Le Roi Divin Sacrifié

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Le Roi Divin Sacrifié

Tof


Après avoir écrit le Dieu des Sorcières, Margaret Murray a publié dans les années 1960 un livre consacré au Roi Divin sacrifié pour le bien être de sa Terre. Bien plus qu’un roi, il s’agissait là du Dieu qui accepte d’être sacrifié pour le bien-être de ceux qui l’adorent.

On retrouve cette idée dans l’histoire d’Arthur et de la table ronde. En effet, Merlin apprend à Arthur, son élève, que s’il réussit dans sa quête, tout le pays sera florissant mais que s’il échoue le pays dépérira, car il est le Roi et que le Roi c’est le pays et donc que le pays c’est lui.

Dans certaines légendes, lorsque le Dieu est sacrifié, il l’est souvent de façon fort cruelle et son sang est recueilli dans un bassin, voire un graal, puis est aspergé sur la terre, les hommes et les animaux, en une forme d’onction sacrée fertilisante.

Les historiens nous disent que dans un passé très lointain le roi divin était réellement sacrifié, et son corps était partagé, vous savez, buvez ceci est mon sang, mangez ceci est mon corps, et cela ne concerne pas uniquement Jésus Christ mais aussi Hercule, Orphée ou Dionysos pour ne citer que les êtres reconnus comme divins.

Pour nos ancêtres le sang contenait l’essence de la force de vie. Le Dieu ou le Roi Divin que l’on sacrifiait, libérait à ce moment l’esprit sacré qui était en lui et qui pouvait ensuite être partagé entre tous. Ainsi, le divin s’unissait à nouveau à la terre et le sang du dieu, son énergie vitale, régénérait tout le royaume.

Lors de la « petite fête » les sorcières ne sont pas très éloignées de cette pratique, même si on n’en a pas toujours conscience. On ne sacrifie plus d’êtres humains (ni d’animaux) nous nous contentons de sacrifier des végétaux plus ou moins transformés, mais l’essence du mythe demeure.

Lorsqu’on mange ou boit un Dieu, on s’unit à lui puisque il est maintenant présent physiquement dans notre corps. Ensuite, lorsqu’on offre à la terre ce qui reste de la « petite fête » on perpétue l’idée de fertiliser la terre.

Parfois, on va encore plus loin. Lors du « Grand Rite » il y a un moment où, après la petite mort, la semence est répandue. Là encore la force de vie est répandue, traditionnellement elle l’était dans les champs et c’est elle qui fertilisait la terre.

Cette fertilité, comme celle des femmes et des animaux est des plus importantes, car le Dieu que l’on a immolé doit pouvoir renaître et revenir chez ceux qui l’honorent, sa mort n’étant que provisoire. Il est lui aussi entraîné dans le cycle de naissance, mort et renaissance. Là il empiète quelque peu sur le domaine du Dieu des moissons, le grain est planté, il s’épanouit puis finalement il est récolté mais rassurez vous, le grain sera replanté.

On pourrait penser dans cette optique que le Dieu que l’on immole pour assurer la fertilité du pays usurpe quelque peu les prérogatives de la Déesse / Terre Mère, mais il n’en n’est rien, au contraire, sans elle il ne fait rien, sans elle il n’y a pas de reproduction, il est son conjoint, ils se complètent l’un l’autre, ils ne sont rien l’un sans l’autre.