La Reine des Sorcières est française

La Reine des Sorcières est française

Texte non signé tiré d'un journal francophone (Ouest France?) du début des années 1970

Lorsque j’ai rencontré Monique Wilson dans les murs de son musée de la sorcellerie, j’ai tout de suite été impressionné par les sentiments de séduction mêlés d’appréhension qu’elle a fait naître en moi. Je ne me l’explique pas mais je sentais qu’il y avait une force gigantesque dans cette femme toute menue.

La reine des sorcières vit à Casteltown sur l’île de Man en mer d’Irlande. Elle est mariée et mère de famille. Elle compte de très nombreux sujets dans le monde entier, mais la plupart sont dans les îles britanniques. Quelques-uns d’entre eux résident sur l’île même ou à proximité et ces derniers, qui forment en quelque sorte sa cour, se réunissent une fois par mois à l’occasion de la pleine lune.

Elle m’a fait visiter son musée où les touristes peuvent voir une collection impressionnante d’objets liés de près ou de loin à la sorcellerie. Elle dispose aussi d’une grande collection de livres traitant du même sujet. Certains sont très anciens, d’autres tout récents. Il y a même dans cette collection quelques livres rédigés en français.

Mme Wilson m’a dit qu’elle est bien d’origine française, qu’elle est née en Indochine, mais qu’elle n’a jamais vécu en France. Ses ancêtres étant bretons, je lui ai demandé si sa sorcellerie était liée au druidisme, mais ce n’est pas le cas. La sorcellerie est bien plus ancienne que le druidisme, c’est peut être la plus ancienne religion du monde. Les druides se retrouvent pour pratiquer leur culte en plein air alors que les sorcières pratiquent leur culte dans des temples couverts. Pour être malgré cela au plus près de la nature, de l’état naturel de l’homme, les sorcières (hommes et femmes) sont nues lors de leurs rituels. Mais, selon Mme Wilson, cela ne veut pas dire qu’elles y font des choses que la morale réprouve, c’est leur façon à elles d’honorer leurs dieux.

Leurs dieux sont la déesse de la lune et un dieu cornu des enfers. Mais, a insisté Mme Wilson, ce dieu n’a aucun rapport avec Lucifer ou Satan qui sont des personnages de la Bible. Les dieux des sorcières sont les dieux autochtones de ce pays contrairement au dieu des chrétiens qui est d’origine orientale.

Les rites des sorcières sont secrets ; ainsi il ne m’est pas possible de vous dire ce qu’elles font lorsqu’elles se réunissent nues dans leur temple ; tout ce que j’ai réussi à apprendre c’est qu’elles œuvrent pour le bien et qu’elles soignent des gens qui souffrent ou qui sont malades. Les résultats que revendique Mme Wilson feraient pâlir d’envie tout bon médecin puisqu’elle affirme être capable, avec l’aide de ses sujets, de soigner à peu près n’importe quelle maladie qu’elle soit physique ou mentale. Mme Wilson reçoit un courrier très important venant du monde entier où des gens lui demandent de les aider, ce qu’elle ne refuse presque jamais. Et ne pensez pas qu’elle fait cela pour s’enrichir, il ne doit pas y avoir de rétribution financière à la sorcellerie. Tout ce qu’elle demande à ses « clients » c’est de la dédommager pour ses frais.

Quand j’ai demandé à Mme Wilson si elle avait des sujets en France, elle m’a dit qu’elle avait bien quelques correspondants en France, mais qu’il y avait pour le moment aucun groupe de sorcières qui dépendait d’elle. Il est question qu’un couple de ses sorcières aille vivre en France, mais la décision n’est pas encore tout à fait prise. Ils hésitent encore entre la France et le Canada, mais si leur choix se porte sur notre pays, nous le ferons bien sûr savoir à nos lecteurs.