Grand Bailla
Le Grand Bailla Rémois est un dragon qui fait l'objet de processions. La tradition datant du Moyen Age est aujourd'hui ressuscitée dans la ville de Reims.
Historique
Les origines des traditions liées au Grand Bailla sont inconnues.
Ses mentions les plus anciennes connues sont :
- la décision capitulaire du 22 mars 1632 : "l'officier de la fabrique veillera à ce que le dragon, confectionné en osier et porté dans certaines cérémonies publiques soit, comme il est d'usage, remis en état".
- Dans le document "Logement des gens de guerre" de 1766, il est fait état de la rue Ballia.
- l'ordonnance de Monseigneur Le Tellier du 5 mai 1690 : "conformément à l'opinion de l'archevêque, il a été conclu que la représentation du dragon volant, porté depuis les temps anciens dans certaines processions ecclésiastiques rémoises, ne serait plus transporté dans aucune des processions à venir"
Beaucoup de paroisses avaient un Bailla, monstre en osier que l’on promenait lors de processions. A Reims, la cathédrale Saint-Rémi et l'église Saint-Thimothée également avaient le leur.
Le Grand Bailla ressuscita une première fois en 1881 lors d'une cavalcade de bienfaisance sous la forme d'un grand char surmonté d'un dragon tiré par deux chevaux encadrés par deux porte-lanternes et deux thuriféraires et suivi par dix clercs. La bourgeoisie locale fit même partie de l'association dite du Grand Bailla. Et bon an mal an, la tradition dura jusqu'en 1926. « Il manquait un grain de folie dans la ville, le Grand Bailla devrait nous le donner », dit en substance Jean-Luc Riazuelo qui a prévu plusieurs sorties du Grand Bailla sur le parvis de la cathédrale et au centre-ville les 18 et 20 juin au soir et le samedi 19 juin en fin d'après-midi. Le Grand Bailla était accompagné de ses servants : des étudiants en droit en tenue de clercs accompagnés de la jeunesse rémoise invitée à venir l'entourer en chemise de nuit, pyjama et grenouillère.[1]
Grâce à la Ville de Reims et au groupe folklorique Les Jolivettes, le Grand Bailla parcourt à nouveau les rue de Reims, depuis 2010, au cours du festival Les Sacres du Folklore[2], autour du 21 juin.
Pratiques
A Reims, lors des Rogations (trois jours qui précèdent l'Ascension, au mois de mai), une procession sortait de l'église Saint Timothée, précédée d'un grand dragon ailé en osier, orné de guirlandes de fleurs et de fruits, dont les mâchoires pouvaient remuer. Le peuple jetait dans sa gueule des offrandes (pièces de monnaie, pains d'épices, gâteaux…). Ce qui entrait dans la gueule du dragon devenait la propriété des chanoines et des clercs. Lorsque le lanceur ratait son coup, l'offrande était tout simplement pour celui qui la ramassait.
Cette manifestation populaire et spontanée, donnait lieu le plus souvent à des débordements. Monsieur Guillemot, reprenant des écrits antérieurs, déclare à ce sujet "Les processions, à la fin, n'étaient plus qu'une promenade carnavalesque, occasion de mille folies, de quolibets, de grosses plaisanteries, de scandaleuses apostrophes…"[3] Ce qui provoqua le raidissement des autorités ecclésiastiques et à la fin du 17ème siècle, l'archevêque de Reims, Monseigneur Charles Le Tellier, interdit purement et simplement la manifestation.
Le nouveau Bailla construit en 2010 pèse plusieurs centaines de kilos. Il est tiré par un groupe de 6 chevaliers du Bailla qui le font avancer grâce à des timons placés de part et d’autre du dragon. Il possède une structure interne en acier soudé et solidaire des essieux. L’ossature métallique est recouverte d’un bois à la fois souple et résistant : le châtaignier. Le dragon est habillé de tissu en velours de couleur rouge.
On peut voir le nouveau Bailla défiler dans les rues de Reims autour du 21 juin, dans le cadre des Sacres du Folklore.
Articles connexes
dragon, Tarasque, Rogations, procession
Sources
<references>
- ↑ L'Union Presse
- ↑ Les Sacres du Folklore
- ↑ Guillemot, contes, légendes et vieilles coutumes de la Marne