« Barzaz Breiz » : différence entre les versions
(ajouts et mise en forme) |
|||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
Recueil de chants populaires bretons, publié au XIXème siècle par le Vicomte [[Théodore Hersart de la Villemarqué]] (Kervarker en breton). | Recueil de chants populaires bretons, publié au XIXème siècle par le Vicomte [[Théodore Hersart de la Villemarqué]] (Kervarker en breton). | ||
La première édition fut publiée en 1839 à Paris, et fut suivie de nombreuses rééditions. | La première édition fut publiée en 1839 à Paris, et fut suivie de nombreuses rééditions. | ||
==Son auteur== | |||
La Villemarqué était un érudit breton, né en 1865 à Quimperlé (Finistère), qui passa son enfance à la campagne dans le manoir de sa famille à Nizon, près de Pont-Aven, dans un milieu bretonnant. | La Villemarqué était un érudit breton, né en 1865 à Quimperlé (Finistère), qui passa son enfance à la campagne dans le manoir de sa famille à Nizon, près de Pont-Aven, dans un milieu bretonnant. | ||
Ligne 10 : | Ligne 12 : | ||
La Villemarqué fut intronisé au sein du collège néo-druidique gallois, la « Gorsedd des Druides, Bardes et Ovates de Grande-Bretagne » sous le nom de "Barz Nizon", le Barde de Nizon. | La Villemarqué fut intronisé au sein du collège néo-druidique gallois, la « Gorsedd des Druides, Bardes et Ovates de Grande-Bretagne » sous le nom de "Barz Nizon", le Barde de Nizon. | ||
==Succès et querelle== | |||
Publié à l'époque où les milieux littéraires européens se découvraient un engouement pour les cultures populaires, en pleine vague romantique, le Barzaz Breiz connut un grand succès et provoqua l'admiration des écrivains français, dont George Sand notamment. | Publié à l'époque où les milieux littéraires européens se découvraient un engouement pour les cultures populaires, en pleine vague romantique, le Barzaz Breiz connut un grand succès et provoqua l'admiration des écrivains français, dont George Sand notamment. | ||
Ligne 18 : | Ligne 22 : | ||
La thèse publiée par D. Laurent démontrait que l'auteur de Barzaz Breiz s'était bien appuyé sur des éléments recueillis oralement, et qu'il n'avait pas inventé les chants, comme certains l'en avaient accusé. Il est admis cependant que le Vicomte ait "arrangé", ou "enjolivé" certains éléments de sa collecte, comme purent le faire les Frères Grimm pour leurs contes. | La thèse publiée par D. Laurent démontrait que l'auteur de Barzaz Breiz s'était bien appuyé sur des éléments recueillis oralement, et qu'il n'avait pas inventé les chants, comme certains l'en avaient accusé. Il est admis cependant que le Vicomte ait "arrangé", ou "enjolivé" certains éléments de sa collecte, comme purent le faire les Frères Grimm pour leurs contes. | ||
==Interprétation des chants== | |||
Les chants du Barzaz Breiz ont fait l'objet de nombreuses études et interprétations, notamment "[[Les Séries]]", dont le contenu aurait perpétué l'enseignement des druides dans la tradition orale armoricaine. | |||
==Héritage contemporain== | |||
De nombreux artistes bretons contemporains ont à leur répertoire des chants du Barzaz Breiz, entre autres les chanteurs Yann-Fañch Kemener, Denez Prigent, ou le groupe de rock celtique EV. | |||
Version du 25 janvier 2015 à 16:26
Recueil de chants populaires bretons, publié au XIXème siècle par le Vicomte Théodore Hersart de la Villemarqué (Kervarker en breton).
La première édition fut publiée en 1839 à Paris, et fut suivie de nombreuses rééditions.
Son auteur
La Villemarqué était un érudit breton, né en 1865 à Quimperlé (Finistère), qui passa son enfance à la campagne dans le manoir de sa famille à Nizon, près de Pont-Aven, dans un milieu bretonnant.
Après avoir débuté des études de droit, il fut élève de l'Ecole des Chartes à Paris.
Il consacra la plus grande partie de son temps à collecter chansons et complaintes de sa région natale auprès de paysans, artisans, servantes, dont le langue maternelle était le breton, et qui étaient les dépositaires de cette tradition orale contée et chantée.
La Villemarqué fut intronisé au sein du collège néo-druidique gallois, la « Gorsedd des Druides, Bardes et Ovates de Grande-Bretagne » sous le nom de "Barz Nizon", le Barde de Nizon.
Succès et querelle
Publié à l'époque où les milieux littéraires européens se découvraient un engouement pour les cultures populaires, en pleine vague romantique, le Barzaz Breiz connut un grand succès et provoqua l'admiration des écrivains français, dont George Sand notamment.
Très vite, une querelle s'éleva à propos de l'authenticité des chants recueillis par le Vicomte, l'opposant notamment à son compatriote le folkloriste François-Marie Luzel, (Fañch an Uhel en breton).
Le débat se poursuivit pendant des années au sein du milieu universitaire breton, et ne prit fin qu'avec la découverte des carnets de collecte originaux de La Villemarqué, par le chercheur Donatien Laurent, à la fin des années 80.
La thèse publiée par D. Laurent démontrait que l'auteur de Barzaz Breiz s'était bien appuyé sur des éléments recueillis oralement, et qu'il n'avait pas inventé les chants, comme certains l'en avaient accusé. Il est admis cependant que le Vicomte ait "arrangé", ou "enjolivé" certains éléments de sa collecte, comme purent le faire les Frères Grimm pour leurs contes.
Interprétation des chants
Les chants du Barzaz Breiz ont fait l'objet de nombreuses études et interprétations, notamment "Les Séries", dont le contenu aurait perpétué l'enseignement des druides dans la tradition orale armoricaine.
Héritage contemporain
De nombreux artistes bretons contemporains ont à leur répertoire des chants du Barzaz Breiz, entre autres les chanteurs Yann-Fañch Kemener, Denez Prigent, ou le groupe de rock celtique EV.
Bibliographie
De nombreuses éditions du Barzaz Breiz ont été publiées. La plus récente :
- Barzaz Breiz, Chants populaires de la Bretagne, T. Hersart de la Villemarqué, Préface de Yann-Fañch Kemener, Editions du Layeur, 2003, avec un disque-compact rassemblant des chants par Y.-F. Kemener et la Maîtrise de Rennes.
Articles liés
Les Séries, ou Les Vêpres des Grenouilles