La Messe Gnostique
La Messe Gnostique
Aleister Crowley à partir d’Antiques Documents Assyriens et Grecs
Traduction Tof et Boadicée
I: De l’Equipement du Temple
A l'Est, c'est-à-dire en direction de Boleskine, qui est situé sur la rive Sud-Est du Loch Ness en Ecosse, à 3,2 km à l'est de Foyers, il y a un Tabernacle ou un Grand Autel. Il mesure 2M10 de long, 90 cm de large et 1M10 de haut. Il doit être recouvert d'une nappe d'Autel rouge, sur laquelle peuvent être brodées des fleurs de lys dorées ou un Soleil Flamboyant ou tout autre emblème approprié.
De chaque côté de l’Autel il doit y avoir un pilier ou un obélisque, se répondant l’un l’autre, un noir et un blanc.
En dessous il y aura un dais à trois marches, recouvert d’un damier blanc et noir.
Au-dessus il y aura le Maitre Autel à la surface duquel il y aura une reproduction de la Stèle de la Révélation, avec quatre chandelles de chaque côté. Plus bas il y aura un emplacement pour Le Livre de la Loi, avec six chandelles de chaque côté. Plus bas encore il y aura le Saint Graal, avec des roses de chaque côté.
Devant la Coupe un emplacement sera réservé à la Patène. De chaque côté, après les roses il y a deux grandes chandelles.
Tout cela est entouré d'un grand Voile.
Formant le sommet d'un triangle équilatéral dont la base est une ligne tracée entre les deux piliers, il y aura un petit autel noir, formé de cubes l’un sur l’autre.
Cet autel sera placé lui-même exactement au milieu de la base d’un second triangle de mêmes dimensions et forme, au sommet duquel seront placés de petits fonts baptismaux circulaires.
A nouveau, au sommet d'un troisième triangle il y aura un sépulcre dressé.
II: Des Officiants de la Messe
Le Prêtre. Il porte la Lance Sacrée et est vêtu dans un premier temps d'un vêtement totalement blanc.
La Prêtresse. Elle devrait être véritablement Virgo Intacta ou être spécialement consacrée au service du Grand Ordre. Elle est vêtue de blanc, de bleu et d’or. Elle porte une Epée à la ceinture (rouge), et la Patène et les Hosties, ou Galettes de Lumière.
Le Diacre. Il est vêtu de blanc et de jaune. Il porte Le Livre de la Loi.
Deux Enfants. Ils sont vêtus de blanc et de noir. L'un porte une Patène d’eau et un pot à sel, l'autre un encensoir et un coffret de parfums.
III : De la Cérémonie de l'Introït
Le Diacre, à la porte du Temple, fait entrer les fidèles et prend sa place entre le petit autel et les fonts baptismaux. (Il doit y avoir un portier pour surveiller les personnes qui entrent).
Le Diacre s'avance et s'incline devant le tabernacle ouvert où le Graal est exalté. Il baise par trois fois Le Livre de la Loi, l’ouvre et le dépose sur le tabernacle. Il se tourne vers l'Ouest.
Le Diacre : Fais ce que tu veux sera toute la Loi. Je proclame la Loi de Lumière, de Vie, d’Amour et de Liberté au nom d'ΙΑO.
L'Assemblée : L'amour est la loi, l'amour avec intention.
Le Diacre regagne sa place entre l'Autel des encens et les fonts baptismaux, il se tourne vers l’Est, fait le pas et le signe d'un Homme et un Frère. Tous l'imitent.
Le Diacre et L'Assemblée : Je crois en un Seigneur secret et ineffable et en une Etoile dans la Compagnie des Étoiles à partir du feu de laquelle nous avons tous été créés et vers qui nous retournerons tous et en un Père de la Vie, Mystère du Mystère, en Son Nom Chaos, le seul et unique vice-régent du Soleil sur la Terre et dans l’Air, qui nourrit tout ce qui respire.
Et je crois en une Terre, notre Mère à tous et en un Ventre dont sont issus tous les hommes et où ils reposeront tous, Mystère du Mystère, en Son Nom Babalon.
Et je crois au Serpent et au Lion, Mystère du Mystère, en Son Nom Baphomet.
Et je crois en une Eglise de Lumière, de Vie d’Amour et de Liberté, Gnostique et Catholique, le Mot de sa Loi est Thelema.
Et je crois en une communion des Saints.
Et, aussi longtemps que nourriture et boisson seront transmutées en nous chaque jour en une substance spirituelle, je crois au Miracle de la Messe.
Et je confesse un Baptême de Sagesse par lequel nous accomplissons le Miracle de l’Incarnation.
Et je confesse ma vie une, individuelle et éternelle qui fut et qui est et qui sera. AUMGN. AUMGN. AUMGN.
On joue ensuite de la musique. L’enfant entre avec la Cruche et le sel. La Vierge entre avec l’Epée et la Patène. L’enfant entre avec l'encensoir et le parfum. Ils font face au Diacre et se placent en en ligne dans l’espace situé entre les deux autels.
La Vierge : Salut à la Terre et au Cieux !
Tous font le Signe de Salut d’un Magicien, le Diacre les guide.
La Prêtresse, l’enfant négatif à sa gauche, l’enfant positif à sa droite, monte les marches du Grand Autel. Ils l’attendent en bas. Elle place la Patène devant le Graal. Elle l’adore et redescend, et les enfants derrière elle, le positif près d'elle, elle se déplace de façon serpentine en faisant 3 fois le tour du Temple. (Dans le sens du soleil autour de l’Autel, dans l’autre sens autour des fonts baptismaux, dans le sens du soleil autour de l'Autel et des fonts baptismaux, dans l’autre sens autour de l’Autel et du Sépulcre à l’Ouest). Elle dégaine son Epée et s’en sert pour faire tomber le Voile.
La Prêtresse : Par le pouvoir du Fer, je te dis : Debout. Au nom de notre Seigneur le Soleil, et de notre Seigneur… pour que tu puisses administrer les vertus aux Frères.
Elle rengaine l’Épée.
Le Prêtre, sortant du Sépulcre, il tient la Lance dressée des deux mains, la droite sur la gauche, contre sa poitrine, il fait les trois premiers pas habituels. Il donne ensuite la Lance à la Prêtresse et donne les trois signes pénaux. Il s'agenouille ensuite et adore la Lance des deux mains.
Musique pénitentielle.
Le Prêtre. Je suis un homme parmi les hommes.
Il re-saisit la Lance et l’abaisse puis se lève.
Le Prêtre : Comment serais-je digne d’administrer les vertus aux Frères ?
La Prêtresse prend l’eau et le sel que détenait l'enfant et les mélange dans les fonts baptismaux.
La Prêtresse : Que le sel de la Terre ordonne à l'Eau de véhiculer la vertu de la Grande Mer. (Elle fait une génuflexion), Mère, sois adorée.
Elle retourne à l'Ouest et pose sa main ouverte sur le Prêtre, à trois reprises, sur son front, sa poitrine, et son corps.
Que le Prêtre soit pur de corps et d'âme!
La Prêtresse prend l'encensoir que lui tend l'enfant et le place sur le petit autel. Elle y met de l'encens.
Que le Feu et l'Air fassent que le monde soit doux! (Elle fait une génuflexion)
Père, sois adoré!
Elle retourne à l'Ouest et trace trois croix avec l'encensoir devant le Prêtre, comme précédemment.
Que le Prêtre soit fervent de corps et d'âme!
(Les enfants reprennent leurs armes puisqu’elles sont maintenant inutiles).
Le Diacre prend ensuite le Vêtement consacré sur le Maître-autel et le tend à la Prêtresse. Elle habille le Prêtre de son Vêtement écarlate et or.
Que la flamme du Soleil soit ton élément, O toi Prêtre du Soleil!
Le Diacre apporte la couronne qui était posée sur le Grand Autel. (La couronne est en or, en platine, ou en électrum magicum ; mais d’aucun autre métal sauf en petite proportions pour la solidité de l'alliage. Elle peut, si on le souhaite, être décorée de divers joyaux. Mais le serpent Uraeus doit s’enrouler autour d'elle et sa toque doit s'accorder avec l'écarlate du Vêtement. La toque de la couronne sera en velours).
Que le Serpent soit ta couronne, O toi Prêtre du Seigneur!
La Prêtresse s'agenouille et prend la Lance dans ses mains ouvertes et caresse, d'un geste très doux, onze fois sa hampe.
Que le Seigneur soit parmi nous!
Tous font le Signe de Salut.
L'Assemblée : Ainsi soit-il.
IV De la Cérémonie de l'Ouverture du Voile
Le Prêtre : Toi que nous adorons, nous t'invoquons aussi. Par le pouvoir de la Lance dressée!
Il dresse la Lance vers le ciel. Tous répètent le Signe du Salut.
Un moment de musique triomphale.
Le Prêtre prend la main droite de Prêtresse dans sa main gauche, il garde la Lance dressée vers le ciel.
Moi, Prêtre et Roi, je te prends, Vierge pure et sans tache, je t’élève, je te mène à l’Est au sommet de la Terre.
Il fait s’assoir la Prêtresse sur l'Autel. Le Diacre et les enfants se placent en rang derrière le Prêtre. La Prêtresse prend Le Livre de la Loi, regagne son siège et de ses deux mains elle tient le Livre ouvert sur sa poitrine, formant avec ses pouces et index un triangle dirigé vers le bas.
Le Prêtre donne la Lance au Diacre pour qu’il la porte et prend la Cruche que lui tend l'enfant, il trace cinq croix avec l'eau de la Cruche sur la Prêtresse (front, épaules et cuisses). Le pouce du Prêtre est toujours entre son index et son majeur lorsqu'il ne tient pas la Lance. Le Prêtre prend l'encensoir que lui tend l'enfant et trace cinq croix comme avant.
Les enfants replacent leurs outils sur leurs autels respectifs. Le Prêtre baise trois fois le Livre de la Loi. Il s'agenouille en adoration, les mains jointes, coude contre coude, les pouces comme décrit plus haut pendant un certain temps. Il se lève et ôte entièrement le voile au dessus l'Autel. Tous se lèvent et attendent les ordres. Le Prêtre prend la Lance que lui tend le Diacre et la tient comme avant, comme Osiris ou Ptah. Il circumambule trois fois dans le Temple, suivi du Diacre et des enfants comme précédemment. (Ceux-ci, lorsqu'ils ne se servent pas de leurs mains, ont leurs bras croisés sur la poitrine). Lors de la dernière circumambulation, ils ne le suivent pas et se rendent dans l'espace entre les fonts baptismaux et le petit autel, où ils s'agenouillent en adoration, mains jointes paume contre paume et levées au-dessus de leur tête.
Tous imitent ce geste. Le Prêtre retourne à l’Est et monte la première marche de l’Autel.
Le Prêtre: O cercle d'Etoiles dont notre Père n'est que le plus jeune frère, merveille dépassant toute imagination, âme des espaces infinis, devant qui le Temps est Honteux, l'esprit brouillé et la compréhension voilée, nous ne pouvons T'atteindre que si Ton image est Amour. C'est pourquoi nous T'invoquons, par la graine, la racine, la tige, le bourgeon, la feuille, la fleur et le fruit.
Puis le Prêtre répond et dit à la Reine de l'Espace, embrassant ses charmants sourcils, et la rosée de sa lumière couvrant tout son corps d'un doux parfum de sueur : O Nuit, toi qui est toujours dans les Cieux, qu'il en soit toujours ainsi, que les hommes ne parlent pas de Toi comme d'Une mais comme d'Aucune, et qu'ils ne parlent pas du tout de Toi puisque tu es Eternelle.
Durant ce discours la Prêtresse devra avoir totalement retiré son vêtement.
La Prêtresse: Mais m'aimer est mieux que toute chose; si sous les étoiles nocturnes dans le désert, tu brûles maintenant mon encens devant moi, en m'invoquant le cœur pur, et la flamme du serpent en toi, tu pourras te reposer un peu sur mon sein. Pour un baiser tu seras prêt à tout abandonner ; mais celui qui donnera ne serait-ce qu'un grain de poussière perdra tout dans l'instant. Vous rassemblerez des biens et de nombreuses femmes et épices ; vous porterez de riches joyaux ; vous surpasserez en splendeur et fierté les nations de la terre ; mais toujours pour l'amour de moi et ainsi vous atteindrez ma joie. Je vous charge fermement de venir à moi vêtu d'un seul vêtement et couvert d'une riche coiffe. Je vous aime! Je vous désire ! Pâle ou pourpre, voilée ou voluptueuse, moi qui suis tout plaisir et pourpre, et ivresse du sens le plus intime, je vous désire. Enfilez les ailes et éveillez la splendeur enroulée en vous : venez à moi! A moi! A moi! Chantez en moi le chant extatique d'amour! Brûlez pour moi des parfums! Portez pour moi des joyaux! Buvez pour moi car je vous aime! Je vous aime! Je suis la fille du Crépuscule aux paupières bleutées, je suis la brillance nue du voluptueux ciel nocturne. A moi! A moi!
Le Prêtre monte la seconde marche.
Le Prêtre: O secret des secrets caché dans l'être de tout ce qui vit, ce n'est point Toi que nous adorons, car celui qui adore c'est aussi Toi. Tu es Ca, et Ce que je suis.
Je suis la flamme qui brûle dans le cœur de chaque homme et dans le cœur de chaque étoile. Je suis la Vie et celui qui donne la Vie, pourtant celui qui me connait, connait aussi la mort. Je suis seul, il n'y a pas de Dieu là où je suis.
Le Diacre et toute l'assemblée se lèvent et font le Signe de Salut.
Le Diacre: Mais vous, O mes frères et sœurs, levez-vous, réveillez-vous
Que les rituels soient célébrés comme il se doit avec joie et beauté.
Ce sont des rituels des éléments et des fêtes des temps.
Une fête pour la première nuit du Prophète et son Epouse.
Une fête pour les trois jours de l'écriture du Livre de la Loi.
Une fête pour Tahuti et l'enfant du Prophète secret, O Prophète.
Une fête pour le Rituel Suprême et une fête pour l'Equinoxe des Dieux.
Une fête pour le feu et une fête pour l'eau, une fête pour la vie et une fête plus grande encore pour la mort.
Une fête chaque jour dans vos cœurs dans la joie de mon ravissement.
Une fête chaque nuit en Nu, et le plaisir du délice extrême.
Le Prêtre monte la troisième marche.
Le Prêtre : Toi qui es Un, notre Seigneur dans l'Univers le Soleil, notre Seigneur en nous-mêmes dont le nom est Mystère des Mystères, être suprême dont la radiance illumine les mondes, tu es aussi le souffle qui fait trembler devant Toi chaque Dieu et même la Mort - Par le Signe de la Lumière apparais dans Ta gloire sur le trône du Soleil.
Ouvre la voie de création et d'intelligence entre nous et nos esprits. Eclaire notre compréhension. Encourage nos cœurs. Que ta lumière se cristallise dans notre sang, nous comblant de Résurrection.
A ka dua
Tuf ur biu
Bi a'a chefu
Dudu nur af an nuteru!
La Prêtresse: Il n'est loi plus forte que Fais ce que tu voudras.
Le Prêtre ouvre le voile de sa Lance. Durant les discours précédents la Prêtresse a remis son vêtement.
Le Prêtre : IO IO IO IAO SABAO
KURIE ABRASAX KURIE MEITHRAS KURIE PHALLE.
IO PAN, IO PAN PAN IO ISXURON, IO ATHANATON IO ABROTON IO IAO. XAIRE PHALLE KAIRE PANPHAGE KAIRE PANGENETOR.
HAGIOS, HAGIOS, HAGIOS IAO.
La Prêtresse est assise avec la Patène dans la main droite et la Coupe dans la gauche. Le Prêtre lui présente la Lance qu'elle embrasse onze fois. Puis elle la sert contre son cœur alors que le Prêtre tombe à ses genoux et les baise,
les bras tendus autour de ses cuisses. Il reste ainsi en adoration alors que le Diacre chante les Collectes. Tous attendent les ordres, en position du Dieu Garde, pieds en équerre, les mains pendantes, pouces accroché l'un à l'autre.
Il s'agit de la posture normale des fidèles lorsqu'ils sont debout sauf si d'autres directives sont données.