A la manière de Robert Cochrane

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A la manière de Robert Cochrane

Doreen Valiente

Traduction Tof


Je me demande comment le défunt Robert Cochrane aurait réagi face aux développements modernes de la sorcellerie. Il était le Magister, c’est-à-dire l’homme qui dirigeait un coven. Je l’ai contacté autrefois dans les années 60 après que j’aie cessé de pratiquer avec Gerald Gardner. Robert Cochrane prétendait être une sorcière héréditaire et détestait ceux qu’il qualifiait de « Gardneriens ». En fait, je crois qu’il a inventé ce mot de « Gardnerien » - à l’origine il s’agissait d’une insulte !

La manière de pratiquer de Robert Cochrane était très différente de celle de Gerald Gardner. Premièrement, il rejetait l’idée qu’il faille nécessairement pratiquer nu. Ainsi, les covens qui pratiquent comme lui sont qualifiés de « coven habillés ». Leurs membres portent des chasubles, habituellement noires. Premièrement, parce qu’ils préfèrent pratiquer en plein air, étant plus près de la nature et deuxièmement, parce qu’ils affirment que si le Pouvoir des sorcières ne peut pas traverser une couche de vêtement, alors ce doit être un très faible Pouvoir. La chasuble noire représente la nuit et le secret. Elle est très pratique comme camouflage dans la nuit, quand ceux qui la portent veulent pouvoir se fondre dans les ténèbres et ne pas être vus.

Robert Cochrane pratiquait avec beaucoup moins de paroles que Gerald Gardner. Une grande partie se faisait en méditant et était exécutée en silence. Je pense personnellement que c’était probablement plus proche de ce que faisaient nos ancêtres, parce qu’autrefois la majorité des gens pouvait à peine lire ou écrire et les rituels auraient dû être appris par coeur puis récités. Mais, Robert Cochrane observait les mêmes occasions rituelles que ceux qui pratiquent comme Gerald Gardner, à savoir, la Pleine Lune et les quatre Grand Sabbats de Candlemas, de la Veille de Mai, de Lammas et de Halloween. Il pratiquait aussi lors des Equinoxes et des Solstices, mais il leur donnait une prééminence moins grande. Le rituel chanté sans paroles était un de ses moyens favoris de lever du Pouvoir. Il en était de même de la danse en cercle, souvent autour d’un feu ou d’un symbole représentant le Dieu et la déesse, tel que la baguette fourchue (connue sous le nom de Stang) et le Chaudron.

Je ne doute absolument pas qu’il y avait un grand potentiel dans cette manière de pratiquer, et personnellement je pense que c’était bien plus proche de la sorcellerie traditionnelle que ce que faisait Gerald Gardner. Je pense que ce qui a fait que le coven de Robert Cochrane se sépare par la suite (comme je l’ai décrit dans mon livre « The Rebirth of Witchcraft ») était plus lié à ses défauts et ennuis personnels qu’à la validité de son système magique. Je suis donc heureuse de pouvoir dire que ses pratiques sont encore perpétuées, en Angleterre et aux Etats-Unis – mais en grand secret.