LIBER IV

De Wiccapedia

LIBER IV

Aleister Crowley

Traduction Nephelim


I: Le Temple

Le Temple représente l’Univers extérieur. Le Magicien doit le prendre comme il le trouve, car il n’a aucune forme particulière et pourtant on trouve écrit dans le Liber VII, 2: « Nous nous sommes fait un Temple de pierre ayant la forme de l’Univers, même si tu le portais ouvertement et que moi je le cachais. » Cette forme est celle du Vesica Piscis, mais seul le plus grand des Magiciens peut ainsi créer le Temple. Il peut, toutefois, y avoir un certain choix de pièces, ce qui renvoie au pouvoir du Magicien à se réincarner dans un corps convenable.


II: Le Cercle

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Le Cercle annonce la Nature du Grand Œuvre.

Bien que le magicien ai été limité dans son choix de chambre, il lui est plus ou moins possible de choisir dans quelle partie de la pièce il pratiquera. Il prendra en compte la commodité et la possibilité. Son cercle ne doit pas être trop petit et gêner ses mouvements, il ne doit pas non plus être trop grand pour ne pas imposer de trop longues distances à parcourir. Une fois que le cercle est tracé et consacré, le magicien ne doit pas en sortir, ni même se pencher à l’extérieur, de peur d’être détruit par les forces hostiles qui sont à l’extérieures.

Il choisit un cercle plutôt que toute autre figure géométrique pour de nombreuses raisons, on peut citer :

1. Il affirme ainsi son identité avec l’infini.

2. Il affirme l’équilibre de son travail, puisque tous les points de sa circonférence sont à égale distance du centre.

3. Il affirme la limitation impliquée par sa dévotion au Grand Œuvre. Il n’erre plus sans but dans le monde.

Le centre de ce cercle est le centre du Tau de dix carrés qui est au centre. L'ensemble du Tau et du cercle forment une des configurations de la Rose-Croix, l’unification du sujet et de l’objet qui sont le Grand Œuvre et qui sont parfois symbolisés par cette croix et ce cercle, parfois par le Lingam-Yoni, parfois par l’Ankh ou Crux Ansata, parfois par la Flèche et la Nef d’une église ou un temple, et parfois comme une fête de noce, un mariage mystique, le mariage spirituel, des « noces chymiques » et d’une centaine autres façons. Quelle que soit la forme choisie, c’est le symbole du Grand Œuvre.

Ce lieu pour son travail affirme donc la nature et l’objet du Travail. Ceux qui ont supposé que l’utilisation de ces symboles implique le culte des organes des générations, ont attribué aux sages de toutes les époques et tous les pays une capacité intellectuelle égale à la leur.

Le Tau est composé de dix carrés représentant les dix Sephiroth.

Autour de ce Tau il y a un triangle qui est inscrit dans le grand Cercle, mais de ce triangle, seuls les trois angles sont tracés, les régions définies par l’endroit où les lignes se coupent, délimitent ce triangle. Ce triangle n’est visible que dans les parties communes aux deux côtés, elles ont donc la forme du diamant, une des formes du Yoni. Sa signification est trop complexe pour ce court texte, on en apprendra plus dans mon texte « Berashith. »

La taille de la figure dans son ensemble est déterminée par la taille d’un des carrés du Tau. Et la taille de ce carré est celle de la base de l’Autel, qui est placé sur Malkuth. Cette taille sera ainsi fixée malgré l’apparente liberté pour le Magicien de faire comme il veut, d’autant plus que l’autel doit avoir une base proportionnelle à sa hauteur et que cette hauteur doit être pratique pour le Magicien, la taille de l’ensemble dépendra de sa propre stature. Il est facile de tirer une leçon de morale de ces considérations. Nous nous contenterons de dire que la portée du travail d’un homme dépend de son propre génie. Même la taille des armes sera déterminée par les proportions nécessaires. Les exceptions à cette règle sont la lampe qui pend du plafond au-dessus du centre du Cercle, au-dessus du carré de Tiphereth, et l’Huile dont le flacon est si petit qu’il conviendra à n’importe quel autel.

Sur le Cercle sont inscrits les Noms de Dieu, le Cercle est vert et les noms sont en flammes de couleur vermillon, de la même couleur que le Tau. A l’extérieur du Cercle il y a neuf pentagrammes équidistants, au centre de chaque pentagramme brûle une petite lampe, ce sont les « forteresses sur les Frontières de l’Abîme." (voir le onzième Aethyr, Liber 418 - Equinox V). Elles éloignent les forces des ténèbres qui sinon pourraient pénétrer dans le Cercle.

Les noms de Dieu, forment une protection supplémentaire. Le Magicien peut décider des noms qu’il va utiliser, mais chaque nom doit en quelque sorte symboliser cet Ouvrage dans sa méthode et son accomplissement. Il est impossible ici de développer entièrement ce sujet, la découverte ou la construction des noms appropriés peuvent occuper le kabbaliste le plus savant pendant de nombreuses années.

Ces neuf lampes étaient à l'origine des bougies faites de matières grasses humaines, la graisse d’ennemis tués par le Magicien, elles ont ainsi servi de mises en garde à toutes les force hostiles, leur montrant ce qu’elles risquaient si elles causaient des problèmes. Aujourd'hui de telles bougies sont difficiles à obtenir et il est peut-être plus simple d’utiliser de la cire d’abeille. Le miel a été mangé par le magicien, rien n’est gâché du travail des abeilles si ce n’est l’enveloppe, le carburant de lumière. Cette cire d’abeille est aussi utilisée dans la fabrication du Pantacle, et cela forme un lien entre les deux symboles. Le Pantacle est la nourriture du Mage et il en sacrifie une partie pour donner de la lumière à ce qui en manque. Car ces lumières ne sont qu’apparemment hostiles à l’intrusion, elles servent à illuminer le Cercle et les Noms de Dieu et ainsi à apporter les premiers et ultimes symboles de l’initiation à la vue du profane.

Ces bougies sont placées sur les pentagrammes, qui symbolisent Geburah, la sévérité et apportent une protection, mais elles représentent aussi le microcosme, les quatre éléments couronnés par l’Esprit, la Volonté de l’homme parfait dans son aspiration à l’Elévation. Elles sont placées à l'extérieur du Cercle pour attirer les forces hostiles, pour leur donner le premier aperçu du Grand Œuvre, qu’elles aussi doivent accomplir un jour.