Livre des Ombres gardnérien (1949)

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Livre des ombres gardnérien (1949)

Traduit et adapté de l’anglais par Iridesce.


Tracer le Cercle

Il est plus pratique de marquer l’emplacement du cercle avec de la craie, de la peinture ou tout autre moyen, pour montrer où il se trouve ; mais on peut aussi utiliser des marques sur le tapis. Des meubles peuvent être placés de sorte qu’ils en indiquent les limites. Le seul cercle d’importance, est celui qu’on dessine avant chaque cérémonie, à l’aide d’une Epée magique dûment consacrée ou d’un Athamé. Le cercle mesure d’ordinaire neuf pieds de diamètre [(Ndt : environ 2,75 mètres)], à moins qu’il ne soit tracé dans un but très particulier. Il y a deux cercles extérieurs, écartés chacun de six pouces [(Ndt : environ 15 centimètres)], donc le troisième cercle a un diamètre de onze pieds [(Ndt : environ 3m35)].

[1] Ayant choisi un lieu approprié, prenez la serpe, le cimeterre d’Art ou un Athamé de Sorcière, si vous pouvez en obtenir un, et plantez-le au centre, puis prenez une corde - c’est une bonne chose d’utiliser la Corde de Halage pour cela [Ndt : la corde qui s'attache au cou de l'initié pendant son initiation)] – puis enroulez-la autour de l’Instrument, sur quatre pieds et demi [(Ndt : environ 1m40)] pour tracer la circonférence du cercle, ce qui sera fait soit avec l’Epée, soit avec le couteau à manche noir, sinon tout cela n’aura pas beaucoup d’efficacité, mais laissez toujours une porte ouverte au Nord. Faites en tout trois cercles contenus les uns dans les autres, et écrivez des noms de pouvoir entre chaque.

[2] Dessinez d’abord le cercle à l’aide de l’Epée magique ou de l’Athamé.

[3] Consacrez le Sel et l’Eau : touchez l’eau avec l’Athamé, en disant : « Je t’exorcise, O créature d’Eau, pour que tu rejettes hors de toi toute les impuretés et les souillures des Esprits du Monde des Fantasmes, afin qu’ils ne puissent pas me nuire, aux noms d’Aradia et de Cernunnos. »

[4] En touchant le Sel avec l’athamé, dites : « Que les bénédictions d’Aradia et de Cernunnos soient sur cette créature de Sel, et que toute malignité et obstruction en soient expurgée, et que tout bien y entre, car sans Toi l’homme ne peut vivre, c’est pourquoi je te bénis et t’invoque, afin que tu puisses m’aider. »

[5] Puis mettez le Sel dans l’Eau.

[6] Procédez à une aspersion avec l’eau exorcisée.

[7] Allumez les bougies, et dites : « Je t’exorcise, O créature de Feu, afin que toutes les sortes de Fantasmes puissent se retirer de toi, et se trouver incapables de nuire ou de tromper en aucune manière, aux noms d’Aradia et Cernunnos. »

[8] Mettez en garde l’initié (s’il y en a un) ; mettez en garde les compagnons ; entrez dans le cercle et fermez les portes avec trois pentagrammes.

[9] Proclamez l’objet du travail.

[10] Circambulez trois fois ou plus avant de commencer à oeuvrer.

[11] Invoquez : « Je vous invoque, vous incite et vous appelle , Puissants de l’Est, du Sud, de l’Ouest et du Nord. » Saluez et dessinez un pentacle avec l’Epée magique ou l’Athamé, le premier trait étant tracé du haut vers la gauche.


La Descente de la Lune

La Grande Prêtresse se tient debout devant l’autel, dans la posture de la Déesse (bras croisés). Le Magus, agenouillé devant elle, dessine un pentacle sur son corps avec la baguette à tête phallique, tout en invoquant :

« Je t’invoque et te conjure, O puissante Mère de toute vie et de toute fertilité. Par la graine et la racine, par la tige et le bourgeon, par la feuille et la fleur et le fruit, par la Vie et l’Amour, je T’invoque pour que Tu descendes dans le corps de la servante et Grande Prêtresse, [Nom]. »

La Lune ayant été attirée au sol, c’est à dire, une fois le lien établi, le Magus et les autres hommes lui donnent le Quintuple Baiser :


(Embrassant ses pieds) « Bénis soient tes pieds, qui t’ont menée sur ces voies » ;

(Embrassant ses genoux) « Bénis soient tes genoux, qui ploieront devant l’autel sacré » ;

(Embrassant l’emplacement de sa matrice) « Bénie soit ta matrice, sans laquelle nous n’existerions pas » ;

(Embrassant ses seins) Bénis soient tes seins, formés dans la beauté et dans la force » ;

(Embrassant ses lèvres) « Bénies soient tes lèvres, qui prononceront les noms sacrés. »


Les femmes s’inclinent toutes.

S’il doit y avoir une initiation, alors à ce moment le Magus et la Grande Prêtresse dans la posture de la Déesse (les bras croisés), récitent la Charge pendant que l’Initié se tient en dehors du cercle.


La Charge: "Soulever le voile"

Le Magus :

« Ecoutez les mots de la Grande Mère, qui était jadis appelée parmi les hommes Artémis, Astarté, Dione, Mélusine, Aphrodite, Cerridwen, Diana, Arianrhod, Bride, et par bien d’autres noms. »

La Grande-Prêtresse :

« A Mes autels, la jeunesse lacédémonienne, à Sparte, rendait les sacrifices dus. Chaque fois que vous aurez besoin de quelque chose, une fois dans le mois, et de préférence quand la lune est pleine, vous vous rassemblerez dans quelque lieu secret pour adorer Mon esprit, Moi qui suis Reine de toutes les Sorcelleries et magies. Vous vous rassemblerez là, vous qui désirez tout savoir de la sorcellerie, mais n’avez pas encore atteint ses secrets les plus profonds. A ceux-là, J’enseignerai des choses encore inconnues. Et vous serez libres de tout esclavage, et, comme signe de votre réelle liberté, vous serez nus dans vos rites, les hommes comme les femmes, et vous danserez, chanterez, festoierez, jouerez de la musique et ferez l’amour, tout cela pour Me rendre louange. Il existe une Porte Secrète que J’ai façonnée pour établir un moyen de goûter, sur la terre même, à l’élixir d’immortalité. Dites : « Que l’extase soit mienne, et que la joie sur terre de même soit pour moi, soit à Moi », car je suis une Déesse bienveillante. Je procure d’inimaginables joies sur terre, et la certitude, non la foi, durant la vie ! Et lorsque la mort vient, la paix ineffable, le repos, et l’extase, et Je n’exige rien en sacrifice. »

Le Magus :

« Ecoutez les paroles de la Déesse Etoile. »

La Grande Prêtresse :

« Je vous aime ; Je me languis de vous ; pâle ou pourpre, voilée ou voluptueuse. Moi qui suis l’entièreté du plaisir, de la pourpre et de l’ivresse des sens les plus intimes, Je vous désire. Revêtez vos ailes, éveillez la splendeur lovée en vous. Venez à Moi, car Je suis la flamme qui brûle dans le cœur de tout homme, et le cœur de toute étoile. Que les tréfonds divins de votre être se perdent dans le ravissement perpétuel de la joie infinie. Que les rituels soient justement accomplis, dans la joie et la beauté. Souvenez-vous que tous les actes d’amour et de plaisir sont Mes rituels. Qu’il y ait donc de la beauté et de la force, des rires bondissants, du pouvoir et du feu en vous. Et si vous dites, « J’ai voyagé jusqu’à Toi, et cela ne m’a servi à rien », vous feriez mieux de dire, « Je T’ai appelée, et j’ai attendu patiemment, et voici, Tu étais avec moi depuis le commencement », car ceux qui M’ont toujours désirée ne M’atteindront jamais, même à la fin de tout désir. »

Cette partie essentielle des rites doit toujours être accomplie pour préparer une initiation, et ce pour les trois degrés.


L’Initiation, Premier degré

Le Magus quitte le cercle par la porte, va à la rencontre de l’Aspirante[1], et dit :

« Puisqu’il n’y a pas d’autre frère ici, je dois être ton garant, aussi bien que le prêtre. Je m’apprête à te mettre en garde. Si tu n’as pas changé d’état d’esprit, réponds à cet avertissement par ces mots : « Parfait Amour et Parfaite Confiance. » Plaçant la pointe de l’épée sur la poitrine de l’Aspirante, il dit : « O, toi qui te tiens sur le seuil entre le monde plaisant des hommes et les domaines des Redoutables Seigneurs des Espaces Extérieurs, as-tu le courage de subir l’Epreuve ? Car je te le dis, en vérité, il serait préférable que tu te jettes sur mon épée et que tu périsses misérablement, plutôt que d’essayer avec un cœur craintif. »

L’Aspirante :


« J’ai deux mots de passe : Parfait Amour et Parfaite Confiance. »


Le Magus abaisse la pointe de l’épée, en disant :


« Tous ceux qui approchent avec parfait amour et parfaite confiance sont doublement bienvenus. »


Passant derrière elle, il lui bande les yeux, puis en passant son bras gauche autour de sa taille, et son bras droit autour de son cou, il tire sa tête en arrière, en disant, « Je te donne un troisième mot de passe, un Baiser pour franchir cette Porte redoutable. », et il la pousse en avant avec son corps, à travers la porte, dans le cercle. Une fois à l’intérieur, il la relâche en disant, « C’est ainsi que nous sommes tous entrés pour la première fois dans le cercle. »


Le Magus ferme la porte en en passant trois fois la pointe de l’épée au travers pour joindre les trois cercles, en disant,


« Agla, Azoth, Adonai »,


puis en dessinant trois pentacles pour la sceller.

Le Magus guide l’Aspirante au Sud de l’autel, et chuchote,


« Voici maintenant l’Ordalie. »


Prenant un court morceau de corde sur l’autel, il le noue autour de sa cheville droite, disant :


« Tes pieds ne sont ni entravés, ni libres. »


Prenant une corde plus longue, il noue ses mains ensemble dans son dos, puis les ramène vers le haut de manière à ce que les bras forment un triangle, puis il noue la corde autour de son cou, laissant l’extrémité pendre devant comme un câble de halage. Tenant cette extrémité de la corde dans sa main gauche, et l’épée dans sa main droite, le Magus conduit l’Aspirante dans le sens du soleil autour du cercle, jusqu’à l’Est, où il salue avec l’épée et proclame :


« Considérez, O Seigneurs des Tours de Garde de l’Est, que [Nom], correctement préparée, va être faite Prêtresse et Sorcière. »


Le Magus la conduit de la même manière au Sud, à l’Ouest et au Nord, faisant cette proclamation à chaque quart de cercle.

Ensuite, étreignant l’Aspirante par la taille avec son bras gauche, et tenant l’épée érigée dans sa main droite, il lui fait faire trois fois le tour du cercle, d’un pas mi-courant, mi-dansant. Il l’arrête au Sud de l’autel, et fait sonner onze fois la cloche. Puis il s’agenouille à ses pieds, disant,


« Dans d’autres religions l’aspirant s’agenouille, tandis que le Prêtre s’arroge le pouvoir suprême, mais dans l’Art Magique, on nous enseigne l’humilité, alors nous nous agenouillons pour l’accueillir et nous disons :


Bénis soient tes pieds, qui t’ont menée sur ces voies. (Il embrasse ses pieds.)

Bénis soient tes genoux, qui ploieront devant l’autel sacré. (Il embrasse ses genoux.)

Bénie soit ta matrice, sans laquelle nous n’existerions pas. (Il embrasse l’emplacement de sa matrice.)

Bénis soient tes seins, formés dans la beauté et dans la force. (Il embrasse ses seins.)

Bénies soient tes lèvres, qui prononceront les noms sacrés. (Il embrasse ses lèvres.)


Il prend ainsi ses mesures : sa hauteur, autour de sa tête au niveau du front, autour de sa poitrine au niveau du coeur, autour de ses hanches au niveau des parties génitales.

Le Magus dit,


« Réjouis-toi de t’agenouiller », et il l’aide à se mettre à genoux devant l’autel. Il attache l’extrémité de la Corde de halage à un anneau fixé dans l’autel, afin que l’Aspirante soit fortement penchée en avant, sa tête touchant presque le sol. Il lie aussi ses pieds ensemble avec la corde courte.


Le Magus fait sonner trois fois la cloche et dit,


« Es-tu prête à jurer que tu seras toujours loyale envers l’Art ? »


La Sorcière :


« Je le suis. »


Le Magus fait sonner sept fois la cloche et dit,


« Avant de prêter serment, consens-tu à subir l’Ordalie et à être purifiée ? »


La Sorcière :


« Je le suis. »


Le Magus fait sonner onze fois la cloche, prend le fouet sur l’autel, et donne une série de trois, une série de sept, une série de neuf et une série de vingt-et-un coups sur les fesses de l’Aspirante. Le Magus dit :


« Tu as passé l’épreuve avec courage. Es-tu toujours prête à aider, protéger et défendre tes Frères et Soeurs de l’Art ? »


La Sorcière :


« Je le suis. »


Le Magus :


« Es-tu armée ? »


La Sorcière :


« Avec un couteau dans ma main. »


Le Magus :


« Alors, sur ce couteau, prêteras-tu serment de secret absolu ? »


La Sorcière :


« Je le ferai. »


Le Magus :


« Alors, répète après moi. « Moi, [Nom], en présente des Puissants, prête, de ma propre volonté et librement, le serment solennel de toujours garder secret et de ne jamais révéler les secrets de l’Art, excepté à une personne adéquate, correctement préparée, au sein d’un cercle comme celui où je me tiens à présent. Tout ceci, j’en fais le serment sur mes espoirs d’une vie future, consciente que mes mesures ont été prises, et que mes armes se retournent contre moi si je romps mon serment solennel. »


Le Magus délie maintenant ses pieds, détache le câble de halage de l’autel, ôte le bandeau, et aide l’Aspirante à se relever.

Le Magus dit,


« Je te marque à présent avec le triple signe. Je te consacre avec l’huile. » (Ils l’oint avec de l’huile au niveau de la matrice, sur le sein droit, sur le sein gauche, et à nouveau sur la matrice.)

« Je te consacre avec le vin. » (Il procède à l’onction de vin dans le même ordre.)

« Je te consacre avec mes lèvres, » (Il l’embrasse dans le même ordre.) « en tant que Prêtresse et Sorcière. »


Le Magus délie à présent ses mains et retire la dernière corde, en disant :


« Maintenant je te présente les Outils de Travail de la Sorcière. D’abord, l’Epée Magique. Grâce à elle, comme avec l’Athamé, tu peux tracer tous les Cercles Magiques, dominer, soumettre et punir tous les Esprits rebelles et les Démons, et même persuader les Anges et les Génies. Avec ceci dans ta main, tu règnes sur le Cercle. « [Ici, "un baiser" signifie que l'initiée embrasse l'outil, et que le Magus embrasse la sorcière en train d'être initiée.]

« Ensuite, je te présente l’Athamé. C’est la véritable arme de la Sorcière et il a tous les pouvoirs de l’Epée Magique. » [Un baiser.]

« Ensuite, je te présente le Couteau à manche blanc. Il est utilisé pour façonner tous les instruments utilisés dans l’Art. Il ne peut être utilisé correctement qu’à l’intérieur d’un Cercle Magique. » [Un baiser.]

« Ensuite, je te présente la Baguette. Elle est utilisée pour invoquer et contrôler certains Anges et Génies, pour lesquels il ne serait pas adapté d’utiliser l’Epée Magique. « [Un baiser.]

« Ensuite, je te présente les pentacles. Ils servent à invoquer les esprits appropriés. » [Un baiser.]

« Ensuite, je te présente l’Encensoir. On l’utilise pour encourager et accueillir les Esprits Bienveillants, et pour bannir les Mauvais Esprits. » [Un baiser.]

« Ensuite je te présente le fouet. Il est le signe du pouvoir et de la domination. Il sert également à provoquer la souffrance et la purification, car il est écrit que pour apprendre il faut souffrir et être purifié. Es-tu prête à souffrir pour apprendre ? »


La Sorcière :


« Je le suis. » [Un baiser.]


Le Magus :


« Ensuite, et pour finir, je te présente les Cordes. Elles sont utilisées pour lier des sigils dans l’Art, pour les bases matérielles, et pour renforcer la volonté. Elles sont également nécessaires pour le serment. Je te salue au nom d’Aradia et de Cernunnos, en tant que nouvelle Prêtresse et Sorcière. »


Le Magus fait sonner sept fois la cloche et embrasse la Sorcière à nouveau, puis il fait le tour du cercle avec elle en proclamant à chaque quart, « Entendez-moi, Puissants, [Nom] a été consacrée Prêtresse et Sorcière des Dieux. »

(Notez que si la cérémonie s’achève maintenant, on referme le cercle en disant : « Je vous remercie pour votre présence, et je vous renvoie à vos plaisantes demeures. Salut et adieu. » Si la cérémonie continue, passez au degré suivant.)


L’initiation, Second Degré

Le Magus attache la Sorcière comme précédemment, mais ne lui met pas de bandeau, et il fait le tour du cercle avec elle, proclamant aux quatre quartiers, « Considérez, Puissants, que [Nom], Prêtresse et Sorcière dûment consacrée, est à présent préparée correctement pour être faite Grande Prêtresse et Reine Sorcière. » Le Magus la conduit à présent trois fois le long du cercle, d’un pas mi-courant, mi-dansant, s’arrête au Sud de l’autel, fait s’agenouiller la Sorcière, et l’attache à l’autel comme avant.

Le Magus : « Pour atteindre ce degré sublime, il est nécessaire de souffrir et d’être purifiée. Es-tu prête à souffrir pour apprendre ? »

La Prêtresse Sorcière : « Je le suis. »

Le Magus : « Je te prépare à prêter le grand serment. »


Il fait sonner trois fois la cloche, et lui donne comme auparavant une série de trois, sept, neuf, et vingt-et-un coups de fouets.

Le Magus :


« Je te donne à présent un nouveau nom : [Nom]. » [Un baiser.]


Le Magus : « Répète ton nouveau nom après moi. Moi, [Nom], jure sur le ventre de ma mère et sur mon honneur parmi les hommes et parmi mes frères et soeurs de l’Art, que je ne révélerai jamais à quiconque les secrets de l’Art, hormis à une personne digne, correctement préparée, au centre d’un Cercle Magique, comme celui dans lequel je me tiens maintenant. Ceci, je le jure sur mes espoirs de salut, sur mes vies passées, et mes espoirs de vies futures, et je me voue à la destruction absolue si je romps mon serment solennel. »

Le Magus s’agenouille, plaçant sa main gauche sous ses genoux et sa main droite sur sa tête, formant ainsi un lien magique.

Le Magus :


« Je place à présent tout mon pouvoir en toi. » [Transmission.]


Le Magus délie maintenant ses pieds, détache la corde de halage de l’autel, et aide la Sorcière à se relever.

Le Magus : « A présent je te marque et te consacre avec le grand Signe Magique. Rappelle-toi de sa forme et tu le reconnaîtras toujours. »

« Je te consacre avec l’huile. » (Il l’oint avec l’huile sur son ventre, son sein gauche, sa hanche droite, sa hanche gauche, son sein doit, et à nouveau son ventre, traçant ainsi un pentacle inversé.)

« Je te consacre avec le vin. » (Il procède à l’onction de vin dans le même ordre.)

« Je te consacre avec mes lèvres, » (Il l’embrasse dans le même ordre.) « en tant que Grande Prêtresse et Reine Sorcière. »


Le Magus délie à présent les mains de la Sorcière et retire la corde, disant,


« Nouvellement faite Grande Prêtresse et Reine Sorcière » [un baiser] « c’est à présent ton tour d’utiliser les outils de travail. »

« Premièrement, l’Epée Magique ; avec elle, tu traceras le Cercle Magique. » [Un baiser]

« Deuxièmement, l’Athamé. » (Former le Cercle) [Un baiser]

« Troisièmement, le Couteau à manche blanc. » (L’utiliser) [Un baiser]

« Quatrièmement, la Baguette. » (L’agiter aux quatre quartiers) [Un baiser]

« Cinquièmement, le Pentacle. » (Le montrer aux quatre quartiers) [Un baiser]

« Sixièmement, l’Encensoir. » (Encenser le cercle en en faisant le tour) [Un baiser]

« Septièmement, les cordes ; lie-moi comme je t’ai liée. »


La Sorcière lie le Magus et l’attache à l’Autel.

Le Magus : « Apprends que, dans la Sorcellerie, tu dois toujours rendre par trois fois. Comme je t’ai fouettée, tu dois me fouetter, mais trois fois plus. Ainsi, là où tu as reçu trois, rend neuf ; là où tu as reçu sept, rend vingt-et-un ; là où tu as reçu neuf, rend vingt-sept ; là où tu as reçu vingt-et-un, rend soixante-trois.

La Sorcière fouette le Magus suivant cette instruction, pour un total de cent vingt coups.


Le Magus : « Tu as obéi à la Loi. Mais note bien que, lorsque tu reçois un bienfait, il te faut également rendre ce bienfait trois fois. »


La Sorcière délie à présent le Magus et l’aide à se relever.

Le Magus, prenant la nouvelle Initiée par la main et tenant l’Athamé dans l’autre, fait le tour du Cercle en proclamant à chacun des quatre quartiers,


« Entendez-moi, Puissants, [Nom] a été dûment consacrée Grande Prêtresse et Reine Sorcière. »


(Notez que si la cérémonie s’achève maintenant, on referme le cercle en disant : « Salut et adieu. » Si la cérémonie continue, passez au degré suivant.)


L’initiation, Troisième Degré

Le Magus :


« Avant de mettre en oeuvre ce degré sublime, il me faut implorer la purification par tes mains. »


La Grande Prêtresse lie le Magus et l’attache à l’autel. Elle fait le tour du cercle trois fois, et fouette le Magus trois, sept, neuf, et vingt-et-une fois. Puis elle le délie et l’aide à se relever.

Le Magus lie ensuite la Grande Prêtresse et l’attache à l’autel. Il fait le tour de l’autel, proclamant aux quatre quartiers,


« Entendez, Puissants, que la deux fois consacrée et Sainte [Nom], Grande Prêtresse et Reine Sorcière, est correctement préparée, et va maintenant procéder à l’érection de l’Autel Sacré. »


Le Magus fouette la Grande Prêtresse trois, sept, neuf et vingt-et-une fois. On peut à présent prendre les Gâteaux et le Vin. [Voir "Les Gâteaux et le Vin"]

Le Magus :

« A présent je dois te révéler un grand Mystère. » [Un baiser]. (Note : si la Grande Prêtresse a déjà accompli ce rite auparavant, omettez ces mots.)


La Grande Prêtresse adopte la posture d’Osiris.

Le Magus :


Aide-moi à ériger l’Autel Ancien, qu’aux temps jadis tous vénéraient, le Grand Autel de toutes choses. Car dans les temps anciens, une femme était l’Autel. L’autel était ainsi fait et placé,


[La Prêtresse s'allonge de telle manière que son vagin se trouve approximativement au centre du cercle]

Comme on nous a enseigné depuis les temps anciens que le point central est l’origine de toutes choses, le centre du cercle était le lieu sacré. Donc, nous devons l’adorer. » [Un baiser] « En conséquence, l’objet de notre adoration, nous l’invoquons également, par le pouvoir de la lance brandie. »

Il invoque.


« O, cercle d’étoiles [un baiser], dont notre Père n’est que le jeune frère [un baiser], merveille au-delà de l’imagination, âme de l’espace infini, devant qui le temps se trouve honteux, l’esprit abasourdi, et la compréhension obscure, nous ne pouvons t’atteindre à moins que ton image ne soit faite d’amour [un baiser]. Ainsi, par la graine et la racine, et la tige et le bourgeon et la feuille et la fleur et le fruit, nous T’invoquons, O, Reine de l’espace, O rosée de lumière, O sempiternelle des Cieux [un baiser]. Qu’il en soit toujours ainsi, que les hommes ne parlent pas de Toi comme une, mais comme aucune, et qu’ils ne parlent pas de Toi du tout, puisque tu es perpétuelle, car tu es le lieu dans le cercle [un baiser] que nous adorons [un baiser], la source de vie sans laquelle nous n’existerions pas [un baiser]. Et de cette manière les Deux Colonnes Jumelles Sacrées, Boaz et Joachim [un baiser sur chaque sein] sont véritablement érigées, pour l’émerveillement et la gloire de tous les hommes. »


(Octuple Baiser : 3 points, Lèvres, 2 Seins, à nouveau les lèvres ; 5 points (Ndt: les 5 points correspondent au Quintuple Baiser précédemment décrit.)


« O Secrets des secrets dissimulés dans l’être de tout ce qui vit. Ce n’est point Toi que nous adorons, car ce qui adore est également Toi. Tu es cela, et Cela, je le suis [un baiser].

Je suis la flamme qui brûle en tout homme, et le coeur de chaque étoile [un baiser].

Je suis la Vie et le donneur de Vie, et pourtant me connaître, c’est connaître la Mort [un baiser].

Je suis seul, le Seigneur en nous dont le nom est Mystère des Mystères [un baiser].

« Fais s’ouvrir le sentier de l’intelligence entre nous. Car tels sont vraiment les cinq points de la fraternité [Sur la droite est représenté un schéma enluminé du triangle pointant vers le haut au-dessus du pentacle, le symbole du troisième degré], pied contre pied, genou contre genou, aine contre aine, sein contre sein, bras autour du dos, lèvres contre lèvres, par les Grands et Saints Noms d’Abracadara, Aradia et Cernunnos. »


Le Magus et la Grande Prêtresse :


« Encourage nos coeurs, que ta Lumière se cristallise dans notre sang, nous emplissant de Résurrection, car il n’est nulle part de nous qui ne soit pas divine. » [Echange des Noms.]


En fermant le Cercle la Grande Prêtresse en fait le tour, proclamant, « La deux fois consacrée Grande Prêtresse vous salue, Puissants, et vous renvoie dans vos plaisantes demeures. Salut et Adieu. » Elle trace à chaque quartier le pentacle de bannissement.


Les Gâteaux et le Vin

Le Magus s’agenouille, remplit la Coupe, l’offre à la Sorcière. [Elle est assise sur l'autel, tenant son athamé ; le Prêtre s'agenouille devant elle et lui tend la coupe.]

La Sorcière, tenant son athamé entre ses paumes, place la pointe dans la coupe.

Le Magus :


« Comme l’Athamé est Mâle, la Coupe est Femelle ; ainsi unis, ils apportent la béatitude. »


La Sorcière pose son Athamé, prend la Coupe dans ses deux mains, boit, et lui donne à boire.

Le Magus tend la Patène à la Sorcière, qui confère sa bénédiction avec l’Athamé, puis mange, et lui donne à manger.

On dit que dans les temps anciens, on utilisait souvent de la bière ou de l’hydromel en lieu et place du vin. On dit aussi que les spiritueux ou tout autre breuvage peuvent être utilisés, pourvus qu’ils aient de la vie.


Rituel de Sabbat : Veille de Novembre

Marchez ou dansez lentement, le Magus conduit la Grande Prêtresse, tous deux portent la baguette phallique ou le balai, d’autres portent des torches ou des bougies.

Chant ou scansion sorcière :


« Eko, eko, Azarak

Eko, eko, Zomelak

Bazabi lacha bachabe Lamac cahi achababe

Karrellyos Lamac lamac Bachalyas cabahagy sabalyos

Baryolos Lagoz atha cabyolas

Samahac atha famolas Hurrahya! »


Formez le cercle.

La Grande Prêtresse adopte la posture de la Déesse.

Le Magus lui donne le Quintuple Baiser et est fouetté.

Tous sont purifiés [c'est à dire, liés et fouettés quarante fois, comme dans les rituels d'initiation].

Le Magus adopte la posture du Dieu.

La Grande Prêtresse invoque avec l’Athamé :


« Redoutable Seigneur des ombres, dieu de vie et donneur de vie. Pourtant te connaître, c’est connaître la mort. Ouvre grandes, je t’en prie, les portes que tous doivent franchir. Laisse nos êtres chers qui nous ont précédés revenir cette nuit pour se réjouir avec nous. Et lorsque notre temps viendra, comme de juste, O toi le consolateur, le réconfortant, le pourvoyeur de paix et de repos, nous entrerons dans tes royaumes avec joie et sans peur, car nous savons qu’une fois rendus frais et dispos parmi ceux qui nous sont chers, nous renaîtrons par ta grâce et celle de la Grande Mère. Faites que cela soit au même endroit et en même temps que ceux que nous aimons, puissions nous les rencontrer et les reconnaître, et les aimer à nouveau. Descends, nous t’en prions, sur ton serviteur et Prêtre [Nom]. »


La Grande Prêtresse donne le Quintuple Baiser au Magus.

Procéder aux initiations ‘il y a lieu ; tous les autres sont purifiés.

(Note : les couples peuvent se purifier l’un l’autre s’ils le souhaitent.)

Bénir les Gâteaux et le Vin.

Opérer le Grand Rite si possible, symboliquement ou en actes.

Renvoyer [les Gardiens], et fermer le cercle magique ; les gens demeurent ensuite, pour festoyer et danser.


Rituel de Sabbat : Veille de Février

Après l’ouverture habituelle, tous sont doublement purifiés [c'est à dire, par quatre-vingt coups de fouet].

Dansez en rond hors du cercle, la Grande Prêtresse est ceinte de l’épée et la tire de son fourreau, tenant la baguette phallique dans sa main gauche.

Entrez dans le cercle.

Le Magus adopte la position du Dieu.

La Grande Prêtresse lui donne le Quintuple Baiser, et invoque :


« Redoutable Seigneur de la mort et de la Résurrection, vie et donneur de vie, Seigneur en nous-mêmes, dont le nom est Mystère des Mystères, encourage nos cœurs. Que la Lumière se cristallise dans notre sang, nous emplissant de Résurrection, car il n’est nulle part de nous qui ne soit pas divine. Descends, nous t’en prions, sur ton serviteur et Prêtre [Nom]. » Tous seront purifiés en sacrifice devant lui. Il purifie ensuite la Grande Prêtresse de ses propres mains, ainsi que les autres s’il le veut.


Bénir les Gâteaux et le Vin.

Opérer le Grand Rite si possible, symboliquement ou en actes.

On procède à des jeux autant qu’on le désire.

Renvoyer [les Gardiens, et fermer le cercle magique ; les gens demeurent ensuite, pour] festoyer et danser.


Rituel de Sabbat : Veille de Mai

Chevaucher si possible bâtons, balais, etc.

La Grande Prêtresse mène, danse d’un pas rapide, et chante


« O n’en dites rien aux prêtres de nos arts. Ils nommeraient cela péché, car nous serons dans les bois toute la nuit, pour conjurer, pour conjurer l’été. Et nous sommes porteurs de bonnes nouvelles, de bouche à oreille. Pour les femmes, le bétail et le grain : le Soleil s’en vient depuis le Sud, avec le chêne, le frêne, et l’aubépine. »


Danse de rencontre si possible.

Former le cercle comme d’habitude, et purifier.

La Grande Prêtresse adopte la position de la Déesse ; les officiers lui donnent tous le Quintuple Baiser.

Elle purifie tout le monde.

La Grande Prêtresse reprend la position de la Déesse.

La Magus invoque, faisant descendre la Lune,


« Je t’invoque et t’appelle, O notre puissante Mère à tous, pourvoyeuse de toute fertilité, par la graine et la racine, par la tige et le bourgeon, par la feuille et la fleur et le fruit, par la vie et l’amour, je t’invoque, pour que tu descendes sur le corps de ta servante et Prêtresse ici présente. »


Le Magus donne le Quintuple Baiser à la Grande Prêtresse.

Tous seront purifiés en sacrifice devant elle, et elle purifiera le Magus ainsi que d’autres de ses propres mains.

Bénir les Gâteaux et le Vin.

Jeux.

Opérer le Grand Rite si possible, symboliquement ou en actes.

Renvoyer [les Gardiens, et fermer le cercle magique ; les gens demeurent ensuite, pour] festoyer et danser.


Rituel de Sabbat : Veille d’Août

Chevaucher si possible bâtons, balais, etc.

Danse de rencontre si possible [la danse de la double-spirale est décrite dans Witchcraft Today, p. 167].

Former le cercle.

Purifier.

La Grande Prêtresse adopte la posture du pentacle.

Le Magus l’invoque :


« O, notre puissante Mère à tous, Mère de toute fertilité, donne nous des fruits et du grain, des troupeaux, des hardes et des enfants pour la tribu afin que nous soyons forts, par ton amour radieux, descends sur ta servante et Prêtresse [nom] ici présente. »


Le Magus donne le Quintuple Baiser à la Grande Prêtresse.

Jeu des bougies : les hommes s’assoient en cercle, se passant une bougie allumée de main en main, « deosil ». (NdT : dans le sens du Soleil / des aiguilles d’une montre / vers la droite.) Les femmes forment un cercle extérieur, et essayent de souffler la bougie par-dessus leurs épaules. Quiconque la tient dans sa main lorsqu’elle est soufflée est purifié trois fois par la personne qui a éteint la flamme, et lui donne le Quintuple Baiser en retour. Ce jeu peut durer aussi longtemps que les gens le désirent.

Bénir les Gâteaux et le Vin, faire suivre par d’autres jeux si on le souhaite.

Renvoyer [les Gardiens, et fermer le cercle magique ; les gens demeurent ensuite, pour] festoyer et danser.


Sources

<references>

  1. On part ici du principe que c’est l’initiation d’une femme, elle est donc opérée par le Magus, puisque la tradition gardnérienne veut que l’on soit initié par une personne du sexe opposé. Si l’initié était un homme, la Grande Prêtresse le prendrait en charge et le texte s’adapterait en conséquence.