Cercle de Pierres

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Cercle de Pierres

Bill Gray

Traduction Tof


Bâtir des cercles de pierres est probablement l’une des pratiques les plus primitives et les plus instinctives que l’on connaît à l’Homme.

De nos jours nous attribuons toutes sortes de motivations à cela, cela va des calculs astronomiques les plus subtils aux pistes d’atterrissage pour « soucoupes volantes ». Les raisons principales ayant poussé à bâtir ces cercles sont bien plus simples que cela. Elles viennent de l’idée de se placer dans un périmètre protecteur de perception qui détermine l’établissement d’une Identité différente de tout ce qui est en dehors de ce cercle. Aujourd’hui encore, nous traçons des cercles autour d’objets ou de phrases pour les isoler et attirer l’attention de l’observateur. Avant que l’Homme n’ait posé le crayon sur le papier, il se soulignait avec des cailloux afin de concentrer sur lui l’attention de cette Conscience Infinie qu’il sentait si fortement et si indubitablement partout autour de lui.

L’Homme se voit tout d’abord comme une conscience en contraste avec tout le reste dans ses expériences de l’existant. Une sorte de perspective de « Moi et Toi » de la vie. Quelque part entre ces deux limites de la conscience il doit logiquement y avoir un principe de subdivision distinguant l’un de l’autre. Dans le cas d’un corps humain par exemple, sa peau est la dernière frontière entre un être vivant en lui et tous les autres êtres vivants en dehors de lui. Physiquement, nous pouvons toucher notre peau et dire plus ou moins. « C’est ici que je m’arrête et que tous les autres commencent leur rapport avec moi. »

En quoi la spiritualité peut-elle nous donner un sens équivalent de cette « Moi et Toi-titude » ? Traçons juste un Cercle hypothétique autour de nous et considérons cela comme un Symbole de ce qui nous distingue du reste de la Création et de toute autre conscience que la nôtre circulant dans l’ensemble du Cosmos. Un véritable Cercle Magique dans le vrai sens du terme. Comme les premiers hommes n’avaient que des bâtons et des pierres pour dessiner, c’est avec eux qu’ils traçaient ces cercles. Les Bâtons, étant ce qu’ils sont, ont disparu il y a bien longtemps, mais les Pierres sont toujours là, ainsi elles devront répondre aux questions que nous posons de notre point de vue actuel des Temps, Espace, Evénements qui nous lient à elles par notre continuum Cosmique.

Les premiers Hommes avaient avec les pierres ordinaires des liens très étroits que nous pouvons trouver difficiles à comprendre de nos jours. Les Pierres étaient si profondément liées au vivant à ces périodes reculées qu’aucune forme de culture ou de civilisation n’aurait été possible sans elles. Elles étaient un matériau universel qu’on pouvait se procurer partout et en toute saison. Les pierres et la fiabilité furent liées lors de l’évolution de la conscience humaine. A la fois pour se protéger et pour attaquer, les pierres ont permis à l’humanité de créer des moyens de survivre à la surface de cette terre. Avec une pierre bien pointue dans chaque main, les hommes sentaient que leur chance de survivre parmi de nombreuses créatures hostiles ou dangereuses s’était décidément améliorée. Il n’y avait rien comme un gentil rocher placé entre un humain, qui autrement aurait été sans défense, et quelque chose d’autre avec une énorme bouche affamée pleine de dents gigantesques ayant besoin d’exercice. Aujourd'hui nous pourrions peut-être comparer cela au sentiment de sécurité relative fourni par des tonnes de roches, d’acier et de béton entre les humains et la menace d’une attaque atomique. Les circonstances changent, mais les principes demeurent.

Les premiers aventuriers dans un monde sauvage et inconnu loin de leur lieu de naissance ont vite appris que, séjourner ou dormir entourés de nombreuses pierres, accroissait leur sécurité. D’où que vienne le danger, des jets défensifs de pierres pouvaient se poursuivre tant qu’il y avait des munitions et des créatures gigantesques ou inamicales pouvaient être éliminées ou découragées par une telle défense. Même un simple chasseur rassemblait autant de pierres que possible autour de lui avant de s’installer pour la nuit. En effet, un endroit pierreux était le lieu le plus sûr où se trouver lors des nuits dangereuses et sombres, car rien d’assez grand pour être une menace ne pouvait assez s’approcher sans faire de bruit et trahir sa présence à des kilomètres. A cette époque il fallait l’apprendre dès son plus jeune age sinon on n’avait que peu d’espoir d’atteindre un age canonique de vingt-cinq ou même de trente saisons solaires. Quand les pierres et la survie allaient de concert, les premières étaient une grande priorité pour ceux qui cherchaient la seconde.

Comme avec toutes nos stratégies de survie, ou pouvait penser que ce qui marchait dans ce monde sur Terre pouvait également marcher dans ces dimensions Intérieures d’existence où l’Homme plaçait instinctivement tous ses espoirs en un futur après sa mort. Si les cercles de pierres facilitaient la vie ici, alors il devrait en être de même dans «l’Ailleurs ». Une idée très logique pour des personnes primitives faisant le lien entre la conscience physique et métaphysique. A partir de là, ce n’était plus qu’une question d’évolution quant à la façon dont les cercles en pierre ont progressé jusqu’à un tracé plus sophistiqué impliquant physique et métaphysique.

A un moment, pour certains primitifs, quand une femme était sur le point de donner la vie, elle était emmenée dans les buissons par ses compagnes qui avaient dégagé un petit cercle de sable doux où elle s’accroupissait pendant que ses compagnes lui donnaient ce qu’elles pensaient pouvoir lui être utile. Autour du cercle de sable on plaçait un périmètre protecteur de petites pierres. Ces pierres étaient laissées in situ et plus tard, si l’enfant vivait et vieillissait suffisamment, on lui montrait le cercle où il avait vu le jour et on lui disait que c’était « son » lieu sur Terre, là où il était « apparu » en provenance du monde des esprits. S’il était en difficulté ou qu’il avait besoin de « communier avec les esprits », c’était là qu’il devait aller et demander l’aide Intérieure. Une très belle idée, très probablement le début de « l’instinct de pèlerinage » inhérent à l’humanité, devenant une croyance selon laquelle si on trouvait le bon endroit et le bon moment, les ennuis, les maladies et d’autres maux peuvent être évités et repoussés par celui qui se place sous la protection de la Puissance, quelle qu’elle soit, qui gouverne le lieu.

Que ce soit un homme triste qui se retirait tranquillement au loin dans son cercle de pierres secret ou toute une tribu préoccupée qui se réunissait dans son cercle commun, l’idée fondamentale d’entrer en contact étroit avec les Parents Primordiaux, qu’ils soient personnalisés sous l’apparence du Ciel-Père et de la Terre-Mère ou de toute autre manière, pour satisfaire un besoin spirituel profond, a continué à motiver des générations successives de personnes se rassemblant dans un Cercle. Qu’ils y aient trouvé une certaine forme de satisfaction est évident lorsqu’on constate le nombre élevé de Cercles arrivés jusqu’à nous et de l’existence incontestable de milliers d’autres depuis longtemps détruits. Il est probable que nos ancêtres retiraient plus de véritables retours et bénéfices Intérieurs de leurs constructions primitives que nous ne pouvons en obtenir de la part des substituts synthétiques et instables que nous avons aujourd'hui.

Ils sentaient au moins qu’ils se plaçaient, ainsi que leurs biens, dans des cercles où les Dieux et les autres humains s’intéressaient vraiment à eux personnellement et étaient réellement concernés par leurs problèmes et questions sur différents degrés de vie. Pouvons-nous en faire autant aujourd'hui ?