« Chair Salée » : différence entre les versions
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La Chair Salée est un [[Dragon]] processionnel de | La Chair Salée est un [[Dragon]] processionnel de Troyes (Aube), également appelé le [[Cocatrix]]. | ||
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Version actuelle datée du 14 septembre 2016 à 16:01
La Chair Salée est un Dragon processionnel de Troyes (Aube), également appelé le Cocatrix.
Description
La Chair Salée a été décrite au XVIIème siècle par Rémy Bryer : « Son dos était en façon d'une écaille jaunissante et avait la queue recoquillée. Des ressorts étaient disposés à l'intérieur du monstre de sorte que le cocatrier qui le portait au bout d'un bâton d'une toise (1,80 m), pouvait, en tirant quelques cordes, mettre les ressorts en mouvements et alors, le monstre roulait des yeux étincelants, battait bruyamment des ailes et ouvrait une large gueule tout enflammée ».
Elle est décrite avec une tête de coq, des aîles de chauve-souris et un corps de serpent. Elle était faite de cuivre recouverte d'écailles.
Légende
Elle serait né d'un œuf de serpent couvé par une poule noire. En revanche, dans la littérature anglo-saxonne, le cocatrix est issu d'un œuf parfaitement rond, pondu sur un tas de fumier par un coq âgé de 7 ans et couvé par un crapaud durant 40 jours.
Selon la légende, l'Évêque Saint Lou (Vè siècle) aurait vaincu le dragon à coup d'épée et les habitants, pour conserver plus longtemps la mémoire de cette heureuse délivrance auraient enfermé le monstre dans une cave ou dans coffre rempli de sel.
Pratiques
La procession se déroulait lors des Rogations. Pendant trois jours des bénédictions, prières et processions se multipliaient de station en station pour favoriser la moisson et les récoltes à venir.
Les enfants lui jetaient des gâteaux.
Le lundi précédant le jeudi de l'Ascension elle sillonnait la ville couronnée de fleurs et ornée de guirlandes, « comme une fiancée », depuis l'abbaye de Saint-Loup jusqu'à l'église Saint-Nicolas avant de rentrer à Saint-Loup.
Le deuxième jour les Troyens disaient que « la Chair Salée se mariait » : « Parée de rubans et de pompons, elle marchait en tête des bannières », portée dans toutes les églises, jusqu'à Saint-Pantaléon, avec une station au retour, à la cathédrale.
Elle mourait le troisième jour à l'église Sainte-Madeleine. « On la rapportait la queue en avant, les yeux, les ailes et la gueule immobiles, sans fleurs ni pompons » selon Pierre-Jean Grosley. Le dragon était mort. « En état d'humiliation, chargé de cordes, et comme mort, il était reporté à l'abbaye de Saint-Loup, et le peuple disait par plaisanterie qu'il allait être salé et conservé pour l'année suivante ; c'est de là que lui vint le nom de Chair Salée », commente l'abbé Lalore.
Ces pratiques furent bannies en 1728.