Faisons ce que nous Disons : Les Saisons entre les Sabbats

Faisons ce que nous Disons : Les Saisons entre les Sabbats

Judy Harrow

Traduction Tof

« Jack, ne dors-tu jamais ? Est-ce que la Verdure reste toujours dans ton cœur ?

Ou cette époque moderne, les autoroutes, les lignes à hautes tensions t’ont-elles maintenant coupé de la nature ?

Je ne crois pas. J'ai vu une des herbes pousser entre les pavés aujourd’hui ! »

(extrait de « Jack in the Green » sur l’album « Songs from the Wood » de Jethro Tull)

Ce que nous faisons dans nos Cercles c’est, du mieux que nous pouvons, de la religion. Nous revendiquons fièrement nos droits à la liberté religieuse et insistons pour que les membres de toutes les autres religions autour de nous bénéficient de respect. Mais que réclamons-nous exactement ? Que signifie pour nous pratiquer une religion ?

Le mot religion vient d’un mot latin, ligere, qui est également la racine des mots « ligament » et « lien ». Ainsi la religion, qui re-lie, est une activité qui reconstitue un lien. Quel lien ? Plusieurs, en réalité, mais le plus important est le lien entre nous et nos Dieux. Ou, si vous préférez le dire autrement, entre le Sacré, l’Au-Delà, le Rêve et notre vie quotidienne et ordinaire.

D’un certain point de vue, ces liens ne peuvent jamais être rompus, ils n’ont ainsi pas besoin d’être reconstitués. Les Dieux sont toujours présents (Omniprésente était l'un des épithètes des Grecs Antiques pour Athéna). S’ils n’étaient pas toujours présents, nous ne pourrions pas vivre. La seule chose qui peut changer est notre intuition consciente de Leur présence, notre lien conscient avec Eux. Dans cette optique, la religion est la manière dont nous établissons, soutenons ou restaurons notre conscience de ce lien indestructible. Bien que le lien lui-même nous donne la vie, la conscience donne de la valeur, du sens, de la force et de la beauté à la vie. Cela vaut la peine de pratiquer une religion.

Ainsi, ce que nous faisons est de la religion. C'est également un art participatif et de performance, un groupe social de soutien et une manière bon marché, sûre, légale d'explorer les états modifiés de conscience. Toutes ces choses sont de bonnes choses, mais aucune d'elles n’est le but principal de la pratique. Pas plus que la magie, la capacité de changer notre conscience et peut-être même le monde autour de nous, par l'exercice adroit de la volonté ne sont le but principal de l'exercice. La religion - créer, soutenir, approfondir et clarifier notre lien conscient avec les dieux - est la raison primaire pour laquelle nous nous réunissons. Tout le reste n’est que bonus.

Notez soigneusement ceci: si ce que nous faisons dans le Cercle ne vient pas graduellement imprégner, renforcer et guider chaque moment de nos vies, y compris nos activités quotidiennes et ordinaires, ce peut être agréable voire même utile, mais ce n’est pas de la religion. La religion relie.

Maintenant, pour être plus spécifique, notre religion particulière est, en son cœur, mystique par nature. Dans un large cadre polythéiste, notre première dévotion va à la Terre Mère. Ainsi développer notre conscience du lien entre le sacré et le quotidien est bien plus nécessaire à notre développement spirituel qu’il l’est à la pratique spirituelle de religions plus axées sur la transcendance. Notre quête est de percevoir et d’expérimenter le Sacré sur cette Terre, dans ces corps, ici et maintenant. Si notre spiritualité est réelle, elle ne peut être limitée aux Sabbats et aux Lunes ou aux moments où nous nous réunissons dans le Cercle entre les Mondes.

Ainsi nous avons raison d’explorer la façon dont la spiritualité païenne et tournée vers la nature pourrait venir, nous former et nous guider, dans nos vies quotidiennes dans les saisons qui se trouvent entre les Sabbats – ce que nous avons décrit comme des « parts de tarte » de la Roue de l’Année Wicca. Voici quelques suggestions préliminaires. Utilisez-les pour réfléchir sur la façon dont notre cycle annuel influence notre vie. Servez-vous de ces activités et exercices pour établir un lien plus fort.