Tissage, Lavage et Pain
Tissage, Lavage et Pain
Véro
Les rituels en rapport avec le tissage
Si on veut que tout se passe bien il faut respecter les règles suivantes : quand on installe la trame sur le métier, la personne qui tiendra le peigne devra, aussitôt que le fil sera monté sur les navettes, dégager le peigne, et frapper chaque personne qui a installé la trame avec les deux extrémités dudit peigne. Elle frappera deux fois, en forme de croix et dira une petite incantation. Ainsi le travail avancera-t-il vite.
A chaque fois qu’on aura travaillé 8 aunes on fait une marque, nommée « forgeron » car elle est faite avec un charbon de bois. Cette façon de faire permettra de définir la taille de la pièce tissée, elle mesurera un certain nombre de « forgerons ». Si au moment de mettre cette marque la navette est à gauche cela veut dire que le travail avancera lentement (le forgeron est du côté « fainéant ») sinon tout ira vite.
Quand toute la trame est pleine et qu’on en arrive à l’extrémité, il faut aussitôt dégager l’ouvrage. S’il restait sur le métier durant la nuit le premier enfant qui naîtrait après cela mourrait pendu.
Les rituels des lavandières
Aucune lavandière ne quittera sa maison sans avoir dit une incantation pour se garantir du beau temps. Elle commencera par en appeler à un certain nombre de saints (André, Bartholome etc…) et ajoutera « vous êtes bons contre la douleur du froid, et me protégez de la pluie et de la neige. Les sept saintes planètes nous protègent de tous les besoins : Hachus + Maccus + Baccus + les mots saints nous protègent du mauvais temps où que nous allions »
La fabrication du pain
Le pain, bénédiction pour le foyer, est porté en haute estime. Dès le début de la fabrication de la pâte, avant même qu’on ne l’ait fait lever, on la marque d’une croix. Puis on le refait quand elle a levé, et enfin quand on enfourne la première miche.
Pendant que le pain cuit dire : « le pain dans le fourneau, le bon dieu dans le ciel. Tous ceux qui mangeront de ce pain n’oublieront pas Dieu dans le ciel. Au nom du père etc… »
Quand on sort le pain du four il ne faut pas le poser tout brûlant sur la table, sinon les chevaux de traits fatigueront vite. Si on donne du pain chaud voire brûlant à manger aux enfants ils auront du mal à apprendre, les chats et les chiens quant à eux attraperaient la rage. Il ne faut non plus que le pain chaud traverse les limites du village, sinon on ouvrirait la porte à la sorcellerie sur ses biens. Si on doit faire sortir du pain chaud de la maison (pour dépanner un voisin par exemple) il faut y glisser du sel. C’est un moyen puissant de protection.
Quand on entame une miche on la marque d’une croix au couteau. Si on laisse tomber un bout de pain par terre, on l’embrasse quand on le ramasse.