc et des flèches dans un carquois d’or. (Il est parfois représenté avec une torche.) Il a des ailes d’or et les yeux bandés. On peut ainsi penser qu’il représente la volonté rationnelle (et, en même temps, inconsciente) de l’âme de s’unir avec tout le monde comme cela a été expliqué dans la formule générale en lien avec l’agonie de la séparation.

Aucune importance particulière n’est attachée à Cupidon au niveau alchimique. Pourtant, dans un sens, il est la source de toute action, la libido qui exprime le Zéro sous la forme du Deux. D’un autre point de vue, il peut être considéré comme l’aspect intellectuel de l’influence de Binah sur Tiphareth, car (dans une tradition) cette carte c’est « Les Enfants de la Voix, l’Oracle des Puissants Dieux ». De ce point de vue, c’est un symbole d’inspiration, qui descend sur le personnage encapuchonné, qui est, dans ce cas, un prophète opérant la conjonction du Roi et de la Reine. Sa flèche représente l’intelligence spirituelle nécessaire aux opérations alchimiques plutôt que la simple envie de les pratiquer. D’autre part, la flèche est un important symbole de direction, il est donc approprié d’inscrire le mot « Thelema » en lettres grecques sur le carquois. On notera également que la carte opposée, Le Sagittaire, représente le Porteur de la Flèche, ou l’Archer, un personnage qui n’apparait pas du tout sur l’Atout XIV. Ces deux cartes sont donc si complémentaires que, pour une interprétation complète, elles ne peuvent être étudiées séparément.


VII. Le Chariot

L’Atout VII est lié au signe zodiacal du Cancer, le signe dans lequel le Soleil se déplace lors du Solstice d’Eté.

Le cancer est le signe fondamental de l’élément Eau et représente la première ruée vive de cet élément. Le cancer représente également la voie qui va de la grande Mère Binah à Gueburah, et il influence donc la descente Céleste au travers du Voile de l’Eau (qui est le sang) sur l’énergie de l’homme et ainsi il l’inspire. Le Chariot correspond ainsi de cette façon au Hiérophante, qui, de l’autre côté de l’Arbre de Vie, fait descendre le feu de Chokmah.

Le dessin de cette carte a été influencé par l’Atout dessiné par Eliphas Lévi.

La canopée du Chariot est de la couleur du bleu du ciel nocturne de Binah. Les piliers sont les quatre piliers de l’Univers, le régiment du Tétragramme. Les roues écarlates représentent l’énergie originelle de Gueburah qui déclenche le mouvement de rotation.

Ce chariot est tiré par quatre sphinx, les quatre Chérubins : le Taureau, le Lion, l’Aigle et l’Homme. Ces éléments sont transposés dans chaque sphinx, ainsi l'ensemble représente les seize sous-éléments.

L’Aurige est vêtu d’une armure couleur ambre ce qui est approprié au signe du Cancer. Il trône sur le chariot plutôt qu’il ne le conduit puisque tout le système de progression est parfaitement équilibré. Sa seule fonction est de garder le Saint Graal.

Sur son armure il y a dix Etoiles d’Assiah, l’héritage de la rosée céleste de sa mère.

Il porte comme emblème le Crabe approprié au signe du Cancer. La visière de son casque est baissée, car personne ne peut regarder son visage et survivre. Pour la même raison, aucune partie de son corps n’est exposée.

Le Cancer est la maison de la Lune, il y a donc certaines analogies entre cette carte et celle de la Grande Prêtresse. Mais Jupiter est aussi exalté en Cancer et ici on se souvient de l’Atout No. X - la Roue de la Fortune liée à Jupiter.

L’élément central et le plus important de la carte est son centre : le Saint Graal. Il est d’améthyste pure, de la couleur de Jupiter, mais sa forme fait penser à la pleine lune et la Grande Mer de Binah.

Au centre il y a le sang radieux, la vie spirituelle est induite; la lumière dans les ténèbres. Par ailleurs, ces rayons tournent, en insistant sur l’élément Jupitérien dans le symbole.


VIII. Ajustement

Dans le Tarot traditionnel, cette carte était appelée Justice. Ce mot n’a qu’un sens purement humain, il est donc totalement relatif et ne doit donc pas être considéré comme l’un des faits de la Nature. La Nature n’est pas juste, selon une idée théologique ou éthique, mais la Nature est exacte.

Cette carte représente le signe de la Balance, gouverné par Vénus, en qui Saturne est exalté. L’équilibre de toutes choses est symbolisé ici. C’est l'ajustement final de la formule du Tétragramme lorsque la fille, rachetée par son mariage avec le Fils, est ainsi placée sur le trône de la mère (Heh), c’est ainsi que finalement, elle « réveille le Père (Yod) ».

Cependant, dans le plus grand symbolisme de tous, le symbolisme au-delà de toutes les considérations planétaires et zodiacales, cette carte est le complément féminin du Fou, car les lettres Aleph Lamed constituent la clef secrète du Livre de la Loi et c’est la base d’un système kabbalistique complet d’une profondeur et d’une sublimité plus grande que tout autre système. Les détails de ce système n’ont pas encore été révélés. Néanmoins, on a pensé avec raison faire allusion à son existence en assimilant les dessins de ces deux cartes. Non seulement, parce que la Balance est un signe de Vénus, mais aussi parce qu’elle est la partenaire du Fou, elle est la Déesse représentée en train de danser et fait penser à Arlequin.

Cette femme jeune et mince est placée exactement sur la pointe des pieds. Elle est couronnée des plumes d'autruche de Maât, la déesse égyptienne de la Justice, et sur son front se trouve le serpent Uraeus, le Seigneur de Vie et de Mort. Elle est masquée et son expression montre sa satisfaction intime secrète dans sa domination de tous les éléments de déséquilibre de l’Univers. Cette condition est symbolisée par l’Epée Magique qu’elle tient à deux mains, et les plateaux de balances (ou sphères) dans lesquelles elle pèse l’Univers, Alpha le Premier s’équilibre exactement avec Omega le Dernier. Ce sont les Juge et Tests du Jugement Dernier, les Tests, en particulier, sont symboliques du déroulement secret du jugement par lequel toute expérience actuelle est absorbée, transmuée, et finalement transmise, en vertu de l’opération de l’Epée, dans une nouvelle manifestation. Tout cela se déroule dans le diamant formé par le motif du Vesica Piscis caché et par lequel cette expérience sublimée et régulée passe à sa manifestation ultérieure.

Elle se tient avec assurance devant un trône composé de sphères et de pyramides (il y en a quatre ce qui représente la Loi et la Limitation) qui se maintiennent dans la même équité qu'elle manifeste elle-même, même si c’est sur un plan totalement impersonnel dans le cadre duquel toutes les opérations se déroulent. Encore une fois, en dehors de cela, à l’angle de la carte, sont placées les sphères équilibrées de lumière et de ténèbres et les rayons constamment équilibrés de ces sphères forment un rideau, l’interaction de toutes les forces qu’elle additionne et soustrait.

En allant plus profondément dans la philosophie, l’Arcane représente La Femme Satisfaite. L’équilibre se distingue des préjugés individuels et par conséquent en France son nom devrait plutôt être Justesse. Dans ce sens, la Nature est scrupuleusement juste. Il est impossible de laisser tomber une épingle sans créer une réaction correspondante dans chaque Etoile. L’action a perturbé l’équilibre de l’Univers.

Cette femme-déesse est Arlequin, elle est la partenaire et l’accomplissement du Fou. Elle est l’ultime illusion qui est la manifestation, elle est la danse, multicolore, aux nombreux leurres, de la vie elle-même. Tourbillonnant constamment, toutes les possibilités sont expérimentées sous le spectacle fantôme de l’Espace et du Temps : toutes choses sont réelles, l’âme est la surface, précisément parce qu’elles sont immédiatement compensées par cet Ajustement. Toutes les choses sont harmonie et beauté, toutes les choses sont Vérité: car elles s’annulent.

Elle est la déesse Maât, au dessus de son némès elle porte les plumes d’autruche de la Double Vérité.

De cette Couronne, si délicate que le moindre souffle de pensée les fait remuer, dépendra, par des chaînes de Causes, les Echelles par lesquelles Alpha, le premier, est sur le point de parfait équilibre avec Oméga, le dernier. Les plateaux de la balance sont les Deux Témoins dont chaque mot doit être établi. Elle doit donc être comprise comme évaluant la vertu de chaque acte et exigeant une satisfaction exacte et précise.

Plus que cela, elle est la formule complète de la Dyade, le mot AL est le titre du Livre de la Loi, dont le nombre est 31, la plus secrète des clefs numériques de ce Livre. Elle représente la Manifestation qui peut toujours être annulée par l’équilibration des contraires.

Elle est enveloppée dans un manteau de mystère, très mystérieux parce diaphane, elle est le sphinx sans secret, car elle est purement une question de calcul. Dans la philosophie orientale, elle est le Karma.

Ses attributions développent cette thèse. Vénus régit le signe de la Balance et cela pour exprimer la formule : « L’amour est la loi, l’amour à dessein ». Mais Saturne représente avant tout l’élément du Temps, sans lequel l’ajustement ne peut avoir lieu, car toutes les actions et réactions prennent place dans le temps et, par conséquent, le temps lui-même n’est qu’une condition des phénomènes, tous les phénomènes sont invalides car non équilibrés.

La Femme Satisfaite. Ses mains sortent de la cape de ses ailes qui dansent. Elles tiennent la poignée de l’épée phallique du magicien. Elle maintient la lame entre ses cuisses.

C’est à nouveau un hiéroglyphe exprimant « L’amour est la loi, l’amour à dessein ». Chaque forme d’énergie doit être dirigée, doit être appliqué avec intégrité pour accomplir pleinement son destin.


IX. L'Ermite

La lettre hébreu qui correspond à cette carte est Yod qui désigne la main. Ainsi, la main, qui est l’outil ou l’instrument par excellence, est au centre de l’image. La lettre Yod est le fondement de toutes les autres lettres de l'alphabet hébreu, qui n’en sont que des combinaisons de diverses manières.

La lettre Yod est la première lettre du Tétragramme, et cela symbolise le Père qui est Sagesse. Il est la plus haute forme du Mercure ainsi que le Logos, le Créateur de tous les mondes. En conséquence, son représentant dans la vie physique est le spermatozoïde, voilà pourquoi la carte est appelée L’Ermite.

Le personnage de l’Ermite lui-même rappelle la forme de la lettre Yod et la couleur de son manteau est celle de Binah, où il est en gestation. Dans sa main il tient une Lampe dont le centre est le Soleil, dépeint en ressemblance avec le Sceau du grand Roi du Feu (Yod est le Feu secret). Il semble qu’il contemple, et dans un certain sens adore, l’œuf Orphique (de couleur verdâtre), car il coïncide l’Univers, alors que le serpent qui l’entoure est de multiples couleurs, ce qui décrit l’irisation du Mercure. Il n’est pas que créateur, mais il est l’essence fluidique de la Lumière, qui est la vie de l’Univers.

Le symbolisme le plus élevé de cette carte est, par conséquent, la Fertilité dans son sens le plus exalté et cela se reflète dans l’attribution de la carte au signe de la Vierge qui est un autre aspect de la même qualité. La Vierge est un signe de terre et est plus particulièrement liée au Blé, ainsi le fond de la carte est un champ de blé.

La Vierge représente la forme la plus faible, la plus réceptive, la plus féminine de la terre, et forme la croûte sur Hadès. Mais non seulement Mercure gouverne la Vierge mais Mercure s’y exalte. On peut comparer cela au Dix de Pentacles et la doctrine générale voulant que le point culminant de la Descente dans la Matière soit le signal pour la réinsertion par l’Esprit. C’est la Formule de la Princesse, le mode d'accomplissement du Grand Oeuvre.

Cette carte rappelle la Légende de Perséphone dans laquelle il y a un dogme. Dissimulée en Mercure il y a une lumière qui imprègne de façon égale toutes les parties de l’Univers, l’un de ses titres est Psychopompos, le guide de l’âme dans les régions inférieures. Ces symboles sont indiqués par sa Baguette-Serpent, qui en réalité plonge ses racines dans l’Abîme et est le spermatozoïde conçu comme un poison et permettant au fœtus d’exister. Derrière lui il y a Cerbère, le Chien des Enfers à trois têtes qu’il a apprivoisé. Cet Atout montre tout le mystère de la Vie dans ses rouages les plus secrets. Yod, Phallus, Spermatozoïde, Main, Logos, Vierge. Il y a Identité parfaite et non uniquement Equivalence, des extrêmes, de la Manifestation et de la Méthode.


X. La Roue de la Fortune

Cette carte est liée la planète Jupiter, « la Plus Grande des Fortunes » en astrologie. La lettre hébreu qui correspond à cette carte est Kaph qui désigne la paume de la main, dans les lignes de laquelle, selon une autre tradition, la fortune de son propriétaire peut être lue. Il serait obtus de penser que Jupiter serait synonyme de bonne fortune, elle représente les éléments de chance et de malchance. Le facteur incalculable.

Cette carte représente donc l’Univers dans son aspect d’état en changement continuel. En haut on voit le firmament des étoiles. Elles apparaissent sous une forme déformée même si elles sont équilibrées, certaines sont brillantes, certaines sombres. D’elles, à travers le firmament, surgissent des éclairs, ils se transforment en une masse de plumes bleues et violettes. Au milieu de tout cela une roue à dix rayons est suspendue, selon le nombre des Sephiroth et la place de Malkuth elle indique une suprématie des affaires physiques.

Sur cette roue il y a trois personnages, le Sphinx avec une Epée, Hermanubis et Typhon. Ils symbolisent les trois formes d’énergie qui gouvernent le mouvement des phénomènes.

La nature de ces qualités demande une description minutieuse. Dans le système Indien ce sont les Gunas : Sattvas, Rajas et Tamas. Le mot « Guna » est intraduisible. Ce n’est pas tout à fait un élément, une qualité, une forme d'énergie, une phase ou un potentiel. Toutes ces idées sont liées aux Gunas. Tamas c’est l’obscurité, l’inertie, la paresse, l’ignorance, la mort et les autres concepts proches. Rajas c’est l’énergie, l’excitation, le feu, la brillance, l’agitation. Sattvas c’est le calme, l’intelligence, la lucidité et l’équilibre. Les gunas correspondent aux trois principales castes Indiennes.

L’un des aphorismes les plus importants de la philosophie Indienne est : « Les Gunas tournent ». Cela signifie que, selon la doctrine du changement continuel, rien ne peut demeurer dans une phase où l’un de ces Gunas est prédominant, mais quelle que soit la densité et la vacuité de la chose, un jour viendra où elle commencera à évoluer. La fin et la récompense de l’effort est un état de quiétude lucide, qui, cependant, tend finalement à retomber dans l’inertie initiale.

Les Gunas sont représentés dans la philosophie européenne par les trois qualités : Soufre, Mercure et Sel, déjà représentés dans les Atout I, III et IV. Mais dans cette carte l’attribution est quelque peu différente. Le Sphinx est composé des quatre Chérubins, représentés dans l’Atout V, le taureau, le lion, l’aigle et l’homme. Ils correspondent aussi aux quatre vertus magiques, à savoir, vouloir, oser, et se taire. (Ce sont les quatre éléments, résumées dans un cinquième, l’Esprit, qui forment le Pentagone, et la vertu magique qui y correspond est Ire, aller). « Aller » est le symbole du Divin. Ce Sphinx représente l’élément Soufre, et est exalté, temporairement, au sommet de la roue. Il est armé d’une épée, une épée courte romaine, tenue dressée vers le ciel entre ses pattes de lion.

Grimpant sur le côté gauche de la roue il a Hermanubis, qui représente le Mercure alchimique. C’est un dieu composite, mais chez lui l’élément simiesque prédomine.

Sur le côté droit, se précipitant vers le bas, il y a Typhon, qui représente l’élément Sel. Il y a pourtant un certain degré de complexité chez ces personnages, ainsi Typhon était un monstre du monde primitif personnifiant la puissance destructrice et la fureur des volcans et des typhons. Dans la légende il a essayé de conquérir l’autorité suprême sur les dieux et les hommes, mais Zeus l’a foudroyé d’un éclair. On dit que c’est le père des vents orageux, chauds et dangereux ainsi que celui des Harpies. Mais cette carte, comme l’Atout XVI, peut aussi être interprétée comme une Unité de réalisation et de plaisir suprêmes. Les éclairs qui détruisent, engendrent également, et la roue peuvent être vue comme l’Oeil de Shiva, qui lorsqu’il s’ouvrira détruira l’Univers, ou comme une roue du char de Jaganath, dont les dévots atteignent la perfection au moment où le char les écrase.


XI. La Luxure

I. Babalon

Autrefois cet Atout était autrefois appelée Force. Mais elle implique bien plus que de la force dans le sens ordinaire du mot. L’analyse technique montre que la Voie correspondant à cette carte n’est pas la force de Gueborah, mais l’influence de Chesed sur Gueburah, la Voie équilibrée à la fois verticalement et horizontalement sur l’Arbre de Vie. Pour cette raison, il a été jugé préférable d’en modifier le nom traditionnel. La Luxure implique non seulement la force, mais la joie de la force exercée. C’est la vigueur et la joie de la vigueur.

Avance, Ô enfant, sous les étoiles et emplis-toi d’amour !! Je suis au-dessus de toi et en toi. Mon extase est dans la tienne. Ma joie est de voir ta joie.

Beauté et force, rire éclatant et délicieuse langueur, force et feu, sont nôtres.

Je suis le Serpent qui donne Savoir, Plaisirs et gloire éclatante et dans l’ivresse j’attise le coeur des hommes. Pour m’adorer prends du vin et des drogues étranges dont je parlerai à mon prophète et enivre-t-en ! Elles ne te feront aucun mal. C’est un mensonge, cette folie contre soi-même. L’étalage de l’innocence est un mensonge. Sois fort, Ô homme ! Désire, prends plaisir à ce que t’apportent tes sens, n’aie crainte, aucun Dieu ne te l’interdit.

Observe ! Voilà de graves mystères, car certains de mes amis aussi sont ermites. Réfléchi maintenant, comment les trouver non dans la forêt ou sur la montagne, mais dans les lits pourpres, caressés par de splendides femmes féroces aux larges hanches, avec du feu et de la lumière dans leurs yeux et une chevelure abondante et flamboyante autour de leur tête, à toi de les trouver. Tu les verras au pouvoir, dans les armées victorieuses, en toute occasion joyeuse et il y aura en elles une joie un million de fois plus grande que cela. Prends garde qu’une personne n’en contraigne une autre, Roi contre Roi ! Aimez-vous les uns les autres avec des cœurs ardents, foulez du pied les hommes vils dans l’appétit féroce de votre fierté, au jour de votre colère.

Il y a une lumière devant tes yeux, Ô prophète, une lumière non désirée, on ne peut plus désirable.

Je suis élevé dans ton cœur et les baisers des étoiles pleuvent énergiquement sur ton corps.

Tu es exalté dans la voluptueuse plénitude de l’inspiration, l’expiration est plus douce que la mort, plus rapide et plus source de rire qu’une caresse du ver des Enfers.

Cet Atout se réfère au signe Zodiacal du Lion. C'est le Chérubin de Feu, il est gouverné par le Soleil. C’est la plus puissante des douze cartes Zodiacales, elle représente la plus critique de toutes les opérations magicke et alchimique. Elle représente l’acte de mariage originel tel qu’il existe dans la nature, par opposition à la forme la plus artificielle représentée sur l’Atout VI, il n’y a sur cette carte aucune tentative de diriger le cours de l’opération.

Le sujet principal de cette carte correspond au plus ancien recueil de légendes ou de fables. Il est nécessaire ici d’aller un peu plus dans la doctrine magique de la succession des Eons, qui est liée à la procession du Zodiaque. Ainsi, le dernier Eon, celui d’Osiris, est lié au Bélier et à la Balance, comme l’Eon précédent, celui d’Isis, était surtout lié aux signes du Poisson et de la Vierge et que l’Eon actuel, celui d’Horus, est lié au Verseau et au Lion. Le Mystère central de l’Eon précédant était celui de l’Incarnation, toutes les légendes d’Hommes-Dieu étaient fondées sur une histoire symbolique de ce genre. L’essentiel de toutes ces histoires était de nier la paternité humaine du héros ou homme-dieu. Dans la plupart des cas on disait que son père était un dieu sous une forme animale, l’animal étant choisi selon les qualités que les auteurs du culte souhaitaient voir reproduit chez l’enfant.

Ainsi, Romulus et Remus étaient des jumeaux, enfants d’une vierge fécondée par le dieu Mars et furent allaités par une louve. C’est sur cette formule magique que la ville de Rome a été fondée.

Le père de Gautama Bouddha était, dit-on, un éléphant à six défenses qui était apparu à sa mère dans un rêve.

Il y a aussi la légende du Saint-Esprit sous l’apparence d’une colombe, imprégnant la Vierge Marie. Il y a là une référence à la colombe de l’Arche de Noé, apportant la bonne nouvelle : le monde était sauvé des eaux. (Ceux qui vivaient dans l’Arche étaient les foetus, les eaux le liquide amniotique).

Des fables similaires se retrouvent dans toutes les religions de l’Eon d’Osiris : c’est la formule typique du Dieu Mourant.

Sur cette carte apparait donc la légende de la femme et du lion, ou plutôt du lion-serpent. (Cette carte est liée à la lettre Teth, qui désigne un serpent.)

Les devins des premiers jours de l’Eon d’Osiris prévoyaient la Manifestation de cet Eon à venir dans lequel nous vivons maintenant et ils le considéraient avec une intense horreur et une grande peur, ils ne comprenaient pas la précession des Eons et voyaient chaque changement comme une catastrophe. Il s’agit là de la véritable interprétation et l’explication des diatribes contre la Bête et la Femme Ecarlate des chapitres XIII, XVII et XVIII de l’Apocalypse, mais sur l’Arbre de Vie, la voie de Gimel, la Lune, descendant du plus haut, coupe la voie de Teth, le Lion, la maison du Soleil, de sorte que la Femme sur la carte peut être considérée comme un aspect de la Lune, pleinement illuminée par le Soleil, et intimement unie à Lui de façon à engendrer, sous une forme humaine, le ou les représentants du Seigneur de l’Eon.

Elle chevauche la Bête, elle tient les rênes de sa main gauche, ce qui représente la passion qui les unit. Dans la droite, elle brandit la coupe, le Saint Graal enflammé par l’amour et la mort. Dans cette coupe se mêlent les éléments du sacrement de l’Eon. Dans le Livre des Mensonges il y a un chapitre consacré à ce symbole.

Fleur de Waratah


Sept sont les voiles de la danseuse dans Son harem.

Sept sont les noms et sept sont les lampes près de Son lit.

Sept eunuques La gardent, épées tirées. Nul homme ne peut s’approcher d’Elle.

Dans Sa coupe de vin il y a sept fleuves du sang des Sept Esprits de Dieu.

Sept sont les têtes de LA BÊTE qu’Elle chevauche.

La tête d’un Ange, la tête d’un Saint, la tête d’un Poète,

la tête d’Une Femme Adultère, la tête d’un Homme de Valeur,

la tête d’un Satyre et la tête d’un Lion-Serpent.

Sept sont les lettres composant Son nom le plus sacré, et il s’agit de


Luxure.jpg


Voici le Sceau sur l’Anneau qui est sur Son Index

et c’est le Sceau sur les Tombes de ceux qu’Elle a tués.

Voici la Sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le Nombre de Notre Dame; car c’est le Nombre d’une Femme et Son Nombre est Cent Cinquante-Six.

Il y a dans cette carte une ivresse divine ou extase. La femme est montrée comme ayant dépassé le stade de l’ivresse et de la folie, le lion a aussi soif de luxure. Cela signifie que le type d’énergie décrit est d’ordre primitif et créatif, il est totalement indépendant de la critique raisonnée. Cette carte illustre la volonté de l’Eon. Dans le fond de la carte il y a des images pacifiques de saints, qu’évoquent cette carte, car leur vie entière a été absorbée par le Saint Graal.

Vous saurez maintenant que le prêtre et apôtre désigné de l’espace infini est le prêtre-prince de la Bête et tous les pouvoirs sont donnés à sa femme appelée la Femme Ecarlate, ils rassembleront mes enfants dans leur giron; Ils apporteront la gloire des étoiles dans le cœur des hommes.

Car il est toujours un soleil et elle une lune. Mais à lui sera la flamme ailée secrète et à elle la voûte de lumière stellaire.

Ce sacrement est la formule magico-physique permettant d’atteindre l’initiation pour l’accomplissement du Grand Oeuvre. En alchimie c’est le processus de distillation, opéré par ferment interne sous l’influence du Soleil et de la Lune.

Derrière les personnages de la Bête et de son Epouse il y a dix cercles rayonnants lumineux, ce sont les Sephiroth latents qui ne sont pas encore dans l’ordre, car chaque nouvel Eon exige un nouveau système de classification de l’Univers.

Au sommet de la carte on voit un emblème de la nouvelle lumière, avec les dix cornes de la Bête, qui sont des serpents, envoyés dans toutes les directions pour détruire et recréer le monde.


II. Babalon

(extrait de La Vision et la Voix)

Dans l’Atout VII, l’aurige porte le Graal de la Grande Mère. Voici la vision:

L’aurige parle d’une voix basse, solennelle et grandiose, comme une très grande cloche très lointaine. Qu’il regarde la coupe où le sang est mêlé, car le vin de la coupe est le sang des saints. Gloire à la Femme Ecarlate, Babylone, la Mère des Abominations, qui chevauche la Bête, car elle a répandu leur sang dans toutes les parties du monde, et vois, elle l’a mélangé dans la coupe de sa fornication.

Avec le souffle de ses baisers, elle l’a fait fermenter et c’est devenu le vin du Sacrement, le vin du Sabbat, et au sein de l’Assemblée Sacrée elle l’a servi à ses adorateurs et ils en furent ivres et ainsi, face à face ils ont regardé mon Père. Ainsi ils furent dignes de partager le Mystère de son vase sacré, car le sang c’est la vie. Ainsi, elle s’est assise et les justes ne furent jamais las de ses baisers et par ses meurtres et ses libertinages, elle a séduit le monde. Là s’est manifestée la gloire de mon Père qui est Vérité.

(Ce vin est tel que sa vertu irradie, traversant la coupe et je titube frappé par son ivresse. Et ce vin détruit toutes mes pensées. Elle est restée seule et son nom est Compassion. « Compassion » c’est le sacrement de la souffrance partagé par les véritables adeptes du Très Haut. Et c’est une extase où il n’y a nulle trace de douleur. Sa passivité (= sa passion) c’est comme s’abandonner dans les mains de la personne qu’on aime).

La voix continue : Voilà le Mystère de Babylone, la Mère des Abominations, et c’est le mystère de ses adultères, car elle s’est abandonnée à tout les êtres vivants et a participé à son mystère. Et comme elle a fait d’elle la servante de chacun, elle est devenue la maitresse de tous. Tu ne peux, pour le moment, pas encore comprendre sa gloire.

Tu es belle, Ô Babylon et désirable car tu t’es offerte à tout les êtres vivants et ta faiblesse a soumis leur force. Car dans cette union tu as compris. Ainsi tu es appelée Compréhension, Ô Babylone, Dame de la Nuit !

Voilà ce qui est écrit : « Ô mon Dieu, dans une ultime extase je vais m’unir avec de nombreux autres ! » Car elle est l’Amour et son amour est unique et elle a divisé cet amour unique en une infinité d’amours et chaque amour est unique et est égal à l’Unique et elle est ainsi passée de l’Assemblée et de la Loi et de l’Illumination en une anarchie de solitude et de ténèbres. Car pour toujours elle doit masquer Son éclat.

Ô Babylon, Babylon, puissante Mère, qui chevauche la Bête couronnée, laisse moi boire le vin de tes ébats, que tes baisers me dévergondent jusqu’à la mort, que même moi, qui porte ta coupe, puisse comprendre.

Par la lueur rougeâtre de la coupe, je perçois bien plus, infiniment plus, la vision de Babylone. Et la Bête qu’elle chevauche est le Seigneur de la Cité des Pyramides que j’ai vu dans le quatorzième Aethyr.

Maintenant elle s’en est allée à la lueur de la coupe et l’Ange a dit :

Tu ne pourras pas encore comprendre le mystère de la Bête, car il n’est pas lié au mystère de cette Aire et peu de ceux qui viennent de naitre à la Compréhension en sont capables.

La coupe brille toujours plus lumineuse et brûlante. Tout mes sens sont instables, étant frappé d’extase.

Et l’Ange a dit : Bénis soient les saints dont les sangs se mêlent dans la coupe et ne pourront plus jamais être séparés. Car Babylone la Belle, la Mère des abominations, a juré par son kteis sacré, dont chaque point est un spasme, qu’elle ne cessera ses adultères avant que le sang de tout ce qui est vit y soit recueilli et que le vin qui y a été placé ait muri et soit consacré, digne de réjouir le cœur de mon Père. Car mon Père est las du stress de l’âge et ne la rejoint plus dans son lit. Pourtant ce vin parfait est la quintessence et l’élixir, et en le buvant il retrouve sa jeunesse et il en sera éternellement ainsi, car âge après âge les mondes se dissolvent et changent et l’univers lui-même s’ouvre comme une Rose et se fermera comme la Croix qui s’est repliée pour former le Cube.

Et voici la comédie de Pan, qui se joue la nuit venue dans la forêt épaisse. Et voici le mystère de Dionysos Zagreus, qui est célébré sur la montagne sacrée de Kithairon. Et voici le secret des frères de la Rose-Croix et voici le coeur du rituel qui est accompli dans la Crypte des Adeptes qui est cachée dans la Montagne des Cavernes, la Montagne Sacrée d’Abiego.

Et voilà le sens de la Cène de Pâque, l’effusion du sang de l’Agneau est un rituel des Frères Noirs, car ils ont scellé le Pylône avec du sang, de peur que l’Ange de la Mort pénètre chez eux. Ainsi ils se sont isolés de la compagnie des saints. Ainsi ils se sont coupés de la compassion et de la compréhension. Maudits soient-ils, pour avoir fermé leur cœur.

Ils se sont coupés des baisers de ma Mère Babylone et dans leurs forteresses isolées ils adressaient leurs prières à la fausse lune. Et ils se sont liés les uns aux autres par un serment et une grande malédiction. Et avec malice ils ont conspiré ensemble, ils ont atteint la puissance et la maîtrise et dans leurs chaudrons ils ont brassé le vin âpre de l’illusion, mêlé au poison de leur égoïsme.

Ainsi, ils ont fait la guerre au Saint, envoyant leur illusion sur les hommes et sur tout ce qui vit. Ainsi leur fausse compassion est appelée compassion et leur fausse compréhension est appelée compréhension, voilà leur sort le plus puissant.

Pourtant leur propre poison les fait périr et dans leurs forteresses isolées ils furent dévorés par le Temps qui a les a mystifié pour Le servir et ils ont aussi été trompés par le puissant démon Choronzon, leur maître, dont le nom est la Seconde Mort, car le sang dont ils ont maculé leur Pylône, qui est un obstacle infranchissable par l’Ange de la Mort, sera la clef par laquelle il entrera


XII. Le Pendu

La lettre hébreu qui correspond à cette carte est Mem qui représente l’élément Eau. Il serait peut-être préférable de dire qu’elle représente la fonction spirituelle de l’eau dans le domaine de l’initiation, c’est un baptême qui est aussi une mort. Dans l’Eon d’Osiris, cette carte représente la formule suprême de l’adeptitude, car le personnage du noyé ou du pendu a sa propre signification particulière. Ses jambes sont croisées de façon à ce que sa jambe droite forme un angle droit avec la jambe gauche et ses bras sont tendus et forment un angle de 60 ° de façon à former un triangle équilatéral, ce qui donne le symbole du triangle surmonté de la croix et représente la descente de la lumière dans l’obscurité afin de l’appréhender à nouveau. Pour cette raison, il y a des disques verts, la couleur de Venus et représentant la Grâce, aux extrémités des membres et de la tête. L’air au-dessus de la surface de l'eau est également vert, traversé par des rayons de lumière blanche de Kether. Le personnage est suspendu à l’Ankh, une autre façon de représenter la formule de la Rose et de la Croix, alors que près du pied gauche il y a le Serpent, créateur et destructeur, qui opère tous les changements.

On notera qu’il y a un accroissement apparent de l’obscurité et de la solidité à mesure que l’élément rédempteur se manifeste, mais la couleur verte est la couleur de Vénus, de l’espoir qui se trouve dans l’amour. Cela dépend de la formulation de la Rose et de la Croix, de son propre anéantissement dans le Bien-aimé, la condition du progrès. Dans cette obscurité inférieure de la mort, le serpent de la vie nouvelle commence à remuer.

Dans l’Eon précédent, celui d’Osiris, l’élément Air, qui est la nature de cette Eon, n’est insensible ni à l’eau ni au feu; le compromis était une marque de cette période. Mais maintenant, avec un seigneur ardent de l’Eon, l’élément Eau, à condition qu’il y ait de l’eau sous l’abîme, est indubitablement hostile, sauf si l’opposition est la bonne opposition, celle sous-entendue dans le mariage. Mais dans cette carte il n’est question que de « rédemption » de l’élément immergé et donc tout y est inversé. Cette idée de sacrifice est donc finalement une mauvaise idée.

« Je donne d’inimaginables joies sur terre : la certitude, non la foi, durant la vie, au sujet de la mort, la paix indicible, le repos, l’extase et je ne demande rien en sacrifice. »

« Chaque homme et chaque femme est une étoile. »

Toute l’idée de sacrifice est de nature erronée et ces textes tirés du Livre de la Loi y sont une réponse.

Mais l’eau est l’élément de l’Illusion, on peut considérer ce symbole comme un héritage maléfique de l’ancien Eon, pour utiliser une analogie anatomique, ce serait son appendice vermiculaire spirituel.

C’était l’eau et les Habitant de l’Eau qui ont tué Osiris, ce sont les crocodiles qui menacent Hoor-Pa-Kraat.

Cette carte est belle d’une façon étrange, immémoriale et moribonde. C’est la carte du Dieu Mourant, son importance dans ce jeu de cartes n’est que celle du Cénotaphe. Elle dit : « Si jamais les choses empirent comme cela dans les nouveaux Ages Sombres qui semblent menacer, c’est ainsi qu’il faudra rectifier les choses. » Mais si les choses doivent être rectifiées, cela montre qu’ils sont vraiment dans l’erreur. Ce devrait être l’objectif principal des sages que de débarrasser l’humanité de l’insolence du sacrifice de soi, de la calamité de la chasteté, la foi doit être tuée par la certitude et la chasteté par l’extase.

Dans le Livre de la Loi, il est écrit : « N’aie nulle pitié pour les déchus ! Je ne les ai jamais connus. Je ne suis pas pour eux. Je ne console pas, je hais celui qu’on console et celui qui console. »

La rédemption est un mauvais mot, il implique une dette. Comme chaque étoile possède une richesse illimitée, la seule façon de traiter avec l’ignorant est de l’amener à la connaissance de son héritage venant des étoiles. Pour cela, il est nécessaire de se comporter comme il se doit pour être en bons termes avec les animaux et les enfants : les traiter avec un respect absolu et même, dans un certain sens, avec révérence.


Note sur la Précession des Eons. « Le Pendu » est une invention des Adeptes de la formule d’I.N.R.I. – I.A.O. dans l’Eon précédant celui d’Osiris, celui d’Isis (eau). Il est « Le Noyé ». Les deux montants de potence que l’on voit dans les jeux médiévaux étaient, dans le système parthénogénétique d’explication et de gouvernance de la Nature, le fond de la mer et celui de la quille de l’Arche. Dans cet Eon toute naissance était considérée comme une émanation, sans intervention masculine, de la Mère ou de la Déesse-Etoile, Nuit, tout décès était vu comme un retour vers Elle. Cela explique l’attribution initiale de cet Atout à l’Eau et le son M le retour au Silence Eternel, comme dans le mot AUM. Le Mystique considère donc que cette carte est spécialement sacrée et l’attitude du personnage est une posture rituelle de la Pratique appelée « Le Sommeil de Siloé ».


L’apport Alchimique de cette carte est si étranger à toutes les implications dogmatiques qu’il a paru préférable de les traiter tout à fait à part. Ses qualités techniques sont ainsi indépendantes de toutes les doctrines, ici il s’agit d’habitudes strictement scientifiques. L’étudiant aura la prudence de lire également en parallèle le chapitre XII de Magick.

L’Atout représente le sacrifice d’un « garçon à l’innocence parfaite et d’une grande intelligence », ces mots ont été choisis avec les plus grandes précautions. La signification de son attitude a déjà été décrite et comme il est pendu à une Ankh, l’équivalent de la Rose-Croix, dans certaines des premières cartes, la potence est un Pylône, ou la branche d’un Arbre, dont la forme suggérait la lettre Daleth, Vénus, l’Amour.

Dans le fond il y a une grille illimitée de petits carrés, ce sont les Tablettes Elémentales qui dévoilent les noms et sigils de toutes les énergies de la Nature. Grâce à son Œuvre un Enfant est né, comme cela est montré par le Serpent qui surgi dans les Ténèbres de l’Abîme au-dessous de lui.

Pourtant, la carte en elle-même est essentiellement un glyphe de l’Eau. Mem est l’une des trois grands Lettres Mères, et sa valeur est 40, la puissance de Tétragramme entièrement développé par Malkuth, le symbole de l’Univers sous les Démiurges. En outre, l’Eau et particulièrement la Lettre Mère, Shin et Aleph (les deux autres) représentent toutes deux les idées masculines. Dans la Nature, l’Homo Sapiens est un mammifère marin, et notre vie intra-utérine s’est déroulée dans le liquide amniotique. La légende de Noé, l’Arche et le Déluge, n’est plus qu’une présentation liturgique des faits de la vie. C’est ainsi vers l’Eau que les Adeptes ont toujours vu comme la continuation (dans un sens ou un autre), la prolongation et peut-être la rénovation de la vie.

La légende des Evangiles, qui traite des Mystères Majeurs de la Lance et la Coupe (ceux du dieu Iacchus Iao) comme étant supérieur aux Mystères Mineurs (ceux du Dieu Ion = Noé et des dieux N en général) où l’Epée tue le dieu pour que sa tête soit offerte sur une Plateau, ou un Disque, dit : Et un soldat lui perça le côté avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Ce Vin, recueillis par le Disciple Bien-Aimé et la Sainte Vierge, qui attendaient sous la Croix ou l’Arbre à cet effet, dans une Coupe ou un Calice. C’est le Saint Graal ou Sangreal (Sangraal) de Monsalvat, la Montagne du Salut. Ce Sacrement est exalté au Zénith du cancer, voir l’Atout VII.

Il est des plus important que l’étudiant fasse tourner cette Roue de symbolisme jusqu’à ce que les personnages se fondent imperceptiblement les uns dans les autres dans une danse enivrante d’extase; ce n’est que lorsqu’il y sera parvenu qu’il sera en mesure de participer au Sacrement et d’accomplir pour lui-même - et pour tous les hommes – le Grand Œuvre.

Mais qu’il se souvienne également du secret pratique enfermé dans tous ces corridors balayés par les vents, le secret de la préparation effective de la Pierre Philosophale, la Médecine des Métaux, et l’Elixir de Vie !


XIII. La Mort

La lettre hébreu qui correspond à cette carte est Nun qui désigne le poisson, le symbole de la vie sous les eaux, la vie qui voyage dans les eaux. Elle se réfère au signe Zodiacal du Scorpion, qui est gouverné par Mars, la planète de l’énergie ardente sous sa forme la plus basse, qui est nécessaire pour fournir l’impulsion. En alchimie, cette carte explique l’idée de putréfaction, le nom technique donné par les alchimistes à la série de changements chimiques qui développe dans l’œuf Orphique la forme définitive de vie latente dans la graine originelle.

C’est l’un des deux signes les plus puissants du Zodiaque, mais il n’a ni la simplicité ni l’intensité du Lion. Il est formellement divisé en trois parties, la plus basse est symbolisée par le Scorpion dont les premiers observateurs de la Nature supposaient qu’il se suicidait lorsqu’il se retrouvait encerclé par des flammes ou dans une autre situation désespérée. Cela représente la putréfaction sous sa forme la plus basse. Le stress de ce qui l’entoure est devenu intolérable et l’élément attaqué se soumet volontiers au changement, ainsi le potassium prend feu lorsqu’on le jette à l’eau et accepte l'étreinte de l’oxhydryle.

L'interprétation médiane de ce signe est donnée par le serpent, qui est d'ailleurs le thème principal du signe. Le serpent est sacré, Seigneur de Vie et de Mort, et sa méthode pour se déplacer suggère l’ondulation rythmique de ces phases jumelles de la vie que nous appelons respectivement vie et mort. Le serpent est aussi, comme expliqué précédemment, le principal symbole de l'énergie masculine. En partant de cela, nous voyons que cette carte est, dans un sens très strict, l’achèvement de l’Atout XI, la carte appelée Désir, et l’Atout XII, le Pendu, représente la solution ou de la dissolution qui les relie.

L’aspect le plus élevé de la carte est l’Aigle, qui représente l’exaltation dominant la matière solide. Les premiers chimistes ont compris grâce à certaines expériences, que l’élément le plus pur (c’est-à-dire le plus ténu) était dégagé sous forme de gaz ou de vapeur. On retrouve donc sur cette carte les trois types essentiels de putréfaction.

La carte elle-même représente la danse de la mort, le personnage est un squelette tenant une faux, et le squelette et la faux sont tous deux des symboles important de Saturne. Cela semble étrange puisque Saturne n’a pas de lien manifeste avec le Scorpion, mais Saturne représente la structure essentielle des choses existantes. Il est cette nature élémentaire des choses qui ne sont pas détruites par les changements ordinaires qui se produisent dans les opérations de la Nature. De plus il porte la couronne d’Osiris qu’il représente dans les eaux de l’Amenti. Plus encore, il est le Dieu masculin créateur originel : voir l’Atout XV. « Redeunt Saturnia Regna. » C’est une corruption de la Tradition, la confusion entre Set et le culte du Dieu Mourant, incomprise, déformée et dénaturée par la Loge Noire, qui a fait de lui un symbole sénile et diabolique.

Avec le mouvement de sa faux, la Mort produit des bulles qui commencent à donner une apparence aux nouvelles formes qu’elle crée dans sa danse, et ces formes dansent aussi.

Sur cette carte le symbole du poisson est capital, le poisson (Il Pesce, comme on l’appelle à Naples et dans bien d’autres lieux) et le serpent sont les deux principaux objets d’adoration des Cultes qui enseignaient la doctrine de la résurrection ou de la réincarnation. Nous avons ainsi Oannes et Dagon, les dieux poissons d‘Asie occidentale, et l’on retrouve des cultes similaires dans de nombreuses autres parties du monde. Même dans le christianisme, le Christ était symbolisé sous la forme d’un poisson. Le mot grec Ixthus « qui signifie poisson et symbolise très justement Christ », comme nous le rappelle Browning, était censé être un notarikon, les initiales d'une phrase qui signifie « Jésus Christ Fils de Dieu, Sauveur ». Ce n’est pas par accident que Saint Pierre était pêcheur. Les Evangiles sont aussi pleins de miracles liés au poisson et le poisson est sacré pour Mercure car son sang est froid ainsi qu’en raison de sa rapidité et de son éclat. Le poisson a aussi un symbolisme sexuel, cela rappelle à nouveau la fonction de guide des morts qu’a Mercure et l’élément de nature continuellement élastique.

Cette carte doit alors être considérée comme étant de la plus grande importance. Il s’agit même d’une anthologie de l'énergie universelle sous sa forme la plus secrète.


XIV. L'Art

Cette carte est le complément et l’accomplissement de l’Atout VI. Les Gémeaux. Elle est liée au Sagittaire qui dans le Zodiaque est à l'opposé des Gémeaux et ainsi, « d’une autre manière », elle ne fait qu’un avec eux. Sagittaire signifie l’Archer et la carte est (dans sa forme la plus simple et la plus primitive) une représentation de Diane Chasseresse. Diane est surtout l’une des déesses lunaires, même si pour les Romains elle était plutôt une sorte d’Artémis vierge (la déesse grecque), qui est aussi la Grande Mère de la Fertilité, la Diane d’Ephèse aux Multiples Seins. (Une forme d’Isis - voir les Atouts II et III). Le lien entre la Lune et la Chasseresse est montré par la forme de l’arc, et la signification occulte du Sagittaire est la flèche perçant l’arc en ciel, les trois dernières voies de l’Arbre de Vie forment le mot Qesheth, signifiant arc en ciel. Le Sagittaire porte aussi la flèche qui transperce le ciel, car sa voie mène de la Lune de Yesod au Soleil de Tiphereth. (Cette explication est très technique, mais elle est nécessaire parce que la carte représente une importante formule scientifique, qui ne peut être exprimée dans un langage adapté à la compréhension commune.)

Cette carte représente la Consommation du Mariage Royal qui a eu lieu avec l’Atout VI. Les personnages en noir et blanc sont désormais unis dans un unique personnage androgyne. Même les abeilles et les serpents sur leurs vêtements se sont unis. Maintenant le Lion Rouge est blanc et il est plus grand et plus imposant, tandis que l’Aigle Blanc a lui aussi grandi et est devenu rouge. Il a donné son sang rouge en échange du gluten blanc de la mariée. (Il n‘est possible d’expliquer ces termes qu’aux étudiants ayant déjà une bonne connaissance de l’alchimie.)

L’équilibre et le changement vers l’opposé sont entièrement effectifs dans le personnage lui-même, la femme blanche a maintenant une perle noire, le roi noir et un roi blanc. Elle porte la couronne d’or avec un bandeau argenté, lui a une couronne d’argent avec un filet d’or, mais la tête blanche sur la droite se prolonge par un bras blanc sur la gauche qui tient la coupe de gluten blanc, alors que la tête noire à gauche a un bras noir à la droite qui tient la lance qui s’est transformée en une torche et déverse son sang brûlant. Le feu brûle l’eau, l’eau éteint le feu.

Le vêtement du personnage est vert, ce qui symbolise la croissance végétale : il s’agit d’une allégorie alchimique. Dans le symbolisme des pères de la science, tous les objets « réels » étaient considérés comme morts, la difficulté de transmuter des métaux venait du fait que les métaux, tels qu'ils se présentent dans la nature, sont de la nature des excréments, car ils n’ont pas grandi. Le premier problème de l’alchimie était d’amener le minéral à la vie végétale. Les adeptes pensaient que la bonne façon de le faire était d’imiter les processus de la nature. La distillation, par exemple, n’était pas une opération à effectuer en chauffant quelque chose dans une cornue au-dessus d’une flamme, elle devait avoir lieu naturellement, même si des mois étaient nécessaires pour parfaire l’Œuvre. (A cette période de la civilisation, les esprits curieux pouvaient se permettre d’y passer plusieurs mois.)

Une grande partie de ce qu’aujourd’hui les gens considèrent comme étant de l’ignorance, étant eux-mêmes ignorants de ce que les hommes d’autrefois pensaient, vient de ce malentendu. Au bas de cette carte, par exemple, on voit le Feu et l’Eau se mélanger harmonieusement. Mais ce n'est qu’un symbole brut de l’idée spirituelle, qui est la satisfaction du désir d’une forme d’élément incomplet de satisfaire sa formule par assimilation de son égal et opposé. Cet état du grand Œuvre consistait donc à mélanger des éléments contradictoires dans un chaudron. Ce mélange est représenté ici de couleur dorée ou solaire, parce que le Soleil est le Père de toute vie et qu’il préside (en particulier) la distillation. La fertilité de la Terre est maintenue par la pluie et le soleil, la pluie est formé par un processus lent et calme, et est rendue effectif par la coopération de l’air qui est alchimiquement le résultat du Mariage du Feu et l’Eau. Il en est de même de la formule de la vie dont l’élément contradictoire est la mort ou la putréfaction. Ici elle est symbolisée par la caput mortuum sur le chaudron, un corbeau perché sur un crâne. En termes d’agriculture, c’est la terre en jachère.

Il s’agit d’une interprétation particulière de cette carte qui n’est comprise que par les initiés du IX° de l’OTO, car elle contient une formule pratique magique d’une importance telle qu’il est impossible de la communiquer ouvertement.

S’échappant du chaudron, à la suite de l’opération pratiquée, il y a un flot de lumière qui se transforme en deux arcs en ciel, ils forment la cape du personnage androgyne. Au centre, une flèche est tirée vers le haut. C’est lié au symbolisme général qui a été expliqué précédemment, la spiritualisation du résultat du Grand Oeuvre.

L’arc en ciel est d’ailleurs le symbole d’une autre étape du processus alchimique. A un certain moment, à cause de la putréfaction, on observe un phénomène lumineux multicolore (Le « manteau multicolore », qui fut, dit-on, porté par Joseph et Jésus dans les ancienne légendes, fait référence à ça. Voir aussi l’Atout 0, le vêtement chamarré de l’Homme Vert, Rêveur-Rédempteur).

Pour résumer cela, l’ensemble de cette carte représente le contenu caché de l’Œuf décrit sur l’Atout VI. C’est la même formule, mais à un stade plus avancé. La dualité originelle a été entièrement compensée, mais après la naissance vient la croissance, après la croissance vient la puberté et après la puberté vient la purification.

Sur cette carte il est donc préfiguré la dernière étape du Grand Œuvre. Derrière le personnage, ses bords teinté par l’arc en ciel qui a maintenant surgi, des arcs en ciel jumeaux formant la cape du personnage, il y a une gloire portant une inscription VISITA INTERIORA TERRAE RECTIFICANDO INVENIES OCCULTUM LAPIDEM.

« Visite l’intérieur de la terre et en rectifiant tu découvriras la pierre cachée. » Ses initiales forment le mot V.I.T.R.I.O.L., le Solvant Universel, qui sera examiné plus tard. (Sa valeur est 726 = 6 X 112 = 33 x 22). Cette « pierre cachée » est aussi appelée la Médecine Universelle. Elle est parfois décrite sous la forme d’une pierre, parfois sous forme de poudre, parfois sous forme de teinture. Elle se divise à nouveau en deux formes, l’or et l’argent, le rouge et le blanc, mais son essence est toujours la même et sa nature est de n’être compris que par l’expérience. C’est parce que les alchimistes avaient affaire à des substances à la frontière de la « matière » qu’il est si difficile de les comprendre. Ils auraient qualifié l’objet de la chimie et de la physique d’aujourd’hui, d’étude des choses mortes, car la véritable différence entre les êtres vivants et les morts est, en premier lieu, leur comportement.

Les initiales de la devise alchimique donnée ci-dessus forment le mot Vitriol. Cela n’a rien à voir avec les sulfates d’hydrogène, de fer ou de cuivre, comme l'usage moderne pourrait le faire penser. Le Vitriol représente une combinaison équilibrée des trois principes alchimiques, Soufre, Mercure et le Sel. Ces noms n’ont aucun lien avec les substances ainsi nommées par le vulgaire, elles ont déjà été décrites dans les Atout I, III et IV.

Le conseil pour « visiter l’intérieur de la terre » est une récapitulation (sur un plan plus élevé) de la première formule de l’Œuvre qui a été le thème récurant de ces essais. Le mot important dans l’injonction est le mot central RECTIFICANDO, qui implique la bonne guidance de la nouvelle substance vivante sur la voie de la Véritable Volonté. La pierre philosophale, la Médecine Universelle, est un talisman à utiliser en tout état de cause, un véhicule totalement élastique et totalement rigide de la Véritable Volonté des alchimistes. Elle fertilise et mène l’Œuf Orphique à la Vie manifestée.

La Flèche, à la fois sur cette carte et sur l’Atout VI est d’une importance suprême. La Flèche est, en fait, le glyphe le plus simple et le plus pur de Mercure, qui est le symbole de la Volonté dirigée.


XV. Le Diable

Cette carte est liée à la lettre Ayin qui désigne l’œil et elle se réfère au Capricorne du Zodiaque. Dans les âges sombres du christianisme, le Diable était complètement incompris. Eliphas Levi l’a étudié en profondeur en raison de son lien avec la magie cérémonielle, son thème de prédilection et il l’a redessiné, l’identifiant au Baphomet, l’idole à tête d’Ane des Templiers. (Les premiers chrétiens avaient également été accusés d’adorer un âne, ou un dieu à tête d’âne). Mais à cette époque les recherches archéologiques n’étaient pas allées très loin, la nature du Baphomet n’était pas bien comprise. Au moins il a réussi à identifier le bouc représenté sur la carte avec Pan. Sur l’Arbre de Vie, les Atout XIII et XV sont placés symétriquement et vont de Tiphereth, la conscience humaine, aux domaines dans lesquels la Pensée (d’une part) et les Cieux (de l’autre) se développent. Entre elles, l’Atout XIV mène à la sphère qui formule l’Existence. Ces trois cartes peuvent donc se résumer comme un idéogramme des processus par lesquels l’idée se matérialise physiquement.

Cette carte représente l’énergie créatrice sous sa forme la plus matérielle; dans le Zodiaque, le Capricorne est placé au Zénith. C’est le signe le plus exalté, c’est le bouc sautant avec convoitise sur les sommets de la terre. Le signe est gouverné par Saturne, un signe d’individualité et de perpétuité. Dans ce signe, Mars est exalté, montrant sous sa meilleure forme l’énergie ardente et matérielle de création. La carte représente Pan Pangenetor, Celui qui Engendre Tout. C’est l’Arbre de Vie vu sur un fond de folie de formes extraordinairement fragiles, complexes et fantastiques, la divine folie du printemps, déjà contenue dans la folie méditative de l’hiver, car le Soleil tourne en direction du nord en entrant dans ce signe. Les racines de l’Arbre sont devenues transparentes pour montrer les innombrables soubresauts de la sève, devant l’Arbre il y a le bouc de l’Himalaya, avec un œil au milieu du front, représentant le dieu Pan sur les montagnes les plus élevées et les plus secrètes de la terre. Son énergie créatrice est voilée sous le symbole de la Baguette de Chef Adepte, couronné du globe ailé et des serpents jumeaux d'Horus et d'Osiris.


Entends-moi, Seigneur des Etoiles,

Car je t’ai toujours adoré

Avec des larmes, des chagrins et des cicatrices,

Avec joie, un effort joyeux.

Entends-moi, Ô bouc, blanc comme les lys

Bruissant comme un buisson d'épines,

Avec un collier d’or à ton cou,

Un arc rouge pour cornes.


Le signe du Capricorne est rude, dur, sombre, aveugle même, l’envie de créer ne tient pas compte de la raison, de la coutume ou de la prévoyance. Il est divinement sans scrupules, négligeant sublimement le résultat. « Tu n’as le droit que d’accomplir ta volonté. Fais cela et nul ne dira non. Car la volonté pure, sans but, délivrée de la soif de résultat, est en tout point parfaite. »

Il faut également remarquer que le tronc de l’Arbre transperce les cieux, près de lui il y a l’anneau du corps de Nuith. De même, la Baguette descend indéfiniment vers le centre de la terre. « Si je lève la tête, moi et ma Nuith ne faisons plus qu’un. Si je baisse la tête et crache mon venin alors c’est l’extase de la terre, et moi et la terre ne faisons plus qu’un. ».

Le héros de cette carte est alors l’appréciation totale de toutes les choses existantes. Il se réjouit dans la rudesse et la stérilité ainsi que dans la douceur et la fertilité. Toutes choses exaltent pareillement de lui. Il représente la conclusion de l'extase dans chaque phénomène, même s’il est naturellement répugnant, il transcende toutes les limites, il est Pan, il est Tout.

Il est important de noter quelques autres correspondances : Les trois voyelles de l’alphabet hébreu, Aleph, Yod, Ayin, forment le nom sacré de Dieu, I A O. Ces trois Atout, IX, 0 et XV, offrent ainsi une triple explication de l’énergie créatrice masculine, mais cette carte représente surtout l’énergie masculine dans son aspect le plus masculin. Saturne qui la régit, c’est Set, le dieu à tête d’âne des déserts égyptiens, il est le dieu du sud. Son nom fait référence à tous les dieux contenant les lettres, comme Shaitan, ou Satan. Les environs sont essentiels à son symbolisme - des lieux arides, en particulier des lieux en altitude. Le culte de la montagne en est un parallèle exact. L’Ancien Testament est plein d’attaques contre les rois qui célébraient un culte sur des « lieux élevés », même si Sion elle-même était une montagne ! Cette notion a persisté, et même à l’époque des Sabbats des Sorcières, ils se tenaient lorsque c’était possible, sur un sommet désolé, mais (si ce n’était pas possible) ils étaient célébrés dans un endroit sauvage, non contaminé par la fourberie des hommes.

Notez que Shabbathai, la « sphère de Saturne » c’est le Sabbat. Historiquement, l’animosité contre les sorcières était liée à la crainte des Juifs, dont les rites, supplantés par les formes chrétiennes de magie, étaient devenus mystérieux et terrible. Des chrétiens pensaient que les enfants chrétiens étaient volés, sacrifiés et mangés. La croyance existe toujours aujourd’hui.

Dans chaque symbole de cette carte il y a une allusion aux choses les plus élevées et les plus reculées. Même les cornes du bouc sont en spirale, et représentent le mouvement de l’énergie qui imprègne tout. Zoroastre définit Dieu comme « ayant une force en spirale ». Comparez cela aux écrits, plus récent mais moins profonds, d’Einstein. (Comparez Saturne, à une extrémité des Sept Vagabonds Sacrés, et la Lune à l’autre: le vieillard et la jeune fille. Ils sont liés plus que toutes les autres planètes, puisque 32 = 9 et chacun contient en lui les extrêmes de sa propre idée).


XVI. La Tour

Cette carte est liée à la lettre Peh, qui désigne la bouche, elle se réfère à la planète Mars. Dans son interprétation la plus simple, elle se réfère à la manifestation de l’énergie cosmique sous sa forme la plus grossière. L’illustration montre la destruction par le feu des choses matérielles. Elle peut être considérée comme la préface de l’Atout XX, le Jugement Dernier, c’est-à-dire la venue d’un nouvel Eon.

Au bas de la carte on voit donc la destruction de l’ancien Eon par la foudre, des flammes et des engins de guerre. Dans le coin droit il y a les mâchoires de Dis crachant une flamme à la base de la structure. Tombant de la tour on voit des membres de la garnison complètement disloqués. On notera qu’ils ont perdu leur apparence humaine.

Ils ne sont plus que des simples expressions géométriques.

Ceci suggère une autre interprétation (totalement différente) de la carte. Pour la comprendre, il est nécessaire de se référer aux doctrines du Yoga, en particulier celles les plus courantes au sud de l’Inde, où le culte de Shiva, le destructeur, est fondamental. Shiva est représenté dansant sur les cadavres de ses fidèles. Comprendre cela n’est pas facile pour les esprits occidentaux. En résumé, la doctrine veut que la réalité ultime (qui est Perfection) est Néant. C’est pourquoi toutes les manifestations, quand bien même seraient-elles glorieuses ou délicieuses, ne sont que souillures. Pour parvenir à la perfection, toutes les choses existantes doivent être annihilées. La destruction de la garnison peut ainsi être interprétée comme représentant leur émancipation de la prison de la vie, qui les confinait. C’était leur manque de sagesse qui les attachait à elle.

Ce qui précède nous indique clairement que les symboles magiques doivent toujours être compris dans un double sens, chacun contredisant l’autre. Ces idées se fondent naturellement dans les significations les plus élevées et les plus profondes de la carte.

Il y a une référence directe à cette carte dans le Livre de la Loi. Dans le chapitre I, verset 57, la déesse Nuith dit : « Invoquez-moi sous mes étoiles ! L’amour est la loi, l’amour avec intention. Ne laissez pas les fous se méprendre sur l’amour, car il y a amour et amour. Il y a la colombe et il y a le serpent. Choisissez bien ! Lui, mon augure, a choisi, connaissant la loi de la forteresse et le grand mystère de la Maison de Dieu. » (Pour cette raison, l’ancien nom de la carte a été conservé, même s’il n’est plus très compréhensible. Sinon, elle aurait pu s’appeler Guerre.)

Le trait dominant de cette carte c’est l’Œil d’Horus. C’est aussi l’Œil de Shiva, et selon la légende de ce culte, s’il s’ouvre l’Univers sera détruit.

Il y a aussi une signification technique magique spéciale, qui n’est expliquée ouvertement qu’aux initiés du degré Onzième de l'OTO, un grade si secret qu’il n’est même pas mentionné dans les documents officiels. On ne peut même pas la comprendre en étudiant l’Œil dans l’Atout XV. On peut tout de même dire que les sages arabes et les poètes persans ont écrit, pas toujours prudemment, sur ce sujet.

Baigné dans la splendeur de cet Œil (ce qui suppose maintenant encore un troisième sens qu’on retrouve dans l’Atout XV), il y a la Colombe tenant un rameau d’olivier et le Serpent: comme dans la citation plus haut. Le Serpent est dépeint sous l’apparence du Lion-Serpent Xnoubis ou Abraxas. Cela représente les deux formes du désir, ce que Schopenhauer aurait qualifié de volonté de vivre et de volonté de mourir. Ils représentent les pulsions féminines et masculines, la noblesse des secondes est peut-être basée sur la reconnaissance de la futilité des premières. C’est peut-être pour cette raison que le renoncement à l’amour dans tous les sens ordinaire du mot a été si constamment annoncé comme le premier pas vers l’initiation. C’est une vision inutilement rigide. Cet Atout n’est pas la seule carte du jeu pas plus que la « volonté de vivre » n’est incompatible avec la « volonté de mourir ». Cela devient clair dès que la vie et la mort sont comprises (Voir l’Atout XIII) comme des phases d’une manifestation unique de l’énergie.


XVII. L'Etoile

La lettre hébreu qui correspond à cette carte est He, comme cela a été expliqué par ailleurs. Elle se réfère au Verseau du Zodiacal, le porteur d'eau. La carte représente Nuith, Notre-Dame des Etoiles. Pour saisir pleinement cette phrase, il est nécessaire de comprendre le premier chapitre du Livre de la Loi.

La personne de la déesse est représentée dans sa manifestation, c’est à dire, non pas sous la forme de l’espace environnant du ciel, représenté sur l’Atout XX, où elle est idée philosophique pure, continue et omniforme. Sur cette carte elle est personnifiée sous l’apparence d’un personnage d’apparence humaine, elle est représentée portant deux coupes, l’une d’or, tenue au-dessus de sa tête et de laquelle elle se verse de l’eau dessus. (Ces coupes ressemblent à des seins et il est écrit: « le lait des étoiles de ses seins, oui, le lait des étoiles de ses seins »).

L’Univers est ici décomposé en ses éléments ultimes. (On est tenté de citer la Vision du Lac Pasquaney, « Le néant avec des scintillements ... mais quels scintillements ! ») Derrière le personnage de la déesse il y a le globe céleste. La plus importante de ses caractéristiques c’est l’Etoile à sept branches de Vénus, comme si elle affirmait que la principale caractéristique de sa nature était l’amour. (Voir à nouveau la description dans le chapitre I du Livre de la Loi). De la coupe d'or, elle verse cette eau éthérique, qui est aussi le lait, l’huile et le sang, sur sa propre tête, montrant ainsi l’éternel renouvellement des catégories, des possibilités inépuisables de l’existence. La main gauche, plus basse, tient une coupe d’argent, dont elle verse également la liqueur immortelle de sa vie. (Cette liqueur c’est l’Amrita des philosophes indiens, le Népenthès et l’Ambroisie des grecs, l’Alkahest et le Remède Universel des alchimistes, le Sang du Graal, ou plutôt le nectar qui est la mère de ce sang. Elle la verse à la jonction de la terre et de l’eau Cette eau est l’eau de la grande mer de Binah, dans la manifestation de Nuith sur un plan inférieur, elle est la Grande Mère. Car la Grande Mer est sur le bord de la terre fertile, représentée par les roses dans le coin supérieur droit de la carte. Mais entre la mer et la terre est « L’Abysse » qui est caché par les nuages qui tourbillonnent comme une extension de ses cheveux : « mes cheveux, les arbres de l’Eternité ». (Al. I, 59).

Dans le coin gauche de la carte il y a l’étoile de Babalon, le Sigil de la Fraternité de l’A.'. A.'. car Babalon est une autre matérialisation de l’idée originelle de Nuith, elle est la Femme Ecarlate, la prostituée Sacrée qui est la dame de l’Atout XI. De cette étoile, derrière la sphère céleste elle-même, sortent des rayons ondulés de lumière spirituelle. Les cieux eux-mêmes ne sont plus qu’un voile devant le visage de la déesse immortelle.

On verra que chaque forme d’énergie sur cette carte est en spirale. Zoroastre a dit: « Dieu est celui qui, ayant la tête d’un faucon, a une force en spirale. » Il est intéressant de noter que cet oracle semble anticiper l’Eon actuel, celui du Seigneur à tête de faucon ainsi que la conception mathématique de la forme de l’Univers tel qu’elle a été calculée par Einstein et son école. Ce n’est que dans la coupe du bas que les formes d’énergie deviennent rectilignes. On peut y découvrir la doctrine qui affirme que l’aveuglement de l’humanité quant aux beautés et aux merveilles de l’Univers est dû à cette illusion de rectitude. Il est significatif que Riemann, Bolyai et Lobatchewsky semblent avoir été les prophètes mathématiques de la Nouvelle Révélation. Car la géométrie euclidienne dépend de la conception des lignes droites, et c’est parce qu’on n’a pas pu prouver le postulat des parallèles que les mathématiciens ont commencé à penser que la droite n’avait pas de véritable correspondance avec la réalité.

Dans le premier chapitre du Livre de la Loi, la conclusion est d’une importance pratique. Elle donne la formule définitive pour atteindre la vérité.

« Je donne d’inimaginables joies sur terre : la certitude, non la foi, durant la vie, au sujet de la mort, la paix indicible, le repos, l’extase et je ne demande rien en sacrifice. »

« Mais pour m’aimer il est préférable de le faire sous les étoile de la nuit dans le désert et de brûler mon encens devant moi, de m’invoquer avec le cœur pur et la flamme du Serpent en toi, tu viendras t’allonger quelques instant à mes côtés. Car après un baiser tu seras prêt à tout me donner, mais celui qui donne ne serait-ce qu’une particule de poussière perdra tout immédiatement. Tu rassembleras des biens, de nombreuses femmes et des épices, tu porteras de riches parures, tu dépasseras en splendeur et en orgueil toutes les nations de la terre, mais toujours par amour pour moi et tu accèderas ainsi à ma joie. Je te demande sérieusement de venir à moi dans un simple vêtement et couvert d’une riche coiffe. Je t’aime ! Je te désire ! Pâle ou pourpre, voilé ou voluptueux, moi qui ne suis que plaisir, écarlate et ivresse dans le sens le plus intime, je te désire. Enfile des ailes et éveille la splendeur blottie en toi, viens à moi !

A toutes mes rencontres avec toi la prêtresse parlera et ses yeux brûleront de désir alors qu’elle sera nue et réjouie dans mon temple secret, Pour moi ! Pour Moi ! Appelant la flamme des cœurs de tout son chant d’amour.

Chante pour moi le chant d’amour extatique! Brûle pour moi des parfums ! Porte pour moi des bijoux ! Bois pour moi car je t’aime ! Je t’aime

Je suis la fille aux paupières d’azur du Crépuscule, je suis la brillance nue du ciel de la nuit voluptueuse.

Pour moi ! Pour moi !

La Manifestation de Nuit est à sa fin. »


XVIII. La Lune

Le Dix-Huitième Atout est lié à la lettre Qoph, ce qui représente le Poissons dans le zodiaque. On l’appelle la Lune.

Le Poisson est le dernier des Signes dans le Zodiaque, il représente la dernière étape de l’hiver. On pourrait l’appeler la Porte de la Résurrection (la lettre Qoph désigne l’arrière de la tête et est reliée aux capacités du cervelet). Dans le système de l’ancien Eon, la résurrection du Soleil ne se faisait pas uniquement en hiver mais aussi la nuit, et cette carte représente minuit.

« Il y a un demain qui commence à naitre à minuit », a écrit Keats. Pour cette raison, il apparaît au bas de la carte, sous l’eau qui est teintée avec de représentation d’abominations, le Scarabée sacré, le Khephrâ égyptien, qui porte le Disque Solaire dans ses mandibules. C’est ce Scarabée qui porte le Soleil en Silence dans l’obscurité de la Nuit et l’amertume de l’Hiver.

Au-dessus de la surface de l’eau il y a un paysage sinistre et menaçant. Nous voyons un chemin où un ruisseau teinté de sang qui coule d’un espace entre deux montagnes arides, neuf gouttes de sang impur ayant chacune la forme de Yod, y tombent en provenance de la Lune.

La Lune, qui est ainsi au plus haut et au plus bas et remplit tout l’espace entre les deux, est la plus universelle des Planètes. Dans son aspect le plus élevé, elle occupe la place du lien entre l’humain et le divin, comme on le voit dans l’Atout II. La Grande Prêtresse. Sur cet Atout, son avatar plus bas, elle rejoint la sphère terrestre de Netzach à Malkuth, le point culminant de la matière dans toutes les formes supérieures. C’est la lune décroissante, la lune de la sorcellerie et des actes abominables. Elle est l’obscurité empoisonnée qui est la condition de la renaissance de la lumière.

Ce chemin est gardée par Tabu. Elle est impureté et maléfice. Sur les collines il y a les tours noires du mystère sans nom, d’horreur et de peur. Touts les préjugés, toutes les superstitions, la tradition de mort et le dégoût ancestral, se combinent tous pour assombrir sa face aux yeux des hommes. Il faut un courage irréductible pour commencer à marcher sur ce chemin. Voici, une vie étrange et illusoire. La lune n’a pas d’air. Dans cette quête le chevalier doit se fonder sur les trois sens inférieurs : le toucher, le goût et l’odorat. Une telle lumière peut être plus dangereuse que l’obscurité et le silence est blessé par les hurlements des bêtes sauvages.

Quel Dieu appelons-nous à l’aide ? C’est Anubis, le veilleur dans la pénombre, le dieu qui se tient sur le seuil, le dieu chacal de Khem, qui est là, sous une double apparence entre les Chemins. A ses pieds, il y a les chacals eux-mêmes, ils cherchent à dévorer les cadavres de ceux qui ne L’ont pas vu, ou qui ne connaissaient pas Son Nom.

C’est le seuil de la vie, c’est le seuil de la mort. Tout est douteux, tout est mystérieux, tout est enivrant. Pas l’ivresse solaire bénigne de Dionysos, mais la terrible folie des drogues pernicieuses, c’est une ivresse des sens une fois que l’esprit a été aboli par le venin de cette Lune. C’est ce qu’a écrit d'Abraham dans le Livre du Commencement: « Une grande obscurité horrible est tombée sur lui. » On se souvient de l’écho mental de réalisation inconsciente, de cette iniquité suprême que les mystiques ont toujours célébré dans leurs récits de la Nuit Sombre de l’Ame. Mais les hommes les meilleurs, les hommes véritables, ne considèrent pas du tout la question en ces termes. Quelles que soient les horreurs qui affligent l’âme, quelles que soient les abominations qui excitent la haine du cœur, quelles que soient les terreurs qui assaillent l’esprit, la réponse est la même à chaque étape: « Que l’Aventure est splendide ! »


XIX. Le Soleil

Sur cette carte on peut voir ce qu’en langage héraldique on décrirait comme « le Soleil, chargé d’une rose, sur une butte verte ».

C’est l’une des cartes les plus simples, elle représente Heru-ra-ha, le Seigneur du Nouvel Eon, comme il se manifeste à la race des hommes sous l’apparence du Soleil spirituel, moral et physique. Il est le Seigneur de la Lumière, de la Vie, de la Liberté et de l’Amour. Cet Eon a pour but l’émancipation totale de la race humaine.

La rose représente l’épanouissement de l’influence solaire. Autour de l’image nous voyons les signes du Zodiaque dans leur position habituelle, le Bélier se levant à l’Est et ainsi de suite. La liberté apporte la santé mentale. Le Zodiaque est une sorte de représentation enfantine du corps de Nuith, une différenciation et une classification, une ceinture choisie, une ceinture de Notre-Dame de l’espace infini. La commodité de la description excusera la méthode. La butte verte représente la terre fertile, sa forme qui, pour ainsi dire, aspire aux cieux. Mais autour du sommet de la butte il y a un mur, ce qui indique que l’aspiration du nouvel Eon ne signifie pas absence de contrôle. Pourtant au delà de ce mur il y a les enfants jumeaux qui (sous une forme ou une autre) sont si souvent revenus dans toute cette symbolique. Ils représentent le masculin et le féminin, éternellement jeunes, sans pudeurs et innocents. Ils dansent dans la lumière et pourtant ils vivent sur la terre. Ils représentent la prochaine étape qui devra être atteinte par l’humanité, dans laquelle la liberté complète est semblable à la cause et au résultat de cette nouvelle arrivée de l’énergie solaire sur la terre. On ne considère plus que de telles idées ne sont que péché et mort. A leurs pieds il y a les signes les plus sacrés de l’ancien Eon, la combinaison de la Rose et de la Croix d’où ils sont apparus, mais qui forment toujours leur support.

La carte elle-même symbolise cet accroissement de l’idée de la Rose et de la Croix. La Croix monte maintenant jusqu’au Soleil, dont, bien sûr, elle tire son origine. Il a douze rayons, ce n’est pas uniquement le nombre des signes du Zodiaque, mais aussi le titre le plus sacré des Anciens, qui est Hua. (Le mot Hua, « il », a une valeur numérique de 12.) La limitation de la loi commune, qui est toujours associée au chiffre quatre, a disparu. Les quatre bras de la Croix limitée par la loi ont disparu, l’énergie créatrice de la Croix se développe librement, ses rayons transpercent le corps de Notre-Dame des étoiles dans toutes les directions.

En ce qui concerne le mur, on notera qu’il encercle complètement le sommet de la butte, ce qui souligne que la formule de la Rose et de la Croix est toujours valide en ce qui concerne les matières terrestres. Mais il a maintenant, ce qui n’était pas le cas auparavant, une alliance étroite et définitive avec le céleste.

Il est également très important d’observer que la formule de la Rose et de la Croix (indiquée par la butte entourée d’un mur) a accompli la mutation par le feu en « quelque chose de riche et d’étrange », car la butte est verte, alors qu’on pourrait s’attendre à ce qu’elle soit rouge et que le mur est rouge, alors qu’on pourrait s’attendre à ce qu’il soit vert ou bleu. Ce symbolisme nous indique que ce doit être l’un des grands progrès dans l’adaptation du nouvel Eon d’agir simplement et sans préjugés liés aux problèmes redoutables qui ont été soulevés par le développement de la civilisation.

L’homme s’est terriblement éloigné du système social, même si ce n’était pas un système, de l’homme des cavernes, de la conception primitive de la propriété. L’homme est allé si loin de la classification anatomique brut de l’âme de chaque être humain, qu’il est lui-même parvenu dans la fange la plus terrible de la psychopathologie et de la psychanalyse. Les préjugés des gens dont l’esprit vient moralement d’environ 25 000 ans avant notre ère sont fastidieux et pénibles.

En grande partie à cause de leur propre intransigeance, ces gens sont nés avec une loi spirituelle différente, ils se retrouvent non seulement persécutés par leurs ancêtres, mais désorientés par leur propre position incertaine. Ce doit être la tâche des pionniers du nouvel Eon d’arranger cela.


XX. L'Eon

Pour cette carte, il a été nécessaire de s’écarter complètement de la tradition des cartes, afin de perpétuer cette tradition.

L’ancienne carte était appelée l’Ange ou Le Jugement Dernier. Elle représentait un Ange ou un Messager soufflant dans une trompette où était attaché un drapeau portant le symbole de l’Eon d’Osiris. En dessous, des tombes étaient ouvertes et les morts se levaient. Il y en avait trois. Celui qui était au milieu avait les mains levées, ses bras formant des angles droits au niveau des coudes et des épaules de manière à former la lettre Shin qui est liée au Feu. La carte représente donc la destruction du monde par le Feu. Cela date de 1904, lorsque le feu dieu ardent Horus a remplacé le dieu aérien Osiris à l’Est en tant que Hiérophante (voir Atout V). Au début de ce nouvel Eon, il est donc bon d’exposer le message de cet ange qui a apporté la nouvelle du nouvel Eon à la terre. La nouvelle carte est donc par nécessité une adaptation de la Stèle de Révélation.

Vers le haut de la carte il y a le corps de Nuith, le Déesse des Etoiles aux possibilités illimitées, Hadit au point de vue ubiquitaire, la seule conception philosophiquement défendable de la Réalité, est son compagnon. Il est représenté par un globe de feu, ce qui représente l’énergie éternelle, il est ailé pour montrer son pouvoir d’Aller. Suite à leur mariage, l’enfant Horus est né. Il est cependant connu sous son nom spécial, Heru-ra-ha. Un dieu double, sa forme extravertie est Ra-hoor-khuit et sa forme passive ou introvertie est Hoor-pa kraat. Il est aussi de caractère solaire et est donc représenté arrivant dans une lumière dorée.

Tout ce symbolisme est bien expliqué dans le Livre de la Loi.

On notera par ailleurs que le nom Heru est identique à Hru, qui est le grand Ange lié au Tarot. Ce nouveau Tarot peut donc être considéré comme une série d’illustrations du Livre de la Loi, la doctrine de ce livre s’y retrouve partout de façon implicite.

Au bas de la carte, nous voyons la lettre Shin sous une forme faisant penser à une fleur, les trois Yods sont occupés par trois personnages humains se levant pour participer à l’Essence du nouvel Eon. Derrière cette lettre il y a une représentation symbolique du Signe de la Balance qui est la préfiguration de l’Eon qui suivra l’Eon actuel, probablement dans environ 2000 ans, « la chute de la Grande Equinoxe, lorsque Hrumachis se lèvera et que celui qui a deux baguettes prendra mon trône et ma place. » L’Eon actuel est trop jeune pour donner une image plus précise de cet événement futur. Mais à ce sujet mettons en avant le personnage de Râ-hoor-khuit : « Je suis le Seigneur à la Double Baguette de Pouvoir, la baguette de Force de Coph Nia, mais ma main gauche est vide, car j’ai écrasé un Univers et rien ne subsiste. » Il y a de nombreux autres détails au sujet du Seigneur de l’Eon qui faudrait étudier directement dans le Livre de la Loi.

Il est également important d’étudier très soigneusement et méditer sur ce Livre afin d’apprécier les événements spirituels, moraux et matériels qui ont marqués le passage catastrophique de l’Eon d’Osiris à l’Eon d’Horus. L’époque de la naissance d’un Eon semble être marquée par une grande concentration du pouvoir politique avec des améliorations concomitantes des moyens de transport et de communication, avec une avancée générale philosophique et scientifique, avec un besoin général de consolidation de la pensée religieuse. Il est très instructif de comparer les événements des cinq cents dernières années précédant et suivant la crise d’il y a environ 2000 ans, avec ceux des périodes similaires centrés autour de 1904. C’est une pensée loin d’être rassurante pour la génération actuelle que de réaliser que nous sommes susceptibles de connaitre 500 ans d’Age Sombres. Mais, si l’analogie est bonne, c’est bien ce qui nous attend. Heureusement, aujourd’hui, nous avons des torches plus lumineuses et plus de porteurs de torches.


XXI. L'Univers

La première caractéristique la plus évidente de cette carte est qu’elle est la dernière de la série, elle est donc le complément du Fou. Cette carte est liée à la lettre Tau. Ainsi, ensemble les deux cartes forment le mot Ath, qui signifie Essence. Toute réalité est en conséquence compromise dans la série où ces deux lettres forment le début et la fin. Ce début n’était Rien, la fin doit donc également être Rien, mais Rien dans son expansion complète, comme cela a déjà été expliqué. Le chiffre 4 plutôt que le chiffre 2, a été choisi comme la base de cette expansion, en partie sans doute par commodité, pour agrandir « l’univers du discours », en partie aussi pour souligner l’idée de limitation.

Par extension la lettre Tau représente le Signe de la Croix et cette extension est symbolisée comme étant quadruple en raison de la commodité de la construction du symbole rotatif du Tétragramme. Dans le cas du chiffre 2, les seules issues possibles sont un retour à l’unité ou au négatif. Aucun processus continu ne peut être symbolisé commodément, mais le chiffre 4 se prête non seulement à cette extension rigide, les dures réalités de la nature, mais aussi à la transcendance de l’espace et du temps par un changement continu se compensant lui-même.

La lettre Tau est liée à Saturne, la plus extérieure et la plus lente des sept planètes sacrées. À cause de ces qualités lourdes et ternes, l’élément de Terre a été attaché à ce symbole. Les trois éléments originaux, Feu, Air, Eau, suffisaient pour la pensée primitive; la Terre et l’Esprit sont un ajout ultérieur. On ne les trouve pas, non plus, sur les vingt-deux Voies originales du Sepher Yetzirah. Le monde d’Assiah, le monde matériel, n’y apparait pas, sauf en lien avec l’Arbre de Vie.

De la même façon, l’élément Esprit est lié à la lettre Shin, comme ornement supplémentaire, un peu de la même façon que Kether qui est censé être symbolisé par le point le plus élevé du Yod du Tétragramme. Il est toujours nécessaire de faire la distinction entre les symboles de la théorie philosophique et ceux plus élaborés qui sont basés sur eux et sont nécessaires lors du travail pratique.

Saturne et la Terre ont certaines qualités communes : lourdeur, froideur, sécheresse, immobilité, ennui et d’autres dans cet esprit. Pourtant, Saturne apparaît en Binah en raison de sa noirceur sur l'échelle de la Reine, qui est l’échelle de la Nature Observée, mais toujours, dès que la fin d’un processus est atteinte, il revient automatiquement à son commencement.

En Chimie, ce sont les éléments les plus lourds qui sont incapables dans des conditions terrestres de soutenir l’anxiété et le stress de leur structure interne, ainsi ils irradient de particules extrêmement ténues et ayant une très forte activité. Dans un essai écrit à Cefalù, en Sicile, sur la seconde loi de la thermodynamique, il a été suggéré que si l’on atteint la température du zéro absolu, un élément plus lourd que l’uranium pourrait exister, d’une nature telle qu’il pourrait reconstituer toute la série des éléments. Il s’agissait d’une interprétation chimique de l’équation 0 = 2.

Il devient alors raisonnable de penser par analogie, comme la fin doit engendrer le début, le symbolisme fera de même et ainsi la noirceur est également attribuée au soleil selon une certaine longue tradition cachée. Un des chocs pour les candidats aux « Mystères » était la révélation que « Osiris est un dieu noir ».

Ainsi Saturne est masculin, c’est l’ancien dieu, (le dieu de la fertilité), le soleil au sud, mais aussi la Grande Mer, la grande Mère, et la lettre Tau sur l’Arbre de Vie apparaît comme une émanation de la lune de Yesod, la base de l’Arbre, et elle représente le processus de procréation et l’équilibre entre le changement et la stabilité ou plutôt leur identification. L’influence de la Voie descend sur la terre, Malkuth, la fille. Ici encore apparaît l’idée « d’installer la fille sur le trône de la Mère ». Dans la carte elle-même il y a ainsi un glyphe de l’achèvement du Grand Œuvre dans son sens le plus élevé, exactement comme l’Atout du Fou qui symbolise son début. Le Fou est l’issue négative vers la manifestation, l’Univers est cette manifestation, son objectif accompli, prêt à revenir. Les vingt cartes qui se trouvent entre ces deux cartes exposent le Grand Œuvre et ses agents à différentes étapes. La représentation de l’Univers dans ce sens est donc celle d’une demoiselle, la dernière lettre du Tétragramme.

Sur cette carte, elle est représentée sous l’apparence d’un personnage dansant. Dans ses mains, elle manipule la force rayonnante en spirale, active et passive, chacune possédant la double polarité. Son partenaire de danse est présenté sous l’apparence du Heru-Ra-Ha de l’Atout XIX. « Les Soleil, Force et Vision, Lumière, ce sont des serviteurs de l’Etoile et du Serpent. » Cette forme finale de la représentation de la Formule Magique du Dieu combine et transforme tant de symboles que sa description est difficile et serait inopérante. La bonne méthode pour étudier cette carte, c’est vrai pour toutes mais pour celle là encore plus, c’est une méditation longue et continue. L’Univers, selon ce que dit la carte, c’est la célébration du Grand Œuvre accompli. Dans les coins de la carte il y a les quatre Chérubins montrant l’Univers créé. A côté il y a une ellipse composée de soixante-douze cercles pour les quintes du Zodiaque, le Shemhamphorasch.

Au centre de la partie inférieure de la carte il y a le plan de l’armature de la maison de la Matière. On y voit les quatre-vingt-deux éléments chimiques connus, disposés selon leur rang dans la hiérarchie. (Le modèle de cette représentation est due au génie de feu J.W.N. Sullivan: voir « Les Bases de la Science Moderne.)

Au centre, une roue de Lumière annonce la forme de l’Arbre de Vie, montrant les dix principaux corps du système solaire. Mais cet Arbre n’est visible que de ceux dont le cœur est totalement pur. Tous ces symboles nagent et dansent dans une ambiance complexe mais continue de boucles et de spirales. Traditionnellement la carte est de couleur terne, cela représente la confusion et les ténèbres du monde matériel. Mais le Nouvel Eon a apporté la plénitude de la Lumière, dans le Mundum Minutum, la Terre n’est plus noire ou de couleurs mêlées, mais d’un vert vif très pur. De même, l’indigo de Saturne devient le velours bleu du ciel de minuit et la demoiselle de la danse représente son issue, mais par ce biais, vers l’Eternel. Aujourd’hui cette carte est aussi brillante et éclatante que les autres cartes du Jeu.


Les Bâtons

L'As de Bâtons - La Racine des Pouvoirs du Feu

Arbre de Vie : Kether par le Feu

Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante, émergeant des nuages et tenant un lourd bâton doté de trois branches de couleurs et sigils des échelles. Les branches à droite et à gauche se terminent en trois Flammes et celle du Centre en quatre Flammes, ce qui fait Dix: le nombre des Sephiroth. Deux et Vingt Flammes qui sautillent, ou Yod, qui l'entourent, correspondant aux Chemins. Parmi elles trois descendent sous la branche Droite pour Aleph, Men et Shin, sept montent au-dessus de la branche Centrale pour les lettres doubles, et entre elle et celle de Droite, il y a douze flammes, six qui montent et six qui descendent près de la branche de Gauche. Le tout forme un grand Flambeau. L'As de Bâton symbolise la Force - puissance, précipitation, vigueur, énergie, et gouverne, selon sa nature, divers travaux et questions.

Cette carte parle de Force naturelle en opposition à la Force Invoquée.

Comme tous les As, l'As de Bâtons symbolise les racines et l'entité de son élément, là c'est la racine du Feu, la première étincelle qui a créé les pouvoirs embrasés d'Atziluth, le monde de la substance spirituelle qui englobe tout. Etant l'essence du Feu, l'As lui-même ne va nulle part, mais représente le sentiment puissant que, bientôt, il pourrait y avoir une transformation en une forte volonté ou un projet important. Il y a un pouvoir spirituel qui a la capacité de croître. C'est a nous de décider si on souhaite l'utiliser ou non.

L'as de Bâtons peut être mauvais quand nous ne pouvons pas contrôler ou utiliser son pouvoir qui commence à brûler tout d'un coup, et toutes ses richesses se consument avant que nous n'ayons pu les utiliser pour de bon.

Signification : Désir de créer

A l'endroit : Illumination soudaine, enthousiasme, inspiration, créativité, soif spirituelle, vigueur, énergie.

A l'envers : Destruction par exagération, faux départ, vexation, annulation.


Le Deux de Bâtons - le Seigneur de l’Autorité

Arbre de Vie : Chokmah par le Feu

Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante, sortant de nuages et tenant deux Bâtons croisées. Des flammes surgissent de leur point de jonction. Sur deux petits bâtons au-dessus et au-dessous, d’où sortent des flammes, il y a les symboles de Mars et du Bélier.

Force, domination, harmonie des règles et de la justice. Audace, courage, ardeur, impudeur, vengeance, résolution, générosité, fierté, sensibilité, ambition, raffinement, agitation, émoi, sagacité impitoyable et obstinée. Chokmah de HB: Y (Influence sur les autres, autorité, puissance, domination).

Les Anges HB: VHVAL et HB: DNYAL régissent ici.

Le pouvoir de l'énergie qui est né dans l’As donne la direction et un but au Deux de Bâtons. Chokmah comme pouvoir de création et d’énergie est le meilleur entourage possible pour les forces enflammées, la première manifestation suivant l'idée pure, le début de la transformation.

Pourtant, la carte ne parle pas de considération et encore moins de préoccupation. Ce qui arrive est fort et audacieux, une chose merveilleuse lorsqu’elle nous guide vers un bon objectif ou un bon projet. Pourtant il convient de prendre garde à ce que ces merveilleux pouvoirs n’écrasent pas tout ce qui est autour.


Signification : courage, détermination, volonté de conquérir.

A l'endroit : Pouvoir, créativité.

A l'envers : Destruction, impudeur, vengeance, agitation.


Le Trois de Bâtons - le Seigneur de la Force Etablie

Arbre de Vie : Binah par le Feu

Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante, comme précédemment, émerge des nuages et tient trois Bâtons par leurs milieux (deux sont obliques, le troisième vertical). Des flammes surgissent du point de jonction. En haut et en bas de la carte il y a les symboles du Soleil et du Bélier.

Force établie, fermeté, réalisation des espoirs. Achèvement du travail. Succès après une lutte. Fierté, noblesse, richesse, pouvoir, vanité. Grossièreté et insolence. Générosité, obstination, etc.

Binah de HB:Y (orgueil, arrogance, affirmation de soi).

Ici règnent les Anges HB:HHShYH et HB:a'aMMYH.

Les Trois sont connectés à Binah - la compréhension. Les énergies intactes des Deux ont rencontré les Trois, le chiffre de la synthèse et de l'harmonie. Ils n’y a plus de solitudes, ils font face à leurs significations et à leurs environnements. Le Trois de Bâtons est appelée « Vertu » - le feu puissant comprend sa responsabilité.

Le Trois de Bâtons montre les pouvoirs de l'élément guidé par la compréhension et la conscience, la condition parfaite pour commencer un travail ou un projet, pour aller de l'avant en sachant où l’on va.


Signification : Créativité, la volonté de commencer, tendre vers un objectif.

A l’endroit : Réalisation, confiance, harmonie des pouvoirs, fierté, noblesse.

A l’envers : sautes d'humeur, surestimation de soi-même, vanité, grossièreté, insolence, obstination, tricherie, fierté, noblesse.


Le Quatre de Bâtons - le Seigneur des Travaux Accomplis

Arbre de Vie : Chesed par le Feu

Deux Mains Blanches, Angéliques et Rayonnantes, comme précédemment, sortant de nuages à droite et à gauche de la carte et se rejoignant au centre de la carte pour se donner la poignée de main du Premier Ordre, tiennent quatre bâtons ou torches croisés. Des flammes jaillissent de leur point de jonction. En haut et en bas de la carte il y a deux petits bâtons flamboyants où figurent les symboles de Vénus et du Bélier qui représentent le Décan.

Perfection ou achèvement d’une chose mise en place avec difficulté et labeur. Repos après le travail, subtilité, intelligence, beauté, joie, succès dans l’aboutissement. Faculté de raisonnement, conclusions tirées à partir d’une chose sue précédemment. Impréparation, manque de fiabilité et instabilité due à un excès d’anxiété et à la précipitation. Manières gracieuses mais parfois manque de sincérité, etc.

Chesed de HB:Y (règlement, arrangement, achèvement).

Ici règnent les Anges HB:NNAAL et HB:NYThHL.

Le Quatre de Bâtons représente Chesed – le pouvoir de condensation, de croissance et de stabilité, debout dans la discipline structurelle des Quatre - le travail est fait, le plan a réussi, le Feu s'est installé et règne sur ses royaumes.

Le Feu est l'élément qui représente Atziluth, le monde le plus proche du divin, et même si la carte peut parler de toutes les tentatives possibles - un emploi, une relation, une recherche intellectuelle, il est fort probable qu’elle fait allusion à quelque chose de plus spirituel. Voilà ce qui explique que l’arrivée de cette carte peut sembler inappropriées lors d’importants problèmes familiaux ou en cas d’échecs de projets d'affaires – mais cette carte nous montre que nous avons appris une leçon et que cet échec dans le monde « profane » était exactement ce qu’il nous fallait pour atteindre une plus grande maturité spirituelle.


Signification: Perfection, repos après le travail, accomplissement après l'effort et la peine, organisation, contrôle

A l’endroit: Achèvement, récompenses bien mérités, le repos après le travail

A l’envers: surestimation, engourdissement, perte de sa tranquillité


Le Cinq de Bâtons - Le Seigneur des Conflits

Arbre de Vie : Geburah par le Feu

Deux Mains Blanches, Angéliques et Rayonnantes sortant de nuages à droite et à gauche. Elles sont jointes sous le signe du Premier Ordre, « c’à d. » les quatre doigts de chaque main droite repliés l’un sur l’autre, les pouces se retrouvant au dessus, et elles tiennent en même temps, par leurs milieux, cinq bâtons ou torches qui sont similaires à la baguette d'un Zelator Adeptus Minor. Un bâton est dressé au milieu, les autres se croisent. Des flammes surgissent à leur point de jonction. Au-dessus du bâton du milieu il y a le signe de Saturne et en dessous il y a celui du Lion représentant ainsi le Décan.

Conflits violents et audace, témérité, cruauté, violence, convoitise, désir, prodigalité et générosité; selon que la carte est bien ou mal placée.

Gueburah de HB: Y (Querelles et disputes).

Ce Décan débute à l'Etoile Royale du Lion et c’est à cette étoile que sont attribués les deux grands Anges de Schemhamphorash HB: VHVYH et HB: YLYAL.

Comme tous les Cinq, le Cinq de Bâtons représente Gueburah - mouvement et changement ainsi que les pouvoirs de destruction. Le Cinq est aussi le chiffre qui brise la stabilité et la structure du Quatre.

Le feu ne signifie pas calme et repos, les flammes brûlent fortement pour sortir du royaume du Quatre. Cela implique de l’agitation et des renouveaux pugnaces. Ce n’est pas toujours la façon la plus agréable d’avancer, surtout pas quand nous nous sentions bien et que nous étions à l'aise dans la structure rassurante du Quatre.

Dans l'aspect sombre, la dispersion violente des flammes qui luttent peut signifier que nous sommes juste agressifs et agités, que nous faisons du mal juste parce que nous nous ennuyons.


Signification : Défi, volonté de s’en sortir, concours, combat, conflit, imprudence

A l’endroit : Rafraîchissements, renouvellement, audace

A l’envers : lutte, conflit, destruction, la crise spirituelle, prodigalité, ruse


Le Six de Bâtons - Le Seigneur de la Victoire

Arbre de Vie : Tiphareth

Une poignée de main qui tient six bâtons croisés (trois et trois). Des flammes jaillissent de leur point de jonction. En haut et en bas il y a de courtes bâtons d’où sortent des flammes, ces courtes bâtons sont surmontés respectivement des symboles de Jupiter et du Lion qui représentent le Décan.

La victoire après des combats. Amour, plaisir gagné grâce à son travail, prudence, sociabilité et fuite des discordes, mais la victoire est là. Egalement insolence, suffisance liée à la richesse et à la réussite, etc. L’ensemble dépend comme d'habitude des cartes qui l'entourent

Tiphareth de HB: (Gain). Ici règnent les grands Anges HB:SYTAL et HB :a'aLMYH de Schemhamphorash.

La crise du Cinq de Bâtons est surmontée, la leçon a été apprise et s’est transformée en victoire. Au milieu de l’Arbre de Vie, les flammes du feu apparaissent comme de l’or pur qui flotte dans la beauté et l’harmonie de Tiphereth,

Le Six de Bâtons montre que tous les troubles et perturbations du passé ont été nécessaires pour grandir et se développer. La victoire que nous connaissons maintenant est plus qu’un simple gain due au hasard. Nous l’avons mérité.

Signification : Bonheur, victoire, gloire.

A l’endroit : Satisfaction, triomphe, succès grâce au travail et aux efforts

A l’envers : Vanité, égoïsme irresponsabilité, insolence


Le Sept de Bâtons - Le Seigneur du Courage

Arbre de Vie : Netzach par le Feu

Deux mains empoignant six bâtons, croisés par trois. Une troisième main sortant d’un nuage au bas de la carte tient une bâton vertical qui passe entre les autres. Des flammes surgissent au point de jonction. Au dessus et en dessous de le Bâton central il y a les symboles de Mars et du Lion, représentant le Décan.

Victoire possible, en fonction de l'énergie et du courage utilisés. Valeur, opposition, obstacles et difficultés et pourtant le courage sera là. Ruses, disputes et menaces. Egalement victoire dans des matières sans grande importance. Influence sur ses subordonnés.

Netzach de HB:Y (Opposition mais courage).

Ici règnent les deux grands Anges HB:MHShYH et HB: LLHAL du Schemhamphorash.


Le Sept de Bâtons entre en Netzach - les profondeurs de la créativité et de l’anarchie placées sous la loi du destin. Comme pour tous les Sept, quitter le très beau Tiphareth est perçu comme la chute du paradis. Mais le Feu est un combattant et même si l’élément semble s’éteindre, il luttera pour survivre.

Ainsi, le Sept de Bâtons parle d'une situation où nous devons faire face à des forces plus fortes que nous, des situations qui dans un premier temps semblent désespérées, nous allons donc devoir utiliser tout ce que nous avons appris et lutter.


Signification : Courage, esprit de combativité, surmonter l’opposition

A l’endroit : Initiation, renaissance

A l’envers : Etre attaqué, faire face à des difficultés.


Le Huit de Bâtons - le Seigneur de la Rapidité

Arbre de Vie : Hod par le Feu

Quatre Mains Angéliques Blanches et Rayonnantes émergeant de deux nuages (deux mains de chaque côté) se joignent en deux paires au centre en se donnant la poignée de main du Premier Ordre. Elles tiennent huit bâtons, croisés quatre par quatre. Des Flammes jaillissent de leur point de jonction. Au dessus des petits bâtons d’où sortent des flammes, et placés au centre en haut et en bas de la carte, il y a respectivement les symboles de Mercure et du Sagittaire représentant le Décan.

Trop de force appliquée trop brusquement. Trop grande hâte. Violence, mais pas durable. Rapidité, empressement, courage, audace, confiance, liberté, guerre, brutalité, goût du plein air, des sports d’extérieur, des jardins et des prés. Générosité, finesse, éloquence, mais peu digne de confiance, avarice, insolence, oppression. Vol et détournement.

Hod de HB:Y (communications et messages hâtifs, empressement).

Ici règnent les Anges HB:NThHYH et HB:HAAYH

Avec le Huit de Bâtons, l’élément de Feu entre en Hod, le royaume de l’intellect et de la logique, gouverné par Mercure - un domaine qu’il aime beaucoup. La rapidité est ce qui est demandé ici, une action décisive à très grande vitesse.

La carte peut représenter des réalisations soudaines, elle peut dire que la solution à un problème existe déjà ou arrivera bientôt. Il nous rappelle également que l’esprit a besoin de liberté pour s’envoler sinon il n’agira pas au mieux de ses capacités.

Le côté sombre de la carte peut signifier que nous perdons trop de temps à réfléchir au lieu d’agir rapidement et de façon décisive. D’un autre côté c’est bien sûr la quantité qui rend le poison efficace - si nous nous précipitons trop cela ne nous fera aucun bien.


Signification : Une force excessive appliquée trop soudainement, violence mais momentanée.

A l’endroit : Progression, idées, créativité, mouvement, évolution, développement

A l’envers : témérité, insouciance, avarice, insolence, jalousie


Le Neuf de Bâtons - le Seigneur d'une Grande Force

Arbre de Vie : Yesod par le feu

Quatre mains tenant huit bâtons croisées quatre par quatre. Une cinquième main, au bas de la carte tient une autre bâton verticale qui traverse le point de jonction des huit autres, des flammes jaillissent de leur point de jonction. Au-dessus et en-dessous il y a les symboles de la Lune et du Sagittaire.

Une force énorme et constante qui ne peut être ébranlée. Une force herculéenne, utilisée parfois de façon scientifique. Succès important mais avec des querelles et de l'énergie. Victoire précédée par l’appréhension et la peur. Bonne santé et guérison ne font aucun doute. Générosité, questionnement et curiosité, gout des apparences extérieures, obstination, opiniâtreté.

Yesod de HB:Y (force, puissance, santé, guérison après une maladie).

Ici règnent les Anges HB:YRThAL et HB:ShAHYH.

Les Bâtons de feu ont maintenant atteint le Neuf bienheureux, le chiffre se reflète sur lui-même en entrant les domaines de Yesod - imagination et réflexion au centre de l’Arbre de Vie.

Ainsi, le Neuf de Bâtons se souvient de ses qualités propres et montre tous les pouvoirs de l’élément de feu qui se dressent à nouveau. La carte montre donc la force, la détermination et la discipline, elle se prépare pour l’étape finale où tout s’achève.

L’aspect sombre de la carte implique un avertissement : nous devrions utiliser notre conscience spirituelle pour nous concentrer sur notre force intérieure et de maîtriser notre volonté, la rendre efficace dans le monde dans lequel nous vivons.


Signification : Vérité spirituelle, réalisation

A l’endroit : Combinaison de la conscience avec l’inconscient, grand succès mais avec des querelles et qui demandera de l'énergie, victoire précédée d’appréhension et de peur.

A l’envers : Conflits, contradictions.


Le Dix de Bâtons - le Seigneur de l’Oppression

Arbre de Vie : Malkuth par le Feu

Quatre mains tenant huit bâtons croisés quatre à quatre. Une cinquième main tient deux bâtons verticaux qui croisent les précédents à leur point de jonction d’où surgissent des flammes. En haut et bas il y a les symboles de Saturne et du Sagittaire. Force et énergie cruelles et arrogantes, mais ne s'appliquant qu’aux buts matériels et égoïstes. Montre parfois un échec dans une affaire et l’opposition trop forte pour être contrôlée, opposition découlant tout d’abord d’un trop grand égoïsme de la personne. Mauvaise volonté, légèreté, mensonge, méchanceté, calomnie, envie, obstination, facilité à faire le mal et à tromper si la personne est mal disposée. Mais aussi générosité, désintéressement et sacrifice de soi si la personne est animée de bon sentiments.

Malkuth de HB:V (cruauté, méchanceté, vengeance, injustice). Ici règnent les Anges HB:RYYAL et HB:AVMAL.


Le Dix des Bâtons représente la répression et de restriction, montrant le Feu sur le sol de la Terre, un feu incontrôlé et destructeur

Le Feu n’est pas là pour se reposer par terre, ayant perdu le contact avec les plus hauts niveaux de l'esprit, il se transforme en une force aveugle et cruelle, ne sachant même plus qui il est. Le feu est une force qui doit être traitée avec imagination et réflexion, pas avec obstination et des normes préétablies à l’esprit.

Pour comprendre la carte, il faut comprendre les qualités des Bâtons qui représentent Chiah, l’étincelle de vie générale, la vitalité de l’âme. On ne peut l’obliger à quoi que ce soit, un oiseau libre ne survivra pas dans une cage.


Signification : Force cruelle et autoritaire, soif de puissance.

A l’Endroit : La possibilité d’y réfléchir, apprendre.

A l’Envers : Cruauté, pression excessive, buts égoïstes et matérielles, dogmatisme, agression.


Le Seigneur de la Flamme et des Eclairs : le Roi des Esprits du Feu

Arbre de Vie : Chokmah

Un Guerrier ailé juché sur un cheval noir dont la crinière et la queue sont flamboyantes. Le cheval n’est pas ailé. Le cavalier porte un casque ailé (comme un vieux casque viking ou gaulois) avec une couronne émettant des rayons, une cote de maille et des bottes également en mailles et un manteau écarlate flottant au vent. Sur son casque, sur sa côte de maille, sur les épaulières et sur ses bottes, figure la tête d’un cheval ailé noir. Il tient un bâton dont les extrémités sont enflammées, un peu comme celui de l’As de Bâtons, mais pas aussi lourd, on y voit aussi son sceau. Sous les pieds de sa monture il y a du feu est des flammes. Il est actif, généreux, féroce, brusque, impétueux.

Si la carte est mal entourée, la personne sera mal intentionnée, cruelle, sectaire, brutale. Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degré du Scorpion et les deux premiers Décans du Sagittaire, cela inclut donc une partie de la constellation d’Hercule. (Hercule est toujours représenté avec un Bâton.)

Feu du Feu Roi des Salamandres.

Elément et monde : Le Feu dans les Feux d’Atziluth

Etant le Feu dans le Feu, le Chevalier de Bâtons est la plus pure manifestation de son élément : combustion, incendie, enthousiasme et passion. C’est un chef né, plein d’idées et idéaliste, fier et imposant, noble, honnête, consciencieux et intelligent.

Comme Atziluth est le monde le plus élevé et que le Feu est l’élément le plus élevé, le Chevalier de Bâtons peut représenter les inspirations les plus élevées, la réalisation spirituelle et la créativité pure.

Mais avec le Feu du Feu, le Chevalier de Bâton n’a pas les profondeurs des Eaux, la stabilité de la Terre, et la logique analytique de l’Air. Sa force pourrait dégénérer en tyrannie pure, ses convictions en dogmatisme, il pourrait devenir cruel, fanatique et brutale.

Plus encore, les Feu dans le Feu n’a pas de sources de potentiels en dormance, ainsi, une fois que l’explosion a eu lieu, le Chevalier a tout donné et n’a plus aucune réserve pour l’avenir.


Signification : Expansion de l'individualité spirituelle.

A l’endroit : Inspiration, activité spirituelle, une forte volonté.

A l’envers : despotisme, égoïsme, intolérance.


Valet de Bâtons - La Princesse de la Flamme Etincelante : La Rose du Palais de Feu

Arbre de Vie : Malkuth

Une femme forte et très belle avec une chevelure rouge-doré, vêtue comme une Amazone. Ses épaules, ses bras, sa poitrine et ses genoux sont dénudés. Elle porte une jupe courte montant un peu au dessus du genou. Autour de la taille elle a une large ceinture, étroite sur les côtés, plus large à l’avant et l’arrière. Face à elle, il y a une tête de tigre ailée. Elle porte une couronne et un casque corinthiens avec un longue plume. Le casque est aussi surmonté d’une tête de tigre et le même symbole constitue la boucle de ses sandales. Un manteau doublé de peau de tigre retombe sur ses épaules. Sa main droite repose sur un petit autel d’or ou d’airain orné de têtes de bélier et des flammes montent de l’autel. Sa main gauche est appuyée sur un long et lourd bâton, il y a des flammes tout autour du bâton, les flammes sont ascendantes. Ce bâton (cette torche) est bien plus long que celui porté par le Roi ou la Reine. Sous ses pieds il y a également des flammes.

Eclat, courage, beauté, force, coup de colère ou d’amour, soif de pouvoir, enthousiasme, vengeance.

Si la carte est mal entourée, la personne sera superficielle, théâtrale, cruelle, instable, dominatrice.

Elle règne sur un quart des cieux, la partie autour du pôle Nord.

Terre de Feu

Princesse et Impératrice des Salamandres.

Trône de l’As de Bâtons.


Elément et monde: la Terre dans les Feux d’Atziluth

La Princesse de Bâtons représente la Terre dans l’élément Feu, loin des profondeurs de la Reine et du Prince de l’Air. C’est la fille du Feu, avec toute l’énergie flamboyante du Chevalier, à l'abri des émotions profondes. Le seul héritage qu’elle a reçu de sa mère c’est une bonne mémoire pour les insultes et un goût pour la vengeance.

Tout en dansant dans les flammes, la Princesse de Bâtons a sa propre beauté avec une faim insatiable pour la vie et ses énergies illimitées et puissantes. Sa passion est chaude, explosive et rapide, brûlant l’objet de son désir et l’oubliant dès qu’une nouvelle source de convoitise est en vue. Presque comme la Carmen de Bizet, elle est irrésistible dans son insouciante séduction, dans toute sa luxure et son Anima.

Dans son aspect plus sombre, la Princesse de Bâtons peut manquer de véritable chaleur du cœur, elle est infidèle et complaisante, outrancière et incapable de sentir une réelle compassion et de comprendre les autres. Elle peut même s’enfoncer dans la cupidité et la cruauté, trop froide et endormie pour reconnaître sa propre pauvreté affective et sa vacuité.


Signification : Passion, joie de vivre.

A l’endroit : Enthousiasme, courage, beauté.

A l’envers : Cupidité, arrogance, manque de sentiments véritables, superficialité, outrance, cruauté, instabilité, domination, commérage.


La Reine des Trônes de Flamme - Reine de Bâtons

Arbre de Vie : Binah

Une Reine Couronnée de longs cheveux rouge-dorés, assise sur un trône, avec des flammes en dessous. Elle porte un corselet et des bottes en côte de mailles qui dépassent de sa robe. Ses bras sont presque nus. Sur sa cuirasse et ses bottes il y a des têtes ailées de léopard et le même symbole surmonte sa couronne. A côté d’elle est couché un léopard sur lequel elle a posé ses mains. Elle porte un long bâton avec une très lourde tête conique. Son visage est beau et décidé.

Adaptabilité, force appliquée de façon constante à un but, une règle constante, grande force d’attraction, pouvoir de commander. Plaisante et généreuse quand on ne s’oppose pas à elle.

Si la carte est mal entourée, la personne sera obstinée, vindicative, dominatrice, tyrannique et capable de se retourner contre quelqu’un sans aucune raison.

Régit une zone du ciel située entre le dernier Décan du Poissons et le vingtième Degrés du Bélier, donc une partie d’Andromède.

Eau du Feu Reine des Salamandres.

Elément et monde : Les Eaux dans le Feu d’Atziluth.

Personnifiant les Eaux dans l’élément Feu, la Reine de Bâtons a une base similaire à celle du Chevalier de Coupes, combinant des éléments opposés lorsqu’aucun des contrastes ne peut vaincre l’autre, il y a ainsi un équilibre instable entre eux.

Comme reine, elle est la mère de son élément, de ses émotions et sa sensibilité, ayant ainsi ses attributs d’amour, de compréhension et de sympathie, ses capacités à former et créer, accorder confiance et chaleur. Son caractère fougueux est source de fierté, de passion, d’inspiration, d’une puissante indépendance, de force et d’expansivité.

En raison du déséquilibre dans son caractère, la Reine de Bâtons peut facilement passer vers son côté sombre, devenant colérique, vindicativement furieuse, sur-dominante et possessive, en prenant le moindre prétexte à en vouloir à quelqu’un pendant des années. Elle n’oublie pas et ne pardonne jamais. Son tempérament fougueux lui permet d’oublier rapidement ses propres erreurs mais ses profondeurs d’eau la poussent à réfléchir en long et en large sur les erreurs des autres. Manquant de la stabilité de la Terre et de la logique de l’Air, la tolérance et la maîtrise d’elle même n’ont jamais été ses plus grandes qualités.


Signification : Mouvement et transformation.

A l’endroit : Indépendance, honneur, visons spirituelles, passion, adaptabilité.

A l’envers : Intolérance, despotisme, jalousie, passion téméraire.


Le Prince du Chariot de Feu – Roi de Bâtons

Arbre de Vie : Tiphareth

Un personnage d’allure royale avec une couronne dorée et ailée, assis sur un chariot. Il a de grandes ailes blanches. On ne voit qu’une des roues de son chariot. Il porte une cuirasse et des bottes décorées avec une tête de lion ailé, symbole que l’on voit aussi sur sa couronne. Son chariot est tiré par un lion. Ses bras sont nus sauf au niveau des épaulières de la cuirasse. Il porte une torche ou une baguette de feu, un peu comme celle du Zelator Adeptus Minor. Sous le chariot il y a des flammes, dont certaines s’agitent et d’autres pointent vers le ciel.

Vif, fort, hâtif, plutôt violent, mais aussi juste et généreux, noble et parfois mesquin.

Si la carte est mal entourée, il sera cruel, intolérant, partial et acariâtre.

Régit une zone du ciel située entre le dernier Degré du Cancer et le second Degré du Lion, il inclut donc une grande partie du Lion. Air du Feu Prince et empereur des Salamandres.

Elément et monde: L’Air dans les Feux d’Atziluth.

Le Prince de Bâtons représente l’Air dans le Feu, intellect et tempête dans l’embrasement spirituel. Comme fils de la Reine, il possède l’héritage des eaux qui sont en lui et qui s’expriment par le biais de croyances romantiques et une nature des plus généreuses.

Même si les attributs de feu sont excessivement forts, combinés avec les airs qui volent, la première impression est celle d’une chaude tempête, pleine d’action et d’énergies volontaires et impulsives. N’ayant pas la patience de la terre, le Prince de Bâtons veut tout et tout de suite, les refus ou les retards pourraient provoquer des explosions de colère. Il a une réserve infinie de courage et de ténacité, il peut lutter jusqu’à la victoire contre beaucoup plus fort que lui.

Avec le souffle chaud du feu les airs tourbillonnent, ce peut être un filou qui abuse inconsidérément des pouvoirs de son esprit pour tromper et ridiculiser celui dont l’esprit est plus lent que le sien. Il ne pense pas à mal mais il va généralement trop vite pour voir les ruines qu’il laisse derrière lui.

Dans son côté sombre, tous ses attributs peuvent être exagérés jusqu’au pire, entraînant la destruction irresponsable et pouvant même aller jusqu’à la cruauté et le sadisme. Son impatience peut se transformer en instabilité, toujours en quête de nouveauté sans pourtant agir en ce sens, tous ses pouvoirs brûlent sans être utilisés.


Signification : Activité, énergie, impulsivité.

A l’endroit : Energie, créativité, passion, rapidité, force, violence.

A l’envers : Agitation, insatisfaction, impatience, pouvoirs destructeurs, cruauté, intolérance, partialité.


As de Coupes - La Racine des Pouvoirs des Eaux

Arbre de Vie : Kether (l'éternel, le spirituel) par l'Eau (la source de l'âme)

Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante, émergeant des nuages et tenant une coupe ressemblant à celles des Stolistes.

De la Coupe s'élève une fontaine d'eau claire et brillante, et de l'eau tombe de tous les côtés dans l'eau claire et calme en dessous, où poussent des Lotus et des Nénuphars. La grande lettre de la Mère Céleste est tracée dans le jet de la fontaine.

L'As de Coupes symbolise la fertilité - la productivité, la beauté, le plaisir, le bonheur, etc.

L'As de Coupes montre le chemin profondément caché dans notre âme, celui qui détecte la beauté et la confiance. Il représente les sources de l'amour, le sentiment de grandir, le désir d'une relation ou la volonté d'avoir un ami.

D'un point de vu Kabbalistique, l'As de Coupes est lié à Briah - le monde de la sensation pure et de l'intention sensible. C'est le pendant féminin de l'As de Bâtons, il représente l'élément eau féminin en tant que signe de dévotion et d'attentions.

La carte dit aussi que la beauté et la laideur sont deux pôles appartenant au même tout. Sans ombre, il n'y a pas de lumière et la boue est nécessaire à l'éclosion des fleurs de Lilith.


Signification : désir de se fondre dans un autre, à la sympathie, au dévouement, au début d'une amitié ou d'une passion

A l'endroit : Capacité émotionnelle, fertilité, productivité

A l'envers : Altération, diffusion, pensée irrationnelle, hystérie, solitude


Deux de Coupes - le Seigneur de l’Amour

Arbre de Vie : Chokmah par l'Eau

Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante, sortant d’un nuage dans la partie inférieure de la carte, tient des lotus. Une fleur de lotus sort de l'eau qui occupe le bas de la carte et s’élève au-dessus de la main. De cette fleur se dresse une tige qui s’achève en un autre lotus, au sommet de la carte, jaillit une eau blanche étincelante, comme d'une fontaine. Croisés sur la tige juste au-dessous il y a deux dauphins, couleur Argent et Or, sur qui tombe l'eau, et d’où elle se déverse à flots, comme des jets d'or et d'argent, dans deux coupes; qui, en débordant à leur tour, inondent le partie basse de la carte. Il y a les symboles de Vénus et du Cancer au-dessus et au-dessous.

Harmonie du masculin et du féminin unis. Harmonie, plaisir, joie, subtilité: mais aussi dissipation, gâchis, actions ridicules.

Chokmah de HB: H (mariage, amour, plaisir).

Les Anges HB: AVa'aAL et HB: ChBVYH régissent ici.

Le Deux de Coupes est la polarisation des flux flottant librement de l'As de Coupes. Où l’As embrasse tout dans ses sentiments, le Deux de Coupes a un but précis. L’As était l'unité, le deux de Coupes est la différenciation, les sentiments sont concentrés vers un but spécifique.

Il faut se souvenir que le chiffre 2 est le symbole de la dualité, cela implique que le Deux de Coupes a besoin d'une contrepartie, une source ou un objectif extérieur à lui.

Signification : Amour, l'unité dans la différence.

A l'endroit : Harmonie, plaisir, joie, amour, amitié, passion.

A l'envers : Dissipation, gâchis, bêtise, subtilité.


Trois de Coupes - le Seigneur d’Abondance

Arbre de Vie : Binah par l’Eau

Une Main, Blanche et Rayonnante comme avant, tient un bouquet de lotus ou de nénuphars, dont deux fleurs se dressent de chaque côté, dominant la coupe supérieure en y versant de l'eau blanche. De même, les fleurs versent de l'eau blanche dans les coupes inférieures. Toutes les coupes débordent, celle qui est la plus haute se déverse dans les deux autres et les plus basses se déversent dans la partie inférieure de la carte. Les coupes sont disposées en triangle équilatéral. Les signes de Mercure et du Cancer sont tracés en haut et en bas de la carte.

Abondance, profusion, succès, plaisir, sensualité, succès passif, chance, amour, joie, bonté, générosité.

Binah de HB: H (Profusion, hospitalité, manger et boire, plaisir, danse, nouveaux vêtements, joie).

Les Anges HB: RAHAL et HB: YBMYH règnent ici.

Le Trois de Coupes va combiner les qualités de l'As et du Deux de Coupes. L'amour non orienté a trouvé son but, il va grandir et s'épanouir. Le 3 (la triade) comme chiffre de synthèse et d'harmonie va déverser ses richesses dans les mers de Binah, la compréhension et la réalisation.

Ainsi le Trois de Coupes montre que nous avons trouvé la joie et la plénitude dans l'amour et la dévotion, nous sommes conscients de sa valeur et comprenons sa signification.


Signification : Plaisir, guérison, sensualité, conception, plénitude

A l’endroit : Chance, joie, satisfaction, succès passif

A l’envers : Cupidité, convoitise, plaisir excessif, surabondance


Quatre de Coupes - le Seigneur des Plaisirs Mêlés

Arbre de Vie : Chesed par l’Eau

Quatre coupes: les deux du haut débordent dans les deux du bas, qui, elles, ne débordent pas. Une Main Angélique tient une branche de lotus, d’où monte, dans la partie supérieure de la carte, une tige portant une fleur. De cette fleur s'écoule de l’eau blanche et va dans les deux coupes du haut. Du centre deux feuilles sont dirigées l’une vers la droite, l’autre vers la gauche, formant ainsi une croix entre les quatre Coupes. En haut et en bas il y a les symboles de la Lune et du Cancer représentant le Décan.

Le succès ou le plaisir vont bientôt s’achever. Une période stable de bonheur, qui peut, ou non, se prolonger. Cette carte ne désigne pas autant l'amour et le mariage que le Trois de Coupes. Le symbole est trop passif pour représenter le bonheur complet et parfait. Rapidité, traque et poursuite. Acquisition par la force, parfois injustice, des obstacles au plaisir implicite.

Chesed de HB:H (d’autres apportent du plaisir ou de la bonté, mais ce peut être embarrassant). Ici règnent les grands Anges HB:HYYAL et HB:MVMYH.

Avec le Quatre de Coupes les émotions sont stabilisées. Une relation peut être confortable, mais elle est stabilisée, on a atteint le zénith et la valeur de la relation est considérée comme acquise. Quand il n'y a plus de risque, la liberté et l’excitation sont perdues.

Le 4 est le chiffre de la structure et de la réalité, il implique une certaine autorité, il assure la sécurité et l'ordre. Cela peut être utile quand il s'agit des Disques, mais les émotions ne peuvent pas réellement vivre lorsqu’il y a trop de contrôle, les eaux pourrissent si on les force à stagner.

Ainsi le Quatre de Coupes n'est jamais tout à fait le meilleur choix et cela se voit. Derrière le glamour lumineux des quatre coupes d'or on perçoit déjà la tristesse grise du vide.


Signification: richesse émotionnelle, stabilité des sentiments, amour sans risque

A l’endroit: maternité, protection

A l’envers: amour possessif, privation pour les autres dans le but de se satisfaire soi-même, ou tout simplement avec de mauvaises intentions


Cinq de Coupes - le Seigneur des Plaisirs Perdus

Arbre de Vie : Geburah par l’Eau

Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante tenant des lotus ou des nénuphars dont les fleurs tombent à droite et à gauche. Seules de feuilles les surmontent, pas de bourgeons. Ces tiges de lotus se dressent entre les Coupes à la manière d'une fontaine, mais il n’y a pas d’eau qui en jailli, il n’y a d'eau dans aucune des coupes qui ont à peu près la forme de l'instrument magique du Zelator Adeptus Minor.

En haut et en bas de la carte il y a les symboles de Mars et du Scorpion du Décan.

Mort, ou fin de plaisir: déception, tristesse et perte de ces choses dont on attend du plaisir. Chagrin, trahison, tromperie, mauvaise volonté, médisance; charité et bonté mal récompensées; toutes sortes d'angoisses et de troubles venant de sources insoupçonnées et inattendues. L’ensemble dépend comme d'habitude des cartes qui l'entourent

Gueburah de HB: H (déception amoureuse, mariage brisé, méchanceté d'un ami, perte d’une amitié).

HB: LVVYH et HB: PHLYH. règnent ici

Le Cinq de Coupes représente une crise émotionnelle. Une peur inconsciente peut devenir réalité, les sentiments peuvent être perturbés ou dépérir, l'âme est vide et insatisfaite.

Dans la séquence des Coupes, le Cinq est la conséquence logique du Quatre. La tristesse grise qui se cachait derrière le glamour luxueux est maintenant exposée, la « vérité est révélée ».

Le Cinq Coupes implique la perte des illusions, une tromperie qui se réalise. C’est douloureux mais nécessaire si nous ne voulons pas passer le reste de nos vies avec la tête dans le sable. Le Cinq c’est la quintessence, le pouvoir qui dépasse le Quatre - Gueburah est mouvement et changement, puissance de destruction.

Pour dire les choses simplement: nous devons apprendre à marcher à quatre pattes avant d’apprendre à marcher.


Signification : Désillusion, douleur, perte, tristesse

A l'endroit : Sérieux, réalisation, une séparation comme conséquence

A l'envers : Amertume, vide, trahison, mensonge, médisance


Six de Coupes - le Seigneur du Plaisir

Arbre de Vie: Tiphareth par l’Eau

Une Main Angélique tient un bouquet de tiges de nénuphars ou de lotus avec six fleurs, une sur chaque Coupe. De ces fleurs une eau d’un blanc étincelant coule dans les Coupes comme d’une fontaine, mais les Coupes ne sont pas encore pleines. En haut et en bas il y a le Soleil et le Scorpion représentant le Décan.

Début d’un accroissement régulier de gains et des plaisirs, mais ce n’est que le début. Egalement affront, découverte, discernement, et dans certains cas discorde et conflit résultant d’affirmation de soi et de vanité injustifiées. Parfois ingratitude et arrogance, parfois amabilité et patience. L’ensemble dépend comme d'habitude des cartes qui l'entourent

Tiphareth de HB:H (Début du désir, bonheur, réussite ou réjouissance). Ici règnent HB:NLKAL et HB:YYYAL.

Le Six de Coupes a surmonté la crise du Cinq, il a appris et accepté sa leçon.

Tiphereth est le centre, debout pour la beauté et l'harmonie, la réalisation de la conscience. Le 6 est le chiffre de la réalisation qui rectifie le déséquilibre du 5, il combine les contrastes et réconcilie les opposés. Le 6 s’ouvre à toutes les directions. Le Six de Calice exprimera les émotions profondes qui ont dépassé les profondeurs de la douleur et de la peur et qui pourront donc plus que jamais profiter des plaisirs de l’harmonie et de la dévotion.

Signification : émotions intimes et profondes

A l’endroit: équilibre et harmonie par le retour aux sources intérieures

A l’envers: paralysie mentale, peur d’avancer et de perdre ses valeurs actuelles


Sept de Coupes - le Seigneur des Succès Illusoires

Arbre de Vie : Netzach par l’Eau

Les Sept Coupes sont disposées en deux triangles pointant vers le bas. Une main tient des tiges de lotus qui s’élancent de la Coupelle central du bas. La main est au-dessus de cette coupe et sous celle du milieu. A l’exception de la Coupe en bas au centre, chacune est surmontée d’une fleur de lotus, mais il n’y a pas d’eau qui y coule, elles sont toutes vides. En haut et en bas il y a les symboles de Vénus et du Scorpion du Décan.

Victoire possible, mais neutralisée par l’inertie de la personne : succès illusoire, déception au moment de la victoire apparente. Mensonge, erreur, promesses non tenues. Ivresse, colère, vanité. Désir, fornication, violence contre les femmes, dissipation égoïste, tromperie en amour et en amitié. Il s’agit souvent d’un succès remporté, mais il sera sans suite. Tempéré comme d’habitude par la dignité.

Netzach de HB:H (Mensonges, promesses non tenues, illusion, tromperie, erreur, dans un premier temps petite victoire, la personne sera rejetée).

Ici règnent les Anges HB:MLHAL et HB :ChHVYH.


Le Sept de Coupes représente les eaux de la désillusion, les nuages de l’intoxication, les eaux des émotions sont en train de croupir dans les profondeurs du destin, elles ont perdu la grâce de Tiphareth.

Le Sept de Coupes parle aussi du désire humain d’expérimenter l’inconnu, l’inconscient, le désir de fuir l’ancienne réalité basique et trouver un monde meilleur quelque part dans le fantasme. Mais il montre clairement les dangers de ces jeux de l’esprit, quand le rêve se transforme en une exaltation malheureuse de la vie. Le succès est illusoire, ce n’est qu’une déception ou un vœu pieux

Dans ses meilleurs aspects, le Sept de Coupes est un avertissement : il faut à reconnaître l’illusion, les déguisements, se débarrasser des sentiments enivrants et faire face aux faits. Netzach n’est pas qu’anarchie, mais aussi la créativité - ainsi la réalisation du mal peut conduire à quelque chose de bien lorsqu’il est utilisé avec soin.


Signification : Désillusion, désir, extase, victoire neutralisée, succès illusoire, erreur mensongère, ivresse, violence, dissipation égoïste, tromperie en amour et en amitié, succès mais sans lendemain.

A l’endroit : Réalisation de fausses promesses et espoirs malheureux, dégrisement.

A l’envers : Ivresse de l’esprit, se perdre dans les illusions, colère, vanité.


Huit de Coupes - le Seigneur des Succès Abandonné

Arbre de Vie : Hod par l’Eau

Une Main Angélique Blanche et Rayonnante tient un bouquet de tiges de lotus ou de nénuphars. On ne voit que deux fleurs, elles se penchent au dessus des deux Coupes centrales et y déversent une eau blanche qui les remplit puis déborde dans les trois Coupes en dessous qui ne sont pas encore pleine. Celles du haut sont totalement vides. En haut et au bas de la carte il y a les symboles de Saturne et du Poisson.

Succès temporaire, mais sans plus de résultats. Gain oublié dès qu’il a été acquis. Rien de durable. Indolence dans le succès. Voyage de lieu en lieu. Misère et murmures injustifiés. Soif de richesses. Instabilité.

Ici règnent les Anges HB:VVLYH et HB:YLHYH.

Le Huit de Coupes a conduit la débauche du Sept à l’excès absolu, les illusions ont perdu tout attrait et ce qui reste n’est que frustration. La séquence des chiffres a atteint Hod et a besoin de structure et de logique, mais les eaux émotionnelles de Briah ne peuvent se satisfaire de cet appel et rester dans une résignation muette.

Pourtant, heureux ou pas, l’appel doit être entendu pour quitter les marais d’engourdissement et le Huit de Coupes nous dit d’oublier le passé, d’abandonner la situation actuelle, de nous faire une opinion honnêtement et d’ouvrir les yeux sur les changements à venir.


Signification : Succès temporaire mais sans autre résultat, rien de durable, Déplacement continu en quête de richesses

A l’endroit : Transformation

A l’envers : Dépression, suicide, gémissements, instabilité


Neuf de Coupes - le Seigneur du Bonheur Matériel

Arbre de Vie : Yesod par l’eau

Une Main Angéliques Blanche et Rayonnante sortant d’un nuage tient un bouquet de lotus ou de nénuphars, une fleur surplombe chaque Coupe. De ces fleurs coule une eau vive. Les Coupes sont disposées en trois rangées de trois. Au-dessus et en-dessous figurent les signes de Jupiter et du Poissons.

Réalisation complète et parfaite du plaisir et du bonheur, frivolité, vanité, orgueil, la personne aime parler d’elle-même mais est gentille et aimable avec, peut être, une certaine abnégation. Grand esprit, ne se satisfait pas d’idées petites et limitées. Risque d’être critiqué à cause d’une trop grande confiance en soi. Une nature bonne et généreuse, mais parfois insensée.

Yesod de HB:H (succès total, plaisir et bonheur, vœux exaucés).

Ici règnent les Anges HB: SALYH et HB:a'aRYAL.

Avec Yesod - réflexion et imagination – dans l’harmonie parfaite harmonie des Neuf, le Neuf de Coupes a renoué avec la colonne centrale de l’Arbre de Vie, illuminée par la beauté de Tiphareth qui réside au-dessus et juste à une étape de Malkuth, l’accomplissement du voyage.

Rien ne dessert les eaux de Briah mieux que les mers de Yesod, la carte montre ainsi une harmonie et un épanouissement parfaits dans les questions liées aux émotions.

Du côté sombre, la carte montre le risque d’indulgence et de complaisance pour soi-même, la tentation de profiter du bonheur et d’oublier la réflexion qui garde vivante la lumière sur les eaux.


Signification : Amour, optimisme, confiance.

A l’endroit : Chance, compassion.

A l’envers : Indulgence et complaisance pour soi-même, vanité.


Dix de Coupes - le Seigneur des Succès Parachevés

Arbre de Vie : Malkuth par l’Eau

Une main qui tient un bouquet de nénuphars ou de lotus. De ses fleurs coule une eau blanche vers les Coupes, qui « débordent toutes ». Une main venant du côté tient la Coupe la plus haute et verse de l’eau dans une Coupe en haut et à gauche. Une seule fleur de lotus surmonte la Coupe supérieure et c’est la source de l’eau qui la remplit. En haut et bas, il y a les symboles de Mars et du Poisson.

Succès et bonheur permanents et durables, parce qu’inspirés par « en haut ». Pas aussi sensuel que le « Seigneur du Bonheur Matériel », mais pourtant presque encore plus heureux. Plaisir, dissipation, débauche, tranquillité, paix. Bonté, pitié, générosité, luxure, gaspillage.

Malkuth de HB:H (affaire réglée, bonne fortune complète). Ici règnent les Grands Anges HB:a'aShLYH et HB:Myhal.

(Ce n’est pas une aussi bonne carte qu’on pourrait le penser. Elle représente l’ennui et les querelles qui en découlent, dégoût à force de vivre dans trop de luxe. En particulier, l’addiction, les excès de plaisir, et la nature qui se venge.)


Avec le Dix de Coupes, la suite a achevé le parcours entre ce qui a été semé par l’As et le but final en Malkuth, la racine et l’origine de l’élément. Toutes les énergies sont consumées, elles ont trouvé leurs formes définitives. Les eaux se reposent maintenant pour toujours.

Pourtant le Dix n’est pas la fin d’une ligne droite, c’est la fin d’un cercle - la somme du 10 : 1 + 0 = 1 et nous sommes de retour à l’As. Après toutes les péripéties du voyage, nous sommes à nouveau à notre point de départ et il ne tient qu’à nous d’utiliser ou non ce que nous avons appris.


Signification : Recherche d’un épanouissement et d’un achèvement intérieurs, bonté, générosité.

A l’Endroit : Optimisme, conscience de soi, amour combinant tous les éléments de l’esprit et du corps.

A l’Envers : Sentimentalité, vide intérieur, débauche, impudicité, gaspillage.


Le Seigneur des Vagues et des Eaux : Le Roi des Hôtes de la Mer - Le Chevalier de Coupes

Arbre de Vie : Chokmah

Un très beau Guerrier ailé, les cheveux au vent, chevauchant un cheval blanc sans ailes. Il est équipé comme le Chevalier de Bâtons, mais sur son casque, son armure et ses bottes il y a un paon aux ailes déployées. Il a une coupe à la main où figure son sceau. Sous les pieds de son cheval il y a la mer. De la Coupe sort un crabe.

Gracieux, poétique, Vénusien, indolent, mais peut aussi être enthousiaste. Si la carte est mal entourée, la personne sera charnelle, indolente et déloyale.

Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degré du Verseau et le vingtième Degré du Poisson, donc une grande partie de Pégase. Feu de l’Eau Roi des Ondines et des Nymphes.

Elément et Monde : Le Feu dans les Eaux de Briah

Le Chevalier de Coupes représente le Feu dans l’élément d’Eau qui essaye d’amener les contrastes dans l’équilibre en utilisant les flammes pour défendre les eaux passives. Il y a ainsi une certaine instabilité dans le caractère de ce Chevalier, qui peut passer d’un côté à l’autre.

Briah est le monde des émotions et de la sensibilité, et le Chevalier de Coupes peut avoir du bons sens en matières artistique, poétique et lyrique, sa compassion peut faire de lui un bon thérapeute. S’il parvient à atteindre une réelle profondeur et une conviction intérieure, il sera en mesure d’apporter une grande tendresse et de la chaleur émotionnelle.

Dans son aspect plus sombre, ses émotions pourraient rapidement devenir écrasantes, mais sans profondeur ni fiabilité, lorsque les feux de la spontanéité n’arrivent pas à s’harmoniser avec la profondeur des Eaux. Il est amical mais passif, il s’enflamme facilement, mais son intérêt peut s’éteindre aussi rapidement qu’il est apparu et peut même sembler simulateur et faux. Ainsi, le Chevalier de Coupes peut aussi sembler être un personnage instable, plein d’idées qui n’aboutissent à rien, et de tentatives avortées.


Signification : Abnégation, auto-rédemption, grâce, poésie.

A l’endroit : Compassion, sollicitude, sensibilité.

A l’envers : Séduction, vanité, instabilité, sentiments débordants, feinte, mensonge.


La Princesse des Eaux : le Lotus du Palais des Inondations - Valet de Coupes

Arbre de Vie : Malkuth

Une femme splendide ressemblant à une Amazone, de nature plus douce que la Princesse de Bâtons, leurs tenues vestimentaires sont similaires. Elle se tient sur une pièce d’eau avec des embruns. A sa droite il y a un dauphin. Comme emblème elle porte un cygne aux ailes déployées. Dans une main elle a une fleur de lotus et dans l’autre une coupe d’où sort une tortue. Son manteau est très fin et flottant, il est bordé de cygnes.

Douceur, poésie, délicatesse et bonté. Imaginative, rêveuse, parfois indolente mais pourtant courageuse. Si la carte est mal entourée, la personne sera égoïste et avide de luxe. Elle règne sur la partie des cieux située autour de Kether.

Terre de l’Eau Princesse et Impératrice des Nymphes ou des Ondines Trône de l’As de Coupe.

Elément et monde: La Terre dans les eaux de Briah.

La Princesse de Coupe représente la terre dans les eaux de Briah, une île flottant dans les mers sans fond. Elle est loin des flammes de son père et de la profondeur de sa mère et elle n’a pas la soif de connaissance de son frère. Elle est d’une infinie tendresse, gentille et affectueuse, et vit sur son île d’amour et de joie.

Par conséquent, un spectateur extérieur pourrait penser qu’elle est puérile ou égoïste, mais l’île de la princesse peut être très fertile et riche. Des talents liés à l’art peuvent être détectés et cultivés, des capacités médiales peuvent voir le jour et une compréhension plus profonde peut être acquise.

Dans son aspect plus sombre, l’île peut se révéler être un château de sable, s’enfonçant dans les mers de l’irrationnel et de la rêverie. La Princesse de Coupes, ne voulant pas quitter son royaume qui est hors du monde « normal », peut s’enfoncer avec lui dans les eaux et pourrait même séduire d’autres personnes et les inciter à la suivre.


Signification : Exploration des mondes intérieurs.

A l’endroit : Intuition, sensibilité, tendresse, fantaisie, rêverie.

A l’envers : Duperie, manipulation des sentiments, égoïsme, gout du luxe, écart, un flatteur.


La Reine des Trônes des Eaux – Reine de Coupes

Arbre de Vie : Binah

Une très belle femme blonde semblable à une Reine couronnée, assise sur un trône sous lequel coule de l’eau où l’on peut voir des lotus. Sa tenue est similaire à celle de la Reine de Bâtons, mais sur sa couronne, sa cuirasse et ses bottes il y a un ibis les ailes déployées et à côté d’elle il y a également un ibis sur lequel elle pose une main. Elle tient une coupe d’où sort une écrevisse. Son visage est rêveur. Elle tient un lotus dans la main sur l’ibis.

Elle est imaginative, poétique, aimable, pourtant elle n’est pas prête à se donner du mal pour quelqu’un d’autre. Coquette, de bonne humeur et d’aspect songeur. A plus d’imagination que de sentiments. Très affectées par d’autres influences.

Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degrés des Gémeaux et le vingtième Degrés du Cancer.

Eau de l’Eau Reine des Nymphes ou des Ondines.


Elément et monde : Eau dans les Eaux de Briah.

La Reine des Coupes représente l’Eau dans l’Eau, elle est la plus pure manifestation de l’âme des eaux. Elle représente ainsi l’émotion pure, la passion, les sentiments, sans jamais être influencée par son jugement ou son but. Elle est aimante et affectionnée, une mère chaleureuse et une tendre amie qui scrute les profondeurs du cœur.

Dans son aspect plus sombre, la Reine de Coupes manque de la stabilité de la Terre, de la volonté de l’Air et du Feu. L’eau dans l’eau est totalement passive et n’a pas de pouvoirs propres, mais elle transforme très bien tout autre pouvoir à proximité. Elle est ainsi sensible à toutes sortes d'influences, son instabilité pourrait laisser penser qu’elle est peu fiable et inconstante.

Au pire, les précieuses qualités d’imagination et de fantaisie pourraient se transformer en faiblesse et légèreté, aller dans le sens du vent et se perdre dans un monde onirique de fantasmes irréels.


Signification : Flottement au dessus des frontières, entre le rêve et la réalité.

A l’endroit : Imagination, poésie, gentillesse, sensibilité, profondeur émotionnelle.

A l’envers : Manque de concentration, proche de la folie irrationnelle.


Le Prince du Chariot des Eaux – Roi de Coupes

Arbre de Vie : Tiphareth

Un personnage avec une couronne ailée ayant l’apparence d’un Roi assis sur un chariot tiré par un aigle. Sur la roue du chariot on peut voit le symbole du scorpion. L’aigle figure également sur sa couronne, sa cuirasse et ses bottes. Sa tenue ressemble à celle du Roi de Bâtons. Sous son char il y a l’eau calme et stagnante d’un lac. Son armure ressemble plus à des plumes qu’à des mailles. Il a une fleur de lotus dans une main et dans l’autre une Coupe où figure son sceau. Un serpent dont la tête se penche vers les eaux du lac sort de la coupe. Il est subtil, violent, rusé et artistique; de nature féroce avec une apparence calme. Puissant pour le bien ou le mal, mais plus attiré par le mal s’il est lié aux Pouvoir apparent ou à la Sagesse.

Si la carte est mal entourée, la personne sera extrêmement méchante et impitoyable.

Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degré de la Balance et le vingtième Degré du Scorpion.

Air de l’Eau

Prince et Empereur des Nymphes ou des Ondines.


Elément et monde : L’Air sur les eaux de Briah.

Le Prince de Coupes représente l’Air au-dessus des eaux, comme fils du Chevalier et de la Reine - le Feu et l’Eau - il combine à la fois les flammes ardentes et les profondeurs des eaux de ses parents, les faisant monter dans les hauteurs de l’Air en direction de Yetzirah.

Ainsi le Prince de Coupes a toutes les profondeurs émotionnelles de l’eau, mais aussi les valeurs intellectuelles de l’Air. Il est intelligent et a l’esprit ouvert. Le côté émotionnel de son âme peut faire de lui un artiste sensible ou un philosophe. En raison de son héritage de Briah, il semble introverti et réservé, il a en effet tendance à garder ses secrets pour lui. Comme ses deux parents, il est assez rapidement susceptible, mais l’Air qui a l’esprit aiguisé lui permet de bien choisir ce qu’il faudra finalement accepter.


Dans son côté sombre, le Prince de Coupes peut être insouciant et égoïste, cherchant toujours à atteindre ses propres buts, sacrifiant facilement ses relations afin de perfectionner la pratique de son art ou de sa passion. Il peut être assez sournois avec ses relations.


Signification : La combinaison de l’Esprit et de l’Ame.

A l’endroit : Compassion, chaleur, amour, intentions artistiques.

A l’envers : Egoïsme, absence de scrupules, cruauté.



L'As d'Epées - La Racine des Pouvoirs de l'Air

Arbre de Vie : Kether par le Feu

Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante, émergeant des nuages et tenant une épée passant dans une Couronne Rayonnante d'une Blancheur Céleste d'où part, à droite, le rameau d'olivier de la paix, et à gauche, la branche de palmier de la souffrance. Il y a six nuages à sa base. Cela symbolise la Force Invoquée en opposition à la Force Naturelle, car c'est l'invocation de l'Epée. Elle se dresse vers le ciel, elle invoque la couronne Divine de Luminosité Spirituelle, mais inversée, elle est l'invocation des forces démoniaques et devient un symbole terriblement mauvais. Cette carte représente donc une très grande puissance pour le bien ou le mal, mais invoquée elle représente aussi la Force tourbillonnante et la force que nous donnent les obstacles. C'est l'affirmation de la Justice confirmant l'Autorité Divine, et l'As d'Epées peut devenir l'Epée de la Colère, de la Punition et de l'Affliction. L'As d'Epées est la semence de la puissance intellectuelle, l'origine et début du monde céleste de Yetzirah, ce qui implique la réflexion, l'analyse, la réalisation par la logique et l'esprit. Comme tout As, il représente la matière première non structurée de sa suite, l'unité indifférenciée, donc l'As d'Epées est le commencement de la pensée, une première idée, une première pensée ou l'impulsion de l'esprit et l'essence de l'élément de l'Air. La carte peut donc représenter une première idée ou réalisation, une nouvelle vision des choses, ou tout simplement nous dire que nous devrions laisser notre esprit fonctionner plutôt que de nous contenter de suivre uniquement nos émotions. L'As d'Epées rappelle aussi que l'As n'est qu'une semence, qu'elle a besoin de croître et d'expérience pour aller de l'avant.


Signification : Pouvoirs Invoqués, force tourbillonnante de l'esprit, réalisation, logique

A l'endroit : Réalisation, clarté, objectivité, aspiration intellectuelle

A l'envers : Débâcle intellectuelle, froideur, cruauté par la logique, insatisfaction intellectuelle


Deux d'Epées - le Seigneur de la Paix Retrouvée

Arbre de Vie : Chokmah par l’Air

Deux épées croisées, comme la dague d’air d'un Zelator Adeptus Minor, chacune tenue par une Main Blanche, Angélique et Rayonnante. A l’endroit où les deux Epées se croisent il y a une rose à cinq pétales qui émet des rayons blancs. En haut et en bas de la carte il y a deux petites dagues où figurent respectivement les symboles d’un croissant de Lune, les cornes tournées vers le ciel et celui de la Balance représentant le Décan. Force dans la souffrance, plaisir après la douleur. Sacrifice et ennui, mais la force en découlera, symbolisés par la position de la rose, comme si la douleur elle-même avait fait naître la beauté. Arrangement, paix restaurée, trêve, vérité et mensonge, tristesse et compassion. Aide aux faibles, arrangement, justice, générosité ainsi qu’une tendance à pardonner les affronts répétés, à faire du mal en voulant faire le bien, tendance au manque de tact et à poser des questions de peu d’importance; à être bavard. Chokmah de Vau. Querelle provoquée, mais aussi une certaine tension dans les relations: des actions parfois égoïstes, parfois généreuses. C’est là que règne les Grands Anges HB: YZLAL et HB: MNHAL. Le Deux d’Epées représente le début de l'analyse, il met de côté les idées pures et non tranchées de l’As, il les altère et les différencie pour les mener vers une forme et un but spécifiques. Chokmah est la création et la manifestation, montrant l'élément sous son meilleur jour. Ainsi le mental a les meilleurs possibilités de montrer ses pouvoirs sans montrer ses ombres. Dans le cas des Epées c’est la paix, puisque l'esprit est son meilleur niveau et montre tout son potentiel.


Signification : Paix, conciliation des différences, un bon compromis entre l'âme et l'esprit.

A l'endroit : Début de l'analyse, force équilibrée, caractéristiques contradictoires de la même nature.

A l'envers : Différence, désaccord, les contraires apaisés par la logique froide, tensions non résolues.


Trois d'Epées - le Seigneur du Chagrin

Arbre de Vie : Binah par l’Air

Trois Mains Blanches, Angéliques et Rayonnantes, sortent de nuages et tiennent trois épées verticale (comme si l'épée central avait découpé en deux les deux autres qui ont été placées en croix): l'épée central coupe en deux la rose à cinq pétales, qui dans le symbole précédent se développe au point de jonctions des épées; ses pétales tombent et nul rayon blancs n’en sort.

En haut et en bas de l'épée central il y a les symboles de Saturne et de la Balance.

Perturbation, interruption, séparation, querelles; semer la discorde et les conflits, faire des sottises, tristesse et larmes, et pourtant gaieté dans des plaisirs platoniques; chant, fidélité aux promesses, honnêteté dans les transactions financières, égoïsme et dissipation, mais parfois générosité, mensonges répétés, le tout conformément à la dignité.

Binah de HB:V (tristesse, chagrin et larmes).

Ici règnent les Grand Anges HB: HRYAL et HB: HQMYH comme Seigneurs du Décan.

Avec les Trois, les Epées entrent en Binah, les domaines de la compréhension, de la perception et de la réalisation, et ils révèlent le côté sombre de la compréhension - ou la vérité derrière le dicton voulant que les idiots sont les plus heureux.

C'est la malédiction de l’Epée d’être si clair et honnête, d'analyser ce que les autres préfèrent ignorer, de mettre en pleine lumière ce que les autres cachent dans l'obscurité. Les Epées ne sont pas comme les Coupes qui ont la chance quand elles se comprennent elles-mêmes, les Epées sont l’Esprit et lorsqu'on comprend ce qu'elles voient, elles nous plongent dans la mélancolie.

Ainsi, le Trois d’Epées peut parler d'une réalisation douloureuse, une décision difficile qui doit être faite, la mélancolie de Saturne lorsqu’on comprend une vérité qui se dévoile. Ce peut aussi représenter une déception, la perte d'une illusion, ou la détection d'une trahison, un mensonge, une tromperie.


Signification : Mélancolie, faire face à une vérité douloureuse

A l’endroit : Compréhension, être amené à réfléchir, perdre des illusions belles mais fausses

A l’envers : Déception, douleur, tristesse, séparation, chagrin


Quatre d’Epées - le Seigneur du Repos après la Lutte

Arbre de Vie : Chesed par l’Air

Deux Mains Blanches, Angéliques et Rayonnantes tenant chacune deux épées, se croisant toutes les quatre au centre. La rose à cinq pétales qui irradie de blanc est à nouveau placée sur leur point d’intersection. En haut et en bas, sur les pointes de deux petites dagues il y a les symboles de Jupiter et de la Balance représentant le Décan.

Trêve lors d’un chagrin, pendant ou après. Paix pendant et après la guerre. Pondération de l'anxiété. Tranquillité, repos, libération et abondance, mais après une lutte. Possessions lors de cette vie; abondance; comme d’habitude tempérées par les cartes qui l'entourent.

Chesed de HB:V (convalescence, rétablissement suite à une maladie, changement pour une situation meilleure).

Ici règne HB:LAVYH et HB:KLYAL.


Le Quatre d’Epées a atteint les domaines de Chesed, la manifestation et la condensation, les vents de l'esprit se sont installés et les pouvoirs de l'élément sont bien équilibrés en eux-mêmes.

L'esprit a résolu un problème, trouvé une solution, achevé un processus ou est parvenu à un compromis bon et satisfaisant. Jupiter maintient les plateaux de la balance en un équilibre harmonieux, et la trêve peut être appréciée de bon cœur.

Bien que pour l’Air la stabilité signifie stagnation, la trêve reposante devrait être utilisée pour la réflexion et le réexamen, l'idée qui a fait un tour complet dans les domaines calmes de Chesed doit aller vers d’autres niveaux.


Signification: Manifestation, équilibre des pouvoirs

A l’endroit: Une occasion de réfléchir, une trêve dans la lutte, tolérance, générosité

A l’envers: trêve froide qui n’a rien à voir avec la paix, isolement, restriction contrainte.


Cinq d’Epées - Le Seigneur de la Défaite

Arbre de Vie : Geburah par l’Air

Deux Mains Angéliques et Rayonnantes tenant chacune deux épées presque dressées mais s’écartant l’une de l'autre, à droite et à gauche de la carte. Une troisième main tient une épée dressée au centre, comme si elle avait séparé les autres Epées. Les pétales de la rose, qui dans les quatre avaient été réintégrés au centre, ne sont plus accrochés à la fleur et tombent. Au-dessus et au-dessous il y a les signes de Vénus et du Verseau du Décan.

Une décision a été prise en défaveur de la personne, échec, défaite, anxiété, détresse, pauvreté, avarice, attente d’un gain, difficultés, ténacité, malveillance, diffamation, mensonge, méchanceté et délation. Une mouche du coche et quelqu’un qui sépare des amis, quelqu’un qui déteste voir la paix et l'amour régner chez les autres. Cruauté teinté de lâcheté, ingratitude, manque de fiabilité. Astucieux et rapide en pensée et en parole. Des sentiments de pitié facilement éveillés, mais vite oubliés.

Gueburah de HB: V (défaite, perte, malice, méchanceté, calomnie, médisance).

Les Anges HB: ANYAL et HB:Cha'a MYH règnent ici.


Le Cinq d’Epées a atteint Gueburah, le royaume du mouvement et du changement, de la destruction et de la désintégration. La trêve du Quatre ne pouvait pas durer, les Epées d’Air devaient admettre qu'elles n’étaient pas destinées à l’organisation à la stabilité, qu'elles devaient s'en tenir à leur nature instable, peu importe le prix qui sera à payer.

La crise profonde des Epées qu’on voit ici résulte aussi de l'influence de Vénus, planète des émotions, de l'harmonie et de la sensibilité. Comme les Epées qui sont logiques doivent tout voir clairement et sans voile, trop de sensibilité peut impliquer une très forte douleur qu'aucun argument raisonnable ne pourrait apaiser.

Intelligentes comme elles sont, elles analysent clairement le piège dans lequel elles sont et commencer à lutter contre le destin, reconnaissant ainsi qu'elles ne peuvent vaincre.


Signification : Crise intellectuelle, lutte contre le destin

A l’endroit : On réalise ses limites et restrictions, une philosophie qui naît dans la douleur

A l’envers : Perte, défaite, échec, pauvreté, peur.


Six d’Epées - Le Seigneur du Succès Mérité

Arbre de Vie : Tiphareth par l’Air

Deux mains tenant chacune deux épées qui se croisent au centre. En haut et en bas Mercure et le Verseau sont placés sur les pointes de deux petites épées ou dagues.

Succès après anxiété et problèmes, estime de soi, beauté, orgueil, mais parfois modestie liée à ces sentiments. Domination, patience, travail, etc.

Tiphaeth de HB:V (Travail, labeur, voyage sur l’eau).

Ici règnent les Grands Anges HB:RHa'aAL et HB:YYVHL.

Dans l’harmonie magnifique de Tiphereth, le Six d’Epées a surmonté la crise du Cinq, les blessures émotionnelles sont guéries et l’élément se concentre sur ses potentialités originelles, sur ses propres pouvoirs et qualités.

En science, c’est-à-dire dans tous les domaines de la pensée profonde, l’esprit peut utiliser toutes ses énergies et les Epées mobiles ont la possibilité de combiner la conscience avec l’esprit mental d’où elle est issue, pour atteindre une harmonie parfaite de l’ensemble.


Signification : réflexion, science et recherches englobant tous les domaines.

A l’endroit : Succès après l’angoisse et la détresse, quête de la vérité.

A l’envers: Trop de rationalisme, de méfiance, de misanthropie.


Sept d'Epées - le Seigneur des Efforts Précaire

Arbre de Vie : Netzach par l’Air

Deux Mains Angéliques Rayonnantes comme précédemment, elles tiennent chacune trois épées. Une troisième main tient une épée unique au centre. Les pointes des épées « se touchent » à peine l’une l’autre, l’épée centrale ne les sépare pas vraiment. La Rose des symboles précédents de cette suite est tenue par la main qui tient l’Epée centrale, comme si la victoire était à sa portée. Symboles de la Lune et du Verseau.

Succès partiel. Se dérobe quand la victoire est à portée de main, comme si les dernières forces nécessaires étaient épuisées. Tendance à perdre quand on est sur le point de gagner parce qu’on a cessé de faire des efforts. Amour de l’abondance, fascination de l’apparence, sensibilité aux compliments, affronts et insolences, tendance à espionner les autres. Penchant à répéter les confidences, pas toujours de façon volontaire. Plutôt hésitant et peu fiable.

Netzach de HB:V (voyage par voie terrestres, personne non fiable). Ici règnent les Grands Anges HB:HHHAL et HB:Ma'aKAL.

Le Sept d’Epées montre l’irruption dans son domaine de l’anarchie et de la destinée, la lutte contre « dieu sait quoi », on s’empêtre dans de nombreuses tendances contradictoires.

Aucune des Suites n’est chanceuse avec le Sept - les Bâtons brûlent, les Coupes sont prêtes de se noyer et les Disques sont glacés - mais les Epées sont moins disposées à accepter leur sort et activent toutes les astuces et recherchent ce qu’elles peuvent trouver pour s’en sortir. Considérant que les Epées sont intellect pur, elles sont extrêmement aptes à imaginer des astuces.

Ainsi le Sept d’Epées peut parler de tromperie, de tricherie, d’affronts soudains, de manipulations et de confusion intentionnelle avec l’amoralité incommensurable Mercurienne. Mais, toutes les Suites sont vouées à l'échec, même les Epées malgré leur intelligence ne peuvent pas échapper au destin.


Signification : Ruse, intelligence.

A l’endroit : Démasquer les illusions et percer les déguisements

A l’envers : Trahison, mensonge, illusion, amoralité, mauvais tours, apitoiement sur soi-même.


Huit d'Epées - le Seigneur de la Force Emoussée

Arbre de Vie : Hod par l’Air

Quatre Mains Angéliques Blanches et Rayonnantes émergeant de nuages tenant chacune deux épées, pointée vers le haut, tous les pointes se touchent dans le haut de la carte. Les Mains viennent deux pas deux des angles inférieurs de la carte. En haut et en bas il y a les symboles du Décan de Jupiter et des Gémeaux.

Trop de force appliquée à des petites choses, trop d’attention portée aux détails au détriment des points réellement importants. Chez une personne amorale, ces qualités conduisent à la méchanceté et à la mesquinerie. Grand soin pour certaines choses, contrebalancé par la négligence pour d’autres. Impulsivité, même goût pour donner que pour recevoir que ce soit de l’argent ou des présents, générosité, intelligence, égoïsme, absence de sentiment d’affection. Admiration de la sagesse, mais appliquée aux choses petites et sans intérêts.

Hod de HB:V (étroitesse, limitation, mesquinerie, une prison). Ici règnent les Anges HB:VMBAL et HB:YHHAL.

Avec le Huit d’Epées, la suite entre en Hod, le royaume de l'intellect et de la logique, il faut comprendre comment les Epées heureuses doivent maintenant être perdues « parmi tous les autres ». Mais Hod est plus le domaine de l’esprit, alors que les Epées impliquent la liberté d’esprit - les conflits sont préprogrammées.

De plus, le Huit d’Epées révèle la nature de la suite en ce qui concerne sa tendance à analyser et examiner tout, à chercher un contre-argument à tout argument. Seule la stupidité peut faire croire à une personne que sa propre pensée est la seule vérité - les Epées ne le peuvent pas.

Dans un autre côté, le Huit d’Epées peut parler d’agitation de l’esprit, des pensées incontrôlées et improductives, de problèmes nerveux et de rabâchages confus.


Signification : Esprit qui s’agite, qui analyse sans fin

A l’endroit : Réalisation de causalité, acception des limites et de la relativité

A l’envers : Confusion, réflexion sans but


Neuf d'Epées - le Seigneur du Désespoir et de la Cruauté

Arbre de Vie : Yesod par l’Air

Quatre mains tiennent huit épées presque verticales, mais dont les pointes sont éloignées les unes des autres. Une cinquième main tient une neuvième épée dressée au centre, comme si elle les avait séparées d’un coup. On ne voit pas de rose, comme si elles avaient été non pas taillées en pièces mais totalement détruites. En haut et en bas il y a les symboles de Mars et des Gémeaux du Décan.

Désespoir, cruauté, pitié, méchanceté, souffrance, misère, perte, indigence. Affliction, oppression, travail, subtilité et adresse, malhonnêteté, mensonge et calomnie. Mais aussi obéissance, fidélité, patience, générosité, etc.

Yesod de HB:V (maladie, souffrance, méchanceté, cruauté, douleur). Ici règnent HB:a'aNVAL et HB:MChYAL.

Le Neuf d’Epées entre en Yesod, les champs de la réflexion et de l’imagination, et alors que toutes les autres suites sont à l’aise dans le bonheur, les Epées semblent être des parias, on les nomme « Cruauté ».

Avec la nature aérienne de l'esprit, les Epées ne peuvent se reposer, elles n’arrivent pas à cesser de réfléchir et d’analyser et pour finir elles ne peuvent ignorer le fait que rien ne mène vraiment quelque part, qu’à la fin, il n’y a rien.

(Prenons la technologie de notre siècle comme petit exemple : les Bâtons admirent l’esprit de l’humanité, les Coupes rêve de tous les biens qui pourraient être fabriqués, les Disques les profiter des richesses qu’elle produit, les Epées analysent les effets et parviennent à la conclusion que notre planète se détruit.)

Par conséquent, il est un peu injuste de considérer que le Neuf d'Ees épées est une mauvaise carte ou de lui reprocher sa cruauté ou sa « sur-analyse ». Après tout, nous ne pouvons pas attendre de la suite de l’esprit qu’elle nous dise que nous sommes mieux lotis avec la tête dans le sable, en ignorant la cruelle vérité qui est tout autour de nous.

Signification : Aller dans les profondeurs d’un sujet, avec toutes les conséquences.

A l’endroit : Faire face aux faits, comprendre la vérité.

A l’envers : Cruauté, douleur, désespoir, manque de pitié.


Dix d'Epées - le Seigneur de la Ruine

Arbre de Vie : Malkuth par l’Air.

Quatre mains qui tiennent huit épées dont les pointes sont éloignées les unes des autres. Deux mains tiennent deux épées qui se croisent au centre, comme si leur jonction avait séparé les autres. On ne voit ni rose, ni fleurs, ni bourgeons. En haut et en bas il y a les symboles du Soleil et des Gémeaux représentant le Décan.

Un symbole presque pire que le Neuf d’Epées. Indiscipline, force guerrière, perturbation et défaillance. Ruine sur tous les plans, les projets tombent à l’eau. Mépris, insolence et impertinence, mais aussi joie et gaieté. Une personne qui aime briser le bonheur des autres, qui se répète sans cesse, qui fait de grands discours vides de sens. Une personne qui est pourtant intelligente et éloquente.

Malkuth de HB:V (Ruine, mort, défaite, perturbation).

Ici règnent les Anges HB:DMBYH et HB:MNQAL.

Avec le Dix d’Epées, le développement de l’intelligence humaine a maintenant atteint son ultime étape, de la naissance de l’intelligence avec l’Aset atteint la ruine totale avec les Dix.

La carte enseigne que les luttes incessantes s’achèvent par la destruction, l’analyse sans fin abouti à une perte totale des espoirs et des convictions. Il pousse la leçon du Neuf d’Epées jusqu’à sa conclusion inévitable. Mais avec le Soleil au-dessus de lui, il ne manque pas d’espoir. Il va retourner en silence vers là d’où il vient, la première étincelle de l’esprit dans l’As, et tout recommencer. Le grand espoir ici c’est que les leçons du voyage ne seront pas oubliées.

Dans les Arcane Mineure, tous les Dix sont synonyme de la fin d’un processus, de la nécessité de redémarrer ou au moins de changer. Seul le Dix d’Epées a une façon étonnamment brute de le dire, mais il est comme ça.


Signification : Transformation

A l’Endroit : Renaissance, réalisation, la fin d'un cycle, sagesse gagnée par la douleur et la perte.

A l’Envers : Ruine, perte, destruction, séparation, douleur, catastrophe.


Le Seigneur des Vents et des Brises : Le Roi des Esprits de L’Air - Le Chevalier d’Epées

Arbre de vie : Chokmah

Un Guerrier ailé portant un casque couronné et ailé, juché sur un cheval brun. Equipé comme le Chevalier de Bâtons, mais ayant comme emblème une étoile ailées à six branches semblables à celles représentées sur les têtes de Castor et Pollux les Dioscures, les Jumeaux (qui se retrouvent en partie dans son domaine). Il a une épée nue avec son sceau sur le pommeau. Sous les pieds de son cheval il y a des nuages sombres.

Il est actif, intelligent, subtil, féroce, délicat, courageux, habile, mais enclin à vouloir dominer ainsi qu’à surévaluer les petites choses, sauf s’il s’agit d’une personne très bien. Si la carte est mal entourée, elle sera fourbe, tyrannique et rusée.

Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degré du Taureau et le vingtième Degré des Gémeaux. Feu de l’Air Roi des Sylphes et Sylphides.

Elément et monde : L’Air de Yetzirah

Le Chevalier d’Epées représente le Feu dans l’Air, il est la tempête de l’esprit qui s’enflamme. Il est vif d’esprit, critique, intelligent, adroit et courageux, toujours prêt à argumenter et aimant cela ainsi que les joutes verbales. Sa passion pour les jeux d’esprits intellectuels peut faire de lui un excellent guerrier dans les raides stratégiques, appréciant à la fois les subtilités compliquées et les contradictions bizarres.

Au mieux, le Chevalier d’Epées peut représenter un jugement intelligent et des réalisations mentales, c’est un escroc habile et un observateur attentif. Bien que, manquant des profondeurs de l’Eau et de la stabilité de la Terre, ses jeux d’esprit pourraient se transformer en monde idéalisé où tout est parfait et où tout le monde est gentil, mais sans réflexions intérieures, il devient incapable de décider simplement et se perd dans trop de variations théoriques.

Au pire, le Chevalier d’Epées tend à mettre la logique et l’esprit avant toutes les autres valeurs, se contentant de juger de façon froidement analytique sans chaleur ni humanité, ou même de se transformer en une personne à l’esprit fourbe, tyrannique et sardonique.


Signification : Intelligence, science, illumination.

A l’endroit : esprit aiguisé, logique, intellect.

A l’envers : froideur, cynisme, ambiguïté.


La Princesse des Vents qui s’Engouffrent : Le Lotus du Palais de l’Air - Valet d’Epées

Arbre de Vie : Malkuth

Un personnage ressemblant à une Amazone avec des cheveux ondulés, plus petite que la Rose du Palais du Feu, leurs tenues vestimentaires sont similaires. Ses pieds semblent souples, ce qui donne une idée de rapidité. Son poids passe d’un pied à l’autre et son corps se balance. Elle est un mélange de Minerve et de Diane, son manteau ressemble à l’Egide de Minerve. Elle a la tête de Méduse aux cheveux de serpent comme emblème. Elle tient une épée dans une main et l’autre est posée sur un petit autel en argent avec de la fumée grise (mais pas de feu) qui en monte. Sous ses pieds il y a des nuages blancs.

Sagesse, force, acuité; subtilité en ce qui concerne les choses matérielles, grâce et dextérité.

Si la carte est mal entourée, la personne sera frivole et rusée.

Elle règne sur la partie du ciel autour de Kether.

Terre de l’Air

Princesse et Impératrice des Sylphes et Sylphides.

Trône de l'As de Bâtons.

Elément et monde : La Terre dans les Airs de Yetzirah.

La Princesse d’Epées est l’enfant de terre de son élément, le vent sur les terres d’Assiah. Sa logique peut être destructrice, elle est perspicace, sérieuse et rigoureuse, mais elle peut montrer les caractéristiques d’un enfant qui manque de moralité et de noblesse.

Par conséquent, la Princesse d’Epées peut être têtue et cruelle, et tout en commençant à réfléchir à quelque chose de façon indépendante, elle peut devenir circonspecte et égoïste, se montrant agressive chaque fois que le résultat ne lui convient pas. Dans la Terre, toutes les qualités libre de l’air sont réprimées et limitées.

Dans ses meilleurs jours, la Princesse d’Epées peut être très pratique et intelligente, montrant des aptitudes fines lorsqu’il s'agit de questions importantes ou d’opinions contradictoires, elle peut être généreuse et aimable lorsqu’elle s’est affranchie de la peur et de l’insécurité intérieure qui résultent de l’incompatibilité naturelle entre la Terre et l’Air.


Signification : Impétuosité, curiosité.

A l’endroit : Prudence, courage, sérieux.

A l’envers : Malveillance, cruauté, méchanceté, gaspillage, incapacité à reconnaître les faits, agressivité, destruction.


La Reine des Trônes de l’Air – Reine d’Epée

Arbre de Vie : Binah

Une belle femme aux cheveux ondulés et bouclés ressemblant à une Reine couronnée sur un trône. Sous le Trône il y a un nuage gris. Sa tenue ressemble à celle de la Reine de Bâtons, mais elle arbore un emblème représentant la tête ailée d’un enfant. Elle a une épée dans une main et dans l’autre une grande tête d’homme barbu fraichement coupée.

Intensément perspicace, observation attentive, subtilité, rapidité et confiance en soi, souvent persévérante et précise pour des choses superficielles, gracieuse, aime la danse.

Si la carte est mal entourée : cruauté, hypocrisie, fourberie, manque de fiabilité..

Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degré de la Vierge et le vingtième Degré de la Balance.

Eau de l’Air Reine des Sylphes et des Sylphides.

Elément et monde: Les Eaux dans les Airs de Yetzirah.

La Reine d’Epées représente l’Eau dans l’Air, apportant ainsi les qualités d’émotion et de sensibilité à l’élément d’Air, la capacité à transférer et réfléchir, à former et créer. Comme mère de l’Air, elle aura une forte domination de l’intellect.

La Reine d’Epées peut être très sensible, perspicace, avoir l’esprit vif et brillant. Dans son côté sombre, elle peut devenir cruelle, méchante, bornée, sectaire, voire trompeuse et dangereuse, en raison de son charme et de sa beauté.

Etant l’eau dans l’air, la Reine d’Epées n’a pas la stabilité de la Terre ni la volonté du Feu. Elle peut donc manquer de sens pratique, de stabilité, courir le risque de vivre dans un pays idéalisé où tout le monde est gentil en dehors de toute réalité. Plus encore, elle est sensible aux intrusions et aux perturbations extérieure, incapable de s’en protéger.


Signification : Indépendance, liberté de l’esprit et de l’âme.

A l’endroit : Sagesse, imagination, confiance en soi, perspicacité, amabilité.

A l’envers : froideur, inaccessibilité, cruauté, fourberie.


Le Prince du Chariot des Vents – Roi d’Epées

Arbre de Vie : Tiphareth

Un Roi Ailé avec une Couronne Ailée, assis sur un chariot tiré par des jeunes gens pourvus d’ailes de papillon et très légèrement vêtus. Autour de la tête ils ont un filet avec un pentagramme dessus et ils tiennent des bâtons surmontés de pentagrammes. Ils ont aussi les mêmes ailes de papillon aux pieds et à leurs filets. La tenue du Roi d’Epées ressemble à celle du Roi de Bâtons, mais il porte aussi un insigne représentant une tête ailée angélique avec un pentagramme sur le front. Sous le char il y a un nuage gris. Ses cheveux longs et ondulés tombent en tourbillonnant. Il a une épée dans une main et une faucille dans l’autre. Il règne avec son épée et tue avec sa faucille. Plein d’idées et de pensées il est méfiant, soupçonneux, fidèle en amitié et en rancune, prudent, attentif, lent, méfiant, il symbolise l’Alpha et l’Omega, il tue aussi vite qu’il crée. Si la carte est mal entourée : dur, méchant, comploteur, obstiné, mais pourtant hésitant et peu fiables. Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degré du Capricorne et le vingtième Degré du Verseau.

Air de l’Air Prince et Empereur des Sylphes et des Sylphides.


Elément et monde : L’Air dans les Airs de Yetzirah.

Etant Air de l’Air, le Prince d’Epées est la pure manifestation de l’esprit et de l’intellect, plein de projets et d’idées qui peuvent troubler et ennuyer les autres mais aussi être une source infinie de pensées créatives.

Le Prince d’Epées est intelligent, idéaliste, plein de créativité et d’inventivité, un véritable esprit Mercurien qui ergotera souvent juste pour le plaisir de se disputer - et non pas pour la question elle-même. Le Prince d’Epées peut se lancer à corps perdu dans une recherche scientifique, atteignant très rapidement les niveaux les plus élevés puis il laissera tout tomber sans préavis parce que quelque chose lui semble plus intéressant à ce moment.

Dans son côté sombre, le Prince d’Epées manque à la fois les qualités de l’Eau et de la Terre, il peut facilement devenir instable, peu fiable et extrêmement déprimé, utilisant sa propre intelligence pour s’illusionner lui-même et devenir un maître du déguisement et de la triche.


Signification : idéalisme, agilité intellectuelle.

A l’endroit : Créativité, profusion d’idées, intelligence, maîtrise des mots.

A l’envers : Sévérité, malice, peu fiable, tricherie, impolitesse.


As de Disques - La Racine des Pouvoirs de Terre

Arbre de Vie : Kether par le Feu

Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante, tenant une branche de Rosier sur laquelle il y a un grand Pentacle formé de Cinq cercles concentriques. Le Cercle intérieur est blanc, une Croix Grecque rouge y est tracée. Douze rayons, également blancs, sortent de ce Centre Blanc. Ils s’achèvent à la circonférence faisant de l’ensemble une sorte de représentation Astrologique des Cieux. Ce Disque est surmonté d'un petit cercle au-dessus duquel se trouve une grande Croix de Malte blanche et deux ailes blanches. On voit également Quatre Croix et deux bourgeons. La Main sort des Nuages comme dans les trois autres cas. L’As de Disques représente la matérialité dans toutes ses significations, bonnes et mauvaises, et est donc, dans un sens, illusoire: il parle de gain matériel, de travail, de pouvoir, de richesse, etc. L'As de Disques représente l'entité de l’Elément Terre, l’origine d'Assiah, le monde matériel où l’on fait. Il représente la pureté de l'Elément, il est aussi par ses bourgeons, la toute première étape de ce qui deviendra plus tard un arbre. L’As de Disques peut donc représenter le début d'un sujet d’ordre matériel, cela peut être un projet physique ou une intention de valeur matérielle, ce qui pourrait désigner une envie de création matérielle ou la possibilité de gain matériel. Cependant, les Disques ne représentent pas que ce qui est matériel mais tout le monde d'Assiah, la terre physique réelle de notre vie quotidienne ainsi que le corps physique réel de l'être humain. Il y a donc la maison et la profession, les travaux quotidiens, les obligations habituelles, la santé et le bien-être en général. Dans ce contexte, l’As de Pentacle nous parle de quelque chose qui va être créé, de quelque chose qui va commencer.


Signification : Le début de la création.

A l'endroit : Une création, un début, une possibilité.

A l'envers : Avarice, insatisfaction des circonstances matérielles, quelque chose est né mais on ne l’a pas laissé se développer.


Deux de Disques - le Seigneur des Changements Harmonieux

Arbre de Vie : Chokmah par la Terre

Deux roues, disques ou pentacles, semblables à ceux de l’As. Ils sont reliés par un serpent vert et or, lié comme par un 8. Le serpent tient sa queue dans sa gueule. Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante, tient le centre de l'ensemble. Il n’y a pas de roses sur cette carte. Au-dessus et en-dessous il y a les symboles de Jupiter et du Capricorne. C'est un symbole qui tourbillonne. L'harmonie du changement, l'alternance des gains et des pertes, de la faiblesse et de la force; les occupations en constante évolution; l’errance, le mécontentement de tout état fixe des choses; exaltés maintenant puis mélancolique, dégourdi mais encore peu fiables; chanceux grâce à une prudence de gestion, mais parfois inexplicablement insensé; alternativement bavard et soupçonneux. Aimable mais encore hésitant et incohérent. Chanceux en voyage. Belligérant. Chokmah de HB: H (changement agréable, visite à des amis). Les Anges HB: LKBAL et HB: VShRYH régissent ici. Le Deux de Disques représente la Terre en Chokmah, le domaine de la création et de l'énergie, de la direction des ressources matérielles pures de l'As vers un but précis, afin de passer de la matière brute au processus de création effectif. Le Deux de Disques nous rappelle que nous sommes toujours une partie de cette nature, que nous devons accepter l’évolution naturelle et y faire face avec soin et considération.


Signification : Développement, le début d'un projet.

A l'endroit : Flexibilité, enthousiasme pour un projet en cours.

A l'envers : Déséquilibre, incapacité à accepter un changement, la personne s'accroche à un statu quo qui est sur le point de disparaître ou de se modifier.


Trois de Disques - le Seigneur des Travaux Matériels

Arbre de Vie : Binah par la Terre

Une Main Ailée Blanche, Angélique, comme précédemment, qui tient une branche de rosier dont deux boutons de roses blanches touchent et dominent le Pentacle supérieur. Les Pentacles sont disposés en triangle équilatéral. En haut et en bas de la carte il y a les symboles de Mars et du Capricorne.

Force active et constructive, ériger, créer, bâtir; réalisation et accroissement de choses matérielles, gain dans les transactions commerciales, rang; accroissement de la substance, influence, intelligence en affaires, égoïsme. Début d’affaires qui seront établies plus tard. Etroitesse et partialité. Enthousiasme en matière de gain; parfois quête de choses impossibles.

Binah de HB: H (affaires, emploi rémunéré, transactions commerciales).

Les Anges HB:YChVYH et HB:LHChYH règne ici.

Le Trois de Deniers entre en Binah, les domaines de la compréhension et de la perception, initiant le processus par lequel le projet qui a débuté dans le Deux de Pentacles est perçu et compris par rapport à son entourage, c'est-à-dire dans sa réalisation.

La carte parle aussi du mariage alchimique, où le mercure alchimique combine le soufre au sel, renforçant ainsi l’or vivant (la pierre philosophale). Elle implique l'idée de base de la Terre, la cristallisation de ses pouvoirs et qualités, le début de la question qui sera mise en place.

Le nom de la carte est Travaux, cela signifie qu’un travail a été fait pour en arriver là, cela implique donc un avant goût de la victoire, un aveu qu'un progrès a été fait, un grand pas en avant sur le chemin. Cependant, d’autres travaux seront nécessaires pour maintenir l'état atteint et s’y mouvoir.


Signification : Manifestation, compréhension

A l’endroit : Progrès, cristallisation, augmentation de la substance,

A l’envers : Négligence ou légèreté après qu’un premier gain ai été fait, arrêt au beau milieu du travail.


Quatre de Disques - le Seigneur des Pouvoirs Matériels

Arbre de Vie : Chesed par la Terre


Une main tenant une branche de rosier, mais sans fleurs ni boutons, sauf la fleur du centre qui est blanche et magnifique. Des Disques sont disposés aux angles d’un carré imaginaire, il y a une rose en son centre. En haut et en bas de la carte il y a les symboles du Soleil et du Capricorne qui représentent le Décan.

Assurance d’un gain matériel: succès, abondance, domination, pouvoir matériel mais ne menant à rien. Préjudice, cupidité, méfiance, prudence et méthode, mais mécontentement. Petite initiative ou originalité. L’ensemble dépend comme d'habitude des cartes qui l'entourent

Chesed de HB:H (Gain d’argent ou d’influence, un cadeau).

Ici règne HB:KVQYH et HB:MNDAL.


Le Quatre de Disques a atteint le royaume de Chesed, les domaines de la condensation, de la croissance et de la stabilité, dans la discipline structurelle des Quatre. Le travail des Trois a été fructueux, ses fruits sont riches et multiples.

Par conséquent, le Quatre de Disques représente le succès, l'entreprise, la compétence, le confort et la sécurité non seulement au niveau matériel, mais dans les relations familiales et professionnelles. Ainsi, le pouvoir qu’il apporte est se développe grâce à la paix et la sécurité, la récompense bien méritée d’un bon travail et un grand effort. Cela n'a rien à voir avec une quelconque force de décision et il n’en sera pas question.

Du côté sombre, le Quatre de Disques reproche tout attachement surfait pour le confort ou la possession qui causera la peur de la perte et de l'échec, avarice, cupidité, frugalité. Le pouvoir confortable de paix se transforme en une force laide dirigée contre soi-même.


Signification: stabilité, sécurité, gain

A l’endroit: Gain matériel assuré, succès, richesse, productivité

A l’envers: Peur de perdre, avarice, soif de posséder toujours plus, surestimation de la richesse matérielle.


Cinq de Disques - Le Seigneur des Problèmes Matériels

Arbre de Vie : Geburah par la Terre

Une Main Blanche, Angélique et Rayonnante sortant des nuages et tenant une branche de rosier blanc dont les pétales tombent sans laisser de bourgeons derrière eux. Cinq Disques similaires à l’As de Disques. Au-dessus et en-dessous il y a les signes de Mercure et du Taureau.

Perte d'argent ou de situation. Difficulté en matières matérielles. Travail, labeur, culture de la terre, renforcement, connaissance et perception en matière agricole, pauvreté, prudence, bonté, parfois de l'argent est retrouvé après un gros labeur. Imagination, rigueur, sévérité, volontarisme, opiniâtreté.

Gueburah de HB: H (perte d’emploi, perte d'argent, anxiété)

Les Anges HB:MBHYH and HB:PNYAL règnent ici.


Le Cinq de Disques se retrouve dans l'évolution des mouvements de Gueburah, mais ce n'est pas le changement bien équilibré du Deux de Disques, mais plutôt un changement perturbateur et déséquilibré, l'effet du Cinq brisant la stabilité du Quatre, détruisant sa structure et son équilibre.

Ainsi, le Cinq de Disques représente une crise matérielle, qui peut être une crise chez soi ou professionnelle, une maladie ou une blessure, tout ce qui perturbe ou détruit la sécurité matérielle et pacifique du Quatre.

Il n'y a pas grand chose à découvrir en regardant l’aspect lumineux de la carte, mais après tout feu de forêt il y a de nombreuses petites étincelles de vie qui se mettent à germer dans une terre rendue fertile par les cendres. Mais bien sûr, la vieille forêt n'a pas besoin de brûler entièrement - la carte peut aussi parler d’une inquiétude pouvant apparaitre juste parce qu’il y a un incendie, quelque part, pas très loin.


Signification : Crise matérielle, souci lié à des choses matérielles ou à la santé

A l’endroit : Reconsidérer ses valeurs, faire en sorte de s'entendre dans les moments difficiles

A l’envers : Peur, perte, échec, destruction, entrave, changements imprévisibles dans le sens d’une détérioration, la situation s’aggrave.


Six de Disques - Le Seigneur des Réussites Matérielles

Arbre de Vie : Tiphareth par la Terre

Une Main Blanche et Angélique qui irradie, elle tient une branche de rosier avec des fleurs et des boutons blancs, chacun d’entre eux touche un Disque. Les Disques sont disposés en deux colonnes de trois. En haut et en bas il y a les symboles du Taureau et de la Lune du Décan.

Succès et gain dans des entreprises matérielles. Pouvoir, influence, position, noblesse, domination sur les gens. Chance, succès, générosité et droiture. Si la personne est mesquine, elle peut être insolente à l’excès ou prodigue.

Tiphareth de HB:H (succès dans le domaine matériel, prospérité dans les affaires). Ici règnent les Anges HB:NMMYH et HB:YYLAL.

Avec le Six la suite des Disques entre dans le domaine harmonieux de Tiphareth, c’est le retour au milieu équilibré de l’Arbre, laissant derrière lui la crise du Cinq, retrouvant succès et richesse.

Ayant connu les mauvais comme les bons côté, le gain et la perte, le Six de Disques a maintenant une attitude plus sage vis-à-vis des préoccupations matérielles. Rien n’est plus aussi facilement tenu pour acquis, et en cas de pertes ce ne sera pas la fin du monde. La richesse matérielle est considérée selon sa valeur réelle et non comme supérieure à ce qu’elle est, et elle ne sera pas considérée comme plus faible lorsqu’on en espérait plus.


Signification : Surmonter une crise, succès

A l’endroit : Richesse, générosité, noblesse

A l’envers : Orgueil, prendre tout pour acquis, prodigalité.


Sept de Disques - le Seigneur des Succès Avortés

Arbre de Vie : Netzach par la Terre

Une Main Angélique Rayonnante qui sort d’un nuage tient une branche de rose blanche. Sept Disques disposés comme sur la figure géomancie appelée Rubeus. Il n’y a que cinq boutons de rose qui surplombent, mais sans les toucher, les cinq Disques. En haut et en bas il y a les symboles du Décan, respectivement ceux de Saturne et du Taureau.

Promesses de succès non tenues. (Montré, pour ainsi dire, par le fait que les boutons de rose ne deviennent pas des roses.) Occasion apparemment prometteuse ratée. Espoirs déçus et brisés.

Déception, misère, esclavage, besoins et immoralité. Quelqu’un qui cultive la terre mais qui ne produit rien. Désigne parfois des petits gains, isolés et qui ne mèneront à rien même si cela semblait très prometteur.

Netzach de HB: (Spéculations et occupations inutiles, peu de gain pour beaucoup du travail).

Les Anges HB:HRChAL et HB:MTzRAL règnent ici.

Le Sept de Disques chute en Netzach, les champs de l’anarchie et du destin, et perd la paix harmonieuse de Tiphareth, c’est une chute radicale du paradis jusqu’aux abîmes du destin.

L’échec est le nom de la carte et sa chute est programmée, le Sept de Disques parle donc d’espoir déçus et brisés, de promesses non tenues, de transactions qui semblaient alléchantes mais qui n’ont rien donné ou se sont révélées être des mystifications, de faux succès sans bénéfice durable, qui finalement ont coûté bien plus que ce qu’elles devaient rapporter.

Dans cette carte, l’espoir c’est la main de Saturne, le père du temps, qui nous rappelle qu’il faut attendre pour avoir une chance au lieu de sauter rapidement sur une vague promesse, qu’il faut regarder en silence, réfléchir et avoir un aperçu plus approfondi de ce qu’il peut se passer avant que le moment arrive où une réelle chance se présentera.


Signification : Résignation, impatience

A l’endroit : La capacité à attendre

A l’envers : Echec, déception, inquiétude, actions hâtives et stupides, investissements imprudents.


Huit de Disques - le Seigneur de la Prudence

Arbre de Vie : Hod par la Terre

Une Main Angéliques Blanche et Rayonnante sortant d’un nuage tient une branche de rosier où il y a quatre roses blanches qui touchent à peine les quatre pentagrammes placés plus bas. Seules des feuilles, pas de fleurs ni de boutons, touchent les Disques placés en haut. Tous les Disques sont similaires à celui de l’As, mais sans la Croix de Malte ni les ailes. Ils sont disposés comme sur la figure géomantique appelée « Populus ». Au-dessus et en-dessous il y a les symboles du Soleil et de la Vierge du Décan.

Sur-attention portées aux petites choses, au détriment des grande, des « économies de bouts de chandelles »: Gain de petites sommes; avarice, habileté, culture de la terre, frugalité, manque d’initiative.

Hod de HB:H (Compétence, prudence, ruse). Ici règnent les puissants Anges HB:AKAYH et HB:KHThAL.

L’entrée en Hod correspond à un nouveau départ pour le Huit de Disques. Les Disques ont compris la leçon enseignée par Saturne dans le Sept désastreux : tout a besoin de temps et de considération. Ici, au sein de Hod, le domaine de la logique, le Huit de Disques développe la prudence et la patience.

Le Huit de Disques a appris à être prudent, à prendre son temps pour bien réfléchir avant d’agir, à considérer tous les faits et attendre patiemment que la bonne occasion se présente. Il prodigue un apprentissage dans son propre domaine, en essayant de faire du mieux possible et éviter les erreurs déjà commises auparavant.

D’un côté plus négatif, le Huit de Disques peut être trop prudent ou simplement réfléchir énormément pour des choses sans grande importance et bien trop aventureux pour des choses plus importantes. Il peut aussi se montrer trop anxieux face aux risques, incapable de prendre une décision, réfléchissant sans fin sans jamais agir.


Signification : Réflexion, prudence.

A l’endroit: Réalisation des cohérences, capacité à attendre le bon moment.

A l’envers : Economie de bouts de chandelles, frugalité, stagnation, immobilité.


Neuf de Disques - le Seigneur des Gains Matériels

Arbre de Vie : Yesod par la Terre

Une Main Angélique Blanche et Rayonnante tenant une branche de rosier avec neuf roses blanches, chacune touche un DisquePentacle. Les Disques sont disposés comme sur la figure géomantique appelée Populus mais un Disque supplémentaire a été ajouté au centre de la carte. Il y a des boutons de roses sur les branches ainsi que des fleurs. En haut et en bas de la carte figurent respectivement les symboles de Vénus et de la Vierge.

Réalisation complète d’un gain matériel, des biens, richesses, héritage, cupidité, amassement de biens et parfois vol et fourberie. Yessod de HB:H (héritage, gros accroissement des biens).

Ici règnent les puissant Anges HB:HZYAL et HB:ALDYH.

Le Neuf de Disque a atteint Yesod, les champs de l’imagination et de la réflexion, mais aussi de la fondation et dans ce cas, les Disques se trouvent dans leurs plus beaux domaines.

Entièrement satisfait par lui-même, le Neuf de Disques s’installe confortablement et rassemble ce qu’il a gagné, la récompense bien méritée de son travail, tout en appréciant le charme de Vénus qui envoie sa douce lumière. La carte peut également représenter la santé ou la convalescence après une maladie ou une blessure.

Du côté sombre, le Neuf de Disques Pentacles peut ne s’intéresser qu’au gain matériel et au succès et oublier tout le reste.


Signification : Richesse, bien-être

A l’endroit : Bonheur matériel, gain, richesse

A l’envers : Soif d’en avoir toujours plus, pensée matérialiste, dissipation, abus, exploitation.


Dix de Disques - le Seigneur de l’Abondance

Arbre de Vie : Malkuth par la Terre

Une Main Angélique qui tient une branche de rosier par son extrémité inférieure, les roses sur cette branche touchent tous les Disques. On ne voit pas de bourgeons. En haut et bas il y a les symboles de Mercure et de la Vierge.

Réalisation des gains matériel et de la fortune, mais rien de plus, il s’agit en quelque sorte d’une apogée de la réussite. Vieillesse, paresse, grande richesse mais aussi parfois perte d’une partie de ses avoirs. Mélancolie, habileté et réussite en matière de transactions financières.

Malkuth de HB:H (Richesses et prospérité).

Ici règnent les Anges HB:LAVYH et HB:HHa'aYH.

Avec les Dix de Disques l’Elément de Terre a atteint Malkuth, Assiah a rencontré Assiah, et les Disques sont dans leur propre patrie.

Ainsi, le Dix de Disques est arrivé à un point où leurs potentiels de richesse est le plus élevé. En outre, le Dix de Disques est la toute dernière des cartes représentant l’achèvement des travaux, le cercle complet de la Terre.

Du côté sombre, le Dix de Disques devient plus gras, plus paresseux, aveuglé par les richesses et même avides d’en avoir plus, il est occupé par l’accaparement de toujours plus de richesses.


Signification : Richesse, sécurité

A l’Endroit : Le succès est atteint, sécurité matérielle, bien-être

A l’Envers : Cupidité, paresse, pauvreté des sentiments.


Le Seigneur de la Terre Vaste et Fertile : Le Roi des Esprits de la Terre - Chevalier de Disques

Arbre de vie : Chokmah

Un sombre Guerrier ailé portant un casque couronné et ailé, juché sur un cheval brun clair. Equipé comme le Chevalier de Bâtons, mais il a la tête ailée d’un cerf ou d’une antilope comme emblème. Sous les pieds du cheval il y a une terre fertile avec du blé mûr. Dans une main, il a un sceptre surmonté d’un hexagramme, dans l’autre un Pentacle comme celui du Zelator Adeptus Minor.

Si la carte est mal entourée : la personne sera pesante, ennuyeuse et matérialiste. Laborieux, intelligent et patient lorsqu’il est question de sujets importants. S’il est question d’une mauvaise personne elle sera avare, cupide, terne, jalouse, pas très courageuse, à moins d’être aidée par d’autres symboles.

Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degrés du Lion et le vingtième Degrés de la Vierge.

Feu de la Terre Roi des Gnomes.

Elément et monde : La Terre d’Assiah

Le Chevalier de Disques représente le Feu dans l’élément de Terre, avec la Terre détruisant le Feu, le matérialisme est l’aspect dominant de cette carte, le Chevalier est une personne complexe ayant une force étonnante, représentant la Terre dans sa fonction de source de vie.

Le Chevalier de Disques est industrieux et patient, stable et fiable, intelligent lorsqu’il s’agit de questions matérielles. Il est celui qui travaille sans demander grand chose, en se concentrant sur sa tâche sans se laisser distraire par des jeux de l’esprit ou de grandes idées. Avec plus de Terre que de Feu, et manquant des qualités d’Air, le Chevalier de Disques est plus enclins à faire qu’à réfléchir, son succès résulte de l’instinct et du pragmatisme plutôt que de l’intellect ou du savoir.

En outre, le Chevalier de Disques manque de la profondeur émotionnelle de l’Eau, il peut donc avoir des difficultés à comprendre les autres ou à communiquer avec eux, il peut être renfermé et maussade, intolérant et incapable de voir un intérêt quelconque dans d’autres choses que ses propres faits et gestes.

Dans son aspect plus sombre, le Chevalier de Disques peut être têtu et même stupide, maladroit et jaloux de quelqu’un lui qui semblerait supérieur, suscitant les querelles et les coups mais pourtant lâche et refusant de changer.


Signification : Mésententes liées à la réussite matérielle et à la richesse.

A l’endroit : Sage dans les questions matérielles, patient, travailleur, fiable, solide et durable.

A l’envers : Obstination, ennui, jalousie, avarice, stagnation.


La Princesse des Collines où il y a de l’Echo: La Rose du Palais de la Terre - Valet de Disques

Arbre de Vie : Malkuth

Une Amazone belle et forte avec des cheveux bruns, debout dans l’herbe ou les fleurs. Près d’elle il y a un bosquet. Elle fait penser à Hébé, Cérès et Proserpine. Comme emblème elle a une tête de bélier ailée et porte un manteau en peau de mouton. Dans une main, elle a un sceptre avec un disque circulaire, dans l’autre elle a un Pentacle similaire à celui de l’As de Disques. Elle est généreuse, aimable, empressée, bienveillante, attentive, courageuse, persévérante, compatissante. Si la carte est mal entourée, la personne sera indigne, dépensière et prodigue. Elle règne sur la partie du ciel autour du Pôle Nord de l’Ecliptique.

Terre de Terre Princesse et Impératrice des Gnomes. Trône de l’As de Disques.

Elément et monde: la Terre dans la Terre d’Assiah.

La Princesse de Disques représente la Terre dans la Terre, elle est donc la manifestation pure des qualités d’Assiah, le monde physique du façonnage et la croissance. Elle est la dernière des cartes de cour et implique donc un nouveau départ du cercle, ce qui pourrait désigner le début d’un nouveau projet ou une nouvelle création physique.

La Princesse de Disques est chaleureuse, sensuelle et généreuse, une personne inébranlable et concentrée avec toute la stabilité et la fiabilité de la Terre. Elle manque pourtant de Feu et d’Air, ainsi que des qualités liées à l’Eau, elle peut facilement être un peu trop dépendante des influences extérieures, mais néanmoins incapable de s’adapter véritablement aux autres.

Dans son aspect plus sombre, la Princesse de Disques peut devenir illogique, dépensière et prodigue, dilapidant ses idées et n’ayant pas la capacité de reconnaître les faits. Lorsqu’elle est de mauvaise humeur, elle peut être aussi têtue qu’un enfant odieux.


Signification : Création, croissance, naissance, fabriquer

A l’endroit : Générosité, bonté, amour, foi, sensibilité et concentration

A l’envers : Gaspillage, prodigalité, illogisme, entêtement, trop de dépendance et instabilité d’opinions.


La Reine des Trônes de Terre - Reine de Disques

Arbre de Vie : Binah

Une femme au beau visage avec des cheveux noirs, assise sur un trône, sous lequel est la terre noire et sablonneuse. Un côté de son visage est lumineux, l’autre sombre, et son symbolisme est plus évident dans son profil. Sa tenue vestimentaire est similaire à celle de la Reine des Bâtons mais elle a une tête de bouc ailé comme emblème. Il y a un bouc à côté d’elle. Dans une main, elle tient un sceptre surmonté d’un cube et dans l’autre un globe d’or.

Elle est impétueuse, aimable, timide, plutôt charmante, au grand cœur, intelligente, mélancolique, honnête, mais peut être d’humeur changeante. Si la carte est mal entourée, la personne sera indécise, capricieuse, changeante, stupide.

Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degrés du Sagittaire et le vingtième Degrés du Capricorne.

Eau de la Terre La Reine des Gnomes.

Elément et monde : L’Eau dans la Terre d’Assiah

La Reine de Disques est la mère de son élément, l’eau dans la terre, ce qui fait d’elle la mère parfaite, adaptable et passionnelle pour l’Eau et stable et fiable pour la Terre.

La Reine de Disques est charmante et tendre, amicale et a un grand cœur, elle a un grand instinct et de bonnes intuitions. Elle est forte et sensible, elle protège sa maison et sa famille et se soucie autant du bien être émotionnel que matériel. Elle est calme et pratique et peut être un travailleur très habile.

Sous sa surface paisible, la Reine de Disques peut avoir une tendance à la luxure et à la débauche, friande de stimulants intoxiquant mais elle n’en parlera jamais. Au mieux, elle saura que c’est la quantité qui fait le poison, au pire elle n’en n’aura pas conscience.

Dans son aspect plus sombre, la Reine de Disques manque à la fois les qualités de l’Air et de l’Eau, donc elle peut devenir stupide et assez idiote, sans fierté ni esprit, devenant facilement dépendante et trop faible pour se libérer, ou pire encore, ne même pas essayer de devenir libre et indépendante.


Signification : fertilité, féminité, de la sécurité pour la famille, la maison et les biens.

A l’endroit : Sympathique, charmante, au grand cœur, honnête, stable et sensuelle.

A l’envers : Lunatique, insensée, indécise, faible, dépendante.


Le Prince du Chariot de Terre – Roi de Pentacles

Arbre de Vie : Tiphareth

Un personnage ailé d’allure royale assis sur un chariot tiré par un taureau. Comme emblème il porte la tête d’un taureau ailé. Sous le char il y a le sol avec de nombreuses fleurs. Dans une main, il porte un globe d’or dirigé vers la terre et dans l’autre un sceptre surmonté d’un globe et d’une croix. Un accroissement, en bien ou en mal, se concrétise, s’applique pratiquement aux choses. Stabilité; fiabilité. Si la carte est mal entourée, la personne sera égoïste de façon animale et matérielle ainsi que stupide. Dans les deux cas la personne est difficile à énerver mais si elle s’énerve sa colère sera terrible. Régit une zone du ciel située entre le vingtième Degré du Bélier et le vingtième Degré du Taureau.

Air de la Terre Prince et Empereur des Gnomes.

Elément et monde : L’Air au-dessus de la Terre d’Assiah Le Prince de Disques représente l’Air dans l’élément Terre, il est stable et industrieux ainsi que réfléchi et inventif quand il s’agit de faire en sorte que les choses aillent mieux.

Néanmoins, la Terre freine l’Air, le Prince de Disques est donc lent et à du mal à suivre et développer ses projets et idées, mais il est stable et inébranlable - une fois sur son chemin, il va de l’avant jusqu’à son objectif.

Le Prince de Disques peut sembler parfois un peu froid lorsqu’il s’agit d’exprimer ses émotions mais il apprécie son confort et son physique. Il est patient et tolérant, mais une fois en colère il ne pardonnera que difficilement.

Dans son côté sombre, le Prince de Disques peut se montrer têtu et stupide, ignorant totalement ce qui n’appartient pas à son environnement, et être imperturbable allant parfois jusqu’à stagnation totale.


Signification : Solidité, croissance.

A l’endroit : Immuabilité, stabilité, fiabilité, raison, prudence.

A l’envers : Entêtement, corruption, avarice, impassibilité, ennui, froideur.