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[[Fichier:Hades_Louvre.jpg|300px|thumb|right|Hadès (à droite) et Perséphone (à gauche). Détail d'une amphore attique à figures rouges, v. 470 av. J.-C. Provenance : Italie. musée du Louvre]]
[[Fichier:Hades_Louvre.jpg|300px|thumb|right|Hadès (à droite) et Perséphone (à gauche). Détail d'une amphore attique à figures rouges, v. 470 av. J.-C. Provenance : Italie. musée du Louvre]]
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Hadès (Gr. Ἅιδης; Lat. Hades) était le fils de [[Cronos]] et de [[Rhéa]], à qui échut le [[monde souterrain]] où vont les [[Mânes|ombres des morts]]. Il régnait avec sa femme Perséphone sur les Enfers et les morts.
Hadès (Gr. Ἅιδης; Lat. Hades) était le fils de [[Cronos]] et de [[Rhéa]], à qui échut le [[monde souterrain]] où vont les [[Mânes|ombres des morts]]. Il régnait avec sa femme [[Perséphone]] sur les Enfers et les morts.


Le mot Hadès désigne à la fois le Dieu, et son territoire.
Le mot Hadès désigne à la fois le Dieu, et son territoire.

Version actuelle datée du 1 février 2016 à 13:43

Hadès (à droite) et Perséphone (à gauche). Détail d'une amphore attique à figures rouges, v. 470 av. J.-C. Provenance : Italie. musée du Louvre

Mythologie grecque

Hadès (Gr. Ἅιδης; Lat. Hades) était le fils de Cronos et de Rhéa, à qui échut le monde souterrain où vont les ombres des morts. Il régnait avec sa femme Perséphone sur les Enfers et les morts.

Le mot Hadès désigne à la fois le Dieu, et son territoire.


Epithètes et noms

Hadès n'était pas un dieu monstrueux, mais simplement rigoureux, implacable et inflexible. Prononcer son nom était déjà de mauvais augure, c'est la raison pour laquelle on utilisait fréquemment des euphémismes ou des surnoms pour le désigner.

  • Eubouleus = le Bon Conseiller
  • Aidônéus = celui qu' on ne voit pas
  • Klymenos = Renommé
  • Polydegmon = qui reçoit beaucoup
  • Pylartes = aux portes solidement closes
  • Stygeros = horrible
  • Zeus Katachtonios, ou Zeus Chthonios = le Zeus des Enfers
  • Dis ou Dis Pater chez les romains
  • Orcus, nom utilisé par les romains mais dont l'origine reste obscure
  • Hadès "aux illustres coursiers"[1]
  • Hadès "au cœur impitoyable"[2]

Il fut aussi tardivement considéré comme un dieu bienfaisant, dispensateur de l'abondance agricole, et représenté avec une corne d'abondance, d'où le surnom :

  • Ploutôn = celui qui enrichit


Assimilations

Il fut assimilé avec le Pluton romain, et avec le Sérapis ptolémaïque.


Le dieu Hadès

Généalogie

Selon la Théogonie, Hadès serait le frère de Zeus et Poséidon.[3]

Il est marié à Perséphone.

Selon la Souda, un lexique byzantin tardif (Xe-XIe siècle), il aurait une fille du nom de Macaria, déesse de la mort « heureuse ».

Description et Attributs

Hadès est monarque des morts. Il est monstrueux, seul, implacable, inflexible. Hadès est logiquement un dieu haï des hommes[4].

Il possède des troupeaux qui paissent dans l'île d'Érythie, l'île rouge, gardés par le berger Ménoétès.

Il état représenté comme un homme mûr, barbu, farouche, souvent assis sur un trône et tenant une patère et un sceptre, avec le chien à trois têtes, Cerbère, ou un serpent à ses pieds.

Hadès assis sur son trône, Boeotie, entre 400 et 350 av JC


Mythes

Hadès est assez discret dans la mythologie. Orphée, Thésée et Héraclès sont parmi les rares mortels à le rencontrer.

Il participe à la titanomachie, à l'occasion de laquelle les Cyclopes lui fabriquent la kunée, un casque merveilleux lui permettant de se rendre invisible. Par la suite, il reçoit la souveraineté sur le monde souterrain lors du partage du monde avec ses deux frères.

Hadès connu est l'hymne homérique à Déméter :

Hadès enleva Perséphone, avec l'accord de Zeus, alors qu'elle était en train de cueillir des fleurs en compagnie de nymphes dans la plaine d'Enna (Sicile). Sa mère Déméter la chercha partout sur Terre et déchaîna une grande famine. Zeus fut alors obligé de tenter une réconciliation et ordonna à son frère de rendre Perséphone à sa mère avant que la Terre entière ne soit morte de faim. Il envoya Hermès porter le message à Hadès. Ce dernier fut d'accord de la laisser partir à condition qu'elle n'ait pas encore goûté la nourriture des Morts. Et comme Perséphone n'avait rien mangé depuis son enlèvement, Hadès, contraint de respecter les conseils de son frère, dissimula son dépit et la renvoya vers sa mère. Les larmes de Perséphone cessèrent immédiatement de couler. Mais juste au moment où elle se mettait en route pour Eleusis, un des jardiniers d'Hadès, du nom d'Ascalaphos, rapporta à Hadès qu'il l'avait vu cueillir une grenade et en manger sept grains. Perséphone avait mangé la nourriture des Enfers et devait rester éternellement dans le sombre royaume. Zeus intervint à nouveau et proposa à Perséphone de passer six mois de l'année aux Enfers et six mois sur la Terre. Ce qui fut accepté. Depuis ce moment, on associe le printemps et l'été aux mois où Perséphone est sur Terre, rendant la joie à Déméter et l'automne et l'hiver aux mois qu'elle passe aux Enfers, sa mère se languissant de sa fille.

Selon Ovide et Strabon, Hadès tombe amoureux de Menthé, une nymphe des Enfers. Mais cette liaison déplut fortement à Perséphone qui piétina la malheureuse Menthé. Hadès (ou Perséphone elle-même) la transforma en plante : la menthe.

Leucé, une autre nymphe fille d'Océan, est enlevée par Hadès et changée par Perséphone (ou Hadès) en peuplier blanc.

Culte

Dieu des morts, il était craint et détesté. Son culte n'était pas très développé et il existe peu de lieux de culte et de statues le représentant.

La cité d'Élis, dans le nord ouest du Péloponnèse, possédait un temple d'Hadès, ouvert une seule fois par an et seulement pour le prêtre du dieu. Pausanias note que « les Éléens sont les seuls à [s]a connaissance qui rendent un culte à Hadès », mais donne par ailleurs des indications sur un culte à Coroné. Strabon évoque également un culte à Hermioné.


On lui sacrifiait des moutons noirs, des brebis ou des taureaux noirs durant la nuit uniquement, et ceux qui offraient le sacrifice détournaient le visage. Euripide indique qu'Hadès ne faisait pas l'objet de libations rituelles.


Le monde Hadès

Description

Selon l’Iliade (ainsi que les autres textes homériques), l’Hadès se situe dans les profondeurs de la terre[5] et est clos par des portes[6][7]. C'est le lieu où le soleil ne pénètre jamais[8]. Pour y parvenir, il faut franchir le Styx[9].

Le chien Cerbère garde l'Hadès.

Plutonium à Hierapolis. photo : Ömerulusoy

Ploutonion à Hierapolis

Strabon (64-63 av JC - 24 ap JC) a décrit des portes de l'hadès (Plutonium) comme un espace empli de vapeurs si denses qu'on distingue difficilement le sol, et toxique, tuant instantanément les oiseaux qu'il y lâcha.[10]

Un lieu correspondant à cette description a été retrouvé à Hierapolis, maintenant Pamukkale dans les sud-ouest de la Turquie. Il s'y trouve les ruines d'un temple traditionnel gréco-romain avec des inscriptions aux divinités chtoniennes : Pluton et Kore, et des marches descendant dans une grotte dont s'échappe du dioxyde de carbone. Des oiseaux s'étant approchés de l'ouverture ont été instantanément tués par les vapeurs.[11]

Ce temple était également lié au culte De Cybèle. Ses prêtres, les galles étaient réputés être protégés de la toxicité des vapeurs[12].

Sous l'Empire Romain, le temple a été récupéré pour le culte d'Apollon. Le lieu était associé à des prcales sous forme de songes.

des sacrifices d'animaux étaient fréquents : ils étaient jetés dans la grottes, puis récupérés à l'aide de cordes.

Le site est resté actif jusqu'au 4ème siècle de notre ère, et était un important lieu de pèlerinage des derniers intellectuels païens. Il aurait été pillé vers le 6ème siècle par des chrétiens, et endommagé par des tremblements de terre.[13]


Représentations


Articles connexes

Pluton, Enfer, au-delà


Sources

Discours et Représentations de l’Au-delà dans le Monde Grec, thèse de Thomas Reyser, 2012


<references>

  1. Homère, Iliade, V, 664
  2. Hésiode, Théogonie, 455
  3. Hésiode, Théogonie, 453-458
  4. Homère, Iliade, VIII, 366, IX, 569,V, 664
  5. Homère, Iliade, XXII, 482
  6. Homère, Iliade, VIII, 366; IX, 312
  7. Homère, Odyssée, XI, 538-539 ; XXIV, 12
  8. Homère, Odyssée, VI, 831 ; XII, 382
  9. Homère, Iliade, VIII, 366 et XXIII, 75. Homère, Iliade, XXII, 389
  10. Mail Online Is this the Gate of Hell? Archaeologists say temple doorway belching noxious gas matches ancient accounts of 'portal to the underworld' 2003
  11. Mail Online Is this the Gate of Hell? Archaeologists say temple doorway belching noxious gas matches ancient accounts of 'portal to the underworld' 2003
  12. an Rutherford, "Trouble in Snake-Town: Interpreting an Oracle from Hierapolis-Pamukkale," in Severan Culture (Cambridge University Press, 2007), p. 449
  13. Mail Online Is this the Gate of Hell? Archaeologists say temple doorway belching noxious gas matches ancient accounts of 'portal to the underworld' 2003