La sorcellerie à travers les ages

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La Sorcellerie à travers les âges (Titre original : Häxan, "La Sorcière") est un film dano-suédois réalisé par Benjamin Christensen, sorti en 1922.

L'une des inspirations de Benjamin Christensen est le Malleus Maleficarum ("Le Marteau des Sorcières"), un livre allemand du XVème siècle qui décrit les méthodes de l'Inquisition pour chasser les Sorcières et les soumettre à la question.

Le film est réalisé sur un mode documentaire, mais illustré par de nombreuses scènes de fiction assez comparables à celles qu'on peut voir dans les films d'horreur de l'époque. On a estimé qu'il s'agissait du film muet scandinave le plus coûteux jamais réalisé, pour près de 2 millions de couronnes suédoises, et c'est principalement dû au soin tout particulier que Christensen mit dans la création de scènes de fiction médiévales.

Tous les effets spéciaux disponibles à l'époque sont utilisés dans ce film (surimpressions, maquettes, jump cuts, stop motion, maquillages et prothèses).

Le film a obtenu une certaine reconnaissance au Danemark ou en Suède, mais il fut censuré et interdit dans d'autres pays, notamment aux Etats-Unis, en raison de ses nombreuses séquences impliquant des représentations assez superficielles de torture, de nudité, et de ce qui fut considéré à l'époque comme des perversions sexuelles.

Il est à noter la présence du réalisateur et scénariste Benjamin Christensen au sein même du film dans le rôle du Diable.


Vidéos

(Sous-titrées en anglais)


Version restaurée



Synopsis

La Sorcellerie à travers les âges est un essai filmique concernant la Sorcellerie depuis l'Antiquité jusqu'à l'époque contemporaine du film, 1922, et se présente comme une conférence agrémentée d'illustrations et de scènes de fiction. Le film cherche à analyser la manière dont les superstitions, ainsi que l'incompréhension face aux pathologies mentales, peuvent mener à la chasse aux Sorcières.

On y montre notamment le sabbat des Sorcières et les interrogatoires cruels de l'Inquisition.

La dernière partie du film évoque un parallèle entre la Sorcellerie médiévale et les traitements subis par les femmes souffrant de pathologies mentales à l'époque contemporaine du film.


Versions

Plusieurs versions du film existent, alternativement noir et blanc ou colorisées, plus longues ou plus concises et disposant (comme cela est souvent le cas avec les films muets) d'une pluralité de bande sons ne reflétant pas nécessairement l'esprit des partitions d'époque.

La première n'est autre qu'une restauration de l’œuvre originelle de 87 minutes, format 1.33 (4:3), teintée(monochrome) accompagnée d'une bande son de 2006 interprétée par le Bulgarian Chamber Orchestra et composée par Bardi Johannsson (leader du groupe islandais Bang Gang).

La seconde version, 4:3, noir et blanc date de 1968. Cette version concise de 76 minutes adopte un montage plus rapide et supprime l'intégralité des cartons du narrateur (pas ceux des personnages inclus dans la diégèse) pour y substituer la voix du fameux écrivain William S. Burroughs. Considérablement plus "moderne" que les autres versions elle tente un décalage certain avec le ton de l’œuvre en y plaquant les airs légèrement "jazzy" d'une composition du batteur Daniel Humair avec Jean-Luc Ponty au violon, un choix discutable mais qui ne manque pas de souligner l'étrangeté de l'ensemble.

La dernière version, 4:3, teintée, accompagnée d'une bande son de Matti Bye propose un montage de 104 minutes. Plus posé notamment dans ses descriptions conférentielles. Cette ultime version fait figure d'intégrale et s'adresse essentiellement aux collectionneurs.


Liens externes

Le film est passé dans le domaine public, et à ce titre est téléchargeable légalement. On peut se le procurer ici :