Dans la région des bleak Moors
Dans la région des bleak Moors
Enquête sur la sorcellerie en Grande Bretagne aujourd’hui.
Alan Whittaker, News of the World du 9 avril 1964
Traduction Tof
La sorcellerie étend ses étranges tentacules sur toute la Grande Bretagne. Le culte connait son plus gros boom depuis le moyen-âge. Des coven se forment dans les endroits les plus inattendus et des rites secrets se tiennent dans les landes isolées et au sein de demeures privées.
Elle attire des jeunes gens qui pensent s’éclater en dansant des rondes en étant nus et en se qualifiant de sorcières. Ils sont convaincus que ce qu’on appelait autrefois l’Art Noir est la réponse à tous leurs problèmes.
Alex Sanders, un homme de 40 ans affirme être un des leaders des sorcières britanniques. Ses adeptes l’appellent Verbius, Roi de toutes les sorcières. « Mais je préfère qu’on dise que je suis l’Ancien » m’a-t-il dit.
Sanders qui est divorcé a scandalisé de nombreuses personnes il y a quelques années lorsqu’il s’est « marié » à la manière des sorcières avec une jeune fille de 19 ans peu après le décès de la mère de la demoiselle qui s’opposait énergiquement à leur union.
La demoiselle, Maxine Morris, une splendide blonde, se qualifie de Reine Sorcière du coven de Manchester de Sanders, un rôle étrange pour une demoiselle qui a été élevée dans la religion catholique.
Lorsque j’ai rencontré pour la première fois Sanders il affirmait être à la tête de 107 coven de 13 sorcières et de nombreux autres plus petits dans toute la Grande Bretagne. Son affirmation a été tournée en ridicule par des sorcières rivales.
Il est de Manchester, à voix douce, est frêle, voilà l’homme étrange de la Sorcellerie Britannique. Alors que la plupart des sorcières enveloppent leurs pratiques de secrets, il prêche les mérites de ce qu’il appelle la « seule véritable religion ».
Maxine, m’a-t-il dit, attend son enfant. Bientôt, ajoute-t-il, il sera « chevalierisé » par des sorcières grecques.
Sanders affirme aussi que parmi ses adeptes il y a des diplômés, des officiers de police et même un vicaire de l’Eglise d’Angleterre. Le vicaire fut des plus surpris lorsque je lui en ai parlé. « N’importe quoi » m’a-t-il dit.
« J’ai écrit à M. Sanders il y a quelque temps car je voulais des informations sur la sorcellerie, mais il ne m’a pas répondu. Je m’intéresse à toutes les religions, mais je ne suis certainement pas une sorcières ».
Sanders m’a aussi donné le nom de celle qui était sa Grande Prêtresse dans la région de Nottingham.
Il s’agissait de Mme Pat Kopanski de Long Eaton.
Elle m’a raconté l’histoire de son coven. « Nous étions trois. L’un était Sanders et l’autre est allée en Australie. J’étais fatiguée, c’était si théâtral et le coven fut dissout. C’était une perte de temps ».
J’ai vu ce qu’on appelle une cérémonie de sorcellerie. Les participants étaient nus et gesticulaient avec des épées et des couteaux. Cela semblait dérisoire.
Sanders tient ses rassemblements dans son appartement ainsi que près de Alderley Edge, un lieu magnifique juste à côté de Manchester. Il m’a dit qu’avant ils se réunissaient vers bleak Saddleworth Moors, au pied des Pennines. C’est un coin sauvage, reculé, idéal pour les moutons.
Et c’est là que le troupeau de Sanders a eu des ennuis. Ses activités ont attiré l’attention de la police qui cherchait des cadavres dans la Lande puisqu’il y a eu une série de meurtres là-bas et que Saddleworth était le centre des recherches.
« La police a examiné des dessins chez moi, mais n’a rien trouvé qui pouvait me lier à de la magie noire », dit Sanders, « depuis nous évitons Saddleworth ».
