« Bête glatissante » : différence entre les versions
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La bête glatissante (''beste glatisant'' en ancien français) est un monstre qui fait l'objet de quêtes de chevaliers célèbres dans la légende arthurienne, par exemple Pellinore, Palamède ou Perceval. | La bête glatissante (''beste glatisant'' en ancien français) est un monstre qui fait l'objet de quêtes de chevaliers célèbres dans la légende arthurienne, par exemple [[Pellinore]], [[Palamède]] ou [[Perceval]]. | ||
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Du verbe "''glatir''", qui signifie aboyer en ancien français. En anglais, la Bête glatissante est parfois nommée ''The Barking Beast'' (la Bête qui aboie). | Du verbe "''glatir''", qui signifie aboyer en [[ancien français]]. En anglais, la Bête glatissante est parfois nommée ''The Barking Beast'' (la Bête qui aboie). | ||
== Description == | == Description == | ||
C'est selon certaines sources une chimère qui possède une tête et un cou de serpent, un corps de léopard, un bassin de lion et les sabots d'un cerf. Son nom lui viendrait du bruit qui sort de son ventre, semblable aux "aboiements de trente couples de chiens de chasse". | C'est selon certaines sources une [[chimère]] qui possède une tête et un cou de [[serpent]], un corps de [[léopard]], un bassin de [[lion]] et les sabots d'un [[cerf]]. Son nom lui viendrait du bruit qui sort de son ventre, semblable aux "aboiements de trente couples de [[chiens de chasse]]". | ||
D'autres sources la dépeignent comme plus petite qu'un renard, d'un blanc immaculé, et très belle à contempler. Le bruit de son ventre serait alors celui de sa progéniture qui cherche à la déchirer de l'intérieur. | D'autres sources la dépeignent comme plus petite qu'un [[renard]], d'un [[blanc]] immaculé, et très belle à contempler. Le bruit de son ventre serait alors celui de sa progéniture qui cherche à la déchirer de l'intérieur. | ||
== Dans le Perlesvaus == | == Dans le ''Perlesvaus'' == | ||
Les premières mentions de la bête sont dans le Perlesvaus et dans la Suite du Merlin du cycle Post-Vulgate. Dans la Post-Vulgate, qui est reprise dans Le Morte d'Arthur de Thomas Malory, la bête apparaît au roi Arthur après son aventure avec sa demi-sœur Morgause et la naissance incestueuse de Mordred (ils ne savaient pas alors qu'ils étaient parents). Arthur voit la bête boire dans une mare lorsqu'il se réveille après un mauvais rêve présageant la destruction du royaume par Mordred. Il rencontre alors le roi Pellinore qui lui apprend qu'il a hérité de la mission de pourchasser la bête. Merlin révèle que la bête glatissante est née d'une princesse qui désirait son propre frère. Elle coucha avec un démon qui lui avait promis l'amour du garçon, mais le démon la trompa et l'entraîna à accuser son frère de viol. Leur père le fit déchirer par ses chiens, mais avant de mourir il avait prophétisé qu'elle donnerait naissance à une abomination qui ferait autant de bruit que la meute de chiens qui le tuaient. La bête est le symbole de l'inceste, de la violence et du chaos qui détruiront finalement le royaume d'Arthur. | Les premières mentions de la bête sont dans le Perlesvaus et dans la Suite du Merlin du cycle Post-Vulgate. Dans la Post-Vulgate, qui est reprise dans Le Morte d'Arthur de Thomas Malory, la bête apparaît au roi Arthur après son aventure avec sa demi-sœur Morgause et la naissance incestueuse de Mordred (ils ne savaient pas alors qu'ils étaient parents). Arthur voit la bête boire dans une mare lorsqu'il se réveille après un mauvais rêve présageant la destruction du royaume par Mordred. Il rencontre alors le roi Pellinore qui lui apprend qu'il a hérité de la mission de pourchasser la bête. Merlin révèle que la bête glatissante est née d'une princesse qui désirait son propre frère. Elle coucha avec un démon qui lui avait promis l'amour du garçon, mais le démon la trompa et l'entraîna à accuser son frère de viol. Leur père le fit déchirer par ses chiens, mais avant de mourir il avait prophétisé qu'elle donnerait naissance à une abomination qui ferait autant de bruit que la meute de chiens qui le tuaient. La bête est le symbole de l'inceste, de la violence et du chaos qui détruiront finalement le royaume d'Arthur. | ||
L'auteur décrit la bête sous sa forme blanche et torturée, comme un symbole du Christ, détruit par les disciples de l'Ancienne Loi, les Douze Tribus d'Israël. | L'auteur décrit la bête sous sa forme blanche et torturée, comme un symbole du Christ, détruit par les disciples de l'Ancienne Loi, les Douze Tribus d'Israël. |
Version du 17 février 2014 à 18:56
La bête glatissante (beste glatisant en ancien français) est un monstre qui fait l'objet de quêtes de chevaliers célèbres dans la légende arthurienne, par exemple Pellinore, Palamède ou Perceval.
Etymologie
Du verbe "glatir", qui signifie aboyer en ancien français. En anglais, la Bête glatissante est parfois nommée The Barking Beast (la Bête qui aboie).
Description
C'est selon certaines sources une chimère qui possède une tête et un cou de serpent, un corps de léopard, un bassin de lion et les sabots d'un cerf. Son nom lui viendrait du bruit qui sort de son ventre, semblable aux "aboiements de trente couples de chiens de chasse".
D'autres sources la dépeignent comme plus petite qu'un renard, d'un blanc immaculé, et très belle à contempler. Le bruit de son ventre serait alors celui de sa progéniture qui cherche à la déchirer de l'intérieur.
Dans le Perlesvaus
Les premières mentions de la bête sont dans le Perlesvaus et dans la Suite du Merlin du cycle Post-Vulgate. Dans la Post-Vulgate, qui est reprise dans Le Morte d'Arthur de Thomas Malory, la bête apparaît au roi Arthur après son aventure avec sa demi-sœur Morgause et la naissance incestueuse de Mordred (ils ne savaient pas alors qu'ils étaient parents). Arthur voit la bête boire dans une mare lorsqu'il se réveille après un mauvais rêve présageant la destruction du royaume par Mordred. Il rencontre alors le roi Pellinore qui lui apprend qu'il a hérité de la mission de pourchasser la bête. Merlin révèle que la bête glatissante est née d'une princesse qui désirait son propre frère. Elle coucha avec un démon qui lui avait promis l'amour du garçon, mais le démon la trompa et l'entraîna à accuser son frère de viol. Leur père le fit déchirer par ses chiens, mais avant de mourir il avait prophétisé qu'elle donnerait naissance à une abomination qui ferait autant de bruit que la meute de chiens qui le tuaient. La bête est le symbole de l'inceste, de la violence et du chaos qui détruiront finalement le royaume d'Arthur. L'auteur décrit la bête sous sa forme blanche et torturée, comme un symbole du Christ, détruit par les disciples de l'Ancienne Loi, les Douze Tribus d'Israël.
Dans La Continuation de Perceval
Gerbert de Montreuil donne, dans sa continuation du Perceval de Chrétien de Troyes, en 1922, une description de la bête glatissante similaire à celle du Perlesvaus, bien qu'il la décrive comme "merveilleusement grande" et interprète le bruit, et son sort cruel, comme un symbole des assistants impies qui perturbent la messe par leurs paroles.
Dans le cycle Post-Vulgate et le Tristan en prose
Plus tard, dans le cycle Post-Vulgate, le Tristan en prose et les reprises par Malory de ces textes, le roi sarrazin Palamède chasse la bête glatissante. C'est une aventure vaine, tout comme son amour pour la bien-aimée de Tristan, Iseult, qui ne lui apportent que des épreuves. Dans le cycle Post-Vulgate, sa conversion au christianisme permet à Palamède de se délivrer de cette poursuite sans fin, et il tue finalement la bête au cours de la quête du Graal, après l'avoir pourchassée dans un lac avec Perceval et Galaad.
La bête glatissante apparaît encore dans de nombreux textes postérieurs, en français, espagnol et italien.