« Anguipède » : différence entre les versions
Ligne 149 : | Ligne 149 : | ||
[[Fichier:géant anguipède athènes.png|200px|thumb|right|géant anguipède d'Athènes]] | |||
'''Grèce''' | '''Grèce''' | ||
Version du 3 avril 2014 à 00:43
L'anguipède est un monstre gallo-romain à la forme d'homme aux membres inférieurs terminés en queue de poisson [1] ou de serpent. [2]
Selon Berthe Rantz [3] il fait partie des images venues de l'Orient au début du premier millénaire avant J.-C. D'après Contenau [4], c'est la représentation du grand dieu de la fertilité chez les Sumériens, il remonte donc à la plus haute antiquité.
L'apparition du terme «anguipède» remonterait à Ovide. [5]
La queue de serpent pourrait évoquer une puissance chtonienne, ou celle de poisson une divinité aquatique.
Le géant anguipède se trouve à la charnière entre deux mondes, le monde terrestre des mortels et le monde céleste des immortels.[6]
Le cavalier à l'anguipède
L'anguipède est souvent associé à un cavalier le terrassant dans l'est de la France. Lorsqu'une dédicace a été trouvée, elle désigne Jupiter, mais c'est un Jupiter qui porte la cuirasse de l'empereur et, parfois, la couronne radiée par laquelle l'empereur s'identifiait à Apollon-Hélios. Le cheval, au galop cabré, pose les sabots antérieurs sur les mains (ou les épaules) du géant anguipède renversé. Ordinairement, celui-ci a l'aspect d'un barbare : le visage muni de barbe et de moustaches, les cheveux longs et désordonnés, la tête placée directement sur les épaules donne l'impression de l'effort. Souvent les yeux sont tournés vers le haut d'un air d'imploration. [7]
D'après Contenau il fait partie des images venues de l'Orient au début du premier millénaire avant J.-C. [8]
Dans l'hypothèse « symbolique » de M. F. Benoit l'anguipède « sert de passeur au héros-cavalier » : celui-ci est donc porté par le monstre anguipede, comme sont portés aussi les prétendus Couroi par des Tritons dans l'acrotère du temple de Locres
Rapports entre l'anguipède et Balor
Balor pourrait être aussi le monstre anguipède de la statuaire gauloise.[9] Suivant cette hypothèse, le Dieu-Cavalier qui terrasse l'anguipède pourrait avoir un rapport avec Lugh.
Inventaire des découvertes
Belgique
- Arlon
France :
- Auvergne :
- Egliseneuve-près-Billom [10]
- Les Martres-d'Artières [11] : l'extrémité du membre inférieur conservé
est nettement une nageoire. [12]
- Mont-Doré [13]
- Neschers [14]
- Côtes-d'Armor
- Corseul
- Plouaret
- Saint-Méloir-des-Bois
- Finistère
- Briec
- Landudal
- Plomelin
- Plobannalec
- Vosges
- Grand : colonne de Merten
Donon : cinq cavaliers à l'anguipède, trois autres sur colonnes.
Germanie
- Baden-Württemberg
- Darmstadt
- Igel : monument funéraire avec huit géants anguipèdes caractérisés. [15]
Ils ont les mains derrière le dos comme des prisonniers enchaînés, les serpents de leurs jambes s'emmêlent symétriquement, la tête venant menacer le buste central. Le corps même du monument a la forme d'un édicule dont les piliers d'angle sont ornés de quatre petits Éros superposés sur des consoles, sauf au nord où les figures superposées sont des divinités diverses : à gauche Mars, à droite Vénus, sous eux deux tritons et sous ceux-ci quatre anguipèdes en deux étages. [16]
- Mayence
- Neumagen
Grèce
À l'Agora d'Athènes, trois tritons, alternant avec trois géants anguipèdes, ornèrent le portique d'un petit théâtre construit sous Antonin le Pieux. [17]
Dans le dernier tiers du me siècle Aurélien le fait figurer à l'angle de la corniche du temple du Soleil élevé à l'ouest du Quirinal [18]
Iconographie
Sources
<references>
- ↑ Pierre-Fr. Fournier, Le dieu cavalier à l'anguipède dans la Cité des Arvernes, Revue archéologique du Centre de la France, 1962, Volume 1 , Numéro 1-2, pp. 105-127 : lien
- ↑ glossaire du Musée du Louvre : lien
- ↑ Berthe Rantz, Un bas-relief surnommé « Semini » In: L'antiquité classique, Tome 55, 1986. pp. 245-282 : lien
- ↑ Contenau, Le déluge babylonien, Paris, 1941, pp. 140-141, fig. 16 ; p. 143
- ↑ Ovide, Métamorphoses, I, 184 : Quisque anguipedum (tous les anguipèdes...)
- ↑ Berthe Rantz, Un bas-relief surnommé « Semini » In: L'antiquité classique, Tome 55, 1986. pp. 245-282 : lien
- ↑ Berthe Rantz, Un bas-relief surnommé « Semini » In: L'antiquité classique, Tome 55, 1986. pp. 245-282 : lien
- ↑ Contenau, Le déluge babylonien, Paris, 1941, pp. 140-141, fig. 16 ; p. 143
- ↑ http://fr.wikipedia.org/wiki/Balor
- ↑ Pierre-Pardoux Mathieu, Des colonies et des voies romaines en Auvergne (Clermont-Fd, p. 1857; extr. des Annales scientif. ... de l'Auvergne, 1855, 1856 et 1857), 76, note, 285. — Communication d'Aymar, lue par l'abbé Camin = Hull. hist, et scientif. de l'Auvergne, 1917, p. 93. ■ — Poisson, les Monuments du cavalier à l'anguipède en Auvergne = même Bull., 1919, p. 48-50. — Morlet, TMG, 14, 19-29, fig. 5-6.
- ↑ Morlet, TMG, 13-18, fig. 4.
- ↑ Hugues Vertet, Pendentif en sigillée trouvé à Lezoux - Un nouveau Jupiter à l'anguipède ? , Revue archéologique du Centre de la France, 1967, Volume 6, Numéro 6-4, pp. 305-310 : lien
- ↑ Ambroise Tardieu, Grand diet. hist, du ... Puy-de-Dôme (Moulins, 1877), p. 223. — Etienne Chabrol, V Auvergne thermale à l'époque gallo-romaine, l'Auvergne littéraire, mai-juin 1931, année 8, n° 57, pi. XIII, fig. 3 (tête, jambe de cheval et aigle).
- ↑ Foumier,le Cavalier à l'anguipède de Neschers, Revue d'Auvergne, 1940, LIV, 73-80. — Benoit, MOT, p. 13 (fig. 4), 19. — Duval, DG, p. 74 (fig. 28).
- ↑ Berthe Rantz, Un bas-relief surnommé « Semini » In: L'antiquité classique, Tome 55, 1986. pp. 245-282 : lien
- ↑ H. Dragendorff, E. Krüger, Das Grabmal von Igel, Trier, 1924, p.60
- ↑ J. Travlos, Pictorial Dictionary of ancient Athens, London, 1971, p. 379, fig. 490, fig. 488.
- ↑ H. Kahler, Zum Sonnentempel Aurelians, dans Römische Mitt, 52 (1937), p. 95.