Les Dieux (Texte de Rosemary Ellen Guiley)

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Les Dieux

Rosemary Ellen Guiley

Traduction Tof & Iridesce


Les noms de nos dieux ne sont pas importants, car depuis des temps immémoriaux, l’homme a vu ses dieux sous de nombreuses apparences, il leur a donné de nombreux noms, mais comme il était essentiel pour nos ancêtres de penser avec émoi aux dieux et de s’associer à eux, certains d’entre eux avaient des noms sous lesquels nous les connaissons encore aujourd'hui. L’homme a nommé les dieux dans de nombreuses langues. Nous, dans la sorcellerie, nous considérons une croyance, pas un nom. En nous penchant sur l’histoire des religions, nous trouvons toujours une Mère Eternelle, nous l’appelons Diane, et nous la voyons symbolisée par la lune. Comme femme, elle croît et décroît tous les 28 jours, mais comme elle n’est pas une femme, mais proche des dieux, elle n’est pas soumise aux forces maléfiques de la déchéance qui affligent les mortels. Elle réapparaît donc toujours, fructueuse, jeune, belle et la personnification de tout ce qui est l’essence de la femme, dans ses rôles de représentante de la fertilité et de protectrice des jeunes créatures. Elle est la personnification terrestre de la beauté. Diane est la Déesse de la Lune, la Terre Mère, nous la saluons dans nos ébats et rituels et à cause d’elle, nous demandons à une femme mortelle de garder et diriger le coven et tous les rituels, et durant ces moments la grande prêtresse devient une partie intégrante de la déesse elle-même.

Ainsi, avec Diane, la Mère, nous devons aussi avoir le Père. Il a de nombreux de noms mais une seule identité. Dans la New Forest nous l’appelons Faunus, mais on lui donne aussi souvent les noms de Sylvestre, Crom, Pan, Virnius et d’autres noms encore. Le symbolisme de Faunus est plus complexe que celui de la Grande Mère. Dans son aspect du masculin opposé au féminin, c’est lui qui réchauffe le corps de la terre et contribue ainsi à enfanter la récolte, nous le voyons comme le soleil, la force vitale sans laquelle il ne peut y avoir de vie. Dans son aspect solaire, il a été adoré par de nombreuses personnes, mais le culte du dieu-soleil a toujours impliqué le culte de l’aspect masculin, de la combinaison Mère-Père de l’Etre divin.

Faunus n’est pas que le soleil, car comme un homme peut être un père, un mari, amant et un travailleur, nous savons que le rôle solaire n’est qu’un des nombreux aspects du Dieu Père. Toutes ses parties impliquent sa totalité qui est la création de l’Etre Divin. Et tous les aspects de Faunus ne sont que des parties de lui, comme on le voit, par l’expérience, dans les différents aspects de la vie de l’homme. Un homme peut appeler un autre homme par son prénom, parce qu’il est son frère ou son cousin et un autre l’appellera fils ou oncle etc… La multiplicité des noms n’est pas vraiment unique dans la vie humaine, alors pourquoi devrait-il être étrange que la dualité existe dans la création de dieu ?

Faunus est aussi l’essence de tous les autres aspects mineurs de l’Etre Divin, l’esprit dans les forêts, dans les arbres et les eaux. Nous vénérons Faunus parce qu’il est le conjoint de la Déesse Mère et nous respectons le principe qu’il représente. Dans ses aspects de dieu solaire, nous voyons Faunus comme la naissance et la mort dans le cycle de vie. Au début de l’année, il est jeune et sa vie débute, mais alors que l’année avance, il prendra de l’âge. Heureusement pour l’humanité, en raison de la grande force et de la bonté de la Mère, chaque année, il renaît pour apporter sa lumière et sa chaleur et ses qualités fertiles à la terre, à ce qui est en elle, et aux gens. Cela n’est cependant pas la fin du symbolisme du dieu masculin. S’il y a un aspect féminin, nous savons qu’il doit y avoir un aspect masculin. La loi du passif et de l’actif est, à nouveau, une loi universelle. C’est vrai non seulement pour les hommes et les femmes, mais aussi pour les autres créatures et choses et même pour le corps de l’homme lui-même. Le corps humain est lui-même en partie masculin, en partie féminin, quel que soit le sexe ou le genre que nous lui donnons ou la partie qui est la plus flagrante et évidente. Nous trouvons donc chez le dieu masculin non seulement la divinité solaire, le soleil qui réchauffe la terre, mais aussi, entre autres choses, la force procréatrice masculine qui fertilise le féminin pour qu’elle puisse donner naissance à leur enfant.

Diane et Faunus sont les archétypes de la loi cosmique et cette loi s’applique à toutes les choses dans l’univers. Diane est la Mère universelle, de son ventre vient la fécondité totale de tout ce qui est sur la terre, et sans son accord et sa bienveillance il ne peut y avoir ni fertilité ni vie. Ainsi nous considérons Diane et nous la voyons comme la mère de toutes choses, lorsque nous l’invoquons ou l’adorons nous pensons au principe de fertilité. La raison de cela est que la vie comme nous la connaissons ne pourrait se perpétuer sans l’action de la fertilité. Ainsi, lorsque nous adressons nos rituels à Diane, nous exprimons notre gratitude pour notre existence à de nombreux dieux sans nom et par eux à l’Etre Suprême. Nous sommes reconnaissants de ce que nous sommes, de ce que nous avons reçu et ce que nous pouvons devenir. Nous avons aussi une gratitude spirituelle dans la mesure où l’esprit ne peut être ressenti à ce niveau que par les expériences physiques du corps humain. Le corps est le véhicule nécessaire par lequel l’esprit peut, avec le temps, se purifier, mais le corps est aussi conscient de son utilisation dans la fertilité.

Faunus est le père universel et sans le principe actif masculin, l’utérus restera infécond et sans vie. Donc, le père universel est également autant nécessaire dans le schéma de l’univers que la mère universelle. Notre adoration pour lui fait également partie de la reconnaissance de la fertilité. Si j’insiste sur les principes de fertilité, c’est parce qu'ils représentent le commencement, et tout doit avoir un commencement. Je réalise, bien sûr, que chez trop de gens l’accent mis sur l’adoration de la fertilité peut provoquer des idées que je cherche toujours à écarter. Il n’est pas question d’activité licencieuse, d’avoir des rapports sexuels à tout moment de la journée, mais comme nous comprenons la beauté de la relation homme-femme, nous avons un regard bien plus sain sur le sexe que beaucoup d’autres. Comme il participe de l’essence de la Déesse Mère et du Dieu Père il devrait être porté au niveau d’un sacrement et ne devrait jamais être altéré ou dégradé par des activités futiles et indécentes. Si cependant notre pratique de rites de fertilité était la seule fonction de notre religion, nous ne serions pas très évolués et notre foi ne serait pas très inspirante. Nous serions à un stade à peine supérieur à celui des animaux si nous n’utilisions pas notre pouvoir de raisonnement pour découvrir l’éthique du sexe lorsqu’il est lié à des rites religieux de fertilité.

Dans notre vie nous nous laissons beaucoup guider par la méditation, autant que par la logique et la raison. Je dis toujours à mes étudiants que cela peut être l’aide la plus grande et la plus stimulante ou la plus néfaste. Car se laisser guider par la méditation ne peut être sincère que si le sujet a fait son auto-analyse et n’est pas susceptible de se laisser tromper par ses propres besoins physiques et ses désirs. La méditation et le pouvoir d’atteindre une certaine forme de dialogue avec des êtres supérieurs (qui ne sont pas tout à fait l’Etre Suprême) sont très susceptibles d’être liés à ce dont nous avons besoin dans la vie et de s’opposer à ce dont nous pouvons penser que nous voulons et désirons. Au moment où la guidance par la méditation est significative et utile, l’étudiant est dans un état d'acceptation de sorte que les principes de la Mère et du Père font en sorte de l’aider. Cela implique aussi une acceptation du fait que de nombreux jugements que nous faisons sont influencés par l’ego et un désir de vouloir modifier sur notre destin potentiel. La guidance par la méditation, dans la vie d’un étudiant, implique qu’il accepte que l’Etre Suprême s’intéresse au bénéfice ultime non pas de l’homme seul, mais de l’univers, bien qu’il est bien conscient de la place qui revient à l’homme dans l’univers.