Courtes Biographies : Margaret Alice Murray (1863-1963)

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Courtes Biographies : Margaret Alice Murray (1863-1963)

Shelley Rabinovitch

Traduction Tof


Margaret Murray fut une éminente anthropologue et égyptologue britannique. Dans les années 1920 elle a commencé à écrire des livres sur l’origine et l’organisation de la sorcellerie avant l’arrivée du christianisme. Parmi eux on peut citer « Witchcraft, The Witch-Cult in Western Europe » (1921), « The God of the Witches » (1933) et « The Divine King in England » (1954).

Margaret Murray est née à Calcutta en 1863 et a suivi les cours de l’University College de Londres. Elle fut une des pionnières du mouvement des suffragettes et a souvent parlé publiquement sur le droit des femmes. Elle a pris part à de nombreuses fouilles archéologiques, travaillant avec des gens comme Sir William Matthew et Flinders Petrie en Egypte, ce qui était alors le Sud Palestinien et en Angleterre. Après être tombée malade lors de fouilles en Egypte en 1915, Murray a décidé de passer sa convalescence à Glastonbury, un lieu empreint de la tradition Arthurienne et de mysticisme. Dans son autobiographie, « My First Hundred Years », elle dit qu’elle a « choisi de passer sa convalescence à Glastonbury et qu’on ne peut séjourner à Glastonbury sans s’intéresser à ‘Joseph d’Arimathie et au Saint Graal’. Dès que je suis rentrée à Londres j’ai fait de sérieuses recherches. Cela m’a conduit à écrire un texte sur : Eléments égyptiens dans le Roman de Graal ».

Puis Margaret Murray s’est plongée dans une étude sérieuse sur la sorcellerie, travaillant sur des documents contemporains et des sources venant de toute l’Europe. Ses trouvailles ont mené à la sortie de son premier livre en 1921. Sa théorie était que la sorcellerie était commune et qu’elle trouvait ses racines dans les cultes de fertilité de l’Europe Païenne pré-chrétienne et de là remontait jusqu'à la période Paléolithique. Ses idées furent tournées en ridicule par d’autres érudits et des personnes moins informées.

Son second livre, en 1931, parlait de son hypothèse concernant un Dieu Cornu de la sorcellerie et comment ce personnage pouvait être un dieu de fertilité qui remonterait à la période paléolithique. Le livre fut pour ainsi dire totalement ignoré jusqu’à l’abolition des lois sur la sorcellerie en 1951. L’éditeur a sorti une nouvelle édition du livre en 1952 et il s’est alors très très bien vendu.

Après avoir quitté l’University College en 1935, Margaret Murray a continué à étudier la sorcellerie. Elle a aussi voyagé dans tout le pays pour donner des conférences sur ses théories. De 1953 à 1955, Margaret Murray fut présidente de la Folklore Society ce qui était surprenant dans la mesure où elle avait quatre-vingt dix ans et qu’elle était une femme. En 1954, son troisième livre, peut être le plus polémique, « The Divine King in England ». Dans ce livre, elle propose la théorie selon laquelle parmi les premiers souverains anglais, nombreux furent ceux, de Guillaume le Conquérant à James 1er, qui subirent un assassinat rituel dans la tradition du Dieu Sacrifié et des Rois Divins de l’ancienne religion païenne. Ce livre déclencha une masse de protestation chez ses anciens collègues qui s’employèrent à discréditer tous ses écrits sur la sorcellerie.

Aujourd’hui encore de nombreux érudits et historiens continuent d’affirmer que les livres de Margaret Murray ne sont que des romans et ne sont que les séquelles de mauvaises recherches académiques. Dans son livre « Triumph of the Moon », Ronald Hutton critique les théories de Murray avec ce qui ressemble à une analyse académique. Que les théories de Murray soient factuelles ou fictionnelles, il faut se souvenir que ses livres, comme ceux de Sir James Frazer et Charles G. Leland furent une source d’inspiration utilisée par Gerald B. Gardner et d’autres pour faire revivre aujourd’hui la Wicca et la Sorcellerie.

Margaret Murray est décédée paisiblement en 1963 après avoir publié son autobiographie à l’âge de cent ans.