« Chiendent » : différence entre les versions

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== Description ==
== Description ==
a des racines ou rhizomes d’un blanc jaunâtre, inodores, d’une saveur à la fois douceâtre, farineuse, un peu sucrée et légèrement styptique. On y a trouvé du sucre en grande quantité, du mucilage, de la fécule, une matière extractive ayant une saveur aromatique, analogue à celle de la vanille.


== Usages ==
=== En médecine ===
Le chiendent fut au XIXe siècle la base de la tisane commune des hôpitaux.
recette : Chiendent mondé 30 grammes ; réglisse effilée 4 grammes ; eau de rivière 1000 grammes.
Faites bouillir pendant un quart d’heure, et ajoutez 30 grammes de miel et une cuillerée de vinaigre.
Cette tisane est véritablement tempérante et laxative. On peut augmenter la première de ces propriétés en y ajoutant deux à quatre grains de nitre, et la seconde en y ajoutant huit à quinze grammes de crème de tartre.
Une précaution à prendre était de concasser la racine de chiendent, pour briser la couche corticale de la plante, qui est très dure, retient les parties solubles, et donnerait une tisane plutôt stimulante que tempérante. Si l’on éprouvait quelque difficulté à concasser les racines, on remplaçait cette opération en les mettant quelque temps macérer dans de l’eau bouillante. On jetait le produit de cette première ébullition et on en faisait une seconde jusqu’à ce que l’eau ait acquis une certaine viscosité. Ces précautions sont inutiles si l’on se sert de racines fraîches qu’il suffit alors de laver.
<ref>Chiendent (Le) : les vertus méconnues d’une graminée honnie, « Revue de thérapeutique médico-chirurgicale », paru en 1865
et « La Semaine illustrée », paru en 1899.</ref>
== Alimentaire ==
On prépare avec le chiendent une bière économique.
A cet effet, on met dans un baquet 4 kilogrammes de chiendent haché que l’on arrose avec de l’eau tiède en quantité suffisante pour qu’il soit toujours humide sans être noyé. Aussitôt qu’il a poussé et fait paraître de petites taches blanches d’un centimètre de long, on l’entonne dans une futaille avec 1 kilogramme de baies de genévrier concassées, 60 grammes de levure de bière et 2 kilogrammes de cassonade. On verse dessus huit litres d’eau très chaude, mais non bouillante, et l’on agite le tout avec un bâton.
Le lendemain, on ajoute huit litres d’eau chaude et l’on agite de nouveau la liqueur. Le troisième jour, on ajoute encore neuf litres d’eau chaude, en agitant encore ; puis on bouche le tonneau en laissant un fosset d’évent, dans lequel on introduit quelques fétus de paille. On laisse reposer cinq ou six jours ; on soutire dans une autre futaille propre, et deux jours après on peut boire cette bière<ref>Chiendent (Le) : les vertus méconnues d’une graminée honnie, « Revue de thérapeutique médico-chirurgicale », paru en 1865 et « La Semaine illustrée », paru en 1899.</ref>
Le docteur Leroy, en 1811 annonçait avoir obtenu du chiendent le quart de son poids de sirop. Il ajoutait qu’une pinte de ce sirop donnait, par la fermentation et la distillation, une pinte d’eau-de-vie à 21 degrés, et que 100 livres de chiendent fournissaient 10 pintes ‘eau-de-vie à 21 degrés. Cette eau-de-vie valait beaucoup mieux que celle extraite du seigle et se rapprochait par le goût du kirchwasser ; on en faisait d’excellente liqueur, en la mêlant avec du sirop et en l’aromatisant.
De plus, le docteur Leroy avait obtenu du chiendent pulvérisé une farine capable d’être convertie en pain. Cette farine, mêlée avec celle du blé, fournissait un très bon pain, et seule un pain passable. Notre homme de sciences ayant trouvé ainsi dans cette plante : sirop, sucre, eau-de-vie, liqueur, farine et pain, on songeait à la fin du XIXe siècle à en extraire de nouveau toutes ces choses-là, et de faire du chiendent le rival de la canne à sucre.<ref>Chiendent (Le) : les vertus méconnues d’une graminée honnie, « Revue de thérapeutique médico-chirurgicale », paru en 1865 et « La Semaine illustrée », paru en 1899.</ref>


== Sources ==  
== Sources ==  


<references>
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Version du 21 août 2014 à 09:43

On appelle chiendent plusieurs espèces de plantes herbacées de la famille des Poaceae, très communes. Le genre principal est Elytrigia.


Étymologie

Son nom vient de ce que ses ergots aigus et fermes ressemblent à une dent de chien.[1]

Description

a des racines ou rhizomes d’un blanc jaunâtre, inodores, d’une saveur à la fois douceâtre, farineuse, un peu sucrée et légèrement styptique. On y a trouvé du sucre en grande quantité, du mucilage, de la fécule, une matière extractive ayant une saveur aromatique, analogue à celle de la vanille.

Usages

En médecine

Le chiendent fut au XIXe siècle la base de la tisane commune des hôpitaux.

recette : Chiendent mondé 30 grammes ; réglisse effilée 4 grammes ; eau de rivière 1000 grammes. Faites bouillir pendant un quart d’heure, et ajoutez 30 grammes de miel et une cuillerée de vinaigre.

Cette tisane est véritablement tempérante et laxative. On peut augmenter la première de ces propriétés en y ajoutant deux à quatre grains de nitre, et la seconde en y ajoutant huit à quinze grammes de crème de tartre.

Une précaution à prendre était de concasser la racine de chiendent, pour briser la couche corticale de la plante, qui est très dure, retient les parties solubles, et donnerait une tisane plutôt stimulante que tempérante. Si l’on éprouvait quelque difficulté à concasser les racines, on remplaçait cette opération en les mettant quelque temps macérer dans de l’eau bouillante. On jetait le produit de cette première ébullition et on en faisait une seconde jusqu’à ce que l’eau ait acquis une certaine viscosité. Ces précautions sont inutiles si l’on se sert de racines fraîches qu’il suffit alors de laver. [2]

Alimentaire

On prépare avec le chiendent une bière économique.

A cet effet, on met dans un baquet 4 kilogrammes de chiendent haché que l’on arrose avec de l’eau tiède en quantité suffisante pour qu’il soit toujours humide sans être noyé. Aussitôt qu’il a poussé et fait paraître de petites taches blanches d’un centimètre de long, on l’entonne dans une futaille avec 1 kilogramme de baies de genévrier concassées, 60 grammes de levure de bière et 2 kilogrammes de cassonade. On verse dessus huit litres d’eau très chaude, mais non bouillante, et l’on agite le tout avec un bâton. Le lendemain, on ajoute huit litres d’eau chaude et l’on agite de nouveau la liqueur. Le troisième jour, on ajoute encore neuf litres d’eau chaude, en agitant encore ; puis on bouche le tonneau en laissant un fosset d’évent, dans lequel on introduit quelques fétus de paille. On laisse reposer cinq ou six jours ; on soutire dans une autre futaille propre, et deux jours après on peut boire cette bière[3]


Le docteur Leroy, en 1811 annonçait avoir obtenu du chiendent le quart de son poids de sirop. Il ajoutait qu’une pinte de ce sirop donnait, par la fermentation et la distillation, une pinte d’eau-de-vie à 21 degrés, et que 100 livres de chiendent fournissaient 10 pintes ‘eau-de-vie à 21 degrés. Cette eau-de-vie valait beaucoup mieux que celle extraite du seigle et se rapprochait par le goût du kirchwasser ; on en faisait d’excellente liqueur, en la mêlant avec du sirop et en l’aromatisant.

De plus, le docteur Leroy avait obtenu du chiendent pulvérisé une farine capable d’être convertie en pain. Cette farine, mêlée avec celle du blé, fournissait un très bon pain, et seule un pain passable. Notre homme de sciences ayant trouvé ainsi dans cette plante : sirop, sucre, eau-de-vie, liqueur, farine et pain, on songeait à la fin du XIXe siècle à en extraire de nouveau toutes ces choses-là, et de faire du chiendent le rival de la canne à sucre.[4]

Sources

<references>

  1. Chiendent (Le) : les vertus méconnues d’une graminée honnie, « Revue de thérapeutique médico-chirurgicale », paru en 1865 et « La Semaine illustrée », paru en 1899.
  2. Chiendent (Le) : les vertus méconnues d’une graminée honnie, « Revue de thérapeutique médico-chirurgicale », paru en 1865 et « La Semaine illustrée », paru en 1899.
  3. Chiendent (Le) : les vertus méconnues d’une graminée honnie, « Revue de thérapeutique médico-chirurgicale », paru en 1865 et « La Semaine illustrée », paru en 1899.
  4. Chiendent (Le) : les vertus méconnues d’une graminée honnie, « Revue de thérapeutique médico-chirurgicale », paru en 1865 et « La Semaine illustrée », paru en 1899.