« Chair Salée » : différence entre les versions

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== Description ==
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La Chair Salée a été décrite au XVIIème siècle par Rémy Bryer : « Son dos était en façon d'une écaille jaunissante et avait la queue recoquillée. Des ressorts étaient disposés à l'intérieur du monstre de sorte que le cocatrier qui le portait au bout d'un bâton d'une toise - environ 1,80 m -, pouvait, en tirant quelques cordes, mettre les ressorts en mouvements et alors, le monstre roulait des yeux étincelants, battait bruyamment des ailes et ouvrait une large gueule tout enflammée ».  
La Chair Salée a été décrite au XVIIème siècle par Rémy Bryer : « Son dos était en façon d'une écaille jaunissante et avait la queue recoquillée. Des ressorts étaient disposés à l'intérieur du monstre de sorte que le cocatrier qui le portait au bout d'un bâton d'une toise (1,80 m), pouvait, en tirant quelques cordes, mettre les ressorts en mouvements et alors, le monstre roulait des yeux étincelants, battait bruyamment des ailes et ouvrait une large gueule tout enflammée ».  


Elle est décrite avec une tête de coq, des aîles de chauve-souris et un corps de serpent. Elle était faite de cuivre recouverte d'écailles.
Elle est décrite avec une tête de coq, des aîles de chauve-souris et un corps de serpent. Elle était faite de cuivre recouverte d'écailles.
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== Pratiques ==
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La procession se déroulait lors des [[Rogations]].
La procession se déroulait lors des [[Rogations]]. Pendant trois jours des bénédictions, prières et processions se multipliaient de station en station pour favoriser la [[moisson]] et les récoltes à venir.
 
Les enfants lui jetaient des gâteaux.
Les enfants lui jetaient des gâteaux.


Et chaque année, lors de processions et prières publiques qui précédaient l'Ascension, il était coutume de faire de nouveau mourir la bête. Faite de cuivre battu, le dos couvert d'écailles, elle était promenée ainsi dans les rues. Puis, les chanoines de Saint Lou la rangeaient dans un saloir pour mieux la conserver.
Le premier jour des Rogations (le lundi précédant le jeudi de l'Ascension), elle sillonnait la ville couronnée de fleurs et ornée de guirlandes, « comme une fiancée », depuis l'abbaye de Saint-Loup jusqu'à l'église Saint-Nicolas avant de rentrer à Saint-Loup.
était indissociable des cérémonies religieuses qui précédaient l'Ascension : les jours des Rogations. Trois jours pendant lesquels, bénédictions, prières et processions se multipliaient de station en station pour favoriser la moisson et les récoltes à venir.
Le deuxième jour les Troyens disaient que « la Chair Salée se mariait » : « Parée de rubans et de pompons, elle marchait en tête des bannières », portée dans toutes les églises, jusqu'à Saint-Pantaléon, avec une station au retour, à la cathédrale.
 
Elle mourait le troisième jour à l'église Ste-Madeleine. « On la rapportait la queue en avant, les yeux, les ailes et la gueule immobiles, sans fleurs ni pompons », relate Pierre-Jean Grosley. Le dragon était mort. « En état d'humiliation, chargé de cordes, et comme mort, il était reporté à l'abbaye de Saint-Loup, et le peuple disait par plaisanterie qu'il allait être salé et conservé pour l'année suivante ; c'est de là que lui vint le nom de Chair Salée », commente l'abbé Lalore.
Le premier jour des Rogations, - le lundi précédant le jeudi de l'Ascension -, elle sillonnait la ville couronnée de fleurs et ornée de guirlandes, « comme une fiancée », depuis l'abbaye de Saint-Loup - alors située à l'emplacement du musée des Beaux-Arts - jusqu'à l'église Saint-Nicolas avant de rentrer à Saint-Loup.
 
Le deuxième jour - le mardi -, les Troyens disaient que « la Chair Salée se mariait » : « Parée de rubans et de pompons, elle marchait en tête des bannières », portée dans toutes les églises, jusqu'à Saint-Pantaléon, avec une station au retour, à la cathédrale.
 
Elle mourait le troisième jour à l'église Ste-Madeleine. « On la rapportait la queue en avant, les yeux, les ailes et la gueule immobiles, sans fleurs ni pompons », relate Pierre-Jean Grosley. La Foi avait triomphé. Le dragon était vaincu. Le dragon était mort. « En état d'humiliation, chargé de cordes, et comme mort, il était reporté à l'abbaye de Saint-Loup, et le peuple disait par plaisanterie qu'il allait être salé et conservé pour l'année suivante ; c'est de là que lui vint le nom de Chair Salée », commente l'abbé Lalore.


bannie en 1728
Ces pratiques furent bannies en 1728.

Version du 2 janvier 2015 à 16:19

La Chair Salée est un Dragon processionnel de Troie (Aube), également appelé le Cocatrix.

Description

La Chair Salée a été décrite au XVIIème siècle par Rémy Bryer : « Son dos était en façon d'une écaille jaunissante et avait la queue recoquillée. Des ressorts étaient disposés à l'intérieur du monstre de sorte que le cocatrier qui le portait au bout d'un bâton d'une toise (1,80 m), pouvait, en tirant quelques cordes, mettre les ressorts en mouvements et alors, le monstre roulait des yeux étincelants, battait bruyamment des ailes et ouvrait une large gueule tout enflammée ».

Elle est décrite avec une tête de coq, des aîles de chauve-souris et un corps de serpent. Elle était faite de cuivre recouverte d'écailles.

Légende

Elle serait né d'un œuf de serpent couvé par une poule noire. En revanche, dans la littérature anglo-saxonne, le cocatrix est issu d'un œuf parfaitement rond, pondu sur un tas de fumier par un coq âgé de 7 ans et couvé par un crapaud durant 40 jours.

Selon la légende, l'Évêque Saint Lou (Vè siècle) aurait vaincu le dragon à coup d'épée et les habitants, pour conserver plus longtemps la mémoire de cette heureuse délivrance auraient enfermé le monstre dans une cave ou dans coffre rempli de sel.

Pratiques

La procession se déroulait lors des Rogations. Pendant trois jours des bénédictions, prières et processions se multipliaient de station en station pour favoriser la moisson et les récoltes à venir.

Les enfants lui jetaient des gâteaux.

Le premier jour des Rogations (le lundi précédant le jeudi de l'Ascension), elle sillonnait la ville couronnée de fleurs et ornée de guirlandes, « comme une fiancée », depuis l'abbaye de Saint-Loup jusqu'à l'église Saint-Nicolas avant de rentrer à Saint-Loup. Le deuxième jour les Troyens disaient que « la Chair Salée se mariait » : « Parée de rubans et de pompons, elle marchait en tête des bannières », portée dans toutes les églises, jusqu'à Saint-Pantaléon, avec une station au retour, à la cathédrale. Elle mourait le troisième jour à l'église Ste-Madeleine. « On la rapportait la queue en avant, les yeux, les ailes et la gueule immobiles, sans fleurs ni pompons », relate Pierre-Jean Grosley. Le dragon était mort. « En état d'humiliation, chargé de cordes, et comme mort, il était reporté à l'abbaye de Saint-Loup, et le peuple disait par plaisanterie qu'il allait être salé et conservé pour l'année suivante ; c'est de là que lui vint le nom de Chair Salée », commente l'abbé Lalore.

Ces pratiques furent bannies en 1728.