Sucellos

De Wiccapedia
Révision datée du 4 juillet 2015 à 14:35 par Siannan (discussion | contributions)
(diff) ◂ Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante ▸ (diff)
Statuette de Sucellos, dieu gaulois - Sauvat, Tour-sur-Rhône, Bouches-du-Rhône, France - II ou III ème siècle ap. J.C. - bronze env. 15 cm.

Portail:Mythologie gauloise.

Parfois latinisé en Sucellus.


Etymologie

Selon Paul-Marie Duval, Sucellos viendrait du mot gaulois "cellos", désignant le marteau ou celui qui donne des coups de marteau[1], assorti du préfixe "su-" qui signifie "bon, bien". Le nom de ce Dieu pourrait signifier "Le bon frappeur" ou "Tape dur".[2]

Autel gallo-romain dédié à Nantosuelta et Sucellos, Metz.

Iconographie

Ce Dieu n'est connu qu'en Gaule, et semble avoir eu un culte particulièrement présent en Rhénanie, ainsi que dans la partie orientale de la Gaule, en Narbonnaise. Tous les éléments le concernant (monnaie, inscriptions, statuettes en bronze) sont d'époque gallo-romaine.

Il est représenté comme âgé et barbu, à la gauloise, portant une longue blouse serrée à la taille et des braies collantes, parfois botté. Son attribut le plus habituel est le maillet, parfois remplacé par une faucille. On le trouve également équipé d'ustensiles alimentaires, tels que chaudron, amphore vinaire, tonneau, le pied parfois posé sur un tonnelet. Il est parfois représenté accompagné d'un chien.

Sucellos est aux côtés de Nantosuelta sur un autel découvert à Sarrebourg.

Fonctions

Sucellos est une divinité champêtre, un dieu pastoral, protecteur des récoltes et des troupeaux.[3] Sucellos est un dieu "dispensateur d'aliments".[4] Il est le détenteur de la prospérité, symbolisée par cet autre attribut qu’est le chaudron, dans sa main droite. C’est un dieu de la nature nourricière, des forêts et des plantations.[5]

Son maillet pourrait avoir eu comme fonction de frapper la terre et la réveiller après son hibernation. Il pourrait aussi avoir servi à fixer des barrières, fixer des limites et protéger le peuple des maladies.[6]

Sucellos est aussi considéré comme dispensateur de la boisson, dieu de la bière et du vin. Une statue trouvée à Javols (Lozère) représente Silvain-Sucellus, avec à ses côtés une amphore, deux tonneaux et une corne d'abondance. Découverte en 1969, elle est datée de la fin du Ier siècle ou du début du IIe siècle de notre ère. [7]

Divinités associées

Sucellos a été comparé au Dieu irlandais Dagda, son maillet étant l'équivalent de la massue de Dagda qui tue par un bout et ressuscite de l'autre.

Il a été assimilé au dieu romain Sylvain, dieu de la végétation[8], surtout en Gaule Narbonnaise.

Paul-Marie Duval a émis l'hypothèse d'une proximité avec un autre dieu souverain latin Dis pater.[9]

Anne Lombard-Jourdan l'analyse en avatar du dieu Cernunnos.[10]

Culte

Sucellos fait l'objet d'un culte populaire, et ses représentations sont souvent associées à des laraires privés (autels domestiques).

Iconographie

Sources

C. Salles, Par toutatis, in Historia thématique, 77, 2002.

J.-P. Persigout, Dictionnaire de mythologie celtique, Editions du Rocher, Monaco, 1985.

P. Gillieth, B.A.-Ba des Gaulois, Pardès, Grez-sur-Loing, 2005.

A. Grenier, Les Gaulois, Petite bibliothèque Payot, 1970

J. Chevalier, A. Gheerbrant, Dictionnaire des symboles, Laffont / Jupiter, Paris, 1982

P. Lajoye, Des dieux gaulois, Archaéolingua, Budapest, 2008.

l'Arbre Celtique


  1. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la Langue gauloise, éd. Errance, Paris, 2003, p. 113,282,283 (ISBN 2-87772-237-6).
  2. Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, page 62.
  3. Félix Guirand, Mythologie générale, éd. Larousse, Paris, 1994, p. 207
  4. Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, éd. Payot, Paris, 1993, p. 63
  5. Jean-Paul Persigout, Dictionnaire de mythologie celte, éd. du Rocher, p. 280, Monaco, 1985
  6. Britannia.com
  7. Musée d'archéologie de Javols
  8. Notice du Musée d'archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye
  9. Paul-Marie Duval, Les Dieux de la Gaule, éd. Payot, Paris, 1993, p. 64
  10. Aux origines de Carnaval, éd. Odile Jacob, Paris, 2005, p.196