Mensonges et vérités
Mensonges et Vérités
Philip Heselton
Traduction Tof
Je pense que Gerald Gardner comme tout le monde (ou la plupart d’entre nous en tout cas) disait la vérité dans certains cas et s’en éloignait dans d’autres.
Je pense pouvoir détecter au moins trois approches différentes de la vérité dans les écrits de Gerald Gardner.
Tout d’abord, il y a un relativement petit nombre d’exemples où il dit délibérément des mensonges. On peut citer par exemple la fois où il raconte qu’une sorcière lui a parlé de ses expériences lors des rituels, alors qu’en réalité ces mots étaient tirés de «The Moon Endureth» de John Buchan.
Il y a ensuite les cas où Gerald Gardner dit des choses qui sont tout à fait exactes mais en le disant de manière à donner une impression fallacieuse. Trois exemples me viennent à l’esprit : Tout d’abord, dans « Witchcraft Today » lorsqu’il parle du rituel du Solstice d’Hiver, il écrit « j’en ai entendu un qui dit… » ce qui sous entend qu’il s’agit du texte d’un ancien rituel qu’il a entendu dans la bouche de vieilles sorcières. En réalité, c’était un rituel qu’il avait demandé à Doreen Valiente de rédiger pour lui à l’occasion de Solstice d’Hiver précédent. Oui, il l’avait vraisemblablement entendu, mais pas de la manière dont il tentait d’en donner l’impression.
Deuxièmement, lorsqu’il dit qu’une des façons de créer de la charge magique c’est de « battre un objet ». Il parle ici de la pratique rituelle de l’escourge sur une autre sorcière, mais ici l’utilisation du mot « objet » a été imaginée pour tromper sans que ce soit strictement un mensonge.
Il y a enfin la fois où il a demandé à Austin Osman un rituel pour retrouver « un objet perdu ». A nouveau, c’était tout à fait vrai, une de ses Grandes Prêtresses était partie pour rejoindre un autre coven. C’était tout à fait vrai mais très ambigu !
Il y a une dernière catégorie d’assertions de Gerald Gardner où il est, selon moi, certain de dire la vérité. Lorsqu’il raconte à Ralph Merrifield qu’il est tombé amoureux d’une sorcière en surveillant le respect du couvre-feu avec elle pendant la guerre, lorsqu’il répète ce que « la première sorcière qu’il a connue » lui a dit et quand il parle du groupe qu’il a rencontré, qu’ils étaient les membres du coven, qu’il irait « jusqu’en enfer et franchirait la tempête pour chacun d’entre eux », tout cela c’était vrai, il le pensait sincèrement.
Ce que je veux dire ici c’est que nous lisons les écrits de Gerald Gardner nous devons les étudier et essayer pour distinguer à quel niveau de vérité nous sommes. Il faut se dire que comme on peut démontrer qu’à certaines occasions on ne pouvait lui faire confiance, nous devons donc traiter tout ce qu’il dit avec un grand scepticisme. C’est peut être un peu dur de dire cela mais ça peut être vraiment très utile.