Aradia ou l'évangile des sorcières

De Wiccapedia

Portail:Textes et traductions

Folklore italien


ARADIA OU L’EVANGILE DES SORCIERES

Charles G. Leland [1899]

Traduction / adaptation Véro


PREFACE

Si le lecteur a lu les travaux du folkloriste G. Pitré, ou les articles de "Madame Vere de Vere" parus dans le « Italian Rivista » italien, ou ceux de J. H. Andrews à « Folk-Lore », [Mars, 1897: "Neapolitan Witchcraft."] il se rendra compte qu'il y a en Italie un grand nombre de sorcières ou de diseuses de bonne aventure, qui prédisent l’avenir grâce aux cartes, exécutent d’étranges cérémonies dans lesquelles des esprits sont censés être appelés, qui fabriquent, vendent des amulettes, et ne se comportent génralement pas comme ce à quoi on pourrait s’attendre, qu’elles soient prêtresses noires Vaudou en Amérique ou sorcières ailleurs.

Mais la strega ou la sorcière italienne est à certains égards un personnage différent de ces derniers. Dans la plupart des cas elle vient d'une famille dans laquelle son pouvoir ou son art a été pratiqué depuis de nombreuses générations. Je n'ai aucun doute qu'il y ait des cas où cela remonte au moyen-age, à l’époque romaine voire même à celle des étrusques. Le résultat a été dans de telles familles la persistance de nombreuses traditions. Mais dans l’Italie du nord, comme les écrits l’indiquent malgré quelques petites collections de contes et de croyances populaires faites par des élèves, il n’y a jamais eu le moindre intérêt pour l’art sorcier étranger, pourtant il semblerait qu’elle inclue une incroyable quantité de mythes et légendes de la Rome antique , telles qu’ils furent rapportés par OVID, auquel, comme à tous les autres écrivains latins, beaucoup a échappé.. [Ainsi nous pouvons imaginer ce qu’il en aurait été des contes de fées allemands si rien n’avait survécu à part les ouvrages de Grimm et de Musaeus On pourrait alors croire qu’il s’agit là de la totalité des recueils du genre , alors qu’en fait ils ne représenteraient qu’une infime partie d’un ensemble. Et le savoir des sorcières était totalement inconnu des auteurs classiques de l’Antiquité, en vérité il n’y a chez aucun d’entre eux de preuve qu’il se mêlait au peuple pour y collecter des informations comme on le fait aujourd’hui. Ils se contentaient de rédiger leurs ouvrages à partir d’autres ouvrages quelque chose de ce genre de littérature nous reste encore aujourd’hui.

Ce manque de savoir était fortement encouragé par les sorcières et les magiciens, dans la mesure, où, par crainte des prêtres ils rendaient toutes leurs traditions extrêmement secrètes. En fait les prêtres ont aidé sans le savoir à cet état de faits, car l’interdit est un pouvoir d’attraction puissant et la magie, comme les truffes, se développe mieux, et se pare de ses meilleurs arômes, quand elle est cachée profondément.

Toutefois aujourd’hui, les prêtres, tout comme les magiciens, disparaissent avec une incroyable rapidité, il y a même un écrivain français qui a fait remarquer qu’un franciscain dans un train représente un anachronisme et dans quelques années, avec les journaux et les bicyclettes (le ciel seul sait ce qu’il adviendra lorsque qu’il y aura des machines volantes) ils seront tous irrémédiablement balayés de la surface de la terre.

Cependant, ils disparaissent lentement, et il y a encore des personnes âgées dans le Nord de l’Italie qui connaissent les noms étrusques des douze dieux, et les invocations à Bacchus, Jupiter, et Venus, Mercure, et les anciens esprits, et en ville des femmes fabriquent d’étranges amulettes, sur lesquelles elles murmurent des sorts, tous connus au temps des romains, elles peuvent étonner même les instruits par leurs connaissances des légendes des dieux latins, mélangées avec le savoir que l’on peut trouver chez Cato ou Théocrite. Je suis devenu intime avec l’une d’entre elles en 1886, et depuis j’ai rassemblé parmi ses consœurs toutes les anciennes traditions qu’elles connaissaient. Il est vrai que j'ai utilisé d'autres sources, mais cette femme de par une longue pratique a parfaitement appris ce que peu comprennent. Elle savait exactement ce que je voulais et comment l'obtenir de ses consœurs.

Parmi d'autres reliques étranges, elle a réussi, après plusieurs années, à obtenir « l'évangile » qui suit et dont je dispose d’une copie écrite de sa main. Un exposé complet sur sa nature avec de nombreux détails se trouve dans un appendice. Je ne sais pas de manière certaine si mon informatrice a obtenu ces traditions de sources écrites ou de récits oraux, mais je pense qu’il s’agit principalement de la seconde solution. Mais, il y a peu de magiciens qui copient ou préservent des documents relatifs à leur art. Je n'ai pas vu mon informatrice depuis que « l'évangile » m'a été envoyé. J'espère obtenir plus d’informations dans un futur proche.

En bref je peux dire que l’art des sorcières est connu de ses adeptes comme « la vecchia religione » ou l’ancienne religion. Diane est leur déesse, sa fille Aradia (ou Herodias) le Messie féminin, dans ce qui suit on trouvera comment cette dernière est née et est venue sur Terre, comment elle a créé les sorcières et la sorcellerie, et est alors retournée au ciel. On trouvera aussi les cérémonies et les invocations ou les incantations à adresser à Diane et à Aradia, l'exorcisme de Caïn, et le sort de la pierre sainte, et de la rue et de la verveine, constituant, comme le dit le texte, le rite régulier, qui doit être chanté ou dit aux réunions de sorcières. On trouvera également d’étranges incantations ou les bénédictions du miel, de la farine, et du sel, ou les gâteaux du dîner sorcier, qui est très fortement influencé par l’antiquité et est une évidente relique des mystères romains.

Le travail aurait pu se prolonger à l’infini en y ajoutant des cérémonies et des incantations qui font réellement partie des rites sorciers, mais on les retrouve tous ou presque dans mes travaux intitulés « Etruscan-Roman Remains » et « Legends of Florence», j'ai hésité à compiler un tel volume avant de m'assurer qu’il y avait un public assez nombreux intéressé par ce travail. Depuis que j’ai écris les ouvrages précités j’ai trouvé et lu un texte très intelligent et divertissant intitulé « Il Romanzo dei Settimani » de G. Cavagnari datant de 1889, dans lequel l’auteur, sous forme de roman, dépeint les coutumes, les manières de penser, et particulièrement la nature de la sorcellerie, et les nombreuses superstitions courantes parmi les paysans de Lombardie.

Malheureusement, malgré sa connaissance étendue du sujet, il ne semble jamais être apparu au narrateur que ces traditions puissent être autre chose qu’un non-sens ou une folie anti-chrétienne abominable. Que cela existe dans ce qui reste de la mythologie antique et le folklore, qui est la base de l'histoire, l’auteur l’occulte totalement comme le ferait Zoccolone ou un franciscain errant. On pourrait croire qu’un homme, qui savait qu'une sorcière a vraiment essayé de tuer sept personnes lors d’une cérémonie ou d’un rite, afin d'obtenir le secret de la richesse immense, aurait au moins pu penser qu’une telle sorcière doit connaître de merveilleuses légendes; mais de tout ce là n'existe aucune trace. Il est évident que l’idée ne lui a pas traversé l’esprit qu’il y avait derrière tout cela quelque chose de très intéressant.

Son livre, finalement, fait partie du grand nombre de livres sur les fantômes et la superstition depuis que le sujet est tombé en discrédit, et dans lesquels les auteurs se moquent de ce qu’ils considèrent comme vulgaire et erroné. Comme Sir Charles Coldstream, ils ont jeté un rapide coup d’œil dans le cratère de Vésuve après son éruption et n'y ont rien trouvé. Mais il y avait quelque chose; et le scientifique, que n’était pas Sir Charles, continue à faire des trouvailles dans les résidus, et l'antiquaire de Pompei ou d’Herculaneum continue à dire qu’il reste encore sept villes enfouies à déterrer. J'ai fait (bien peu il est vrai) ce que j’ai pu pour exhumer quelque chose du volcan éteint de la sorcellerie italienne.

Si c’est ainsi que la sorcellerie italienne est traitée par l'auteur le plus compétent qui l'a décrite, il n’est pas surprenant que peu s'inquiéteront de savoir s'il y a un véritable évangile des sorcières, qui est apparemment très ancien, c’est un corps de croyances d’une contre-religion étrange qui vient des temps préhistoriques jusqu’à nous. La « sorcellerie n’est que foutaises ou même pire» disent les anciens auteurs, « et tous les livres sur le sujet ne valent pas mieux. » Je crois sincèrement, que ces pages pourront tomber dans les mains de quelques-uns uns qui penseront autrement.

Je devrais, cependant, pour rendre justice à ceux qui explorent les voies sombres et surprenantes, expliquer clairement que le savoir sorcier est caché avec un soin scrupuleux et n’est conservé que par très peu en Italie, tout comme l’est le Chippeway Medas ou le Vaudou africain. Dans le roman sur la vie de I Settimani, un aspirant est représenté comme vivant avec une sorcière et acquérant ou reprenant difficilement, bribes après bribes, ses sorts et incantations pendant des années. Ainsi mon défunt ami M. Dragomanoff m'a dit qu’un homme en Hongrie, ayant appris qu'il avait rassemblé de nombreux sorts (publiés plus tard dans des journaux de folklore), les a volés dans la chambre de l’étudiant et les a copiés, ainsi l'année suivante quand Dragomanoff y est retourné, il a trouvé le voleur devenu magicien. En réalité il n'avait pas beaucoup d'incantations, à peine une douzaine, mais dans ce domaine on peut faire beaucoup avec peu et je pense pouvoir dire qu'il y a peu de sorcières en Italie qui en connaissent autant que ce que j'ai édité, dans la mesure où ce que j’ai assemblé assidûment vient d’un peu partout Tout ce qui est écrit sur ce sujet, est souvent détruit avec un soin scrupuleux par les prêtres ou les pénitents, ou les nombreux qui ont une crainte superstitieuse d'être dans la même maison que de tels documents, de sorte que je considère le sauvetage du Vangelo comme quelque chose qui est pour le moins remarquable.


CHAPITRE I – COMMENT DIANE DONNA NAISSANCE A ARADIA (HERODIA)

« C’est Diane, regardez !

Son étoile se lève »

(Keat’s Endymion)

« Faites plus de lumière La Reine étoile entre dans sa nuit de noces »

(Ibid)


Ceci est l’évangile (vangelo) des sorcières.

Diane aimait profondément son frère Lucifer, le Dieu du Soleil et de la Lune, le Dieu de la Lumière (Splendor) qui était si fier de sa beauté que cela lui avait valu d’être expulsé du paradis.

De son frère Diane eut un enfant, une fille, à qui elle donna le nom de Aradia (Herodias).

En ce temps là, sur la terre, vivaient beaucoup de riches et beaucoup de pauvres.

Les riches faisaient des pauvres leurs esclaves.

En ce temps là il y avait beaucoup d’esclaves, qui étaient durement traités. Dans chaque palais des tortures, dans chaque château des prisonniers.

Beaucoup d’esclaves s’échappaient. Ils s’enfuirent vers une contrée où ils devinrent des voleurs et des hommes mauvais. La nuit, au lieu de dormir, ils fomentaient des plans, volaient leurs anciens maîtres et les tuaient. Ils sillonnaient les montagnes comme voleurs et assassins, et cela uniquement pour échapper à l’esclavage.

Un jour Diane dit à sa fille Aradia :

« En vérité tu es une immortelle

Mais tu es née pour redevenir mortelle

Il faut que tu descendes sur terre

Enseigner aux hommes et aux femmes

Qui voudront apprendre l’art de la sorcellerie dans ton école

Mais tu ne dois jamais devenir comme la fille de Cain

Ni comme cette race

Qu’elle a laissé devenir amère et vulgaire

Telle que les juifs et les zingaris errants

Qui tous sont des voleurs et des malfaisants, telle qu’eux

Tu ne dois pas devenir

Et tu seras la plus grande des sorcières

Et ton nom sera connu sur la terre entière

Et tu enseigneras l’art de l’empoisonnement

Pour empoisonner quiconque se serait cru au-dessus des autres

Oui, dans leurs palais tu dois les faire mourir

Et tu emprisonneras l’âme des dictateurs (avec ton pouvoir[1])

Et si tu trouves un paysan qui serait riche

Alors tu devras apprendre à la sorcière, ton élève,

Comment elle pourra détruire toute sa récolte avec des orages,

Avec les éclairs et le tonnerre (effrayant)

Avec la grêle et la tempête…

Et si un prêtre devait te nuire

Avec des incantations, alors tu dois lui

Rendre tout cela en double, et cela en

Mon nom, Daine, Reine de toutes les sorcières !

Et si les prêtres ou la noblesse

Te disent que tu dois t’en remettre

Au Père, au Fils et à la Vierge Marie,

Alors réponds :

« Votre Dieu, le Père et Marie sont

trois démons »….

« car le vrai Dieu, le Père, n’est pas vôtre,

Car je suis venue pour débarrasser la terre des malfaisants

Les hommes du mal, je les détruirai tous !

« Vous qui êtes pauvres et affamés,

et souffrez dans la misère, et subissez

souvent suffisamment d’enfermement, malgré tout cela

vous possédez une âme, et pour prix de votre souffrance

vous serez heureux dans l’autre monde,

et terrible sera le destin de ceux

qui vous ont fait du mal »

Lorsque enfin Aradia fut instruite, quand on lui eut appris comment maîtriser l’art de la sorcellerie et comment s’y prendre pour anéantir la mauvaise race (les oppresseurs) elle transmit son savoir à ses élèves et leur dit :

Quand je ne serai plus sur cette terre

Quand vous aurez besoin de quelque chose

Une fois par mois, à la pleine lune

Vous devrez vous réunir dans un endroit isolé

Ou vous rencontrer dans une forêt

Pour adorer l’esprit enveloppant de votre reine

Ma mère, la grande Diane.

Celle qui voudra tout apprendre de la sorcellerie

N’a pas encore atteint des plus profonds secrets, ma mère

Lui enseignera, la vérité sur les choses les plus secrètes,

Et vous serez tous libérés de l’esclavage

Et comme signe de votre vraie liberté

Vous devrez être nus lors de vos rites, aussi bien les hommes

Que les femmes : cela devra être ainsi, jusqu’à

Ce que le dernier de vos oppresseurs soit mort ;

Et vous pratiquerez le jeu de chasse de Benevento

Et quand les lumières seront éteintes,

Vous préparerez le repas de cette manière :



CHAPITRE II Le Sabbat

Treguenda ou Réunion Sorcière

Comment consacrer le dîner

On trouve ici le dîner, en quoi il doit consister, ce qu’on doit dire et faire pour le consacrer à Diane.

Vous prendrez la farine et le sel, le miel et l'eau, et ferez cette incantation :


La Conjuration de la farine.

Je te conjure O farine !

Qui en vérité est notre corps, car sans toi

Nous ne pourrions pas vivre, car (d’abord en tant que semence)

Avant de fleurir, tu vis sous la terre

Où sont enterrés tous les secrets les plus profonds, et alors

Quand le sol commence à remuer comme la poussière dans le vent

Et malgré tout te porte dans ce rapide et mystérieux voyage !

Et aussi, quand tu n’étais encore qu’une partie de l’épi,

Même en tant que blé brillant (doré), même là

Les lucioles se hâtaient de jeter leur lumière sur toi[2]

Pour aider à ta croissance, car sans leur lumière

Tu ne pourrais ni pousser ni acquérir ta beauté

Pour cela tu appartiens à la race

Des sorcières ou des elfes, car

Les lucioles appartiennent au soleil….

Reine des lucioles ! Hâte-toi vers nous,[3]

Viens vers moi maintenant, comme si tu devais gagner une course,

Bride le cheval, quand tu m’entends chanter maintenant !

Bride, oh oui bride le fils du Roi !

Hâte-toi vers moi et amène le avec toi !

Le fils du Roi t’offrira bientôt la liberté ;

Et parce que tu seras éternellement lumineuse et belle,

Je veux te protéger sous un verre ; et là

J’étudierai tes secrets enfouis avec une loupe,

Jusqu’à ce que tous les mystères soient résolus,

Oui, tout le savoir merveilleux, qui embrouille

Cette vie de notre croix et la suivante

Je maîtriserai tous ces mystères

Oui, même ceux du blé finalement,

Et quand je saurai tout cela de façon certaine,

Alors, luciole, je te rendrai la liberté !

Quand enfin les sombres secrets de la terre ne me seront plus cachés

Mes bénédictions t’accompagneront


Voici maintenant la conjuration du sel

Conjuration du sel

Je te conjure, ô sel, vois ! quand le soleil sera à son zénith,

Exactement au milieu d’un courant,

Je prendrai ma place et regarderai l’eau autour de moi,

Et le soleil seul sera l’objet de mes pensées

Pendant que je serai assise là dans le soleil, à côté de l’eau :

Car en vérité toute mon âme sera tournée vers eux,

Aucun souhait ne détournera mes pensées,

Je désirerai découvrir la vérité parmi toutes les vérités,

Car depuis longtemps je souffre du désir

De connaître mon futur ou mon avenir,

Qu’ils soient bons ou mauvais.

Eau et soleil, soyez indulgents pour moi !


Voici maintenant la conjuration de Cain.

Conjuration de Cain

Je te conjure ô Cain, qui jamais

Ne trouvera la paix ou le repos, jusqu’à ce que tu sois libéré

Par le soleil[4], qui est ta geôle, et qui t’oblige à toujours

Battre des bras et bouger rapidement[5]

Je te le demande, laisse-moi connaître mon avenir ;

Et s’il doit être mauvais, modifie-le pour moi !

Si tu dois m’accorder cette faveur, je le verrai clairement

Dans l’eau et dans la splendeur du soleil ;

Et toi, ô Cain, tu me diras, avec des mots de ta bouche,

Comment sera cet avenir.

Et tant que tu ne m’auras pas accordé cela

Tu ne trouveras ni la paix ni la félicité.


Voici maintenant la conjuration de Diane

Conjuration de Diane

Je ne cuis pas le pain, ni le sel qui s’y trouve,

Je ne cuis pas le miel avec le vin,

Je cuis le corps, et le sang et l’âme

L’âme de la (grande) Diane, pour qu’elle ne trouve

Ni paix ni sérénité et qu’elle

Se courbe sous le poids de la souffrance, jusqu’à ce qu’elle m’accorde

Ce que je demande, ce que je souhaite le plus ardemment,

Je le lui demande du plus profond de mon cœur !

Et quand cette faveur me sera accordée, ô Diane !

Je donnerai cette fête en ton honneur,

Je festoierai et viderai le gobelet jusqu’à l’ultime goutte,

Nous danserons et sauterons sauvagement,

Et si tu m’accordes la grâce que je te demande,

Alors que la danse sera à son paroxysme, les lampes seront éteintes

Et nous nous aimerons librement !

Et cela sera fait : tous s'assiéront, nus, pour le dîner, hommes et femmes ; puis le repas terminé, ils danseront, chanteront, feront de la musique, puis s'aimeront dans l’obscurité, tous feux éteints : car c'est l'esprit de Diane qui les éteindra, et ils danseront et feront de la musique, pour sa gloire.

Alors il arriva que Diane, après que sa fille eut accompli sa mission et eut passé son temps sur terre parmi les vivants (les mortels), la rappela à elle, et lui donna la puissance qui quand elle était invoquée... pour peu qu’on ait fait quelques bonnes actions... elle lui donna le pouvoir de gratifier ceux qui l’avaient appelée en leur offrant le succès en amour :

Pour bénir ou maudire des amis ou des ennemis (pour faire le bien ou le mal).

Pour converser avec les esprits.

Pour trouver les trésors cachés dans d’anciennes ruines antiques.

Pour conjurer l’esprit des prêtres qui sont morts en laissant des trésors derrière eux

Pour comprendre la voix du vent.

Pour changer l'eau en vin.

Pour pratiquer la divination avec des cartes.

Pour connaître les secrets de la main (lire dans les lignes de la main).

Pour guérir les maladies. Pour transformer la laideur en beauté

Pour rendre dociles les bêtes sauvages.

Quoi qu’il soit demandé à l'esprit d'Aradia, cela devrait être accordé à ceux qui avaient mérité sa faveur.

Et ils doivent l'invoquer ainsi:

Ainsi je cherche Aradia ! Aradia ! Aradia ![6] A minuit, à minuit j'entre dans un champ, et avec moi je porte l'eau, le vin, et sel, je porte l'eau, le vin, et le sel, et mon talisman-mon talisman, mon talisman, ainsi qu’un petit sac rouge que je tiens dans ma main, et il y a du sel dedans, dedans. Avec l'eau et le vin je me bénis moi-même, je me bénis moi-même, avec dévotion pour implorer une faveur d'Aradia, Aradia.


Invocation à Aradia

Aradia, mon Aradia !

Toi qui es la fille de celui

Qui a été le plus mauvais de tous les esprits, qui autrefois

Règnait sur les enfers , après son éviction du ciel

Qui fut accueilli par sa sœur

Car ta mère s’est repentie de son péché

Et a souhaité faire de toi un esprit bon

Tu dois être miséricordieuse

Et non pas me vouloir du mal !

Aradia, Aradia ! Je te conjure

Par l’amour qu’elle eut pour toi !

Par l’amour que je ressens pour toi !

Je prie pour que tu m’accordes la faveur que je te demande !

Et quand elle me sera accordée alors l’un de ces

Trois signes apparaîtra clairement :

Le sifflement d’un serpent

La lueur d’une luciole

Le coassement d’un crapaud !

Mais si tu ne me l’accordes pas

Puisses tu à l’avenir ne connaître ni paix ni félicité,

Et devoir me chercher très loin,

Jusqu’à ce que tu me rejoignes pour accomplir mon souhait,

En te dépêchant, et alors seulement du pourras retourner

A ta destinée.

Ainsi soit il, Amen !


CHAPITRE III – Comment Diane créa les étoiles et la pluie

Diane fut créée avant la création ; en elle toutes choses étaient en attente ; c’est d’elle-même qu’elle tira la première obscurité et elle se divisa ; elle se partagea entre l’ombre et la lumière. Lucifer, son frère et son fils, elle même et son autre moitié étaient la lumière.

Et quand Diane vit combien la lumière était merveilleuse, cette lumière qui n’était autre que son autre moitié, son frère Lucifer, elle la désira ardemment. Elle voulut réaccueillir cette lumière dans son obscurité, elle tremblait du désir de se la réapproprier. De cette volonté naquit la damnation.

Mais Lucifer, la Lumière, s’éloigna d’elle et ne voulut pas se plier à son souhait ; il était la lumière, qui s’envole jusqu’au confins du ciel, la souris qui fuit devant le chat. Alors Diane s’adressa aux pères de la création, aux mères, aux esprits, qui existaient avant le premier esprit et leur déclara qu’elle n’arrivait pas à faire entendre raison à Lucifer. Ils la louèrent pour son courage ; ils lui dirent que pour se hisser il fallait d’abord qu’elle tombe ; pour devenir la plus grande des déesses elle devait d’abord devenir une mortelle.

Et, en ces temps extrêmement anciens, au début du temps, quand le monde fut créé, Diane descendit sur terre, tout comme Lucifer, qui était tombé, et Diane apprit la Magie et la Sorcellerie, avec lesquelles vivaient les sorcières, les elfes et les kobolts, qui tous ressemblaient aux hommes mais sans être mortels.

Et ainsi il arriva que Diane prenne l’apparence d’un chat. Son frère possédait un chat qu’il aimait plus que toute autre chose, et ce chat dormait dans son lit toutes les nuits, un chat plus beau que toute autre créature, un elfe, mais il n’en savait rien.

Diane convainquit le chat d’échanger leurs corps, et ainsi dormit elle avec son frère, et à la faveur de la nuit elle reprit son apparence et c’est ainsi qu’elle eut sa fille Aradia de son frère Lucifer. Mais lorsque au matin Lucifer vit sa sœur couchée près de lui, et que l’ombre avait triomphé de la lumière, il entra dans une grande colère ; mais Diane entonna un charme contre lui, un chant de pouvoir, et il se tut, le Chant de la Nuit, qui amène quiconque à dormir, il ne put plus rien dire.

Mais Diane l’ensorcela afin qu’il se soumette à son amour. Ceci fut le premier enchantement ; elle fredonna un air, c’était le fredonnement des abeilles (ou le bourdonnement d’une toupie) un rouet, qui filerait la vie. Elle fila la vie de tous les humains ; toute chose fut filée sur le rouet de Diane. Lucifer faisait tourner la roue.

Diane n’était pas connue comme étant la mère des sorcières et des esprits, des fées et des elfes et des kobolts qui vivaient dans des endroits isolés ; elle se cachait avec humilité comme étant une simple mortelle, mais grâce à la force de sa volonté elle se hissa au dessus de tous. Sa connaissance de la magie était si grande, et elle devint si puissante dans cet art, que sa grandeur ne se laissa point cacher. Et ainsi arriva-t-il qu’une nuit, e réunion de toutes les magiciennes et les elfes, qu’elle affirma pouvoir assombrir les cieux et changer toutes les étoiles en souris.

Tous ceux qui étaient présents dirent :

« si tu peux accomplir quelque chose d’aussi étrange, si tu as un tel pouvoir, alors tu seras notre reine » Diane alla sur la route ; elle prit la vessie d’un bœuf et une pièce de monnaie de sorcière dont la tranche était aussi aiguisée d’un couteau – avec de telles pièces de monnaie les sorcières découpent les traces de pieds laissées par les hommes dans la terre- et elle coupa la terre et avec elle et beaucoup de souris elle emplit la vessie, et elle gonfla la vessie jusqu’à ce que celle ci éclate.

Et alors arriva une merveille, car la terre qui avait été dans la vessie, devint la voûte céleste au dessus d’eux, et durant trois jours il plut sur la terre, les souris devinrent des étoiles ou de la pluie. Et, ayant fait le ciel et les étoiles et la pluie, Diane devint la reine des sorcières ; elle était le chat qui regnait sur les souris-étoiles, le ciel et la pluie.


CHAPITRE IV – Le charme des pierres consacré à Diane

Trouver une pierre trouée est le signe particulier que vous êtes dans les grâces de Diane. Celui à qui cela arrive, doit prendre la pierre dans sa main et répéter le texte ci après, après avoir procédé à la cérémonie prescrite.

Invocation de la pierre sacrée[7]

J’ai trouvé une pierre trouvée par terre.

Oh destin ! je te remercie pour cette heureuse trouvaille,

Mes remerciements vont aussi à l’esprit

Qui me l’a offerte sur cette route ;

Qu’il me veuille du bien

Et m’apporte le bonheur !

Aux premières lueurs du jour je me lèverai

Et traverserai des vallées (agréables)

Par monts et par vaux

Cherchant le bonheur

Pendant que je marche,

Cherchant la douce odeur de la rue et de la verveine

Car à nous tous elles apportent le bonheur.

Précautionneusement je les porte sur mon sein

Afin que personne ne le sache – car c’est

Une chose secrète en vérité,

Et sacrée aussi, et je prononce ce charme :

« ô verveine ! agis pour notre bien,

et que ta bénédiction soit sur les sorcières

ou les elfes qui t’ont donnée à moi »

C’est Diane qui est venue à moi,

Cette nuit, dans un rêve, et qui m’a dit :

« si tu veux tenir éloignées toutes les personnes malfaisantes,

alors garde bien la verveine et la rue à ton côté »

Grande Diane, toi qui es

La reine des cieux et de la terre,

Et de tout le monde inférieur, oui toi qui es

Celle qui protège tous les malheureux

Des voleurs et des meurtriers, et aussi les femmes

Qui mènent une mauvaise vie, et pourtant du sais

Qu’elles ne sont pas mauvaises, toi Diane,

Tu as malgré tout apporté un peu de joie dans leur vie.[8]

Mais en vérité je vais te conjurer, de telle sorte que tu ne trouves ni paix

Ni joie, car tu souffriras à jamais, jusqu’à ce que tu m’octroies

Ce que je te demande du plus profond de ma foi !

Ici nous trouvons de nouveau une menace à l’égard des Dieux, exactement comme dans le chamanisme ou chez les esquimaux, qui comptent les formes les plus primitives de conjurations, on trouve des menaces à l’égard des esprits. Vous en trouverez aussi des traces chez les catholiques romains les plus radicaux.

Lorsqu’il y a quelques années, dans une ville romaine, saint Bruno n’a pas donné suite aux prières des fidèles, ils ont saisi sa statue et l’ont trempée dans le fleuve, tête en bas. Aussitôt auprès cela il se mit à pleuvoir et le saint fut remit, avec dévotion, à sa place dans l’église.


Le charme ou la conjuration de la pierre ronde

La trouvaille d’une pierre ronde, petite ou grande, est de bon augure, mais il ne faut jamais s’en défaire, car la chance échoirait à celui qui recevrait la pierre à son tour, et celui qui s’en déferait deviendrait l’objet de maints malheurs.

Celui qui trouve une pierre ronde, doit lever les yeux au ciel, jeter trois fois la pierre vers le haut (et la rattraper à chaque fois) et dire :

« esprit des bons augures,

qui es venu à mon aide

crois moi, j’en avais grand besoin.

Esprit des kobolts rouges

Qui es venu pour m’aider moi qui suis dans le besoin

Je t’en prie ne m’abandonne pas :

Je te demande de t’introduire dans cette pierre

Afin que je puisse toujours t’avoir dans ma poche

Et si j’ai besoin de quoi que ce soit,

Je pourrais t’appeler,

Ne m’abandonne pas, de jour comme de nuit.

Si je devais prêter de l’argent à quiconque

Qui ne voudrait plus me rembourser, le moment venu,

Je te le demande, Kobold rouge, fais en sorte

Qu’il paye sa dette !

Et s’il ne veut pas et se montre arrogant,

Jette-toi sur lui avec ton cri « brié – brié » !

Et s’il dort, réveille-le d’une secousse

Arrache ses couvertures et effraye-le !

Et suis le, où qu’il aille.

Avertis le avec ton interminable

« brié – brié »

qu’il étouffera dans les soucis, lui qui

a oublié ses obligations,

tant qu’il n’aura pas payé sa dette.

Et ainsi mon débiteur devra, dès le lendemain

Soit m’apporter l’argent qu’il possède

Ou bien me l’envoyer sur le champ :

C’est ma prière,

O mon kobolt rouge, viens à mon secours !

Ou si je devais me disputer avec celle que j’aime

Alors, esprit du bonheur, je te le demande, va chez elle

Pendant son sommeil – prends la par les cheveux

Et porte la à travers la nuit jusque dans mon lit !

Et le matin, quand tous les esprits vont se reposer

Avant que tu ne retournes dans la pierre,

Ramène la de nouveau chez elle

Et laisse la dormir à nouveau. C’est pour cela, ô kobold

Que je te prie de faire de cette pierre ta maison !

Obéis à chacun de mes ordres.

Et ainsi seras tu éternellement en attente dans ma poche

Et toi et moi ne nous séparerons jamais.


CHAPITRE V – La conjuration du citron et des épingles

Dédié à Diane

Un citron piqué d’épingles de différentes couleurs apporte toujours la chance. Si vous recevez en cadeau un citron piqué d’épingles de couleurs, sans qu’il y en en ait de noire parmi elles, votre vie sera parfaitement heureuse, prospère et joyeuse.

Mais s’il y a quelques épingles noires parmi elles, alors vous aurez aussi du bonheur et la santé, mais mêlé à des soucis, même en très petites quantités (pour réduire les influences néfastes autant que possible, il faudra procéder à la cérémonie suivante, et prononcer les paroles magiques énumérées ci après[9])


L’incantation à Diane

Au moment précis où minuit arrive

J’ai cueilli un citron dans le jardin

Et aussi une orange et une mandarine (parfumée)

Précautionneusement je récoltai ces fruits (précieux)

Tout en disant :

« toi qui es la reine du soleil, et de la lune

et des étoiles, entends ! Je t’appelle !

et avec toute ma puissance je te conjure

de m’accorder ce que je vais te demander !

J’ai récolté trois choses dans ce jardin :

Un citron, une orange et une mandarine ;

Je les ai récoltés pour qu’ils m’apportent le bonheur.

J’en tiens deux dans ma main,

Et celui là, qui dirigera ma vie

Reine des étoiles !

Fais que ce fruit reste dans ma main.


Quelque chose a été oublié dans le manuscrit. Je suppose qu’il faut lancer les deux fruits en l’air sans les regarder et si c’est le citron qui reste on continue la cérémonie comme suit. Ceci semble évident, car sinon les conseils de l’incantation ne seraient pas valables.

En disant cela on regarde vers le ciel, et j’ai un citron dans une main et une voix me dit : « prends beaucoup d’épingles et pique les soigneusement dans le citron, des épingles de différentes couleurs ; et si tu te souhaites du bonheur et si tu veux offrir le citron à un ami ou à quiconque, alors tu dois le piquer d’épingles de couleurs très différentes.

« mais si tu souhaites que quelqu’un ait des malheurs, piques-y des épingles noires « Mais alors tu dois dire une autre incantation (celle ci) : »

L’incantation à Diane

Déesse Diane je te conjure

Et à haute voix je t’appelle

Tu ne connaîtras ni paix ni satisfaction

Jusqu’à ce que tu viennes me donner toute ton aide.

Demain quand le soleil sera au zénith,

Je t’attendrai pour cela,

Un verre de vin à la main

Et avec une lentille ou un verre à feu[10]

Et treize épingles, je procéderai à la magie

Elles seront toutes noires,

Mais toi, Diane, tu leur trouveras leur bonne utilisation !

Et pour moi tu invoqueras les démons de l’enfer

Tu les feras devenir compagnons du soleil,

Et ils apporteront avec eux

Les feux de l’enfer, et avec lui le pouvoir

Du soleil pour faire bouillir ce vin (rouge)[11]

De telle sorte que ces épingles soient chauffées au rouge

Et avec elles je remplirai ce citron

Afin que celui ou celle, à qui je le donnerai,

Ne connaisse jamais ni paix ni prospérité

Si tu m’accordes cette faveur,

Je t’en prie, fais-moi un signe !

Avant que le troisième jour

Ne soit écoulé,

Fais moi voir ou entendre

Un vent rugissant, une pluie diluvienne,

De la grêle, qui crépitera sur le sol

Tant que tu ne m’auras pas envoyé un de ces trois signes,

Toi, Diane, n’auras pas de paix.

Réponds favorablement aux prières que je t’ai adressées

Ou jour et nuit je te tourmenterai.


CHAPITRE VI Un charme pour gagner l'amour

Quand un magicien, un adepte de Diane, un de ceux qui adorent la lune, désire l'amour d'une femme, il peut la changer en un chien, ainsi, oubliant qui elle est et tout ce qui se trouve autour d’elle, elle viendra immédiatement à sa maison, et là, reprendra sa forme naturelle et restera avec lui. Et quand il sera temps pour elle de partir, elle redeviendra un chien et rentrera chez elle, où elle se transformera à nouveau en fille. Elle ne se rappellera plus de ce qui a eu lieu, ou du moins que de petites parties, qui ressembleront à un rêve confus. Et elle prendra la forme d'un chien parce que Diane a toujours un chien à son côté.

Et voici le charme que devra dire celui qui veut attirer son aimée dans sa maison[12]

Nous sommes vendredi, et je souhaite me lever tôt car toute la nuit je n’ai pas trouvé le sommeil, en effet j’ai vu une merveilleuse jeune fille, la fille d’un riche seigneur, et je n’ai pas d’espoir de gagner son cœur. Si elle était pauvre je pourrais l’attirer avec de l’argent, mais comme elle est riche je n’ai aucune chance. (c’est pour cela que je vais conjurer Diane afin qu’elle m’apporte son aide)

Incantation à Diane

Diane, belle Diane !

Qui es aussi belle que bonne,

Par toute l’adoration que je t’ai vouée,

Et par toutes les joies de l’Amour que tu as connues,

Je requiers ton aide pour mon amour !

En vérité tout ce que tu veux réaliser

Tu en as le pouvoir :

Et si tu m’accordes la grâce

Que je te demande

Alors, je t’en prie, appelle ta fille Aradia,

Et envoie là devant le lit de la jeune fille,

Et transforme la en chien,

Et fais en sorte qu’elle vienne dans ma chambre

Et que dès qu’elle aura franchi le seuil, je t’en prie,

Elle retrouve sa forme humaine,

Aussi merveilleuse qu’avant,

Et que je puisse alors l’aimer

Jusqu’à ce que nos âmes soient apaisées, pleines de bonheur.

Alors, avec l’aide de la grande reine des elfes

Et de sa fille, la féerique Aradia,

Qu’elle redevienne un chien,

Et qu’ensuite elle reprenne sa forme humaine !

Et c’est ainsi que la jeune fille rentrera chez elle, discrètement, sans être vue, sous forme de chien car Aradia aura tout fait pour cela ; et la jeune fille pensera que tout cela n’était qu’un rève, car Aradia l’aura ensorcelée.


CHAPITRE VII - Pour avoir la chance de trouver ou d’acheter quelque chose

Une invocation ou une incantation à Diane.

L’homme ou la femme qui s’apprête à aller en ville, aimerait être à l’abri du danger ou d’un risque d’accident : ou avoir de la chance lors de ses achats, ainsi par exemple un érudit espérera trouver pour peu cher des livres rares ou des manuscrits, ou bien on souhaitera acheter quelque chose que l’on désire vraiment, ou faire une bonne affaire, ou trouver des raretés. Cette incantation sert pour la bonne santé, la joie du cœur, et aide à éloigner les malfaisants et à dompter l’hostilité. Pour les croyants ces paroles valent de l’or.

Pour Diane.

Nous sommes mardi, il est tôt,

J’aimerais m’attirer la chance

D’abord dans ma demeure, et ensuite, lorsque je sortirai

Et avec l’aide de la merveilleuse Diane

Je demande de la chance, même quand je quitterai la maison !

Avec trois gouttes d’huile, j’éloigne d’abord[13]

Les influences néfastes, et humblement je te prie,

O merveilleuse Diane,

Que tu les tiennes éloignées de moi

Et que tu leur confie mes pires ennemis !

Quand la malchance

Sera éloignée de moi,

Je la jetterai dehors, au milieu de la route,

Et si tu dois m’accorder cette grâce,

O merveilleuse Diane,

Que chaque cloche dans ma maison tinte joyeusement

Alors, plein de satisfaction,

Je me mettrai en route,

En sachant, qu’avec ton aide,

Je m’en retournerai

Après avoir découvert quelques beaux livres anciens

A un prix modique.

Et tu dois trouver l’homme,

Celui à qui appartient le livre,

Et tu iras toi-même

Pour occuper ses pensés Et lui faire savoir

Quel objet tu désires

Et fais en sorte qu’il fasse

Tout ce que tu lui demandes.

Ou bien, s’il existe un manuscrit

Rédigé il y a très longtemps,

Qu’il te soit révélé

Et tu l’obtiendras de la même manière

A un moindre coût.

Tu dois acheter tout ce que tu veux,

Avec l’aide de la grande Diane.[14]


CHAPITRE VIII - Comment, avec l’aide de Diane, faire de bonnes vendanges et avoir du bon vin

« douces sont les vendanges, quand les raisins mûrs

se tendent vers la terre de façon bacchanale

pourpres et gorgés de jus »

(Byron, Don Juan)


Celui qui souhaite avoir de bonnes vendanges et un vin fin, devra prendre une corne pleine de vin et avec ceci aller dans les vignes où poussent les raisins, et ensuite boire dans la corne, et dire:

Je bois, mais ce n’est pas du vin que je bois

Je bois le sang de Diane,

car le vin est devenu son sang

Et se répand dans mes vignes

D’où, en échange, coulera un vin riche,

Mais même si mes vendanges devaient être bonnes

Je ne serais pas débarrassé des soucis, car si

Les grappes devaient geler à la lune descendante,

Tout le vin serait aigre, mais

Si je bois dans cette corne,

Alors je bois le sang

Le sang de la grande Diane - avec son aide,-

Si j’embrasse ma main pour honorer la nouvelle lune,

Pendant que je prie la Reine,

Pour qu’elle protège mes vignes,

De la naissance du germe

Jusqu’aux grappes mûres

Puis jusqu’à la récolte et enfin

Jusqu’à ce que le vin soit fait –pourvu qu’il soit bon !

Et puisse-t-il être si réussi que

J’en obtiendrai de bons profits quand je le vendrai

Que la chance soit sur mes terres à vigne

Et sur toutes mes terres

Où qu’elles soient.

Si toutefois mon vin devait être mauvais

Alors je prendrais ma corne,

Et bravement je soufflerai dedans,

Dans la cave à vin, à minuit, et j’obtiendrai un son

Si fort et si effrayant,

Que toi, puissante Diane, même si tu es très loin

Tu entendras cet appel,

Et, ouvrant grandes les portes et les fenêtres Tu accourras sur le vent bruissant

En toute hâte,

Pour me trouver et me sauver –c’est à dire,

Sauve mon vin,

Ce qui me débarrassera de mes pires soucis ;

Car si je devais le perdre,

Je serais perdu moi même,

Mais avec ton aide, Diane,

Je serai sauvé.


Ceci est une très intéressante incantation et tradition, vraisemblablement très ancienne et munie d’un pouvoir de persuasion très fort. Car, premièrement, cela concerne un sujet qui a été peu souvent abordé – le lien entre Diane en tant que lune avec Bacchus, bien que dans le Dizionario Storico Mitologico de Pozzoli, et d’autres, il était dit clairement qu’en Grèce son adoration était liée à celle de Bacchus, Esculape et Apollon. Le lien est la corne. Sur une médaille de Alexandre Severus, Diane d’Ephèse porte la corne d’abondance. Ceci est la corne ou les cornes de la nouvelle lune, consacrées à Diane. D’après Callimachus Apollon a construit de sa main, pour Diane, un autel fait uniquement de petites cornes.

Le lien entre la corne et le vin est évident. Chez les anciens slaves, il était normal que le prêtre de Svantevit, le Dieu soleil, s’assure que l’idole tenait bien dans sa main une corne pleine de vin, afin de pouvoir prédire de bonnes récoltes pour la nouvelle année. Si la corne était pleine tout allait pour le mieux ; sinon, le prêtre remplissait la corne, en buvait, remettait la corne dans la main de l’idole et prédisait que, vraisemblablement, tout irait bien. [15]

Dans les « légendes de Florence » il y a une histoire de la Via del Corno, dans laquelle le héros, tombé dans un énorme tonneau de vin, est sauvé de la noyade car il souffle dans une corne avec toute son énergie. A ce son, qui porte très loin, même dans des contrées inconnues, tout le monde accourt à son secours, comme victime d’un enchantement. Dans la conjuration Diane, du plus profond des cieux, est représentée comme se précipitant au son du cor, et passant par portes et fenêtres pour sauver la récolte de celui qui souffle. Il y a une certaine similitude entre ces deux textes.

Dans l’histoire de la Via des Corno, le héros est sauvé par le kobold rouge, ou Robin Goodfellow, qui lui donne une corne, et c’est le même esprit qui apparaît dans la conjuration de la pierre ronde, qui est consacrée à Diane. Ceci est dû au fait que l’esprit est nocturne, et est proche de Diane Titania. Le baiser de la main pour la nouvelle lune est une cérémonie d’origine inconnue, et même Job, en son temps, la considérait comme païenne et interdite -ce qui signifie antique et démodée- comme il le dit (XXXI 26,27) « si je vois la lune dans toute sa brillance… et si mon cœur penche vers la tentation, ou que ma bouche a embrassé ma main…. Cela aussi serait un péché, qui mériterait une punition du très Haut, car j’aurais trompé le Dieu qui est au-dessus de nous » D’où on peut conclure que Job n’avait pas compris que Dieu a fait la lune et apparaît dans tout ce qu’il a fait, ou bien qu’il croyait vraiment que la lune était une déité indépendante. Dans tous les cas il est curieux de voir que ce vieux rite interdit est toujours vivace et aussi hérétique que par le passé.

La tradition, telle qu’elle m’a été transmise, omet de toute évidence une partie de la cérémonie, qui peut être compensée par des sources classiques. Si un paysan applique le rite, il ne doit pas le faire comme un certain africain, qui était le serviteur d’un de mes amis. La mission de cet homme de couleur était de verser chaque matin une libation de rhum sur un fétiche, au lieu de quoi il le versait dans son propre gosier. Le paysan devait aussi arroser ses vignes, comme le fermier du Devonshire, lors des cérémonies de Noël, arrose ses pommiers, avec une corne.


CHAPITRE IX - Tana et Endamone, ou Diane et Endymion

« hic ultra Endymionem indormit negligantiae »

« comme le dit la fable, Endymion, qui avait sa place sur l’Olympe, fut banni sur Terre pour 30 ans, car il avait manqué de respect à Junon. Et après qu’on l’eut autorisé à passer ce temps à dormir dans une grotte du Mont Athos, Diane lui rendit visite, attirée par sa beauté, toutes les nuits, jusqu’à ce qu’elle eut de lui 50 filles et un fils. Alors seulement Endymion eut le droit de retourner sur l’Olympe » (Diz, Stor. Mitol.)

La légende qui suit, et les paroles magiques, furent compilées sous le nom ou titre TANA. C’est le nom étrusque pour Diane, qui est toujours utilisé en Toscane romaine. Dans beaucoup d’ouvrages français ou italiens j’ai trouvé des histoires de sorcières qui avaient endormi une jeune fille pour le compte de son amoureux, mais ce sont ici les seules explications que je connaisse de toute la cérémonie.

TANA

Tana était une magnifique déesse et elle aimait un très beau jeune homme du nom de Endamone ; mais son amour fut perturbé par une sorcière, qui était sa rivale, mais pour laquelle Endamone ne ressentait rien. Mais la sorcière était bien décidée à le posséder, et pour cela elle convainquit son serviteur de la laisser entrer nuitamment dans la chambre d’Endamone. Une fois sur place elle prit l’aspect de Tana, qu’il aimait, afin qu’il croie que c’était elle qu’il tenait dans ses bras, et il l’accueillit en lui ouvrant les bras. En faisant cela il se soumettait à son pouvoir, car il lui permettait de procéder à un charme en lui coupant une boucle de ses cheveux.[16]

Alors elle rentra chez elle et prit un morceau d’intestin de mouton, en fit un sac, et elle y plaça ce qu’elle avait prit, noué d’un ruban rouge et d’un ruban noir, et une plume, et du poivre et du sel, et alors elle chanta une chanson.

C’étaient les mots, une très ancienne chanson de l’art sorcier.


Le charme

J’ai tissé ce sac pour Endamon,

C’est ma vengeance pour l’amour

L’amour profond que je ressentais pour lui Et que tu ne m’as pas rendu

Tu l’as sacrifié sur l’autel de Tana,

Mais jamais Tana ne sera tienne !

Chaque nuit dorénavant tu souffriras

Et c’est à moi que tu le devras !

De jour en jour, d’heure en heure

Je te ferai ressentir le pouvoir des sorcières

Avec passion tu seras tourmenté

Et tu ne connaîtras jamais le plaisir ;

Tu coucheras, enveloppé de sommeil

Sachant que ton aimée est tout près

Toujours agonisant, jamais mort,

Sans la force de prononcer un mot,

Mais tu entendras sa voix

Tourmenté par les affres de l’agonie

Il n’y aura pas de rémission pour toi !

Car tu ne peux briser ma magie puissante

Et tu ne te réveilleras jamais de ce sommeil :

Encore et toujours tu y couleras

Comme la cire sur les charbons ardents.

Petit à petit tu mourras,

Mais éternellement vivant, sur un lit de douleur,

Fort sera ton désir, mais faible,

Sans la force de bouger ou de parler,

Avec tout l’amour que j’éprouvais pour toi

Je te fais souffrir à présent,

Car tout mon amour était perdu

Je vais te faire goûter ma haine brûlante,

Que ta douleur soit éternelle

Je suis vengée et en paix.


Mais Tana, qui était beaucoup plus puissante que la sorcière, ne pouvait toutefois pas briser le sort, qui le tenait prisonnier dans le sommeil, mais elle prit toute sa douleur (il la voyait dans ses rêves) et pendant qu’elle le tenait dans ses bras elle chantait ceci :

La chanson de Diane (le contre sort)

Endamone, Endamone, Endamone !

Par l’amour que j’éprouve,

Que j’éprouverai toujours, jusqu’à ma mort,

Je mets trois croix sur ton lit

Je prends trois châtaignes sauvages,[17]

Je les cache dans ton lit Puis j’ouvre grand la fenêtre

Pour que la lumière de la pleine lune puisse entrer

Et éclairer un amour si clair et si lumineux,

Et j’adresse mes prières à elle, là haut,

Pour que notre amour soit un ravissement

Et que son feu emplisse nos cœurs,

Qui, pleins du plus profond amour, ne se sépareront jamais

Et je lui demanderai une autre chose !

Quiconque voudra être aimé

Et qui aura mis son amour entre mes mains

Je serai toujours à ses côtés pour l’aider.

Et ainsi la déesse put faire l’amour avec Endamone comme s’ils avaient été éveillée (en fait ils communiquaient en rêves). Et ainsi en est il toujours aujourd’hui, quiconque voudrait aimer quelqu’un qui dort, peut avoir recours à la merveilleuse Tana, et mener à bien son projet.

Cette légende, bien que ressemblant par bien des points au mythe classique, est en fait mêlée de pratiques sorcières, qui, si on faisait des recherches, apparaîtraient comme aussi anciennes que le reste du texte. Ainsi l’intestin de mouton –qui ici est utilisé à la place de la pochette en laine rouge, qui est employée en Magie- les rubans rouge et noir, la joie et la douleur entremêlées – la plume (de paon) ou penna maligna – le poivre et le sel, qui apparaissent dans beaucoup d’autres sorts, mais toujours pour apporter le mal et causer la douleur[18]

Le très ancien mythe traite de la lumière et de l’ombre, du jour et de la nuit, de la naissance des 51 (à présent 52) semaines de l’année. Ce sont Diane, la nuit, et Apollon, le soleil ou la lumière sous toutes ses formes. Il parle de faire l’amour durant le sommeil, ce qui, quand cela arrive dans la vraie vie, est généralement le fait d’un individu qui, sans être particulièrement modeste, souhaite préserver les apparences. Entre personnes consacrées on tenait le personnage de Diane (pour lequel elle fut amèrement outragée par les pères de l’Eglise) pour une magnifique hypocrite qui poursuivait son amour dans le secret. « et comme la lune couchait avec Endymion ainsi firent Hippolyte et Verbio » (à ce sujet le lecteur peut consulter Tertullian « de falsa religione » lib.ii.cap.17 et Pico de Mirandula « la strega »)

Toutefois nous trouvons ici une idée ou un idéal inhabituel et très significatif, dans l’acceptation d’une « lune claire et froide » prétendument chaste, qui, avec ses rayons de lumière s’introduit dans la nuit la plus profonde et se saisit des mystères occultes de l’amour. Ainsi Byron a–t-il eut l’idée originale que le soleil ne voit jamais la moitié des actes interdits, alors que la lune en est témoin ici, et ceci est mis en valeur dans le poème sorcier italien.

« le soleil se couche et la lune jaune se lève

dans la lune le diable est prêt à nuire,

quiconque la considère comme chaste, lui

lui a trop vite donné ce qualificatif à mon avis :

il n’y a pas un jour

assez long, même pas le 21 juin,

qui voie autant de choses indicibles

que ne le fait la lune en trois petites heures »

(Don Juan)


La lune est clairement la protectrice d’un amour secret et remarquable, et est présentée comme la déité qui est particulièrement indiquée pour ce jeu de l’amour. Celui qui l’invoque dit que les fenêtres sont ouvertes, pour que les rayons de lune puissent atteindre le lit, parce que notre amour est beau et lumineux…. Et je la prie de nous donner un grand ravissement (sfogo). La lumière tremblotante et pleine de mystère de la lune, qui semble couvrir la nature silencieuse d’intelligence et d’émotion, et la réveiller à moitié –transformant les ombres en pensées, et donnant à chaque arbre et chaque pierre une forme humaine, forme qui pourtant, bien que tremblant et respirant, est toujours endormie et en train de rêver – ne pouvait pas échapper aux grecs et ils l’exprimèrent comme Diane embrassant Endymion.

Mais, comme la nuit est le moment consacré aux secrets, et parce que la Diane des mystères était la Reine de la nuit, qui portait la lune montante, et la détentrice de toutes les choses secrètes, y compris les « doux péchés secrets et vices aimés » il se rattache à ce mythe bien plus qu’il n’y paraît au premier coup d’œil. Et dans la même mesure où l’on considère Diane comme la reine de toutes les sorcières émancipées et de la nuit, voire même comme la Venus-Astarte nocturne, il faut considérer l’amour pour le bel endormi comme sensuel, et cependant sacré et allégorique. Et c’est vraiment dans ce sens que les sorcières en Italie, qui se considèrent avec raison comme ses héritières, ont préservé et compris ce mythe.

C’est la reconnaissance d’un amour secret et interdit, avec la force d’attraction qu’exerce sur toute chose la lumière de la lune dans l’obscurité, avec la magie du surnaturel des Elfes et des Sorcières, une romance, combinée en une forme unique, la Magie de la Nuit.

« Un silence dangereux règne en cette heure,

une paix, dans laquelle l’âme toute entière

peut s’ouvrir, sans le pouvoir,

de réobtenir totalement son self contrôle !

La lumière argentée, nimbant arbre et tour,

Couvre le tout de douce beauté,

Et pénètre également le cœur, dans lequel elle laisse

Une langueur d’amour qui n’aura jamais de paix »

Voici ce qu’il faut comprendre dans le mythe de Diane et Endemion. La passion, le secret, et l’interdit deviennent divins ou esthétiques (ce qui, pour les grecs était une seule et même chose). C’était la magie des eaux volées, qui étaient suaves et furent intensifiées par la poésie. Et il paraît remarquable que cela fut préservé de cette manière là par les sorcières italiennes.


CHAPITRE X - Madonna Diane

« la Madone est essentiellement la déesse de la Lune » (Naples in the nineties par E.N. ROLFE)

Il y a bien longtemps, il y avait, à Cettardo Alto, une jeune fille d’une grande beauté, et elle était promise à un jeune homme de belle allure lui aussi ; mais, bien qu’ils fussent bien nés tous les deux, les aléas de la guerre les avaient rendus très pauvres. Et le seul défaut de la jeune fille était sa grande fierté, elle ne voulait pas se marier autrement qu’en grande pompe, dans le luxe et les festivités, dans une belle robe, et accompagnée de nombreuses demoiselles d’honneur de haut rang.

Et ce désir obsédait tellement Rorasa –c’était son nom- qu’elle en avait la tête toute retournée, et les jeunes filles de son entourage, sans parler des nombreux prétendants qu’elle avait éconduits, se moquaient d’elle, lui demandant quand son grand mariage aurait lieu, accompagnant ces paroles de dédain et de railleries, tant et si bien que dans un moment de folie elle se rendit au sommet d’une grande tour, et se jeta dans le vide ; Et pour comble de malheur, au pied de cette tour se trouvait un profond ravin dans lequel elle tomba. Toutefois il ne lui arriva pas de mal, car, tandis qu’elle tombait, une magnifique femme apparut, qui ne venait pas de cette terre, qui la prit par la main et l’emmena à travers les airs dans un endroit où elle serait en sécurité.

Tous les gens qui avaient vu cela ou qui en avaient entendu parler crièrent « voyez, un miracle » et ils se rassemblèrent et organisèrent une grande fête, et ils auraient voulu convaincre Rorasa qu’elle avait été sauvée par la Vierge. Mais la femme qui l’avait sauvée vint la voir en secret et lui dit « si tu as un quelconque désir, suit l’évangile de Diane, qui est encore appelé l’évangile des sorcières, qui en appellent à la Lune »

« si tu en appelles à la Lune, alors tu obtiendras tout ce que tu veux »

Alors la jeune fille sortit nuitamment dans les prés, et, s’agenouillant sur une pierre dans une vieille ruine, elle en appela à la Lune et invoqua Diane ainsi :

« Diane, très belle Diane,

toi qui m’as sauvée d’une mort affreuse

alors que je tombais dans ce sombre ravin !

je t’en prie accorde moi encore une faveur,

offre moi un mariage somptueux, avec beaucoup,

beaucoup de demoiselles d’honneur, belles et grandioses,

et si tu m’accordes cette faveur, je m’adonnerai sincèrement à la sorcellerie ! »

Quand Rorasa s’éveilla le matin, elle était dans une autre maison, où tout était

magnifique, et après qu’elle se fut levée une magnifique jeune fille l’emmena dans

une autre pièce, où on la revêtit d’une sublime robe de mariée, faite de soie et de diamants, qui était SA robe de mariée. Alors apparurent 10 jeunes femmes, toutes splendides, et, avec elles et d’autres personnes distinguées, elle se rendit à l’église en carrosse. Et toutes les rues étaient pleines de gens qui jetaient des fleurs. Elle rejoignit son promis et fut mariée selon les désirs de son cœur, d’une manière qui dépassait de loin ses espérances. Alors, après la cérémonie, il y eut une fête où toute la noblesse de Cettardo était présente, et dans toute la ville, riches et pauvres, purent festoyer à volonté.

Quand le mariage fut fini, chaque demoiselle d’honneur fit un présent à la mariée – l’une donna des diamants, une autre un parchemin (écrit) en or, après quoi elles demandèrent l’autorisation de se rendre toutes ensemble à la sacristie. Et elles restèrent là quelques heures sans être dérangées, jusqu’à ce que le prêtre envoie son « chierico » pour leur demander si elles désiraient autre chose. Mais quel ne fut l’étonnement du jeune homme lorsqu’il ne trouva pas les 10 demoiselles d’honneur, mais 10 statues en bois ou en terracotta, avec celle de Diane, debout sur une Lune, et elles étaient toutes magnifiquement sculptées et richement décorées et avaient certainement une grande valeur.

C’est pourquoi le prêtre posa les statues dans l’église, qui est la plus ancienne de Cettardo, et aujourd’hui, dans beaucoup d’églises vous pouvez voir la Vierge sur une Lune, mais il s’agit de Diane, la Dea delle Luna. Le nom de Rorasa semble signifier « rosée » en vérité la déesse de la rosée. Sa chute et le fait qu’elle ait été relevée par Diane, suggère la rosée qui tombe à la nuit, et s’élève sous forme de vapeur sous l’influence de la Lune. Il est possible qu’il s’agisse là d’un très vieux conte latin. Le satin blanc et les diamants font aussi penser à la rosée.


CHAPITRE XI - La maison du vent

« prête l’oreille au souffle et au sifflement du vent,

quand ils bruissent dans un doux bourdonnement,

car la puissance à beaucoup de voix différentes,

et quand la tempête se sera levée elle hurlera avec joie

et se répercutera quand elle atteindra les flancs des montagnes

puis s’écrasera dans la forêt. Entends son cri !

Certainement qu’un Dieu a lâché ses fauves,

Et rit quand il les entend rugir au loin »

C.G. LELAND


L’histoire qui suit n’appartient pas à l’Evangile des Sorcières, mais je l’ajoute car elle confirme le fait que la croyance en Diane a co existé longtemps avec le christianisme. Son titre complet, tel qu’il apparaît dans le manuscrit original, que l’on doit à Maddalenna, qui le tenait d’un homme natif de Volterra, est « La pellegrina delta Casa al Vento » (la femme pèlerin dans la maison du vent) Il faut ajouter, que, comme cela est dit dans ce conte, la maison en question existe toujours.

Il y a une maison de paysan au pied de la colline qui monte à Voletrra, et on l’appelle la Maison du Vent. Près de là il y avait autrefois un petit palais, dans lequel vivait un couple marié, qui n’avait qu’un seul enfant, une fille, qu’ils adoraient. A tel point que si l’enfant avait un simple petit mal de tête, ils frôlaient l’attaque cardiaque.

L’enfant grandit et le souhait de la mère, qui était très croyante, était que sa fille devienne nonne. Mais la jeune fille ne le souhaitait pas et disait qu’elle voulait se marier comme les autres. Et un jour qu’elle était à sa fenêtre, elle vit et entendit des oiseaux qui chantaient dans les vignes, et dans les arbres, et elle dit à sa mère qu’elle espérait un jour avoir une famille de petits oiseaux à elle, qui chanteraient autour d’elle dans son nid d’amour. Sa mère en fut tellement fâchée qu’elle la gifla. Et la jeune fille pleura, mais répondit que de toute manière, même battue ou maltraitée, elle trouverait le moyen de s’échapper et de se marier car il était hors de question qu’elle devint une nonne contre sa volonté.

En entendant cela la mère fut effrayée, car elle connaissait bien sa fille, et craignit qu’elle n’ait déjà un amoureux et qu’elle ne risquât de causer un scandale ; et à force d’y penser, elle se souvint d’une vieille femme de bonne famille, mais qui était devenue pauvre, et qui était connue pour son intelligence, sa culture et son pouvoir de persuasion, et elle se dit « voici la personne qui pourrait convaincre ma fille de devenir pieuse, et qui lui ferait découvrir la foi et la ferait devenir nonne »

Ainsi alla-t-elle chez cette femme, qui fut embauchée comme gouvernante au service de la jeune fille, qui, au lieu de le prendre mal, devint très dévouée à cette femme. Toutefois, dans la vie les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait, et on ne peut jamais savoir si, sous un rocher dans une rivière, on trouvera un poisson ou un crabe. Il se trouvait que la gouvernante n’était pas du tout une bonne catholique, et ne poussait pas du tout sa pupille à épouser la vie d’une nonne, même si celle ci l’avait souhaité.

Il arriva que la jeune fille, qui avait pour habitude de rester éveillée les nuits où la lune brillait pour entendre chanter les rossignols, crut entendre sa gouvernante, dans la chambre d’à côté, se lever et aller sur son balcon. La nuit suivante il se passa la même chose, et, se levant discrètement, la jeune fille vit la femme en train de prier, ou en tout cas à genoux dans la lumière de la lune, ce qui lui sembla un drôle de comportement, d’autant plus que la femme agenouillée prononçait des mots que la jeune fille ne pouvait comprendre, mais qui ne faisaient apparemment partie d’aucun service clérical.

Très excitée par cette découverte, elle en parla timidement avec sa gouvernante. Alors celle ci, après une courte réflexion, et après avoir fait jurer le secret à la jeune fille, car, le révéler serait dangereux, lui dit ce qui suit :

« Comme toi, je fut instruite dans ma jeunesse par des prêtres pour adorer un Dieu invisible. Mais une vieille femme en qui j’avais toute confiance me dit un jour « pourquoi adorer un Dieu que tu ne peux voir, alors que la Lune est visible dans toute sa splendeur ? Adore la, invoque Diane, la déesse de la Lune, et elle entendra tes prières » C’est cela que tu dois faire, obéir au Vangelo, l’évangile (des sorcières et ) de Diane, qui est la reine des fées et de la Lune » Alors la jeune fille, convaincue, fut convertie au culte de Diane et de la Lune, et, ayant prié de toute son âme pour avoir un amoureux, (après avoir appris la conjuration à la Déesse) (voir chapitre « un charme pour trouver l’amour ») fut bientôt récompensée par les attentions d’un courageux et riche cavalier, qui se révéla être un prétendant idéal. Mais la mère, qui était plus encline à distiller sa vindicte et à être cruelle qu’à se soucier du bonheur de sa fille, était furieuse de cette situation, et quand le jeune homme vint la trouver, elle lui déclara qu’elle souhaitait qu’il disparaisse car sa fille serait nonne, et que nonne elle serait, dût elle en mourir.

La jeune fille fut enfermée dans une cellule dans une tour, sans même la compagnie de sa gouvernante, obligée à dormir sur le sol de pierres, et elle serait morte de faim si on avait laissé faire sa mère. Alors, dans son désespoir elle pria Diane de la libérer, et, vois, elle trouva la porte ouverte et put s’enfuir. Alors, ayant obtenu une robe de pèlerin, elle voyagea très loin, inculquant et prêchant la vieille religion, la religion de Diane, la Reine des fées et de la Lune, la déesse des pauvres et des opprimés.

Et la réputation de son savoir et de sa beauté la précédait, et les gens la vénéraient, l’appelant la Bella Pellegrina. Finalement sa mère en entendit parler et entra dans une grande rage, et réussit à la faire arrêter à nouveau et la faire jeter en prison. Et alors, toute à sa colère, la mère lui demanda une fois encore si elle consentait à devenir nonne ; mais la jeune fille lui répondit que c’était impossible, car elle avait abandonné l’église catholique et était devenue une adoratrice de Diane et de la Lune.

Et il arriva finalement que la mère, se rendant compte qu’elle avait définitivement perdu sa fille, la confia aux prêtres pour être torturée et mise à mort, ce qu’ils faisaient à quiconque n’était pas adepte de leur religion ou qui s’en était détourné. Mais le peuple n’était pas content de cette décision, car tous l’aimaient pour sa beauté et sa bonté, et peu n’avaient pas profité de sa charité.

Avec l’aide de son amoureux elle obtint, comme une ultime grâce, que la nuit précédant l’application de la sentence elle puisse, avec un garde, se rendre dans le jardin du palais et prier.

Ce qu’elle fit, et, debout près de la porte de la maison, qui est toujours là aujourd’hui, elle pria, dans la lumière de la Pleine Lune, demandant à Diane de la libérer de cette cruelle persécution à laquelle elle devait être soumise, et qui était l’œuvre de ses propres parents.

Et ses parents, et les prêtres, et tous ceux qui devaient assister à sa mort, étaient dans le palais la surveillant pour qu’elle ne s’échappe pas.

Lorsque, vois ! en réponse à ses prières, une terrible tempête se leva, un vent tel qu’on n’en avait jamais connu jusqu’alors, qui arracha et balaya le palais et tous ceux qui s’y trouvaient, il ne resta pas une seule pierre debout, pas une âme ne survécut de tous ceux qui étaient présents. Les Dieux avaient répondu à sa prière.

La jeune femme s’enfuit avec son amoureux, l’épousa, et depuis lors la maison de paysans où elle s’était tenue debout et toujours appelée la Maison du Vent.

Ceci est la transcription exacte de l’histoire elle que je l’ai reçue, mais j’admets que j’ai compilé le texte original, qui faisait 20 pages. Il n’y a pas les descriptions détaillées des paysages, du ciel, des arbres, des nuages. Toutefois la narration elle-même est étrangement originale et puissante, car elle est une relique du paganisme pur et classique, et une telle survivance de la foi dans l’ancienne mythologie ne peut être égalée dans les transcriptions hellénistes des esthètes. Qu’une véritable croyance dans les divinités classiques ait pu survivre jusqu’à nos jours dans le domaine de la Papauté, est bien plus étonnant que le serait l’annonce de la découverte d’un mammouth vivant sur cette terre, car elle est le fait d’un phénomène humain. Je prédis qu’un jour viendra, dans pas si longtemps, où les savants seront surpris de constater à quel point les traditions antiques ont survécu dans le Nord de l’Italie, et l’indifférences qu’elles ont suscité, même chez les érudits. Il n’y a eu qu’un homme, et qui plus est, un étranger, pour collecter et préserver ces traditions.

Il est plus que probable qu’il y ait eu autant d’histoire de martyrs païens, qui furent obligés de renier leurs Dieux tels que Diane, Vénus, les Grâces ou d’autres, qui étaient adorées pour leur beauté, qu’il y en eut de chrétiens livrés aux lions. Car les païens aimaient leurs Dieux avec une sympathie humaine directe, sans mystification ou crainte, comme s’ils étaient des êtres de chair et de sang ; et beaucoup croyaient réellement en cela, c’était par exemple le cas quand une demoiselle qui avait fait un faux pas, en accusait un Dieu, un Faune, ou un Satyre, ce qui est vraiment touchant. Il y aurait beaucoup à dire pour ou contre les adorateurs des poupées, comme je l’ai entendu dire par une petite fille.


Sources

<references>

  1. Legare l’utilisation de l’art de la sorcellerie pour lier et paralyser les facultés humaines
  2. ici il est fait de toute évidence une corrélation entre le corps de la luciole, qui ressemble fort à un grain de blé et celui ci
  3. les six lignes suivantes sont souvent dites sur un rythme de comptine pour les enfants
  4. sans doute une confusion avec la Lune.
  5. on comprend ici que Cain doit se réchauffer en faisant ces gestes, ce qui semble une preuve tangible du fait qu’il faudrait lire « lune » au lieu de « soleil ». Une autre légende dit que Cain souffrait du froid de la Lune.
  6. cette formule doit être dite lentement, pour que les répétitions ressortent bien
  7. Holy stone (pierre sacrée) en fait serait la « pierre avec un trou » (hole stone) Sur les navires une telle pierre est considérée et appelée « pierre sacrée » (holy stone) ici nous lui rendons son nom
  8. ceci est une phrase assez embrouillée mais je pense lui avoir donné le sens voulu par l’auteur
  9. cette phrase n’est pas dans le manuscrit original, mais elle est nécessaire pour comprendre la suite
  10. ceci remonte à très loin, au temps des romains, on considérait ces verres comme étant chargés de magie et on les utilisait dans les cérémonies occultes.
  11. Cela signifie que Diane est appelée à envoyer les démons munis de tous les feux de l’enfer, pour intensifier encore la chaleur du soleil et ainsi amener le vin à ébullition. Comme l’orange est le fruit du soleil, on considère parallèlement que le citron avec sa couleur jaune clair est le fruit de la lune, et donc de Diane. Toutefois le citron, qui est choisi pour le charme est généralement un citron vert, car il sèchera et noircira. Il est bien connu que les peaux d’orange ou de citron, quand on les presse et les mélange avec de la glue, deviennent une substance très dure, qui se laisse travailler et peut être utilisée de différentes manières. J’ai consacré à cela un chapitre d’un livre non encore publié, qui est intitulé « cent arts mineurs » L’idée m’est venue quand une sorcière m’a offert un citron durci comme charme de protection.
  12. Le début de cette incantation est une introduction en prose qui explique la nature de la cérémonie.
  13. ceci fait référence à une petite cérémonie que j’ai vu faire souvent, et qui a aussi souvent été faite pour moi, comme une marque de politesse , ainsi qu’il est souvent fait entre sorcières et magiciens. Cela se passe ainsi : on fait divers signes et croix au-dessus d’une goutte d’huile sur la tête de celui que l’on veut bénir, le tout accompagné d’une courte incantation. Cette cérémonie m’a été chaudement recommandée et prescrite comme étant un moyen de rester riche et en bonne santé.
  14. Le texte qui précède a été obtenu, après quelques temps, en réponse à une requête pour savoir quelle conjuration devait être dite pour être sûr qu’on puisse trouver à la vente certains livres rares, ou d’autres choses que l’on désirerait, à un prix peu élevé. De ce fait l’invocation est écrite pour être appliquée à des quêtes littéraires ; mais ceux qui voudraient l’appliquer pour acheter autre chose, doivent modifier la requête, garder l’introduction dans laquelle se trouvent les vertus magiques. Mais je ne peux m’empêcher de penser que c’est surtout applicable, avec succès, aux recherches concernant les antiquités, la culture, l’art, et que ça devrait être imprimé dans la mémoire de tous les chineurs et les bibliographes il ne faut pas perdre de vue que cette prière, loin d’être exaucée peut avoir tout l’effet inverse si celui qui l’utilise n’y croit pas sincèrement, et il ne suffira pas de simplement se répéter intérieure « je crois ». Car le fait de croire réellement en quelque chose demande une longue et sérieuse discipline mentale, et c’est sans doute le sujet sur lequel il a en a été dit le plus, et qui demeure le moins compris. Et je parle ici tout à fait sérieusement, car l’homme qui est capable d’amener sa croyance à un tel niveau et qui donc augmente son pouvoir, cet homme pourra réellement réaliser des choses qui, pour le reste du monde, sembleront miraculeuses. Un jour viendra où ce principe ne sera pas seulement la base de toute éducation, mais aussi celle de toute culture morale ou sociale. J’ai, je l’espère, expliqué tout cela dans un ouvrage intitulé : « Avez vous une forte volonté ? ou comment la développer, ou développer toute autre faculté de l’esprit, et les rendre habituelles » paru à Londres chez George Redway. Le lecteur, qui a une foi profonde, peut, comme l’ont déclaré les sorcières, appliquer ce charme tous les jours avant de partir pour se procurer quelque article que ce soit, mais aussi pour retrouver des objets perdus, ou, pour trouver l’objet rare. S’il a un penchant pour la beauté des femmes il rencontrera bonnes fortunes ; s’il est un marchand il fera de bonnes affaires. Le botaniste qui dirait le charme avant d’aller aux champs découvrira sans doute de nouvelles plantes, et l’astronome est pratiquement certain de découvrir une nouvelle planète, ou au moins un astéroïde. Le charme peut être dit avant d’aller aux courses, de visiter des amis, d’aller se détendre à une fête, de vendre ou d’acheter, de faire un discours, et particulièrement avant d’aller à la chasse ou de faire une sortie nocturne, puisque Diane est la déesse de la chasse et de la nuit. Mais gare à celui qui prendra cela sur le ton de la plaisanterie !
  15. Le lecteur ne pourra pas manquer de remarquer que cette cérémonie ressemble à l’incantation italienne, avec cette seule différence que dans un cas on invoque le soleil et dans l’autre la lune, afin de s’assurer de bonnes récoltes. Kreussler : »Sorbenwendische Altertumer » Pt. I. p272.56
  16. Selon toutes les traditions de magie noire de la terre –particulièrement dans le vaudou- un individu peut être maltraité ou tué par un magicien qui pourrait obtenir une partie de sa personne, même toute petite, et surtout une mèche de cheveux. Ceci est très bien décrit dans Thiodolf l’Islandais, une romance de La Motte Fouqué. L’échange de mèches de cheveux par les amoureux peut être apparenté à de la magie.
  17. Marrons d’Inde. Une puissante magie contre le mal, également efficace contre les rhumatismes etc… Les trois châtaignes doivent venir d’une seule bogue.
  18. Cela n’a jamais été prouvé, mais c’est une réalité : Keats, dans son poème sur Endymion, semble ignorer tout l’esprit et la signification de l’ancien mythe, alors que dans cette chanson sorcière ils sont si minutieusement développés. Le principe de base est qu’un magnifique jeune homme est embrassé durant son sommeil par une Diane prétendument chaste.