« La Magick c’est notre Affaire »

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« La Magick c’est notre Affaire »

Doris Turner, « Surrey Mirror & County Post du 26 octobre 1962

Traduction Tof


« Il s’agit là de la dernière interview que nous donnerons à la presse ». Celui qui dit ça c’est M. Charles Cardell de Dumblecott à Charlwood. Il me parlait assis dans un fauteuil à l’air confortable dans son cabinet de consultation de Queen’s Gate à Londres. Sa sœur Melle Mary Cardell était assise sur un divan luxueux de l’autre coté de la pièce délicatement éclairée.

Dans cet appartement bien meublé, Charles et Mary Cardell, des psychologues discrets passent une grande partie de leur vie à aider la jeunesse. Ils affirment en confidence être les seules personnes en Grande Bretagne à essayer de prévenir le développement de la très redoutée schizophrénie paranoïaque chez les jeunes de notre pays.

Ici, dans le calme d’une grande pièce où la lumière est bloquée par d’épais rideaux, le couple parle de l’œuvre de leur vie, le traitement par la psychologie, c’est-à-dire l’ajustement compatissant de la psyché ou âme par les émotions et les sentiments.

Le mot ancien « magick » utilisé par les Cardell - « La magick c’est notre affaire » est un synonyme romantique de psychologie. « C’est aussi simple que ça, » dit l’homme extraordinairement dynamique de 72 ans qui a l’apparence et l’agilité d’une personne ayant la cinquantaine.

Commençons par le commencement. J’ai été accueilli à l’entrée entre des colonnes géorgiennes par une jeune femme saisissante qui se présentait elle-même comme Melle Olwen Armstrong, la réceptionniste de M. Cardell. Vêtue d’une robe longue en velours prune, elle m’a accueilli avec un sourire charmeur et a conversé avec moi en prenant mon chapeau et mon manteau dans le vestibule.

Elle était franche et il était agréable de parler avec elle. Elle m’a dit avoir pris de grands risques et montré du courage et de l’habileté lors de certaines enquêtes sur la « magie noire » et la « sorcellerie » dont elle s’est chargée. Elle m’a dit avoir 43 ans – époustouflant si l’on pense à sa jeunesse manifeste et à sa vitalité.

Melle Armstong a dit qu’elle et ceux qui enquêtent avec elle forment un petit groupe qui dépense du temps et de l’argent sur de nombreux projets dont il sera question lors de mon entrevue avec les Cardell. J’ai dépassé le vestibule, Melle Armstrong a toqué discrètement à une porte richement colorée et je me suis retrouvé en face de mes hôtes dans la lumière tamisée de leur salle de consultation.

Complètement coupés de l’extérieur et transportés dans l’ombre et la chaleur, mes sens furent immédiatement apaisés par les vibrations des deux personnes qui sont venues m’accueillir. Nous étions entourés de tapisseries, de carpettes, de tapis épais. L’éclairage discret avait une lueur presque incandescente. Mes nerfs étaient déjà à vif lorsque M Cardell m’a demandé de m’asseoir dans un fauteuil en face de lui.

Délibérément, lentement, presque sensuellement, Charles Cardell a parlé de son travail, de ses longues recherches sur l’occulte et la « magie noire ». Il a parlé de magick, de magie noire, de sorcellerie, d’hypnotisme et de spiritualisme avec franchise et clarté.

La « magick » m’a dit M. Cardell « c’est réagir immédiatement et correctement à une situation sans réfléchir, c’est parler avec le cœur et non avec la tête. La magie c’est ce que les intellectuels imaginent être la magick. « Le monde est créé pour la jeunesse et ce n’est que par la jeunesse que le monde peut être sauvé. Lorsque la jeunesse est autorisée à suivre son cœur, il n’y a plus chez elle de délinquance juvénile, plus de beatniks et plus de schizophrénie paranoïaque.

Charles Cardell m’a ensuite passé une fiche où était dactylographié au dessus de sa signature et celle de sa sœur :

« Moi, Charles Cardell, je donnerai la somme de £5000 à quiconque pourra accomplir un acte réussi de ce qu’on appelle de la magie noire » et « Moi Mary Cardell, je donnerai la somme de £5000 à quiconque pourra produire une preuve d’un acte de ce qu’on nomme sorcellerie qui a été couronnée de succès. »

Ces défis viennent de personnes qui savent. Leur savoir ne se limite pas aux livres ou à ce qu’on leur a enseigné. Ils ont expérimenté tous les cas de figure pour être prêts à faire face au problème particulier de chaque patient. Il y a ici une atmosphère de calme total et de quiétude, les peurs intellectuelles sont promptement dissipées « C’est aussi simple que ça » m’a murmuré Charles Cardell alors que je me tenais sur le seuil et admirais son élégante simplicité. Mary Cardell m’a parlé un certain temps des ses propres expériences avec de soi-disant « grandes prêtresses » du monde occulte. En prenant des risques – comme ce fut le cas pour Melle Armstrong – elle s’est placée sous leurs « ordres » pour connaître la vérité sur leurs rituels étranges. Dans la salle de consultations des Cardell on m’a fait écouter des enregistrements qui parlaient de façon plus précise de pratiques néfastes qu’ont expérimentées leurs patients. Pour répondre à ma question sur l’étoile à sept branches qu’utilisent les Cardell comme symbole professionnel, M. Cardell m’a montré sur une grande étoile dorée qu’une grande signification était liée à la façon dont le symbole est présenté.

Les pointes représentent l’humilité, le respect, la confiance, la bonté, la vérité, l’honneur et la dignité. Ce sont les sept principes basiques de la magick et de son équivalent contemporain – la psychologie.

M. Cardell nie utiliser l’hypnotisme lors de ses traitements. Il connaît bien le pouvoir de l’hypnotisme, m’a-t-il dit et il pourrait en faire mais, il insiste, il ne s’en sert pas.

Je lui ai alors parlé de Spiritisme. Dans la pièce à la lumière tamisée il m’a fait une démonstration pratique d’une sorte de tricherie généralement utilisée aux dépends de ceux qui ont perdu quelqu’un, des candides et des ignorants. Sa « performance » fut si convaincante que je fus presque enlevé par des esprits surnaturels qui se déplaçaient dans la pièce, par d’étranges bruits de froissement et par une voix éloignée. Puis M. Cardell – un homme qui dit ne pas avoir de cerveau mais un très grand cœur – m’a expliqué impitoyablement les trucages utilisés.

Finalement, à la fin d’une rencontre fascinante, mes hôtes m’ont demandé si je souhaitais un rafraîchissement avant de repartir. Un tableau placé entre des tentures s’est déplacé en silence pour révéler un réduit éclairé rempli de rafraîchissements. Nous avons pris de quoi boire puis sans que nous ne fassions un quelconque mouvement le tableau est retourné à sa place. J’ai pensé qu’il y avait là quelques sorcelleries jusqu’à ce que Charles Cardell m’explique comment il faisait.

J’ai salué mes hôtes, je les ai remerciés pour une entrevue fascinante et très excité, j’ai quitté South Kensington, certain d’avoir eu le privilège de rencontrer deux des plus remarquables citoyens du Surrey.

Jeudi, la semaine prochaine, au Old Town Hall, M. Charles Cardell de Dumblecott, Charlwood, arrivera « sur son tapis Magick » pour donner une conférence dont le titre est : « La Magick c’est pour la Jeunesse.»