Le Frêne

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Le Frêne

Robert Cochrane

Je suis ce que tu crois que je suis

Je suis ce que tu crois être

Je suis moi, et toi tel que tu es

Et que tu seras ….. quand le temps sera venu

Je suis Robin et plus que cela et moins que cela

Je suis cela sans forme

Je suis cela sans force

Toutefois je suis forme et force

Je suis celui qui est aimé

Je suis l’amant et sa maîtresse

Je suis le tout et j’en suis une partie.

Je suis la compassion qui guérit de la peine

Je suis le diamant qui coupe les coeurs de pierre

Je suis un miroir sans reflet

Je suis le puits sans eaux

Où tous doivent s’abreuver.

Je suis les mots, l’amour et les mots

Oui, mais je ne parle jamais.

Je suis douleur, ressentiment, chagrin et larmes

Je suis le râtelier, le noeud et le pieu

Je suis l’écorcheur et l’écorché

Le chasseur et la proie

Je suis la tête sans le corps

Et le corps sans la tête

Oui tout cela et pourtant je suis Un

Je suis la puissance et la peur qui ne dort jamais

Je suis la peur

Tu dois me conquérir pour soulager ton âme

Je suis la paix, la compassion maintenant si tu me comprends

Je suis le vrillé puis tourné encore

Trois fois, trois fois treize, je tourne

Puis encore et encore

Pour que la harde ne m’échappe pas.

Je suis le mort, le mort vivant, le mort qui marche

Je suis celui qui est né, celui qui n’est pas né, le cycle complet

Je suis une racine, une feuille, un arbre

Je croîs sur la mémoire du passé, du présent et du futur

Toutes choses sont mon terreau

Mon flux se repose pour l’éternité

Je suis la respiration du nourrisson

Mon amour est constant

Toujours demandeur

Pourtant je suis volage

Car tous me connaissent et se sont reposés sur mon sein

Pourtant peu m’ont possédé et ils sont morts

Secret j’étais, secret je suis, secret je serai pour l’éternité

Oui, mais une troupe en armure marchait à mon côté

Car je suis puissant comme le savent mes fidèles

Mes narines sont pleines de l’odeur du sang

Car les morts sont entassés pour honorer ma colère.

Je suis faible comme le savent les femmes.

En cela est la plénitude de ma force

Je suis le désire

Je suis l’amour

Je suis la première créature

Le premier de tous les péchés

Ainsi je suis la fin