Bière
Dans la mythologie irlandaise
La légende veut que le dieu Lug, transformé en sanglier, se soit approché du chaudron où Ceraint fils de Berwyn, faisait bouillir une tisane d'orge. Laissant tomber son écume dans le chaudron, il la fit fermenter, et celle-ci prit le nom de curmi, la bière.[1]
Dans les récits relatant l'épisode du "Festin de Goibniu", il est dit que le dieu-forgeron Goibniu brasse une bière qui protège les dieux de la vieillesse et de la mort.[2]
(Cette idée que les Dieux consomment des aliments particuliers qui les rendent immortels et/ou invincibles rejoint celle du nectar et de l'ambroisie des Dieux Grecs, ou des pommes d'Idunn chez les Scandinaves.)
Chez les Celtes, la bière est de toutes les fêtes, de Samain à Beltaine, d'Imbolc à la Lugnasad. Dans le coutumier gastronomique du manuscrit Rawlinson B52, cité par K. Meyer dans son ouvrage Hibernica minora de 1894, il est indiqué :
"Viande, bière, noix, andouille,
C'est ce qui est dû à Samain,
Feux de camp joyeux sur la colline,
Lait baratté, pain et beurre frais,
Ce sont les richesses de Beltaine,
Bière, choux, lait doux,
Et lait caillé sur le feu". [3]
John Barleycorn
John Barleycorn ("Jean Grain d'Orge") est le personnage d'une chanson populaire britannique, qui personnifie l'orge dont on tire la bière, le brandy et le whisky.
La chanson évoque, sous la forme de tortures et de mauvais traitements infligés au personnage, qui cependant ressuscite toujours, toutes les transformations par lesquelles on fait passer l'orge pour en faire de la bière.
Trois hommes en s'en virent de l'Ouest, pour tenter leur fortune Et ces trois hommes firent un voeu solennel Il fallait que John Barleycorn meure. Ils l'ont labouré, ils l'ont ensemencé, ils l'ont passé à la herse Ils lui ont lancé des mottes de terre à la tête Et ces trois hommes firent un voeu solennel John Barleycorn était mort. Ils l'ont laissé gisant pendant très longtemps, jusqu'à ce que les pluies tombent des cieux Et le petit Monsieur John sortit sa tête du sol, au grand étonnement de tous Ils l'ont laissé debout jusqu'au jour du Mitan de l'Eté, jusqu'à ce qu'il ait l'air pâle et délavé Et le petit Monsieur John se vit pousser une très longue barbe, ainsi il devint un homme Ils ont engagé des hommes avec des faux pour le faucher aux genoux Ils l'ont fait rouler et l'ont lié par la taille, en le traitant de la manière la plus barbare Ils ont enrolé des hommes avec des fourches aiguisées qui l'ont percé en plein coeur Et l'homme qui chargeait lui a réservé encore pire Car il l'attacha à la charrue Ils l'on fait rouler tout le long d'un champ jusqu'à ce qu'ils atteignent une grange Et là, ils firent un serment solennel sur le pauvre John Barleycorn Ils ont engagé des hommes avec des fléaux pour lui ôter la peau des os Et le meunier lui a réservé encore pire Car il le moulut entre deux pierres Et le petit Monsieur John et le bol brun, et son brandy dans le verre Et le petit Monsieur John et le bol brun, prouva à la fin qu'il était le plus fort Le chasseur ne peut traquer le renard, ni souffler fort dans sa corne Et le bricoleur ne peut réparer les chaudrons ni les pots, sans un peu de Barleycorn.[4]
Sources
<references>
- ↑ d'après "Fêtes païennes des quatre saisons, collectif, éditions de la Forêt, 2008.
- ↑ d'après Yvan Guehennec, les Dieux des Celtes, in Keltia n°33.
- ↑ d'après "Fêtes païennes des quatre saisons, collectif, éditions de la Forêt, 2008.
- ↑ http://www.azlyrics.com/lyrics/traffic/johnbarleycorn.html, traduit et adapté de l'anglais par Iridesce.